Quelques jolies découvertes et redécouvertes
C’est au gré de mes passages dans les parfumeries, de mes essais à la maison avec les échantillons que je découvre ou redécouvre que j’ai composé cette petite revue. Je ne me suis pas du tout fixé de thème ou de ligne directrice mais je me suis seulement laissé porter par le hasard pour faire quelques découvertes (ou redécouvertes) et venir vous en parler. Je vais le faire plus souvent c’est promis. Depuis quelques mois, la fréquence de cette série d’articles s’était un peu espacée car j’avais fait d’autres expériences parfumées dont je voulais rendre compte mais je sais que vous aimez bien ce format, que ça vous donne des idées du coup je m’y suis attelé et je ne le regrette pas car j’ai fait quelques belles découvertes. J’en ai sélectionné quatre qui, je l’espère, éveilleront votre curiosité. J’ai trouvé ces parfums très intéressants et je vais essayer de vous donner envie de les sentir.
Nous avons, depuis quelques semaines, une boutique Pierre Guillaume à Lyon et c’est, pour moi, l’occasion de mettre mon nez sur des création de ce parfumeur fort prolifique dont je suis loin de connaître toutes les réalisations. Jugez plutôt, il y a, à ce jour, pour sa propre marque et dans les différentes collections, 99 références. Le responsable de la boutique les a compté une à une et m’a donné cet info. Je ne parle que de Pierre Guillaume car le parfumeur crée aussi pour la maison Phaedon mais c’est une autre histoire et je lui consacrerai une revue prochainement. Il y a quelques temps, j’avais un peu fait le tour des parfums que je connaissais et que j’aimais mais j’en ai découvert d’autres et notamment « Mojito Chypre », lancé en 2015 et tiré de la collection Croisière. Alors je sais ce que vous pensez : quelle idée d’essayer un parfum comme celui-ci à l’automne ? Et bien, je ne sais pas. Il faisait doux et le flacon m’a attiré. « Si patchouli, vétiver, labdanum, vanille et mousse de chêne composent toujours le socle chypré originel, la composante fruitée aromatique est détonante. C’est toute l’atmosphère des beach party et des fêtes estivales qui est capturée dans un parfum : citron vert, menthe fraîche, aldéhyde fraise et absolue rhum composent un accord mojito explosif et jubilatoire. Puis lentement, la fragrance s’assagie et sa structure chyprée s’impose entre bois chauffés et mousse sensuelle ». J’ai trouvé l’idée d’un parfum « beachy » construit comme un chypre vraiment très intéressante et j’ai beaucoup aimé la réalisation que je trouve à la fois d’une fraîcheur emportant tout sur son passage constitué d’une multitude de facette. Jugez plutôt un accord mojito et fraise à l’envolée avec une très belle note de menthe, un coeur aldéhydé et aromatique et un fond vanille et patchouli ! Vraiment j’ai beaucoup aimé ce parfum surtout sur peau. Il pourrait faire partie d’une wishlist d’été sans problème. Je pense que je vais continuer, à petits pas, de découvrir la marque et je vous parlerai sans doute bientôt de « Costume Liquide » qui est, pour le moment, une exclu de la boutique lyonnaise.
