Passion Parfums

J’ai fait plein d’essais ces derniers week-ends car je voulais faire du tri dans mes échantillons. J’ai découvert ou redécouvert plusieurs pépites et je dois dire que je me suis fait plaisir. Alors, me suis-je fait des envies ? Ai-je été impressionné par ce que je sentais ou essayais ? Là est la question. Je vous laisse deviner en lisant mes commentaires sur les quatre fragrances que j’ai sélectionné soit pour exprimer un coup de coeur soit simplement, pour donner mes impressions. Là, on parle plutôt de coups de coeur pour l’été. Je dois dire que je suis toujours très impressionné par la variété des effluves qui nous sont proposées. J’aime beaucoup vraiment entretenir cette passion car la créativité des parfumeurs m’épate vraiment.

Parfums d’Orsay, rachetée en 2020, est devenu D’Orsay et une quantité de jus ont étés lancés dans un nouveau flaconnage et avec un style rompant complètement avec les anciennes créations à quelques exceptions près. Quand je les avais découverts, à La Mûre Favorite, à Lyon, j’avais eu un petit coup de coeur pour le tilleul qui était le seul parfum repris de l’ancienne collection sous un nouveau nom mais aussi et surtout pour « J'ai L'air De Ce Que Je Suis J.R. ». En effet, ce floral pur et frais m’avait bien plu et je dois dire qu’en le réessayant, j’ai vraiment renouvelé mon engouement. Créé par Karine Chevallier dont j’aime de plus en plus le travail, ce parfum lancé au début, en 2020, est décrit ainsi : « J.R. associe la fraicheur de la clémentine, la délicatesse du Narcisse et le caractère sécurisant du musc. Cette fragrance tiendra sa promesse d’une relation à la fois délicate et sereine. Reposant pour changer ». Avec une envolée très douce et pourtant délicatement épicée de clémentine, de bergamote et de cardamome, un coeur de feuilles de violette, de lilas, d’iris et de narcisse un peu poudré et un fond de muscs blancs un peu éclipsés par le cèdre et la mousse d’arbre, ce parfum est un cocon à la fois frais et enveloppant. Sur ma peau, il se révèle vraiment et je le trouve complètement addictif. Pour moi, c’est une réussite vraiment. Le porterais-je ou non ? Je crois qu’on ne peut pas tout acheter mais du coup, il est revenu dans un coin de ma tête.

J’avais eu un coup de coeur pour la collection Essential Parfums et ça se confirme. J’ai tout récemment réessayé une fois encore « Nice Bergamote » créé en 2018 par Antoine Maisondieu et, vraiment, j’ai aimé le porter. On m’avait parfumé assez généreusement mais, outre cet état de fait, j’ai trouvé la tenue très correcte pour un hespéridé. Comme quoi, on peut créer de beaux parfums avec de belles matières notamment naturelles à un prix correct. « Une étincelle ensoleillée de la plus belle bergamote naturelle de Calabre laisse dans son sillage une impression de luminosité, mêlée d’un accord floral naturel de pétales de rose, de jasmin et d’Ylang Ylang de l’archipel des Comores. Le bois de cèdre précieux apporte une base chaleureuse, adoucie par les fèves Tonka du Venezuela. » Je trouve que le départ doux de bergamote est très réconfortant et qu’il y a quelque chose de rafraichissant mais sans aucune acidité qui est rendue plus dense par un très beau coeur de rose et d’ylang-ylang qui lui donne une facette florale et légèrement poudrée sur ma peau. Le fond de fève tonka et de cèdre ne « durcit » pas la fragrance qui reste, tout au long de son évolution, vraiment hespéridée et douce. Vraiment, j’ai un coup de coeur pour ce parfum que je pourrais tout à fait porter l’été venant. Il n’est pas d’une originalité délirante comme d’autres parfums de la marque mais vraiment, il est une valeur sûre.

