Passion Parfums

Parmi les questions qui reviennent souvent lorsque vous m'écrivez, il y en a plusieurs qui traitent du même sujet qu’on l'aborde en par des angles différents. Il s'agit de la tenue et du sillage du parfum. J'ai eu l'idée de les regrouper un peu pour vous faire une réponse assez complète. Tout d'abord je pense qu'il faut vraiment faire la différence entre le sillage et la tenue. Le sillage est ce que l'on sent autour de vous lorsque vous portez un parfum voir même après votre passage. La tenue est la longévité de l'efficacité du parfum sur votre peau ou sur vos vêtements. Je m'explique : pour moi un parfum qui tient bien, on peut le sentir soi-même (ou une personne proche de soi) durant plusieurs heures. Certaines fragrance ont une tenue très longues et un sillage plutôt modéré voire discret. Je vais faire trois paragraphes, dans le premier je traiterai du sillage proprement dit en m'appuyant sur des exemples de parfums que je porte. Ensuite nous parlerons de la tenue puis enfin, des jus qui allient les deux. Je dois vous dire que si je suis très attentif à la tenue d'un parfum je préfère un sillage plutôt discret car je n'aime pas tellement créer le malaise dans mon entourage qu'il soit personnel ou professionnel.

Pour moi certains parfums ont un sillage trop important. Ils peuvent facilement me déranger même si je les porte et si cet état de fait dure finalement assez peu de temps. Parmi les parfums que je porte il n'y en a pas vraiment qui ont une tenue limitée et un sillage très important. Celui qui me vient en tête est "Mitsouko" de Guerlain en eau de parfum. Lorsqu'on le vaporise et durant environ deux heures son sillage est très important. Au départ j'y allais avec parcimonie mais je me suis vite rendu compte que cette impression était fugace car, non seulement le sillage devient très raisonnable au bout de quelques minutes, mais sa tenue dans le temps est extrêmement limitée. Sur ma peau je dirais deux heures et sur le vêtement un peu plus mais je préfère sur la peau car sinon cela limite son évolution et ne lui permet pas de s'exprimer pleinement. C'est un parfum que je porte depuis très longtemps et que j'aime énormément. J'ai fait souvent des breaks car je ne peux plus le porter tout le temps mais je le reprendrai car malgré une tenue un peu courte, je le trouve magnifique et je suis très satisfait du sillage qu'il laisse temps qu'il est présent. Je dirais qu'il est un peu comme tous les parfums que l'on trouve dans le circuit sélectif aujourd'hui. La note de tête et une partie des notes de cœur sont remarquablement travaillées mais je trouve que le fond est un peu léger. Ceci dit j'aime tellement ce parfum que je le reprendrai volontiers.

J'ai une prédilection pour les parfums qui tiennent longtemps et et je dois dire que la plupart de ce que je choisis à part peut-être certains dont j'aime tellement la fragrance que je suis prêt à passer outre, durent sur ma peau ou mes vêtements, si ce n'est toute la journée au moins plusieurs heures. Il est vrai que certaines créations ont aussi évolué avec le temps et le nombre de flacons vendus. C'est le cas des parfums de Serge Lutens dans la collection noire vendus dans le sélectif. À leur sortie le sillage et la tenue étaient impeccables. Aujourd'hui avec la multiplication des points de vente ils ont été allégé il faut bien l'admettre. Cela ne m'empêche pas de continuer de porter par exemple "Datura Noir". Il y a aussi quelques parfums Hespérides dans mon placard dans la tenue est moyenne. C'est un peu le problème de cette famille olfactive. En revanche, je peux vous citer nombre de créations dont la tenue est vraiment très longue. Je pense particulièrement à tous les parfums Penhaligon's et notamment à "Roaring Radcliff" mais je pourrais aussi citer évidemment "Ylang Ylang Nosy Be" de Perris Monte Carlo par exemple. Je crois que la plupart de ceux que je possède ont cette qualité. C'est aussi l'un des paramètres d'achat je dois le dire car chaque fois qu'on a un coût et il est vrai que la plupart des prix se sont envolés ces dernières années.

Le troisième cas de figure est celui où des parfums allient les deux. Il est donc certains jus que je ne peux porter qu’avec parcimonie. Je suis toujours impressionné par certains choix que j’ai fait comme « Baraonda » créé par Alessandro Gualtieri pour Nasomatto ou encore « Nuit de Bakélite », composé par l’excellente Isabelle Doyen pour Naomi Goodsir qui sent dans mon placard flacon fermé lorsqu’il n’est pas dans sa boite. L’un comme l’autre ont une tenue exceptionnelle et aussi un sillage envahissant. Certes, le premier est un extrait de parfum et ceci explique en partie cela et le second est très concentré mêle s’il est considéré comme une eau de parfum mais surtout, le parti pris des parfumeurs est d’avoir inventé des parfums imposants et qui s’adressent à des amateurs. Je porte très facilement « Nuit de Bakélite » et plus rarement « Baraonda » même si je l’aime beaucoup. Il n’est pas toujours évident d’assumer un tel sillage. Il y a aussi une autre chose à prendre en compte, si l’un ou l’autre migre sur ma veste ou mon blouson d’hiver, je ne peux pas utiliser un autre parfum pendant plusieurs jours.

 

 

Pour résumer, je dirai que je suis assez intransigeant sur la tenue mais que je me passe bien volontiers d’un sillage envahissant et prenant. Je pense que d’autres seront d’un avis différent mais ce sont mes préférences. J’espère avoir répondu de manière assez complète. Si vous avez d’autres questions, elles sont les bienvenues.