Passion Parfums

 

 

 

J’ai eu la chance de pouvoir essayer un parfum qui m’intriguait depuis que j’en avais entendu parler par Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures. Il s’agit de « Rauque », un parfum créé en édition très limitée il y a quelques mois par Christopher Sheldrake dont j’aime énormément le travail depuis longtemps pour l’artiste Robert Greco. J’ai lu que ce parfum devait accompagner l’exposition de photo sur les parfums orientaux qui a eu lieu à L’Institut du Monde Arabe à Paris en tant qu’objet parfumant et parfumé. Il a été également édité dans un flacon en quantité plus que limitée. Le parfumeur Thierry Blondeau explique ainsi l’inspiration de son confrère dans un article passionnant dont je vous mettrai le lien plus bas : « Pour les passionnés de parfums que nous sommes, le parfum est également disponible dans un joli flacon de style Art Déco qui gisait au fond d'un catalogue et que Roberto a souhaité remettre sur le devant dans scène, non sans mal. L'exigence ! Un Leitmotiv, jusque dans le travail effectué en collaboration avec Christopher Sheldrake sur le parfum. Chaque note, quelle renvoie à un souvenir d'enfance, à une champignonnière, au museau d'une vache ou à la senteur d'un laboratoire de parfumeur est travaillée avec un soucis du détail, jusqu'à atteindre l'effet voulu. Roberto avoue une collaboration joyeuse et stimulante. Rauque s'envole ainsi sur des notes de feuille de violette et de verdeur, les notes animales, chères aux deux artistes, sont bien là, dès le départ et accompagnent le coeur rauque de ce parfum éponyme. Le fond est plus chaud, plus profond, avec des notes de tabac blond, de cuir patiné et de boisson chocolatée. La verdeur et l'animalité ne disparaissent pas pour autant, laissant bien cette impression que le parfum bouge et respire sur peau ».

 

Roberto Greco

 

 

 

Christopher Sheldrake

 

Le parfum s’ouvre sur des notes très vives de bourgeon de cassis et de feuille de violette qui lui sonnent quelque chose, sur ma peau, d’à la fois poudré et franchement fruité puis vient un coeur de fleur de cassie qui s’apparente à un gros pompon de mimosa, d’osmanthus et de narcisse. Je trouve que, durant son évolution, le côté poudré s’efface un peu au profit d’une note presque verte mais très différente de ce que je connaissais d’habitude, lui conférant quelque chose de presque chypré mais pas tout à fait. Le fond, basé sur la myrrhe et un accord cuir est du plus bel effet. Je sens beaucoup de choses, j’essaye de nombreux parfums sur ma peau pour vous proposer des articles mais il est vrai que ce travail de Christopher Sheldrake me déroute. Au premier abord, je me suis dit que je ne pourrais absolument pas le porter puis, en le laisser se lier à ma peau, je le trouve de plus en plus atypique et intéressant. Je reconnais la signature du parfumeur mais je la trouve un peu troublée comme une flaque d’eau qui frémit en vaguelettes sous un souffle de vent. Le flacon est magnifique, comme un écrin pour un jus singulier, presque étrange, à la fois répulsif et complètement addictif. Le parfumeur et l’artiste voulaient « évoquer l'odeur de la peau et sa dualité, où les frontières du réconfort et de l'inquiétude se heurtent souvent… » et je trouve que c’est assez bien vu. J’ai trouvé ce parfum absolument incroyable et j’espère qu’il sera un jour réédité d’une manière ou d’une autre afin que tout le monde puisse le découvrir.