Passion Parfums

Je n’avais jamais vraiment parlé de Roos & Roos, une marque française lancée en 2014 et qui, malgré un certain succès, reste confidentielle. C’est une histoire de famille puisque mère et fille sont parties prenantes dans la fondation de cette maison qui porte leur patronyme. À ce jour, elle compte quatre collections et 19 parfums. C’est lors de mon dernier passage chez Jovoy à Paris que j’ai vraiment eu l’occasion de découvrir la marque. J’ai sélectionné quatre parfums que j’ai pu essayer tout à loisirs et je vais vous en parler. Je ne vais, dans cet article, explorer que deux collections car il m’a fallu faire un choix. Il est possible que je sois amené, dans l’avenir, à vous parler d’un ou deux parfums dont j’ai pu croiser la route mais j’ai préféré me concentrer sur ces quatre-là car je les ai vraiment essayés. Les deux premiers font partie de la série Les Exclusifs et les deux autres des Orientaux. Je dois dire que j’ai trouvé la marque vraiment qualitative. Alors, coups de coeur ou non, il faudra me suivre pour le savoir…

Le premier parfum que j’ai sélectionné a été présenté à l’une de mes amies et il est vrai que je l’ai trouvé fort joli. Il s’agit de « Nymphessence » créé en 2015 par Élise Benat et Fabrice Pellegrin ainsi décrit par la marque : « Une beauté farouche jouant sur les codes de la féminité. Le jasmin absolu d’une blancheur pure presque innocente, en accord avec les fruits pulpeux et la fraise des bois juteuse et ronde, devient addictif. L’ambroxan, soutenu par un accord boisé, mousse de chêne et cèdre, signe une élégance rare » et il est vrai que je le trouve, finalement un peu féminin pour moi. C’est une création toute en transparence, voire même en légèreté qui nous conduit sur une vraie composition florale à laquelle les parfumeurs ont ajouté, avant d’arriver sur le coeur presque aquatique de magnolia et de freesia, une poire juteuse associée à une mandarine à l’envolée. Le fond de bois et d’ambre n’étant là que pour assurer sa tenue au parfum et certainement pas pour cristalliser les notes à la fois fruitées, florales et aquatique. Sur ma peau, ce parfum est très tenace mais doté d’un sillage vraiment discret. Je le trouve à la fois féminin et presque juvénile mais, sur une peau plutôt brune, il se développe plus en profondeur que sur la mienne. Il peut donc prendre des accents différents suivant celle ou celui qui le porte. Il n’est pas mon coup de coeur dans la marque mais je lui reconnais une très grande élégance et un côté très attirant.

 

 

 

Créé en 2016 également par Fabrice Pellegrin, « Mentha Religiosa » est le vrai choc olfactif pour moi et je comprends que ce parfum ait étés récompensé par la Fragrance Foudnation en 2017 car il sort complètement des sentiers battus. En effet, il ne ressemble absolument à rien d’autre et je trouve qu’il peut être déroutant tant lors de sa vaporisation qu’au cours de son évolution qui est pour le moins longue et intéressante. J’ai beaucoup de mal à le classer dans une famille olfactive. La marque le décrit ainsi : « Un clair-obscur hypnotique, entre ombre et lumière. Une menthe fraiche et intense fait son entrée, accompagnée par la bergamote élégante et pétillante. Les notes florales, iris et héliotrope, apportent un coeur unique qui s’épanouit sur un sillage vibrant d’encens et de patchouli » et je n’ai pas grand-chose à rajouter tant le description parle d’elle-même si ce n’est qu’il a un côté très addictif. Le départ est clairement une envolée de menthe et de bergamote mais le fond, poudré et résineux associe l’iris à l’encens, le tout amandé et réchauffé par une note d’héliotrope. Après une longue évolution, le fond de muscs, de cèdre et de patchouli vient l’enrichir et le rendre à la fois tenace et opulent. Je le trouve vraiment très mixte et, s’il est un peu plus « lisse » sur ma peau que sur celle de l’amie à laquelle il était présenté à l’origine, je le trouve quand même vraiment réussi. C’est un parfum singulier qui, pour moi, mérite sa qualification de niche.

 

 

J’ai trouvé la collection des orientaux plus classique mais j’en ai quand même retenu deux car ils m’ont semblé très qualitatifs. Le premier, « Purple Leather » est ainsi décrit par la marque : « La cardamome ouvre la fragrance par sa fraicheur, illuminée par la bergamote et réchauffée par la cannelle. L’idée forte du parfum, le cuir, s’annonce en majesté avec le safran et le cyprès. Puis le Oud, associé au patchouli, au cèdre et au santal prolonge la chaleur enveloppante » et il est mon préféré. Ce parfum, qui date de 2019 possède une envolée épicée avec la bergamote et la cannelle associée à la bergamote. Le coeur, cuir, safran et cyprès est plus classique ainsi que le fond de santal et de cèdre associé au oud et au patchouli rend la fragrance imposante, opulente et dotée d’une tenue très longue. J’ai trouvé « Purple Leather » très réussi mais il n’est tout de même pas un coup de coeur. À l’instar des trois parfums de la collection, il m’a semblé classique chic mais pas vraiment innovant. Il n’en demeure pas moins que c’est un très beau parfum.

 

 

« C’est d’abord le souffle floral délicieusement cuiré et abricoté de l’osmanthus qui laisse place à un concert de notes addictives où le tabac enrobé des facettes ambrées et gourmandes de la fève tonka, de la myrrhe et du miel, s’associe au Oud et délivre le souffle chaud du cèdre de l’atlas essence et des muscs blancs »… J’ai eu un peu le même ressenti avec « Smoke & Mirrors ». À l’envolée, je suis charmé par le départ d’osmanthus et plutôt séduit par le coeur de tonka, de myrrhe et de miel car les notes sont très bien équilibrées mais je trouve que le parfum devient un peu convenu en toute fin de son évolution avec un oud très présent et soutenu par le cèdre et le musc. C’est un parfum qualitatif, très bien construit, doté d’un sillage et d’une tenue exceptionnels mais il me laisse un peu sur ma faim. Je dirais que c’est un beau classique mais que, d’une part, il n’entre pas trop dans mes goûts et d’autre part, je lui trouve un petit manque d’originalité. Je suis toujours un peu en recherche du cuir idéal et il n’est pas tout à fait ce que je pourrais porter.

 

 

 

Pour résumer, je dirais que j’ai trouvé la marque très qualitative, que les parfums comme les flacons sont vraiment très réussis mais que j’ai eu un peu de mal à entrer dans l’univers même si j’ai vraiment aimé « Mentha Religiosa » qui est sans doute un « objet parfumé non identifié » et même dans l’esprit de cette maison. Pour moi, il est sans doute l’ un des parfums créés par Fabrice Pellegrin que j’ai préféré. Je me suis vraiment fait plaisir à l’essayer et à le porter pour écrire mon article. Je ne sais pas si je pourrais me l’approprier mais l’idée est à creuser.