Passion Parfums

Cinq parfum que j'ai pu découvrir ou redécouvrir :

Dans la collection des Eaux Sanguines de Liquides Imaginaires, j’avais surtout remarqué « Dom Rosa », tout en légèreté mais j’étais passé à côté de « Bloody Wood » que je viens de découvrir. Je dois dire que je trouve ce parfum très intéressant et j’ai eu tout de suite envie d’en parler car il est vraiment atypique. Il a été lancé en 2013 et la marque ne communique pas sur le parfumeur qui l’a réalisé. L’inspiration est décrite ainsi : « Le vin, don des dieux, exalte les passions intellectuelles et sensuelles depuis la plus haute antiquité. Bloody Wood est un duel amoureux, silencieux, qui libère sa vérité dans son «jus». Construit comme un duel olfactif, les notes de tête froide et métallique sont celles de l’arme blanche, du sang. Le jus rouge de la cerise et de la framboise, les unis en notes de cœur, avant de laisser place à la chaleur du fond boisé du fût de chêne. Un parfum d’oppositions ». Je dois dire que dès l’envolée, la fragrance surprend. Il s’ouvre sur des notes de lie de vin, de rose et de violette avant de nous conduire sur un coeur de framboise et de vin rouge. Attention, il ne s’agit pas là de l’horrible framboise synthétique que l’on retrouve dans la plupart des féminins du mainstream et que je ne peux pas supporter mais d’une molécule ronde, juteuse et fruitée. J’aime beaucoup le côté presque velours et texturé des notes de coeur. Le fond est résolument boisé avec des notes de santal douces et presque lactées. Je ne sais pas si je pourrais porter ce parfum mais je le trouve vraiment très étonnant et vraiment bien fait. Il est rond et élégant, fruité et presque léger. Le seul bémol est sa tenue. Sur ma peau, « Bloody Wood » ne résiste pas très longtemps. Il faut donc l’essayer pour voir comment il se comporte sur la vôtre.

« Mai 1899, Foyer de l’Opéra comique de Paris. Pendant l’entracte, un petit groupe de sept jeunes hommes se réunit dans le Grand Foyer. Le Champagne coule à flot, les dames et les coquettes se rapprochent afin de s’enivrer du troublant gardénia posé en boutonnière, et de leurs eaux de Cologne riches en lavande et bergamote. Élégamment disposés sur leurs vestons, les éclatantes fleurs seront bientôt sacrifiées lors d’une étreinte passionnée. Un gardénia très réaliste inspiré de Paris durant la Belle Epoque. Un parfum naturaliste déclarant l’élégance d’une fleur unique portée sur le revers d’un Gentleman. Une fragrance naturelle, élégante et surprenante ». Composé par Rodrigo Flores-Roux en 2012 pour Arquiste, « Boutonnière N°7 » est un travail très délicat et assez inédit autour du gardénia. Je dois dire que je l’ai trouvé vraiment très beau et que je l’ai essayé autour de moi. Je pourrais parfaitement le porter car il a quelque chose de vraiment très élégant. Après une envolée de lavande, de bergamote et de mandarine très douce, le coeur de gardénia recomposé à la fois artificiellement et naturellement avec d’autres fleurs reste vert grâce à une note de genet. Le fond de vétiver et mousse de chêne est vraiment splendide. Ce parfum est intrigant, élégant en diable. Si son inspiration est un peu « historique », le résultat demeure contemporain et d’un chic fou. Parfum de soirée ? Oui peut-être. Signature ? Pourquoi pas.

Je n’avais pas senti « Gentry Jockey Club » édité en 2017 par Oriza L.Legrand et j’ai été vraiment très heureux de le redécouvrir. Il est vraiment très intéressant et d’une élégance folle. C’est un parfum pour les ladies et les gentlemen avec un petit côté qui m’a rappelé l’enfance. Je ne saurais dire pourquoi. Successeur assumé de « Derby » de Guerlain, ce parfum est sans doute l’un des plus beaux de la marque qui ne communique absolument pas sur la pyramide olfactive. Elle en donne juste une description : « Jour de fête à l’hippodrome : rubans et chapeaux au vent, les élégants poursuivent du regard le cheval fougueux, celui qui les mènera à la victoire… L’air embaume le cuir des chevaux foulant le sable chaud et les effluves de tabacs blonds. Gentry Jockey Club, le parfum de victoire… ». J’aime vraiment son évolution vers des notes cuirées et aromatiques à la fois. Je le trouve d’une rare élégance. Certes, il est classique mais pas tant que ça finalement. Entre un départ très tabac et rose, un coeur un peu patchouli et cuir vient un fond ambre gris et vétiver que je trouve particulièrement agréable. Je ne sais pas si je pourrais porter ce parfum mais j’adore le sentir. Pour moi, il est la quintessence d’un certain chic à la française ou même à l’anglaise. Il pourrait en remontrer à certains parfums hors de prix dans la même veine.

