Quelques idées pour l'été
C’est l’été, la chaleur n’est pas toujours agréable aussi ai-je sélectionné quelques types de parfums que j’aurai plaisir à porter durant les deux mois à venir. J’ai décidé de ne pas trop me concentrer sur les hespéridés car c’est un peu la tentation que j’ai eue en réfléchissant à cet article. Hespéridé, marin, floral, boisé ou minéral quel sera votre choix cet été ? Pour ma part, je ne sais pas choisir alors je vais aller explorer différentes options de « parfums de vacances » que je connais bien car je les porte (ou les ai portés) et tous m’ont beaucoup plu. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les budgets car, même au plein coeur de l’été, il est toujours agréable de se parfumer soit pour se rafraîchir soit pour s’envelopper d’un cocon pour un soir plus frais.
Les colognes :
J’avais envie de parler, pour commencer, de la construction cologne et pas forcément de la concentration la plus légère de la parfumerie même si, dans mes choix, il y a aussi des créations légères et éphémères pour ceux qui préfèrent se reparfumer au cours de la journée. La première idée que j’ai eue est la « Cologne des Princes » de L.T. Piver (prix conseillé 29 euros pour 100ml) créé en 1850. Entre notes agrumes et aromatique, légèrement musqué, c’est un classique du genre. J’aime beaucoup le mélange bergamote, citron et orange conjuguée avec une note discrète de lavande et d’estragon. Sa tenue est un peu limitée mais vraiment je la trouve très agréable à porter. La seconde, redécouvert très récemment est la « Cologne à la Russe », cette re-création d’une eau de 1906 (prix conseillé 94 euros pour 100 ml) est une eau de parfum lancée en 2004. L’ouverture d’agrumes est très classique mais son coeur à la fois aromatique et fleuri lui donne toute sa singularité. Sa tenue est excellente et son sillage tout à fait suffisant. J’aime beaucoup cette création de Frédéric Burtin et je trouve que c’est un bon compromis si l’on veut un esprit cologne avec tout de même un jus un peu sophistiqué. Enfin, on peut tenter « 154 Cologne » (Prix conseillé 110 euros pour 100 ml mais d’autres conditionnements existent) créé en 2001 par Jo Malone pour sa marque et qui est un classique avec ouverture agrumes, notes aromatiques et légèrement épicées et fond musqué avec un soupçon de vétiver. . Enfin, je citerai « 24 Old Bond Street », relancée et recomposée par Violaine Colas et Christine Nagel pour Atkinsons en 2013 (Environs 95 euros les 100 ml mais existe aussi en 50 ml) et qui, outre la composition agrumes et notes aromatiques, est composée autour d’un coeur de rose et de thé noir. Ces trois interprétations de la cologne sont très différentes et en même temps, répondent à un même esprit, la dualité entre les muscs blancs, les agrumes et les notes aromatiques
Les hespéridés :
Rafraichissants, sans lavande mais uniquement basées sur des notes d’agrumes, les parfums de cette famille olfactive sont de plus en plus nombreux. J’en ai souvent parlé mais le premier qui me vient à l’esprit, pour son explosion de fraîcheur est L’ « Eau d’Hadrien » lancé par Annick Goutal en 1980 (Prix conseillé 110 euros pour 100 ml mais existe aussi en 50 ml). C’est un classique et, comme le dit la parfumeuse Isabelle Doyen, il plait de 7 à 77 ans. Pour moi, je l’ai dit, la version eau de toilette est plus réussie que la concentration eau de parfum. Quand je pense à cette famille olfactive, évidemment, les délicates fragrances de Jo Malone me viennent à l’esprit. Beaucoup auraient leur place dans ce paragraphe mais, cette