Passion Parfums

Il est quelques parfums qui sont devenus des bests que ce soit dans une version eau de toilette, eau de parfum ou extrait de parfum et dont le sillage et la tenue sont, comment dire… atomiques ! Je ne peux pas dire que ce soit un critère de choix pour moi. Les sillages trop imposants ou la persistance absolue peuvent me déranger à terme. Ceci dit, pour beaucoup d’entre-nous, il est important qu’un parfum laisse un sillage, plus encore, une empreinte, lorsqu’on le porte. J’ai sélectionné deuxparfums, parmi les succès de ces dernières années, pour les amateurs de forts sillages et tenues que je trouve intéressants mais que je ne porterai pas. J’ai quand même privilégié les belles créations et l’originalité. Pour info grâce à la collaboration des responsables des parfumeries lyonnaises que je remercie encore chaleureusement, j’ai testé chaque création de ma sélection sur ma peau même si elles ne me correspondent pas.

C’est au Paravent, l’une des parfumeries lyonnaises qui propose vraiment un choix très large, que j’ai pu me rendre compte qu’une marque que je pensais vraiment très confidentielle, comptait dans sa collection, un best-seller dont le sillage et la tenue m’ont semblé très imposants. La marque est la seconde lancée par le parfumeur italien Alessandro Gualtieri et le parfum, très dense, très profond, bien évidemment, est « Terroni » lancé en 2017. Le parfumeur présente ainsi sa création : « Ce parfum rappelle l’odeur des éruptions volcaniques, des terres et des sols anciens, il nous ramène à la Terre vierge et aux actes passionnés ». Avec son jus rouge profond, son envolée épicée, son développement dans lequel le oud qui s’enveloppe d’encens et de vétiver, ce parfum m’évoque c’est vrai, la terre, la tourbe. La marque nous en dit plus : « Hommage à cette région mythique qui borde la baie de Naples et sur laquelle on ressent un vertige mêlée de vénération pour le Vésuve. Terroni est un parfum puissant, fumé et imprévisible, comme la fureur du volcan. Il s'inspire des racines boisées et de la terre riche d'éléments sauvages et précieux qui se trouvent sur la légendaire caldéra ». Ce parfum, volcanique, rougeoyant, intense, se développe très bien sur ma peau et les notes boisées et animales s’entremêlent pour donner quelque chose de cohérent et de terriblement dense qui va durer des heures. J’ai été un peu submergé, je dois le dire, par le sillage de ce parfum qui m’a presque dérangé mais j’admets bien volontiers qu’il est particulièrement réussi et finalement pas si difficile à aborder. Il ne me correspond pas mais j’en comprends le succès notamment dans la jeune génération de garçons qui cherchent « le » parfum qui apportera une vibration. C’est une vraie réussite, et je le dis volontiers.

 

 

Toutes les créations de Quentin Bisch pour Marc-Antoine Barrois rencontrent le succès. Que ce soient les eaux ou les extraits de parfums. Je dois dire que je ne suis pas forcément attiré par ce travail que je trouve très abstrait, stylisé et qui s’éloigne un peu de mes goûts. En revanche, je ne remets absolument pas en question la qualité des jus, l’originalité des créations et la modernité d’une marque qui a su s’imposer avec, à ce jour, seulement cinq références. J’aurais pu choisir n’importe laquelle mais il me semble que le plus gros succès est « Ganymède » en eau de parfum dont le sillage et la tenue sont déjà absolument impressionnants. « Composé par le parfumeur Quentin Bisch, Ganymede reprend les notes cuirées-daim qui avaient fait de B683 un beau classique. Mais cette fois, elles s’émancipent des codes traditionnels pour nous emporter ailleurs, vers une élégance lumineuse et fluide. Elles s’assouplissent, gagnent en légèreté et douceur tactile au contact de la violette tandis que la mandarine apporte sa vivacité pleine et acidulée. C’est elle qui donne le ton et la verticalité de la fragrance dès l’envolée et face à elle, l’immortelle vient en contre-point relever l’accord de ses facettes tantôt minérales tantôt salées. Toute la composition joue sur les contrastes et les oppositions. Les notes se répondent dans un dialogue permanent pour dessiner une nouvelle carte olfactive sur la peau, sur le revers d’une veste ». Lancée en 2019, cette eau de parfum a tout de suite enflammé les amateurs de parfums et est, en bien peu d’années devenu un incontournable. C’est un parfum complexe qui s’ouvre sur des notes de mandarine et de safran, qui continue sur un coeur de violette et d’osmanthus qui donne une tonalité très froide au parfum. Le fond est duel et comprend du bois d’akigala, un dérivé du patchouli et un très bel absolu d’immortelle. (à savoir que dans la version extrait, la note d’immortelle et surtout de sa facette curry est démultipliée et devient imposante et envahissante). Je trouve qu’il y a quelque chose de marin et de très stylisé dans ce curieux parfum. Il est très bien construit et son sillage, sa tenue, déjà en eau de parfum, sont vraiment impressionnant. En extrait, il est juste atomique. Personnellement, ce cuir un peu minéral et floral ne me parle pas vraiment mais j’ai aimé l’essayer et, là, encore, je comprends son succès.

 

 

J’avais vraiment envie de parler de ces deux parfums car ils rencontrent, chez nous à Lyon, un très grand succès et les essayer m’a permis de vraiment en comprendre la construction. Même s’ils ne me conviennent pas, je trouve qu’ils sont très réussis et je comprends l’engouement d’un public, peut-être relativement jeune et masculin pour ces deux créations vraiment originales que l’on peut complètement qualifier de « parfums de niche ». Ils s’avèrent clivant et c’est aussi ce que j’aime dans cette démarche artistique.