Séjour à Paris en août 2024 : visite chez Sens Unique, Serge Lutens et Nose
Lors de ce séjour à Paris, malgré une chaleur écrasante le premier jour, je me suis baladé de boutique en parfumerie voire même en grands magasins. J’ai donc pu aller dans tous les endroits que je voulais explorer. Je vais donc, avec cet article, continuer un peu à vous parler de cette première journée et des découvertes que j’ai pu faire. Alors, déceptions, surprises ou coups de coeur ? Vous le saurez au fil de l’article.
L’un des passages obligés pour moi à Paris est Sens Unique, une très jolie parfumerie dont j’ai souvent parlé et qui se trouve en plein coeur du Marais, rue du roi de Sicile, tout près du métro. Je connais bien les marques proposées et mon propos était surtout de remettre mon nez sur « Absent Presence », le dernier opus de la maison Beaufort London que je n’avais senti que brièvement sans vraiment l’essayer sur ma peau. « Le cinquième et dernier volet de la collection Revenants s'inspire du poète élisabéthain Sir Philip Sidney. Dans sa séquence de sonnets "Astrophel and Stella", Sidney développe et capture l'essence même de la hantise... La présence de quelqu'un que l'on ressent toujours mais que l'on ne voit jamais ». J’ai aussi découvert une nouvelle marque mais je lui consacrerai un article à part-entière donc je reviens à ce nouveau parfum créé par Julie Marlowe et Julie Dunkley (du moins je pense car la marque ne communique pas vraiment sur le nom du parfumeur) et que j’ai pu aborder un peu plus précisément. C’est un parfum plus sage que les précédents, un peu comme « Terror & Magnificence » et j’avoue qu’il m’a peut-être un peu moins séduit que d’autres créations de la marque. Il s’ouvre avec une envolée, très jolie, de bergamote, de galbanum et e poivre et c’est « très Beaufort » puis ces notes s’enrichissent de jasmin et de violette qui donnent un côté poudré. Au fond, la marque parle de cuir, de bois de santal, de muscs, d’ambre et de bois de cèdre. Sur ma peau, cette dernière note est vraiment ce qui va dominer jusqu’à éclipser un peu le reste de la composition. La concentration à 30% et la qualité des ingrédients est toujours là et « Absent Presence » s’avère totalement qualitatif mais il lui manque peut-être ce petit je-ne-sais-quoi que je retrouve dans quelques autres parfums de la collection qui me font un effet whaou. Il n’en reste pas moins un beau parfum et je me suis interrogé sur le fait de me l’approprier.
Je n’étais jamais allé à la boutique Serge Lutens de la rue Saint-Honoré mais de petites contraintes de métro m’ont conduit à passer devant et je dois dire que je l’ai trouvée tellement belle que je suis entré alors que je n’avais rien de spécial à découvrir. J’avais envie de re-sentir « Boxeuses » que j’ai porté et que j’aimais beaucoup mais, hélas, j’ai appris que, cette fois, il était réellement discontinué. En dépit d’un très bon accueil et de la beauté du lieu, moderne, avec le plafond arabisant ultra travaillé cher au directeur artistique, les couleurs noir et violet froid que j’aime particulièrement, je n’ai pas fait vraiment de découverte. J’ai re-senti un ou deux parfums que je connaissais en me disant que celui que je portais décidément le plus actuellement était « Chergui » que j’ai redécouvert cet hiver. Je pense que je reviendrai dans cette boutique car, si je suis très attaché depuis de nombreuses années au salon du Palais Royal, je l’ai trouvée de toute beauté et la jeune fille qui nous a accueilli avec mon ami, a été vraiment à la fois compétente et chaleureuse. C’est un très bel endroit. J’avoue que je l’ai visité un peu plus comme une curiosité artistique que comme une parfumerie mais vraiment j’ai beaucoup aimé l’endroit.
