Quelques essais
Je profite de ces quelques jours d'immobilisation ou je suis contraint de rester chez moi le plus possible même si je ne peux résister à sortir chaque fois que j'en ai l'occasion, pour tester plusieurs parfums donc j'ai les échantillons et que je n'avais pas encore découvert ainsi que d’autres que j'ai un peu oublié et dont j'ai entendu parler ces dernières semaines. J'arrive à cinq essais donc il est temps de vous en faire une revue. Alors serais-je séduit ? Me ferait ai-je des envies ? Pour le savoir il vous suffit de me suivre dans mes pérégrinations parfumées.
"Chaleureuse et énigmatique, cette interprétation du papier d'Arménie fait succomber au sortilège de l'encens, enrichi d'effluves d'épices, de bois et de benjoin". Lancé en 2006 dans la collection l'Art et la Matière, "Bois d'Arménie" a été créé par la parfumeuse Annick Ménardo sous la direction artistique de Sylvaine Delacourte. Le postulat de départ était de recréer la mystérieuse formule du papier d'Arménie que nous connaissons tous et qui fait la part belle à un benjoin supposé être assainissant et désinfectant lorsqu'on le fait brûler. Depuis ma plus petite enfance je suis absolument addict de cette odeur aussi ai-je eu envie il y a quelques semaines de découvrir ce parfum. Je suis donc passé une première fois sur le stand Guerlain au Printemps à Lyon et je l'ai senti puis je suis revenu et la vendeuse m'a gentiment proposé une dose d'essai. C'est comme ça que j'ai pu l'essayer autour de moi et sur mon cou. La formule du papier d'Arménie demeure secrète depuis des décennies. Mais il est vrai que lorsque l'on vaporise le parfum il y a de ça. L'envolée est assez poudrée avec des accents d'Iris et d'encens relevés par un accord de baies roses et le parfum évolue sur un cœur de benjoin et de coriandre qui est une note qui s'exprime parfaitement sur ma peau. Le fond de baume copahu qui est une matière première que je ne connais pas bien est renforcé par un patchouli travaillé de manière plutôt boisée et des muscs blancs à la fois propres et légèrement poudrés. C'est un assez joli parfum j'ai bien aimé le porter le temps d'une soirée. En revanche, si je trouve qu'il aurait parfaitement sa place sur les rayons du circuit sélectif, je ne suis pas convaincu que son prix soit justifié. Il est bien et sa tenue est très correcte. Cependant il n'est pas d'une originalité folle et je trouve quand même relativement convenu. Je pourrais parfaitement le porter mais je ne suis pas prêt à mettre deux 210 euros pour 75 ml. En résumé, ce n'est pas un coup de cœur mais c'est un joli parfum.
Je ne suis pas un très grand fan de l'univers un peu bling-bling de la marque atelier des or mais quand l'an dernier est sorti « Rouge Sarây », j'ai eu envie de le découvrir. En effet, non seulement c'est une création de Marie Salamagne mais vous connaissez mon goût pour la note de prune. La marque le décrit ainsi : "Rouge Sarây traduit l'imaginaire romanesque des fables et des récits d'aventures des anciennes routes commerciales qui ont sillonné le Moyen-Orient. De cette époque et de ses voyages audacieux à travers le désert nous conservons encore aujourd'hui comme témoin des vestiges l'usage des épices et du parfum". Je ne pouvait être intrigué j'ai décidé plutôt que de le sentir sur le papier d'une touche, de l'essayer directement sur ma peau. L'envolée et très surprenante avec des accents de cannelle de jasmin et d'une prune confite suave est extrêmement bien travaillée. Le cœur un peu liquoreux de datte associé au côté très amande de la fleur d'héliotrope et au patchouli m'a beaucoup plu. Par contre j'ai été moins séduit par un fond de bois de gaíac, de baume du Pérou et de bois de santal enveloppés d'une vanille très dense. J'ai eu presque l'impression d'une note de oud qui m'a un peu dérangé. Je reconnais que c'est une très belle création et que c'est un parfum d'émotion mais sans doute est-il trop oriental pour moi. J'en attendais beaucoup mais je ne pourrai pas le porter. Cet essai vient confirmer ma première impression. Il me semble que j'avais déjà parlé de ce parfum mais je ne sais pas pourquoi il m'intrigue j'y suis revenu. J'aurais aimé changer d'avis mais non. C'est typiquement une belle création que je ne pourrai pas porter.