J’avais beaucoup aimé, lorsque je l’avais découvert il y a quelques années, « Escapade à Byzance » créé en 2015 par Bertrand Duchaufour pour Olibere et je viens, grâce à Damien, qui lit ce blog régulièrement et avec qui j’échange beaucoup, de le redécouvrir et je dois dire qu’il me plait vraiment beaucoup. Marjorie Olibere en décrit ainsi l’inspiration : « Istanbul, un couple se balade dans les ruelles de la ville. Le bazar local, une sensation de chaleur enveloppante en note de tête apportée par un bouquet d’épices, Cardamome, Gingembre, Cannelle, Safran et Girofle. Le Bosphore. Illumination des sens par des effets de Pamplemousse frais et Grenade juteuse en note de coeur. En coeur un vent étésien souffle ses embruns sur la ville. Une danseuse orientale apparaît comme un mirage. Trouble et enivrement; narcotisation par des effets de chicha à la Pomme, des odeurs soutenues de Cuir. En fond, une sensualité à fleur de peau et presque animale s’empare des corps. Exaltation des sens pour une passion naissante. Un parfum riche et opulent » et je dois dire que, lorsque je le sens, je comprends parfaitement. Comme souvent avec les créations de Bertrand Duchaufour, ce parfum épicé est très complexe. Après l’envolée de poivre noir, de cannelle, de gingembre, de safran et de cumin associés à la bergamote, le coeur de cyprès, d’oeillet et d’encens est vraiment très original et presque piquant puis, lorsqu’arrivent les notes de fond d’héliotrope, de vanille, de benjoin, de muscs et d’ambre sur un socle de patchouli, de vétiver et de cèdre, le parfum se fait plus rond, plus addictif. J’ai adoré redécouvrir ce parfum car c’est un encens chaud, rond et je crois que je pourrais le porter assez facilement alors que je n’aime pas trop les notes d’encens. En tout cas, merci à Damien d’avoir provoqué mon envie de le réessayer car je l’aime beaucoup.

Le dernier parfum m’avait un peu échappé quand, il y a quelques temps, j’ai découvert la maison Spiritum. Il a été également créé par Bertrand Duchaufour en 2022 et c’est « 4 Builder of Future » qui m’a impressionné après que j’ai pu re-sentir les neuf parfums. « Spiritum explore la numérologie à travers la collection Numerus. Derrière chaque parfum, se cache un numéro, chacun une signification symbolique et le pouvoir d'influencer notre personnalité, notre potentiel ou notre comportement. Builder of future, inspiré du chiffre 4, représente la Terre. Builder of Future fait appel à notre persévérance, avec l’accord tabac blond et amande qui réchauffe notre âme. Rappellant les quatre piliers de la Terre, les notes de cannelle et le fond de patchouli marquent la nature terrestre de ce parfum. Reflêt d’une force heureuse où tout est possible ». Le départ est vraiment très beau et original avec des notes d’amandes et d’orange amère enveloppées de whisky et de fleur de davana puis arrive, contre toute attente, de tabac blond rond et safrané puis un fond ambré, vanillé, cuiré par le labdanum les muscs et le patchouli. Il est vrai qu’il y a quelque chose de vraiment très envoûtant dans le développement sur la peau. J’avais beaucoup aimé les notes de tête mais c’est au cours de l’évolution que la fragrance prend de l’ampleur et se corse. J’aime beaucoup le côté très suave de cette création complexe et très étonnante.

 

Je suis content de ces découvertes et redécouvertes. Si je n’ai pas vraiment eu de coup de coeur, j’ai trouvé chacun des parfums que j’ai pu essayer vraiment interessant. Il n’y a que le dernier que je n’ai senti que sur touche et je dois dire que je vais le faire prochainement mais que j’ai déjà une très bonne idée de ce qu’il va donner. Chaque fragrance est vraiment différente et je crois qu’il faut les découvrir et vivre un peu avec avant de se décider car ils sont très singuliers