Lancé également en 2020, et créé par Isabelle Doyen pour Les Voyages Imaginaires, « L’Échappée Sauvage » n’a pas été le plus gros coup de coeur que j’ai eu dans la marque immédiatement quand je l’ai découverte. Il faut dire que j’avais aimé toutes les créations. Il faut bien dire que je suis assez client du travail de cette parfumeure historique de Goutal Paris et que je porte plusieurs de ses créations. C’est en le réessayant que j’ai réalisé que ce parfum me plaisait vraiment beaucoup. Je ne sais pas s’il est mon préféré mais porté il est magnifique et, malgré le fait que ce soit un 100% naturel, il demeure original et il a, sur moi, une très bonne tenue. « Inspirée d’une escale sur une île en Méditerranée, l’Echappée Sauvage est un hymne à la chaleur exaltante du Sud, et aux aiguilles de pins se collant aux pieds nus. Incontestablement sauvage, la fragrance est un doux contraste entre la chaleur du bois de cèdre et de la fève de tonka, et la fraîcheur acidulée de la bergamote et du citron. Une subtile note poivrée suscitée par les baies roses vient sublimer son indomptable sillage ». Un départ de poivre rose, de bergamote et de citron adouci par la figue (décidément !) que je ne sens pas forcément au premier abord, un coeur d’amande et de narcisse qui me séduit complètement et qui est équilibré par un fond de cèdre, de bois de gaïac, de sauge sclarée et de fève tonka confèrent à cette création une vrai singularité. Sur ma peau, c’est une merveille il faut bien le dire. Son développement me plait énormément. Il rejoint évidemment mes préférences. Un seul bémol, son prix. Voyages Imaginaires est une petite marque crée par Camille Goutal et Isabelle Doyen et je comprends, pour une fois, qu’en n’utilisant en grande quantité que des matières naturelles de très bonne qualité, cela monte le prix du flacon. J’avoue que ça me fait un peu hésiter mais je finirai par franchir le pas car j’ai un vrai coup de coeur non seulement pour « L’Échappée Sauvage » mais pour, globalement, toutes les créations de la maison.

Créé en 2015 par Bertrand Duchaufour pour Olibere, « Balinesque » est mon dernier coup de coeur. Sur le papier, ce parfum n’a rien pour me plaire : « En tête, une fraîcheur lactée aqueuse de sève de Bambou et de Santal nous rappelle l’Asie. Des épices pimentent une passion naissante. Les effets floraux transparents nous enveloppent délicatement. Le pétale charnel de l’orchidée, la douceur du Jasmin, le Sambac vert et lacté… Tout s’harmonise en coeur. Vient alors en fond la sensualité caressante des effets musqués doux et légèrement poudrés. Une touche de Myrrhe et de Vétiver pour sublimer cet instant purement balinais ». Il pourrait sembler trop sophistiqué, trop bois de santal pour moi et pourtant, sur ma peau, c’est une merveille il faut bien le dire. C’est vrai que je trouve que, globalement, Olibere est une très belle maison dont on ne parle pas assez hélas. Merci à Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures d’avoir mis un coup de projecteur sur cette si belle marque qui me tient à coeur. Revenons à « Balinesque ». Il n’était pas celui que je préférais au départ mais, plus je l’essaye, plus il me plait. C’est une vraie invitation au voyage, une de plus. Le départ de sève de bambou, de cardamome, de gingembre, de cannelle et de cumin donne le ton avec une avalanche d’épices très sensuelles et le coeur floral et aquatique de rose, de géranium, d’orchidée de jasmin sambac est une vraie explosion et le fond de santal n’est pas trop lacté grâce à la présence amandée de l’héliotrope et la facette boisée du vétiver adoucie par les muscs et la myrrhe. Pour moi, « Balinesque » est l’équilibre parfait et je pourrais même le porter l’été malgré sa complexité. Sur ma peau c’est carton plein.

J’ai choisi les quatre parfums que j’ai préféré dans ce que j’ai essayé mais je referai une revue dans quelques semaines avec les suivants pour que les articles ne soient pas trop longs. En tout cas, je suis emballé par ce que j’ai tenté sur peau et je trouve extraordinaire de pouvoir encore m’émerveiller et que le travail des parfumeurs ne me blase jamais.