Promenade dans mes doses d'essai
Parfois, quand j’ai un moment de libre, je me promène dans mes doses d’essai. J’en ai collecté un certain nombre et je n’ai pas encore tout testé bien évidemment. J’en ai donné pas mal aussi pour essayer de ne garder, parmi celles que j’ai essayé, qu’un échantillonnage de ce qui me plait. Avec l’avalanche des marques de niche à laquelle nous faisons face depuis quelques années et la découverte des collections privées ainsi que des sorties du sélectif, ça fait du monde. Outre le fait, et je vous en remercie, que vous me donniez des pistes, je reçois, lorsque je fais un achat ou simplement que je me déplace en parfumerie, des échantillons qui sont une base de travail pour mon blog (même si pour moi rien ne remplace les découvertes collégiales avec les responsables de boutique ou de stand) tout à fait intéressante et utile. J’en ai sélectionné trois dont j’avais envie de vous parler. Me serais-je fait des envies où non, vous le saurez à la fin de l’article.
Lancé en 2020, « Up To The Moon » est l’un des rares parfums de la maison House of Oud que j’ai aimé découvrir. Je le trouve certes un peu classique mais avec un joli twist qui donne envie d’y remettre son nez. La marque le décrit ainsi : « Up to the moon est une création Carlo Ribero and Cristian Calabrò qui retranscrit la magnifique voix de la Soprano Georgienne Nino Machaide. Une émotion vibrante émane de cette fragrance qui vous touchera autant que les notes perçante de cette talentueuse chanteuse lyrique. La composition est tout aussi nuancée que la voix de Nino : belle, sensuelle, charismatique. La note de framboise met l’accent sur son énergie et la douce note de poire complète ce cœur fruité. Une sublime base d’ambre, ambrette et vanille porte la touche finale, pour une standing ovation que l’on arrête plus » et le story telling n’y est sans doute pas pour rien tant je trouve que l’art du parfum et la musique se rejoignent bien souvent. C’est un ambré fleuri moderne qui s’ouvre avec des notes de cassis, de poire, d’iris, de néroli et de pamplemousse mais, très vite on arrive sur un coeur de magnolia et de jasmin légèrement poudré par une rose de Bulgarie. Le fond est un peu complexe, voire compliqué car, autour de l’ambre et de la graine d’ambrette, on retrouve des accents de muscs et de vanille mais aussi de fruits exotiques de synthèse et de framboise. Sur ma peau, sa tenue est moyenne et son sillage est correct. Si je trouve le départ un peu quelconque, l’évolution est très intéressante et finalement, la complexité voire la sophistication de la formule ressort sur moi. Je le trouve un peu trop fruité par moment mais sinon c’est un parfum qui me plait pas mal. Je le trouve assez joli et réussi. C’est un univers très italien comme le reste des création de la marque et c’est un peu loin de ma zone de confort mais j’ai su l’apprécier.
« Visitant la Cité interdite à Pékin, je fus saisi par une odeur exquise qui me mena par le bout du nez jusqu’au Palais impérial, où fleurissent les osmanthus. En novembre, malgré leur taille minuscule, leurs fleurs exhalent des senteurs d’abricot et de freesia très présentes. De les imaginer associées à un thé du Yunnan, la plus belle province de Chine, naquit l’idée du parfum.» Jean-Claude Ellena. Si je trouve le prix des parfums de la collection exclusive d’Hermès un peu exorbitant, il me faut admettre que les créations de Jean-Claude Ellena puis de Christine Nagel sont toujours vraiment de bon goût et impeccablement réalisées avec juste ce qu’il faut d’excentricité au milieu de leur simplicité. « Osmanthe Yunnan » a été lancé en 2006 et c’es tune très belle interprétation des odeurs de l’extrême-orient. On se croit vite transporté dans un film des années trente se déroulant au bout du monde. Le postulat est un thé à l’orange dans un environnement cuiré comme un salon feutré. Je trouve que c’est une réussite car après un départ d’orange amère, le thé noir et la fleur d’osmanthus s’entremêlent pour donner un parfum limpide et élégant. J’ai adoré le porter ce qui m’a été facile. En effet, j’ai pu l’essayer plusieurs fois compte-tenu de la taille de l’échantillon. J’aime énormément cette création mais je trouve que la tenue et le sillage sont un peu limités. Je l’accepte volontiers. C’est une très belle création que je trouve vraiment pleine de séduction. En tout cas, c’est une très belle création à mi-chemin entre exotisme et élégance à l’anglaise. Je suis séduit. « Osmanthe Yunnan offre un jeu de séduction entre thé, fleurs et fruits. »
Si Sophia Grojsman avait été une star de cinéma, on aurait dit d’elle qu’elle était un monstre sacré et peut-être qu’en parfumerie, c’est ce qu’elle est. On lui doit nombre de parfums très célèbres pour Lancôme ou Yves Saint-Laurent notamment (j’adore « Yvresse » anciennement « Champagne »), Il était donc logique que Frédéric Malle lui demande une création pour sa maison d’Éditions de Parfums qui est un peu comme un équivalent de Gallimar pour les fragrances. Ainsi est né « Outrageous » en 2007. « Danser sur la plage au son des vagues et de la musique brésilienne, une Caïpirinha à la main, parmi les éclats orange et bleus de la nuit tombante. Une explosion de jeunesse faite de bergamote, de mandarine et de pomme verte; un jaillissement luxuriant de cannelle sur un lit magnétique de musc et d’ambroxan » tel est l’inspiration de ce parfum absolument incroyable, complexe, intense et opulent. On reconnait immédiatement la signature de Sophia Grojsman lorsqu’il arrive sous notre nez. Le départ est déjà très étonnant avec des notes de pomme verte et de cannelle associées au côté acidulé de la mandarine. La marque fait l’impasse sur les notes de coeur mais il me semble identifier de la fleur d’oranger. Le parfum est soutenu par un fond musqué et ambroxan qui peut paraître très classique. Sensuel, voire même un peu décadent pour certain, « Outrageous » porte bien son nom mais il porte surtout le style d’une des parfumeuses les plus douées de sa génération. Je n’aime pas genrer les parfums mais pour moi, c’est un grand féminin même si je me demande si je ne pourrais pas le porter… En tout cas, s’il n’est pas l’un des emblématiques de la maison, il mérite d’être découvert et surtout essayé. C’est un bijou.
Alors craquerai-je ou pas ? Et bien non pas dans l’immédiat mais vraiment j’ai adoré écrire cet article mais je ne suis pas certain que l’une de ces créations soit pour moi. En tout cas, ce sont trois très belles créations modernes et atypiques, sophistiquées et élégantes. J’ai beaucoup aimé « Osmanthe Yunnan », il serait sans doute le plus proche de ma zone de confort.
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