Passion Parfums

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Retour sur L.T. Piver

En redécouvrant les parfums L.T. Piver, j’ai eu envie de revenir sur la marque. J’ai trouvé un historique que je vous livre comme il est : « De la Cour de Louis XVI au XXIème siècle, itinéraire d’une marque mariant avec succès classicisme et modernisme, tradition et constante évolution... Tout commence en 1774, à Paris, avec une parfumerie baptisée "A la Reine des Fleurs". A la tête de cette boutique : Michel Adam, un homme dynamique qui réussit en quelques années à s’imposer comme fournisseur officiel de la Cour de Louis XVI puis, dans la foulée, des Cours étrangères. Esprit de famille oblige, son fils lui succède en 1799 avant de laisser la place à un proche parent, Pierre Guillaume Dissey, puis à la dynastie des Piver, inaugurée avec Louis Toussaint Piver.  Sous l’impulsion de ces hommes entreprenants, l’enseigne L.T. Piver prend son envol et part à la conquête du monde. C’est le début d’une formidable réussite. Des succursales sont créées en Angleterre, en Belgique, en Espagne, en Autriche, en Russie, au Brésil. Au XIX ème siècle, on compte plus de cent implantations L.T. Piver dans le monde ! Parmi les clients les plus fidèles, on trouve aussi bien Sarah Bernard que la famille Bonaparte. Côté fabrication, une usine de traitement des fleurs s’installe à Grasse et une autre à Aubervilliers, spécialisée dans la fabrication de différents produits cosmétiques. En 1926, 1500 ouvriers y travaillent, produisant quotidiennement quelque 50 tonnes de produits. Un esprit d’innovation récompensé par un accueil exceptionnel lors des Expositions Universelles ou Coloniales ainsi que par de multiples médailles, prix et autres distinctions ». Aujourd’hui, la marque existe toujours et quelques créations ont même vu le jour ces dernières années. Je dois dire que j’ai eu du mal à en extraire quatre alors j’ai choisi cinq fragrances pour vous emmener à la découverte d’une marque historique, qualitative et peu onéreuse qui a su, depuis déjà pas mal d’années, me séduire tout à fait. Je ne reviendrai pas sur « Héliotrope Blanc » même s’il est emblématique de la maison car je lui ai consacré un article récemment. J’ai décidé de parler de cinq parfums des plus anciens aux plus modernes pour retracer, en effluves, l’histoire de la maison.

Heliotrope Blanc L.T. Piver parfum - un parfum pour femme 1850

 

 

 

Il est impossible de parler de la marque sans évoquer « L’eau de Cologne des Princes » qui demeure l’une de ses créations emblématiques depuis qu’elle a été composée par Louis-Toussaint Piver en 1850. Je ne peux pas dire que je sois un fan de ces parfums aromatiques et hespéridés à la fois mais celui-ci est un peu l’exception qui confirme la règle. La marque le décrit ainsi : « Née sous la Restauration, à une époque où la toilette se pratiquait encore davantage à l’eau de Cologne qu’au savon, cette composition marie avec élégance fraîcheur et douceur. Départ en fanfare avec des notes hespéridées, résolument toniques, rehaussées d’un zeste d’agrumes – orange et citron. Dans la foulée, le néroli, pétillant, prend le relais avec dynamisme. L’ambiance est légère, insouciante, enjouée… Pour gagner en profondeur et intensité, ces accords impétueux adoptent un écrin confortable, imprégné du sillage délicatement épicé de la Bergamote, du Benjoin, de l’Estragon et de la Menthe. Ce grand classique, très apprécié des femmes, est aussi le chouchou des hommes. Ce fut même pendant très longtemps leur fragrance de prédilection pour accompagner l’un de leurs rituels favoris : parfumer leur mouchoir ». Je dois dire que j’aime beaucoup la concentration eau de toilette que j’ai pu trouver relativement récemment et qui est, en ce qui concerne la formule, presque la même que l’originale (en eau de Cologne) mais dont la tenue est meilleure. L’envolée de citron, de pomme et de bergamote est vraiment très classique et le coeur de néroli et d’orange amère avec une dimension un peu poudrée se développe avec beaucoup de chic sur ma peau. Le fond de menthe, d’estragon et de benjoin lui donne un côté baumé et aromatique à la fois. La finesse de la fragrance me plait vraiment beaucoup et je trouve qu’il y a vraiment un côté presque musqué qui est, pour moi, réconfortant et élégant. J’ai beaucoup porté « L’Eau de Cologne des Princes » dans ses deux concentrations et je l’aime beaucoup. Elle est beaucoup plus douce et fine que beaucoup d’autres créations de cette famille olfactive.