Je n’avais pas vraiment prévu d’aller chez Nose, rue Bachaumont, entre le Sentier et la rue Montmartre mais nos pas nous y ont porté alors je me suis laissé séduire par l’idée même si je suis un peu moins attiré par le concept. En effet, il y a surtout, chez Nose, une sélection dans la sélection des marques choisies. J’ai un peu moins d’affinité avec cette manière de choisir les parfums proposés mais j’ai fait deux découvertes (ont une nouveauté qui aura sa place dans l’article des sorties découvertes en août) et deux redécouvertes dont une à laquelle je consacrerai un article à part entière. Je vais donc vous parler des deux autres. La découverte a été, pour moi, « Rosendo Mateu N°5 » créé par ce parfumeur en 2017 et que l’on nous a proposé alors que nous recherchions un grand classique. C’est effectivement un ambré fleuri très réussi qui m’a séduit plus que les autres parfums de la collection que j’ai trouvée un peu quelconque en les sentant superficiellement. « La First Collection, où chaque création se décline autour de trois ingrédients principaux sublimés : No. 5, un hommage aux fleurs, à l'ambre et à la sensualité du musc. Symbole d’une joie et d'une pureté extrême, le muguet se retrouve au cœur de cette création twistée par des notes épicées de safran et par du musc ambré au style oriental afin de créer un parfum puissant et séduisant. Le tout sur un fond gourmand où s'allient vanille, fèves tonka et des notes surprenantes de fraises. Un accord rare qui fait de No. 5 un véritable rêve en bouteille, une chimère ». On pourrait dire de ce parfum qu’il est un « floriental » avec son ouverture de jasmin, de muguet et de rose arrondi d’un coeur de caramel et posé sur un fond d’ambre, de muscs de cuir et de vanille. C’est effectivement un classique avec un twist sucré sans en faire trop et je l’ai trouvé très joli. Le seul bémol est son prix. Je suis prêt à dépenser un peu plus contraint et forcé par les augmentations mais ce parfum-ci n’est pas un coup de coeur suffisant pour que je puisse le payer 190 euros. C’est un peu personnel mais c’est ce que j’ai ressenti en le découvrant.
J’ai aussi senti les trois extraits de parfums de la marque de céramique italienne Fornasetti mais j’ai été effrayé par leur prix. Je me suis donc réfugié dans un parfum que je connaissais mais que je n’avais pas senti depuis des années. Il s’agit de « Piper Nigrum », créé par Lorenzo Villoresi en 1999. « Le vent du désert soufflait sur les caravanes chargées de poivre et d'épices. Piper Nigrum, c'est une overdose de poivre et d'épices africaines sublimées par des notes de menthe fraîches et d’agrumes ». Une envolée d’anis, de fenouil, de menthe poivrée, de poivre noir, de notes vertes et d’agrumes évolue vers un coeur magnifique de clou de girofle, d’élémi, d’encens, de noix de muscade, de petitgrain, de poivre noir et de romarin pour être soutenu par un fond d’ambre, de benjoin, de notes boisées, de cèdre, de fir balsam, de myrrhe et de styrax. Il faisait très chaud et il m’a réconforté. Si j’avais du choisir un parfum découvert ou redécouvert lors de ces visites, j’aurais opté pour « Piper Nigrum ». C’est une valeur sûre et je l’aime toujours autant. C’est une très belle création déjà ancienne mais qui n’a pas pris une ride. Je trouve que c’est un parfum à vraiment redécouvrir.
Ces visites peut-être un peu plus brèves que les autres ont étés toutes aussi passionnantes les unes que les autres et je pense qu’il y aura des choses à approfondir lors d’un prochain séjour à Paris. En tout cas, malgré la chaleur, j’ai pris beaucoup de plaisir à aller visiter ces endroits et me créer, bien sûr, quelques envies même si, en l’occurrence, je n’ai pas franchi le pas. Dans l’avenir peut-être.
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