Séquence nostalgie : "Tubéreuse 3"
« Fleur mystique des rituels d’envoutement, la Tubéreuse joue la provocation. On s’abandonne à la corruption de son nectar, entre miel et potion vénéneuse! Animale, elle vous ensorcelle de son sillage capiteux mêlé de Tabac Blond et d’Immortelle », telle était « Tubéreuse 3 » de Histoires de Parfums lancé en 2010 et discontinué, hélas, il y a un an ou deux. Gérald Ghislain avait voulu un triptyque avec trois traitements différents de cette fleur si importante de la parfumeries. J’aimais bien les trois mais celle-ci a toujours été ma préférée car l’utilisation de la facette animale, travaillée avec des ingrédients chauds et particulièrement enveloppants me séduisait dès la première vaporisation. Je la trouvais particulièrement envoûtante entre versant vintage et absolue modernité. Hérité d’une grande tradition d’ambrés fleuris chers à la parfumerie française depuis les années 20, « Tubéreuse 3 » aurait pu être, dans une marque moins confidentielle, un vrai grand féminin (même si je n’hésite pas à le porter), comme un parfum de star à la « Narcisse Noir » de Caron. Il est vrai qu’il était peut-être un peu clivant et il n’a pas, finalement, vraiment rencontré son public. C’est parfois le cas de certains chefs-d’oeuvre et il nous faut bien l’accepter mais je trouve que c’est dommage car, vraiment, il s’agit-là d’un grand parfum et d’une création tout à fait singulière qui, à mon sens, aurait éclipsé bien des tubéreuses présentes sur le marché. En tout cas, on m’a offert un testeur et je me dis que, lorsque j’aurais porté ce qu’il contient, je serai très nostalgique.
Dans la pyramide olfactive, la tubéreuse est présente à tous les étages. À l’envolée, elle est associée au néroli et à une note de kumquat particulièrement bien vu pour provoquer une certaine addiction puis, en coeur, elle se charge d’épices et de prune avant, en fond, d’être soutenue par des notes rondes de tabac blond et d’immortelle. Je percevais même des notes tout à fait aromatiques qui lui donnaient une profondeur absolument incroyable. Côté sillage, je dirais que la diffusion était modérée curieusement car, lorsqu’on le vaporisait, le parfum semblait prendre énormément de place. En revanche, la tenue était excellente et les notes de fond s’avéraient presque vanillées. Vraiment j’avais un coup de coeur pour « Tubéreuse 3 » et je dois dire que je suis content, même si j’arrive un peu tard, de pouvoir le porter. Comme quoi, masculin ou féminin en parfumerie, tout est question de perception. Cela m’avait retenu quand cette composition était commercialisée et je me rends compte que je peux tout à fait me l’approprier. En tout cas, je regrette la décision de la marque de l’avoir arrêtée. C’était un parfum, qui n’était certes pas consensuel, d’une grande beauté et d’une rare élégance.
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