 

Eau de Colognes des Princes L.T. Piver perfume - a fragrance for women 1850

 

C’est en 1889 que la maison lance l’un de ses grands féminins. Je ne sais pas si c’est Louis Toussaint Piver qui le créa mais je le suppose. Il s’agit de « Rêve d’Or » qui est toujours commercialisé actuellement et qui est un parfum emblématique de la marque également. « Promesse d’évasion et de détente, rêverie, ce cocktail d’essences rares et précieuses égrène les heures au rythme des vacances. Réveil tonique, radieux, lumineux avec l’oranger, la rose thé, le géranium et le vétiver. Puis, lorsque le soleil est au zénith, la magie de l’héliotrope opère. Cette fleur sensuelle distille avec indolence une petite musique dont les notes s’épanouissent tout doucement à la chaleur. Alangui sur un fond de santal, ce sillage unique et envoûtant, déploie jusque tard dans la nuit sa langoureuse opulence ». Particulièrement tenace et doté d’un sillage important en eau de parfum, « Rêve d’Or » existe également en lotion (eau de Cologne) et en eau de toilette (ou tout du moins, il existait mais je ne suis pas sûr qu’on trouve toujours les trois versions). Je le connais surtout dans sa version eau de toilette qui est déjà dotée d’une tenue et d’un sillage très suffisant. Après une envolée presque mentholée de géranium bourbon, de fleur d’oranger et de rose thé, le coeur d’héliotrope et de rose vient donner une dimension poudrée et le parfum est soutenu par un fond de santal et de vétiver. J’ai essayé de porter ce parfum mais je n’y suis pas parvenu. Il est vraiment très opulent et peut-être que j’aurais du opter pour la version lotion. Je trouve que c’est une fragrance assez sophistiquée et vraiment originale même si sa formulation foisonnante et complexe est ancrée dans une époque. J’aime bien l’idée mais, même si pour moi, il n’y a ni féminin ni masculin en parfumerie, je n’arrive pas à le porter. Je ne saurais dire pourquoi car j’adore le sentir.

 

 

 

 

Reve d'Or L.T. Piver parfum - un parfum pour femme 1889

 

 

 

Parmi les rescapés des anciens parfums de la maison, il y a aussi « Pompeia », créé par Georges Darzens et Jacques Rouche en 1907. Il fallait un chypré et bien le voilà. Comme le précédent, il a existé dans toutes les concentrations mais seule l’eau de toilette et la lotion sont venues jusqu’à nous. Je veux bien évidemment parler de « Pompeïa » que j’aime vraiment beaucoup et que l’on peut trouver à des prix vraiment très bas pour une création de cette qualité : « Les premières impressions olfactives plongent l’esprit dans une douceur fastueuse et rassurante avec une envolée candide et poudrée de roses, jasmin, ylang-ylang et Iris, rafraîchie par les accents dynamiques du citron, de la lavande et du Géranium. Mais bien vite cette délicate tranquillité se corse des notes vibrantes du patchouli. Envoûtant, il nous entraîne dans une danse ensorcelante sur un fond animalisé. Et c’est avec bonheur que l’on s’abandonne à cet élixir féminin, sensuel, magique, qui attire comme un aimant ». À la fois complexe et vraiment évident, « Pompeïa » est réellement un bijou de la parfumerie et il est complètement oublié hélas. Pour moi, il possède les qualités des grands chyprés du début du XXème siècle avec un départ citron, bergamote, mais aussi lavande et géranium qui lui confère une singularité incroyable. Le coeur de rose, de jasmin, d’iris et d’ylang-ylang est à la fois un peu poudré, presque musqué et très lumineux. Puis, le socle de patchouli et de mousse de chêne lui donne la dimension d’un grand classique qui a su garder une belle originalité. De plus, il est vraiment peu onéreux même dans sa version eau de toilette ce qui en fait un beau parfum à petit prix. Je l’ai porté et je l’ai vraiment beaucoup aimé. Je trouve qu’il est bien au-dessus de la qualité de pas mal de créations qui sortent dans des marques plus dispendieuses.