année, je retiendrai peut-être « Grapefruit » que la créatrice a lancé en 1992 et qui est une variation autour du pamplemousse avec un coeur de jasmin, de menthe et de piment et un fond un peu boisé (Environs 110 euros pour 100 ml mais existe aussi dans d’autres conditionnements). J’aime son côté à la fois frais et légèrement amer qui me rappelle un pamplemousse coupé fraîchement. Sa tenue est modérée mais suffisante. Je trouve qu’il faut partie de la belle collection blanche des « colognes » même s’il s’agit plutôt d’une concentration eau de toilette. Il existe nombre de beaux hespéridés dans le sélectif tels « Eau de Rochas » pour homme comme pour femme par exemple mais j’ai eu un coup de coeur pour « Des Clous pour une Pelure », une orange confite et épicée de notes de clou de girofle, (Prix conseillé 130 euros pour 100ml), créé par Christopher Sheldrake et lancé au début de l’année 2020. J’aime beaucoup son évolution mais attention, le jus est bleu turquoise et peut tacher les vêtements. Enfin, j’aime beaucoup toute la collection italienne de Perris Monte Carlo sortie en 2018 et enrichie, en 2019 de « Arancia di Sicilia » qui est peut-être celui que je conseillerai pour les jours de canicule tant il représente toutes les facettes de l’orange sanguine, amère ou douce et tant il est une explosion de fraîcheur. Je l’ai porté tout l’été l’an dernier et j’ai adoré. Sa tenue est modérée mais suffisante et, même si son prix est plus élevé (145 euros pour 100 ml), je trouve que les matières premières exceptionnelles autant que le dimension artistique de la création le justifient. C’est une concentration eau de parfum et il est vraiment très facetté.
Les « salés » :
Depuis deux ou trois ans, j’ai un petit faible pour les parfums iodés et salés l’hiver. Ils se divisent en deux catégories, les « salins » hespéridés et les « vanilles salées ». Les deux ont leur intérêt et je peux revenir sur « Acqua di Scandola », lancé en 2019 et créé par Marc-Antoine Corticchiato pour sa marque Parfum d’empire (94 euros pour 50 ml) et qui associe les notes d’agrumes (citron et bergamote en tête) avec des algues très iodées et gorgées de sel marin. J’aime beaucoup ce parfum très frais avec son fond de muscs blancs. C’est un tournant dans la créativité du parfumeur et je trouve qu’il est particulièrement bien négocié. Dans cet esprit, il me faut parler une fois encore de « Sel Marin » de James Heeley (130 euros pour 100 ml) qui met l’accent sur les notes de bergamote, d’herbe coupée et de sels sous toutes ses formes associés à des algues en coeur. Le fond de cèdre et de muscs blancs fait tenir l’ensemble et j’ai adoré le porter l’été dernier. Il revient vers moi avec la chaleur de l’été. Mes « vanilles salées » préférées sont, sans aucun doute « Vanilla Vibes » sorti en 2019 chez Juliette Has a Gun (Environs 100 euros pour 100 ml) et qui m’emmène sur des plages des Caraïbes avec une impression de sable chaud vanillé et de sel marin. J’ai adoré ce parfum lorsque je l’ai senti mais, pour être honnête, je ne l’ai pas essayé et je ne connais absolument pas sa tenue. « Couleur Vanille », créé par Aliénor Massenet est la nouveauté 2020 notable chez l’Artisan Parfumeur (135 euros pour 100 ml) et là, ce sont les matières premières nobles (vanille de madagascar conjugué avec des notes salées) qui prévalent. Il est, en terme de prix, plutôt sur une fourchette haute pour ce genre de parfum mais, vraiment, je trouve que c’est justifié. Sa tenue est impeccable, son développement tout en finesse et l’originalité de la création, tout y est.