"À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, Des voyageurs partent à la découverte de l'Afrique du Nord ainsi que du proche et du Moyen-Orient. Ses souvenirs de voyage se traduisent en peinture, en textes avec une vision de L'orient recomposée par un prisme occidental mais également en parfums. L'exotisme, L'orientalisme sont de mise et vont se traduire en nombreuses créations parfumées, et ce jusque dans les années 30. C'est à cette époque que le prince Murat envisage de créer sa maison de parfum qui verra le jour en 1930. C'est un hommage à son fondateur et pour célébrer les 85 ans de la naissance de la maison que le Galion crée aujourd'hui Sovereign, une fragrance orientale ambrée épicé rayonnante. Souvent sur des notes épicées de baies Rose et de poivre noir, Sovereign se développe sur un bouquet de roses, D'Iris et de myrrhe en équilibre autour de bois rayonnants (bois ambré) et bois magnétiques (oud, patchouli, cèdre et gaïac)". Quand Anne-Sophie Behaghel et Amélie Bourgeois ont créé ce parfum en 2015 j'étais complètement passé à côté. C'est grâce a Emmanuelle, fidèle lectrice de ce blog, passionnée et très érudite, que j'ai découvert plusieurs parfums de la marque que je ne connaissais pas dont celui-ci. C'est un parfum très moderne pour mon goût et surtout très intense. Entre bois et cuir, je vais avoir du mal à décrire mon impression. Pour moi il est un peu difficile. Je ne voudrais absolument pas remettre en cause la qualité du travail des parfumeuses, mais je constate que je ne pourrai absolument pas le porter. Sa tenue et son sillage sont impeccables. Pour moi, il est beaucoup trop intense et trop oriental. C'est vrai qu'il évoque bien un voyage vers des contrées lointaines est inconnues. Je pense que s'il avait été moins intense j'aurais pu l'aborder plus facilement.
Quand j’ai découvert, il y a quelques mois, la collection de parfums de la maison Céline créée sous l’impulsion d’Hedi Slimane aux Galeries Lafayettes Haussmann à Paris, j’ai été bien évidemment attiré par leurs noms et je crois que l’un de ceux que j’ai préféré est « Saint-Germain-des-Prés » lancé en2019. La marque en parle ainsi : "La jeunesse éternelle de la Rive Gauche, son allure, celle de héros de romans et de cinéma qu’Hedi Slimane ne se lasse pas d’observer, assis à une terrasse de café à Saint-Germain-des-Prés, son quartier de prédilection à Paris depuis ses 20 ans. L’esprit de Saint-Germain encapsulé dans un parfum : l’insolence du petit grain, la délicatesse de la fleur d’oranger facettée par l’héliotrope et la vanille, aussi douce qu’une guimauve ou un nuage de sucre glace, l’élégance et la noblesse naturelle de l’iris". Ayant été, moi-même, à une époque de ma vie, un germano-pratin convaincu, je ne pouvais que m’arrêter sur le nom de ce parfum et m’y intéresser même si, aujourd’hui, le quartier n’a plus grand chose de commun avec celui que j’ai connu à la toute fin de mon adolescence. Je trouve que l’envolée de néroli et de petit grain a quelque chose de très agréable et s’harmonise parfaitement à un iris blanc amandé par l’héliotrope. Le fond vanillé se fait délicat et enveloppant à la fois. C’est un très joli parfum. Je pense que je pourrais me l’approprier très facilement. Je pense qu’il y en a un autre dans la collection que j’avais aimé d’avantage mais je ne me souviens plus de son nom. Je retomberai peut-être dessus en faisant des essais. Ceci dit, j’aime bien « Saint-Germain-des-Prés » surtout en cette saison printanière. L’achèterais-je ? Je ne sais pas mais en tout cas j’ai plaisir à l’essayer.
Créé par Gérald Ghislain pour Histoires de Parfums, « 1969 Parfum de Révolte » se veut un peu subversif et je dois dire que cet ambré épicé et fruité me surprend complètement. La marque le décrit avec ces mots : "La sensualité charnelle d’un voluptueux bouquet d’Épices. La pêche de Vigne veloutée annonce un bouquet de Roses et Fleurs Blanches rehaussées de Cardamome et de Girofle. La fragrance fond sur la peau dans une harmonie Patchouli, Café et Musc Blanc". La pyramide olfactive est vraiment très surprenante puisque le parfumeur parle d’une envolée de fruits du soleil et de pêche veloutée. Pour ma part, c’est vraiment la note de pêche qui me frappe lorsque je vaporise ce parfum sur ma peau et qui persiste en se mêlant à un coeur de rose, de fleurs blanches, de cardamome et de clou de girofle et se pose sur un fond de patchouli, de chocolat que j’identifie tout de suite et qui est vraiment inattendu, de café et de muscs blancs. Rond, gourmand sans être sucré, ce parfum un peu provocateur est tout de même plutôt une création de séduction. Je dois dire que je suis un peu déstabilisé par son évolution sur ma peau. Je dirai qu’il est très atypique et pourtant relativement facile à porter. Pour ma part, il est un peu trop éloigné de ma bibliothèque olfactive. Je ne saurais dire si je l’aime ou pas mais je ne le porterai pas. Je pense qu’il peut séduire par son côté « bohème » et séducteur mais il n’est résolument pas pour moi c’est clair.
Voilà, je ne me suis pas tellement fait d’envie au travers de ces cinq découvertes ou redécouvertes. Je trouve que chaque parfum a tout de même son intérêt tout en rappelant, à toutes fins utiles, que ce que j’ai écrit n’a pas valeur de critique mais reflète uniquement ce que j’ai ressenti en les sentant évoluer sur moi. J’ai trouver rigolo de jouer mon propre cobaye. Je recommencerai car je crois que vous aimez bien ce genre de sujet.
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