Passion Parfums

Il y avait très longtemps que je voulais écrire un article sur « Bal à Versailles » créé en 1962 par Jean Desprez et que l’on trouve toujours, au détour des parfumeries atypiques, aujourd’hui. Seulement voilà, la procrastination est une seconde nature et, comme il fallait que je fasse quelques recherches un peu fastidieuses… enfin vous savez ce que c’est. Allez, cette fois, c’est parti je me lance. Tout d’abord, il me fallait trouver quelques renseignement sur le parfumeur et créateur de la marque puis sur le parfum en tant que tel. Allez, je vous emmène dans un univers à la fois parfumé et un peu désuet tant que j’ai encore en tête les notes de « Bal à Versailles ».

Jean Desprez

Jean Desprez notes biographiques :

« Jean Desprez (7 janvier 1898 à Paris - 1973) est un parfumeur français. Par son père, Henri Desprez, il est l'arrière petit-fils de François Millot, fondateur de la maison de parfum Millot, dont il devient le nez dans les années 1920 avant de créer sa propre marque. (…) Dès son plus jeune âge, il évolue dans le milieu de la parfumerie, son père, Henri Desprez, et son oncle, Félix Dubois, sont les deux codirecteurs de la maison de parfum Millot fondée en 1839 par François Millot leur grand-père1. En 1922, Jean Desprez devient le nez de la société. L'une de ses créations, Crêpe de Chine, sorti en 1925, obtient un grand succès et devient le parfum phare de la marque1.  En 1928, Jean Desprez crée sa maison de parfum à son nom et fait appel à des artistes, comme Léon Leyritz pour les flacons, Paul Mergier pour les habillages ainsi que Draeger pour les publicités. Il installe son siège rue de la Paix à Paris et se spécialise dans la parfumerie de grand luxe2. Après sa mort en 1973, la société continue de commercialiser des parfums. » - Source internet

Principaux parfums :

Pour F. Millot :

Crêpe de Chine en 1925

Bois Précieux en 1933

Parfums Jean Desprez :

Votre main en 1939

Étourdissant en 1939

Grande Dame en 1939

40 Amour en 1947

Escarmouche en 1949

Bal à Versailles en 1962

Jardanel en 1973

Lancés après sa mort :

Versailles pour homme en 1980

Shéhérazade en 1983

Révolution à Versailles en 1989

« Bal à Versailles », un classique :

Beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, c’est un fleuri construit autour d’une rose de Bulgarie très dense. Le départ est assez classique avec des notes d’agrumes et de bourgeon de cassis. Le coeur est très profond avec une rose très présente qui émerge d’un bouquet de fleur d’oranger, de jasmin, d’ylang ylang et de lilas. Le fond est musqué avec des notes de baume de tolu, d’ambre, de vanille et de civette désormais recrée qui s’allient à diverses résines et à du cèdre. J’avais toujours vu un ancien flacon dans une parfumerie où je vais souvent mais je ne l’avais jamais senti jusqu’à il y a quelques mois. Lors d’un séjour à Paris, j’ai découvert ses effluves grâce à un testeur qui était un peu caché sur un rayon. Je l’ai trouvé très classique, témoignage d’une époque où le parfum avait surtout pour but de ravir les nez du plus grand nombre. « Bal à Versailles » n’est pas une création de dingue mais il demeure suffisamment intemporel pour être indémodable. J’ai ressenti une sensation de déjà senti mais pas dans ma mémoire olfactive immédiate, plutôt une réminiscence de l’enfance, un peu comme « Ombre Rose » de Jean-Charles Brosseau même s’il ne lui ressemble pas du tout.

Je trouve que « Bal à Versailles » qui est, il faut bien le dire, un peu oublié, gagnerait à être redécouvert. Je suis certain que celles qui aiment les beaux floraux classiques l’apprécieraient. Devenu un parfum rare par la force des choses, je le pense que c’est une jolie création pleine d’élégance. Il a une petite odeur de « revenez-y »… Ce serait

dommage qu’il disparaisse tout à fait.

L’actrice anglo-canadienne Linda Thorson avec un flacon de “Bal à Versailles”.