 

Pompeia L.T. Piver parfum - un parfum pour femme 1907

 

 

Je ne peux absolument pas parler de la marque sans revenir sur l’emblématique « Cuir de Russie ». La version qui est venue jusqu’à nous est une reformulation d’un parfum composé par Louis-Toussaint Piver dans les années 1870 et elle date de 1939. Pour moi, « Cuir de Russie » (que l’on peut trouver également sous l’appellation « Cuir » avec un flacon et une étiquette comme ceux des autres « masculins ») est le fleuron de la collection des eaux de toilettes et, même s’il est peut-être plus destiné aux hommes (ce qui n’était pas le cas à sa sortie ni à sa re-création), il est parfaitement portable par toutes et tous. « Créé à la fin du XIXème siècle, ce jus exceptionnel renaît aujourd’hui dans une version originale. Très "gentleman-farmer", cette composition s’inspire de l’odeur de cuir des bottes de cosaques, imperméabilisées avec de l’écorce de bouleau. La note cuir, envoûtante et d’une irrésistible élégance, s’accompagne d’accents toniques et hespéridés - mandarine et bergamote- qui déposent sur la peau un voile de fraîcheur. Mais aussitôt des touches boisées et épicées prennent le relais avant que le miel ne vienne distiller toute sa douceur. Cette fragrance complexe qui se livre discrètement, exhalant au fil des heures toute sa splendeur, s’épanouit dans un flacon très structuré, aux lignes robustes, inspirées par la période constructiviste Russe. Un univers convivial, raffiné, jamais ostentatoire. Le luxe absolu ! ». Dès l’envolée de cardamome, de poivre noir, de bergamote et de styrax, on est frappé par la complexité et l’originalité de la création et ce n’est pas fini. En effet, elle nous emmène sur un coeur goudronné de bois de bouleau, de cannelle, de patchouli, de cèdre et de bois de santal pour se poser sur un fond de mousse de chêne rehaussé par la facette vraiment cuir du ciste avec des notes d’ambre et de muscs. C’est un cuir un peu hespéridé, complètement intemporel, qui a été, à sa création, l’un des premiers parfums à utiliser l’accord cuir de Russie (bouleau et mousse de chêne) et je trouve qu’il ne ressemble à rien d’autre. Quand j’ai commencé à le porter, il était peut-être un peu plus dense qu’aujourd’hui. Je le connais bien. Pendant des années, il a été l’un de mes principaux parfums. Je le retrouve toujours avec un plaisir non dissimulé quand je remets mon nez dessus. Il a été l’un de mes premiers cuirs et je l’aime toujours autant aujourd’hui.

 

Cuir de Russie L.T. Piver Cologne - un parfum pour homme 1939

 

 

