Passion Parfums

Créé en 1991 par le parfumeur Christian Mathieu pour le couturier Kenzo Takada disparu en 2020, « Kenzo pour Homme » est emblématique d’une certaine époque et des aromatiques aquatiques construits autour de la molécule de calone. Depuis sa création, il a été décliné à de nombreuses reprises (« Kenzo Homme Fresh » en 2006, « Kenzo Homme Boisée » en 2010, « Kenzo Homme Sport » en 2012, « Kenzo Homme Sport Extrême » en 2013, « Kenzo Homme Night » en 2014, « Kenzo Homme Eau de Parfum » en 2016, « Kenzo Homme Sport Fresh Eau de Parfum » en 2019 et enfin, très récemment, « Kenzo Homme Eau de Toilette Intense » en 2021) et son succès ne s’est jamais démenti. Aujourd’hui, seuls l’eau de toilette originale décrite ainsi : « Un marin boisé intemporel signé Christian Matthieu, né du contraste subtil entre notes iodées fraîches et bois sensuels. L’accord marin tonique saupoudré de Muscade s’épanouit sur un cœur Pin et Cèdre. Le fond est sensuel : Santal et Ciste Labdanum », l’eau de parfum imaginée par Nathalie Gracia-Cetto et Olivier Pescheux, « L'océan. Puissant, fascinant, saisissant. L'océan, un voyage infini que KENZO célèbre dans ce parfum de liberté. Un marin boisé fusant qui associe fraîcheur et irrépressible sensualité » et la toute récente eau de toilette intense créée par Quentin Bisch. J’ai redécouvert les trois versions que je ne pourrais pas nécessairement porter mais qui ont le mérite d’exister encore et d’être assez différentes des autres parfums masculins du sélectif.

« Pendant ce temps, à l'autre bout du monde... L'homme KENZO puise son énergie dans la force des éléments. Un rencontre avec l'océan pour une révolution olfactive, le premier parfum masculin à explorer les notes marines. Un parfum élégant au naturel, intemporel » tels sont les mots de la marque pour décrire l’original et en donner l’univers au public. Complexe, un peu déroutante pour mon nez, cette création de Christian Mathieu sortait des sentiers battus en 1991. Après un départ de calone donc de notes marine et d’acajou rehaussé de sauge et acidulé par la bergamote et le citron, le coeur de pin est associé à des notes d’oeillet, de baies de genièvre, de noix de muscade, de muguet, de jasmin et de racine d’iris pour se terminer sur un fond de sapin baumier et de bois de santal avec du cèdre, un soupçon de mousse de chêne et de muscs aux accents de vétiver, d’ambre et de ciste. Personnellement, si j’ai toujours trouvé cette création particulièrement intrigante, je n’ai jamais réussi à la porter. Son extrême fraîcheur à l’envolée et l’oscillation entre les notes marines et boisées m’ont toujours énormément dérouté. Je dois dire que, si je ne crains pas de sentir cette version, je ne me verrais pas l’assumer mais je trouve que la parfumerie se doit d’être clivante si on veut qu’elle reste un art olfactif donc je crois qu’il faut sentir « Kenzo pour Homme » l’original.

L’eau de parfum date de 2016 et elle est somme toute très différente de l’original. Avec un départ d’agrumes et de menthe « saupoudrée » de cardamome, un coeur de calone, de sauge et d’épices qui rappelle l’eau de toilette puis un fond de santal et de vétiver aux accents de vanille constituent un fond juste là pour soutenir la fragrance, c’est un parfum très différent. La marque le décrit ainsi : « Le bambou se pare de fraîcheur à travers un dégradé bleu pour une nouvelle identité masculine. Les notes toniques et fusantes de la menthe et de cardamome dévoilent un cœur marin explosif pour aboutir sur des délicieux accords boisés. Terriblement addictif ». Personnellement je le trouve mois original quoique plus moderne que l’original. Les mots des parfumeurs ne m’évoquent pas totalement le parfum, « L'océan. Puissant, fascinant, saisissant. L'océan, un voyage infini que KENZO célèbre dans ce parfum de liberté. Un marin boisé fusant qui associe fraîcheur et irrépressible sensualité », ce n’est pas ce qui me vient en sentant cette eau de parfum. Je trouve que l’identité de la marque est particulièrement bien respectée mais je n’ai pas beaucoup de goût pour son évolution que je trouve moins bluffante et c’est dommage. Ceci dit, ce n’est que mon avis. Peut-être ressentirez-vous l’eau de parfum différemment.

« KENZO HOMME Eau de Toilette Intense, une Eau de Toilette inspirée par l’intensité du bambou et la sérénité du souffle marin. La fraîcheur des baies roses et de la brise marine est contrastée par la chaleur d’un accord bois de figuier et bois de santal, comme un effet peau salée chauffée au soleil. Parce que KENZO PARFUMS s’engage pour un monde plus beau, KENZO HOMME a repensé le design de ses capots afin d’économiser 34% de plastique, et a introduit 10% de verre recyclé dans ses flacons pour proposer des formats plus généreux ». C’est cette découverte qui m’a donné envie de re-sentir toute la collection existante. Comme la marque l’indique, changement de fragrance et changement de packaging ! Quentin Bisch a créé un parfum qui s’ouvre avec des notes très synthétique de calypsone qui ressemble à la pastèque et de calone. L’envolée est rehaussée de poivre rose et de différentes épices. Le coeur est construit autour de la figue, fruit et feuille et du vétiver et le fond un mélange de bois d’akigala cher au parfumeur, de santal et de patchouli. Pour ma part, j’ai surtout senti quelque chose de très translucide, assez élégant et indéfinissable mais qui ne ressemble pas du tout à l’original. Je ne suis qu’à-moitié séduit par cette nouveauté mais je la trouve très intrigante quoi que « très Kenzo ». En tout cas, j’ai beaucoup aimé le découvrir. Je ne peux pas dire que je l’ai préféré à l’original mais je trouve que c’est une bonne alternative aux sempiternelles nouveautés qui se ressemblent toutes.

La gamme Kenzo Homme est intéressante car elle est à la fois un vestige des marins des années 90 mais aussi un univers japonisant et frais. Je trouve qu’elle méritait une petite revue. En tout cas, je me suis fait plaisir à redécouvrir ces trois fragrances et à développer mon ressenti. J’espère que je vous aurai donné envie.