Les floraux :
Exotiques et capiteux comme une invitation au voyage ou plus froids et salés, ils sont aussi de bons partenaires pour l’été. Pour ma part, mon choix s’est porté à la fois sur « Ylang Ylang Nosy Be » de Perris Monte Carlo créé en 2014 (145 euros pour 100 ml d’eau de parfum mais existe aussi en extrait 50 ml pour 250 euros), il est certes très haut de gamme eu égard à la qualité de ses matières premières et m’évoque tout à fait la chanson de Jacques Brel, « les Marquises » avec la pluie qui alourdit les pétales des fleurs exotiques. Il est idéal pour une soirée en extérieur. Délicat et formidablement réussi, il est l’un de mes parfums signature. J’aime l’ylang ylang et celui de Lorenzo Villoresi lancé en 2014 (116 à 130 euros les 100 ml d’eau de toilette et une tenue irréprochable) m’a également séduit. Beaucoup plus botanique que le précédent, il a un départ un peu piquant et presque dérangeant mais son développement est d’une grande élégance. Je l’aime beaucoup également même si je ne l’ai pas encore porté cette année. Le lilas est également une option. J’aime beaucoup « En Passant », créé en 2000 par Olivia Giacobetti pour les Éditions de Parfum Frédéric Malle (140 euros pour 50 ml d’eau de parfum mais existe aussi en 30 ml et en 100 ml), il est une interprétation à la fois aquatique et réaliste de cette fleur des jardins que j’affectionne particulièrement. Son prix est assez élevé et on peut aussi se pencher sur « Lilas Exquis » de Jacques Fath (134 euros pour 100 ml d’eau de parfum) ou encore « Lilac Path » d’Aerin Lauder (105 euros pour 50 ml d’eau de parfum mais existe aussi en 100 ml) qui sont deux belles créations dans le même style. Pour ma part, j’ai préféré « Fathom V » créé en 2016 par Julie Marlowe et Julie Dunkley pour la marque britannique Beaufort London (130 euros pour 50 ml d’eau de parfum mais avec une tenue exceptionnelle) que j’ai trouvé tellement original avec des notes salines et froides. Il est très rafraîchissant pour cette saison et peut aussi se porter tout au long de l’année. Il est, pour moi, un véritable coup de foudre.
Les boisés :
Je ne suis pas très fan de cette famille olfactive mais les bois, ou encore le vétiver, travaillé de manière très fraîche, peuvent être un bon compagnon pour l’été. J’ai choisi de me concentrer sur les deux que je porte et qui ont étés créés par Daphné Bugey. « Glacialis Terra » a été lancé en 2016 dans la collection Natura Fabularis de l’Artisan Parfumeur (175 euros pour 75 ml d’eau de parfum à la limite de l’extrait) et c’est un travail autour du vétiver, des notes vertes et de l’absinthe. Il a vraiment un côté « terre de sous bois glacé » et est parfait pour se rafraichir. Pour moi, il est une interprétation complètement inédite du vétiver et je l’ai adoré tout de suite. Résolument moderne, il ne ressemble à rien d’autre. Je l’ai beaucoup porté et je continue. Je crois qu’il est, hélas, discontinué mais j’ai du stock. Le second, « Peau de Pierre » est un bois de réglisse minéral lancé également en 2026 (43 euros les 40 ml mais existe aussi en 90 ml d’eau de parfum) et ne ressemble à rien d’autre. Frais, boisé, un peu bois brûlé sur certaines facettes, c’est une vraie création froide et fort agréable à porter. Le seul bémol est qu’il est devenu difficile à trouver en boutique et qu’il ne reste que quelques sites internet qui le vendent en France. Je suis près à déroger à ma règle de n’acheter qu’en parfumerie pour celui-ci car aucune ne le propose et je l’aime vraiment énormément.
Voilà, il y a plein d’autres belles choses mais je ne veux pas vous noyer d’informations. Je me suis donc concentré sur les jus que je connais bien et dont je peux parler sans les avoir re-sentis car, soit je les ai portés, soit je les ai essayés à plusieurs reprises. Ce sont surtout des parfums d’auteurs mais je me suis dit que l’été et la chaleur n’étaient pas des excuses pour ne pas faire de singulières découvertes et se montrer audacieux. J’espère que ma sélection vous plaira même si je n’ai parlé que de parfums que j’avais déjà évoqué au fil des pages de ce blog.
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