Dans les années 90, la marque a relancé les Cologne puis elle a créé quelques nouveautés comme « L’Eau pour Homme », une fougère aromatique, ainsi que la « Lavande des Princes » qui n’existe plus aujourd’hui mais dont j’ai réussi à trouver un flacon. C’est aussi à cette période que la marque a étoffé ce qu’elle appelle la collection pour hommes, une série d’eaux de toilette venues compléter l’offre dans la catégorie du « Cuir de Russie ». Outre « Cèdre » dont j’ai parlé récemment, et « Musc » que j’aime un peu moins, il y a « Vétiver », lancé en 1991 et qui a été le premier de la collection à voir le jour. C’est avec ce parfum que j’aime vraiment beaucoup que j’ai décidé de poursuivre ma sélection. Pour moi, c’est un travail majeur autour de cette note que j’aime beaucoup en parfumerie et il peut tout à fait concurrencer ceux de Carven ou de Guerlain, avec, il faut le dire, une tenue beaucoup plus importante. Il est présenté comme un masculin : « Inondé des notes boisées de vétiver, ce parfum incarne une élégance et un raffinement résolument masculins. Pimenté par la sensualité du patchouli et de la noix muscade, rafraîchi par des accents hespéridés, égayé par la légèreté de la lavande, son sillage dessine avec fidélité et modernité un univers racé et intemporel ». Pour ma part, je le trouve vraiment très mixte et je pense qu’il doit être très beau sur une peau féminine. Il s’ouvre sur des notes très « pep’s » de poivre noir, de citron, d’orange, de bergamote et d’estragon puis le coeur de jasmin et de lavande vient prendre toute sa place et se développe tout en légèreté sans pour autant ne pas tenir. Le fond boisé de vétiver, de cèdre, de santal est rehaussé de notes musquées propres et légèrement poudrées. Je le réessaye en écrivant mon article et je me dis qu’il est vraiment l’un des vétivers que je préfère sur le marché. C’est un parfum dense et complexe, faussement simple et qui sait garder une certaine fraîcheur. Vraiment, je l’aime beaucoup. Il est très facetté et revêt quelque chose de chic et d’indémodable.

 

 

 

 

Vetiver L.T. Piver Cologne - un parfum pour homme 1991

 

 

 

« Épices, un nom chargé de voyages lointains avec un feu d’artifice de notes poivrées et épicées de géranium d’Afrique, de piments, et de baies de St Thomas. Aventure… ». Créé en 2003, « Épices » est le dernier parfum de ma sélection et il fait aussi partie de la collection des masculins. Il s’inspire de « Un Parfum d’Aventure » que la marque avait lancé en 1931 et qui a disparu. Bien évidemment, la formule a été très revisitée mais, de l’avais de celles et ceux qui ont connu cette création, il s’agit-là, d’un de ses « descendants ». Je dois dire que lorsque je l’ai senti, au premier abord, je ne l’ai pas aimé du tout. Je l’ai trouvé un peu âpre avec une envolée de noix de muscade, de cardamome, de lavande, de poivre rose, de citron et de bergamote qui pourtant avait tout pour me plaire. Le coeur est complètement déroutant avec des notes de cannelle, de patchouli, de géranium et de piment. Puis, le parfum se calme en se posant sur un fond de vétiver, de santal, d’ambre gris naturel, de cèdre et de muscs rendus encore plus animal par un accord castoreum et des accents de ciste. Finalement, posé sur ma peau, ce parfum, qui est le plus clivant de la collection, a un côté un peu plus addictif que ce à quoi je m’attendais. En tout cas, j’en possède un roll on et je le redécouvre en écrivant et je le trouve finalement très réussi et étonnant. Certes, il est clivant mais en fin de compte, il me plait beaucoup. Il a un charme très particulier et je suis content de le redécouvrir même si, dans la collection, je lui préfère la construction chyprée de « Cèdre » et la fausse simplicité de « Vétiver ». En tout cas, c’est un parfum digne d’intérêt qu’il faut vraiment redécouvrir.

 

Epices L.T. Piver Cologne - un parfum pour homme

 

Quand je me suis attelé à cet article, j’ai un peu contourné les écueil car j’avais déjà parlé souvent de la marque et je ne voulais pas trop radoter (même si je me suis inspiré de mes propres descriptions) et j’avais envie de vous donner envie de découvrir L.T. Piver qui est, je trouve, une belle maison de parfum qui propose des prix plus qu’attractifs. Vraiment il faut y mettre votre nez, vous aurez de belles surprises et vous découvrirez des jus qui ne sont jamais cheap ni convenus et qui peuvent permettre de se parfumer à moindre coût.

 



09/02/2023
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