Retour sur trois parfums singuliers et assez exceptionnels
Je me suis promené dans mes doses d’essai. Il y avait un certain temps que je ne l’avais pas fait. J’ai retenu trois parfums très intéressants, très intrigants même dont j’avais peut-être déjà parlé mais je les ai redécouvert et j’avais envie d’y revenir, pour en parler, pour peut-être me donner envie de les réessayer et pourquoi pas de me provoquer un nouveau coup de coeur. Je leur consacre donc cet article et j’espère que je vous donnerai envie de faire de même. Allons donc découvrir ou redécouvrir des pépites, voire des objets parfumés non identifiés… C’est parti !
C’est à l’époque de L’Éclaireur du Marais que j’avais découvert la m arque du si singulier Filippo Sorcinelli, modéliste pour le vatican et créateur de parfums. J’avais eu un coup de coeur pour « Io Non Ho Mani Che Mi Accarezzino il Volto », un chypre épicé et cuiré très complexe et très dense. « Pour cette sixième fragrance Unum, le parfumeur Filippo Sorcinelli rend hommage au photographe Mario Giacomelli. Le nom de la fragrance tire son nom d'un poème italien, " Io non ho mani che mi accarezzino il volto " (je n'ai pas de mains qui me caressent le visage) qui fait écho au voeu de solitude de jeunes séminaristes que Giacomelli a photographiés ». Très envoûtant, dès sa vaporisation, le parfum nous entraîne dans une effluve d’absinthe, de bergamote et de clou de girofle puis sur un coeur de rose et, enfin sur un fond d’ambre gris, d’encens, de cuir, de tabac qui rehaussent le patchouli et la mousse de chêne. C’est un chypré-cuiré ultra-moderne et il entre parfaitement dans mes goûts. Sur ma peau, la dualité entre l’accord classique, le cuir et la rose. J’aime beaucoup, mais alors beaucoup cette impression d’ancrage dans une belle parfumerie traditionnelle et un côté franchement contemporain. Je le trouve très chic et je le rapprocherais un peu, dans sa complexité, d’un « The Afternoon of a Faun » d’État Libre d’Orange par exemple. En tout cas, c’est un coup de coeur qui n’en n’est pas tout à fait un car j’ai plusieurs chypres plus ou moins modernes que je porte beaucoup.
En règle générale, j’ai horreur de la note de framboise ou de fruits rouges en général en parfumerie. Il y a toujours un côté très chimique, très synthétique, qui fait vraiment cheap. C’est pour cela que je n’attendais vraiment rien de « Healing Berry » créé en 2022 par Euan McCall pour la collection Scottish Odyssey de Jorum Studio et que j’ai découvert grâce à Fabien de Yuuminoki. Vraiment je l’en remercie car je ne l’aurais probablement pas essayé sans lui. J’aime beaucoup ce parfum. Il y a comme un naturalisme qui ne le rapproche de rien de ce que j’ai pu sentir jusque-là. Le parfumeur le décrit ainsi : « Réduit en bouillie dans un mortier et un pilon usés par le temps, une concoction douce au tanin également apte à guérir ou à blesser ». La feuille de framboise liée au beurre d’iris et au baume de l’Himalaya donne vraiment un côté très naturel à ce parfum qui ne ressemble pas du tout aux autres fruités sur le marché. Là réside sa singularité. Je trouve « Healing Berry » vraiment incroyable sur la peau. Il est plein de petites facettes, toutes différentes. Il n’y a jamais le côté bas de gamme que je trouve à la plupart des parfums de cette famille olfactive. Je l’avais beaucoup aimé lorsque je l’avais essayé et je confirme mon impression. « Healing Berry » est vraiment magnifique.
« Opulent. Somptueux. Impérial. Chypre Palatin pourrait se comparer à un brocard, ou à une fourrure rare telle une zibeline digne d’un Tsar. Il se porte au quotidien, raffiné, chaud et précieux, mais facile et discret. D’une élégance rare ». Si je n’avais pas parlé de « Chypre Palatin » créé en 2012 par Bertrand Duchaufour pour MDCI Parfums c’était un peu à dessein. En effet, son prix est vraiment élevé. Pourtant, il me plait énormément et en parler n’est pas forcément le porter. C’est un parfum rare, intense, fascinant. Il s’ouvre sur une envolée de jacinthe, de clémentine, de ciste, de galbanum, de thym et de lavande puis se pose sur un coeur de rose, de jasmin, d’iris, de prune et de gardénia pour enfin rester sur des notes de benjoin, de styrax, de castoréum, de cuir, de baume de tolu, d’immortelle et de mousse de chêne. C’est un chypré à la fois floral et fruité sans patchouli. Je le trouve vraiment très opulent mais il me plait beaucoup. Sur ma peau, il a la sophistication des grands parfums tout en ayant une certaine modernité. Il renoue avec la grande tradition du beau, du très beau. En tout cas, pour moi, il s’apparente à un chef d’oeuvre. Je le sens au fur et à mesure que j’écris et vraiment je me fais plaisir.
Intrigants, je l’ai déjà dit, très étonnants, vraiment j’ai adoré me replonger dans l’univers de ces trois parfums vraiment exceptionnels. Je pourrais porter chacun d’entre-eux mais, pour l’instant, je suis plutôt dans la démarche de réduire un peu ma collection afin de vraiment tout utiliser. J’aime beaucoup de créations belles et inédites ce qui ne signifie pas que je puisse me les approprier tous. En tout cas, j’espère que je vous aurai donné envie.
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