Il y avait très longtemps que je n’avais pas tenté une création de L’Orchestre Parfum. Je pense même que je ne l’avais pas fait depuis que j’avais tout découvert pour écrire ma revue. J’aime beaucoup la démarche artistique de la marque et l’idée de bâtir un pont entre une effluve et un morceau de musique mais je dois dire que je n’ai pas trouvé vraiment celui que je pourrais porter. Attention, je ne remets nullement en question le talent des parfumeurs et les choix artistiques de la marque, je dis juste qu’ils ne me correspondent pas forcément. J’avais une dose d’essai de « Bouquet Encore » créé en 2020 par Pierre-Constantin Guéros dont il décrit ainsi l’inspiration : « Sensuel, floral, irrésistible, Bouquet Encore est la définition de l'addiction florale. Les plus belles fleurs blanches en overdose sur des muscs et vanille Madagascar pour une fragrance qui ne laissera personne indifférent ». Je sais que Jessica, qui vient très depuis le début sur ce blog, le porte et elle m’a donné envie de le réessayer sur peau. « Barcelone. Nuit électronique. 3:12 du matin. Ones techo irrésistibles. Rythme fluo dans lumière noire. Adrénaline collective. Un floral amplifié. Sensuel, charnel et addictif ». Si je comprends très bien l’idée de départ, j’ai du mal quand même à tracer un lien entre ce qu’en dit la marque et l’impression qu’il me fait lorsqu’il se développe sur moi. C’est un un ambré-fleuri dans la plus grande tradition de la parfumerie française à mon sens. Il est l’héritier de parfums comme « Shalimar » de Guerlain ou encore « Habanera » de Molinard et d’ailleurs il en reprends tous les codes avec un twist très intéressant. Tout d’abord, la pyramide olfactive est un peu bouleversée car il s’ouvre directement sur des notes de jasmin et de tubéreuse, très bien travaillées d’ailleurs et qui vont s’enrichir d’un coeur de vanille un peu saturé mais rehaussé (et c’est l’originalité) de poivre noir très dense. Le fond de muscs et d’ambroxan est très classique et confère à « Bouquet Encore », un côté intemporel qui fera qu’il ne vieillira pas et ne se démodera pas. J’avoue avoir du mal à le rapprocher d’un morceau de musique techno, il m’évoque beaucoup plus l’époque romantique et les valses de Chopin.
Une ouverture de cardamome, de cyprès et de romarin, un coeur de myrrhe, de baumes divers et variés un peu miellé et un fond de tabac blond, de oud et de cèdre relevé par le cypriol, tel est « Galaad » que la maison Lubin décrit ainsi : « Galaad, un accord de cuir frais au cœur de myrrhe couronné d’épices, est une invitation au voyage. Boisé aromatique il signe le sillage d’un cavalier élégant ou d’une cavalière raffinée et cosmopolite ». Créé en 2012 pour la colection Talismania par Delphine Thierry qui le décrit ainsi : « Tabac blond, cyprès, myrrhe et cèdre miellé, la recette d'éternité des seigneurs de l’Orient », ce parfum me fait envie à chaque fois que je remets mon nez dedans. Vraiment, il est envoûtant et addictif pour moi. Il est sans doute le cuiré tabac idéal pour moi car sa modernité, son naturalisme et son côté évolutif et facetté flatte vraiment mon nez d’amateur de parfums. Il est sophistiqué tout en restant un peu ethnique et très brut. Il est ancré dans une certaine tradition de la parfumerie issue des années 20 tout en étant résolument contemporain. Il est chic sans jamais être chichiteux. Vraiment, il représente tout ce que j’aime en parfumerie et pourtant, bizarrement, j’ai du mal à le porter. Je viens de le réessayer et je l’aime toujours autant mais cette fois, je me dis que je suis en train de vraiment l’apprivoiser car il ne me donne pas l’impression d’être à côté de moi-même. Je me l’approprie de plus en plus. J’avais fait rire une responsable de parfumerie un jour en disant que c’était le parfum du roi Arthur mais cette fois, il me semble, qu’il pourrait presque devenir le mien.
Je sais que ce format vous plait et il est vrai aussi que j’aime bien préparer et écrire ces articles découvertes. Je le ferai à l’avenir, plus souvent. Ils me prennent un peu de temps car je veux essayer vraiment chaque parfum autour de moi avant d’en parler. Là, j’en ai choisi un que je ne connaissais pas, un second que je n’avais pas vraiment porté et un troisième que j’avais aimé à lorsque je l’ai découvert et qui me plaisais bien. J’espère avoir suscité voter curiosité !
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