Suite des nouveautés du 2ème trimestre 2022
Je continue mon exploration des nouveautés de cette première partie de l’année 2022 et je dois dire que ma curiosité est satisfaite car nombreux sont les lancements. J’aime beaucoup l’idée de sentir des choses inédites, surprenantes ou confortables mais parfois je suis déçu et c’est bien normal, on ne peut pas tout aimer. Je suis donc allé en parfumerie et je me suis vraiment investi car j’ai essayé sur la peau tout ce que j’ai découvert via les testeurs auxquels j’ai pu avoir un accès illimité, soit à travers les échantillons qui m’ont étés vraiment très gentiment offerts par les responsables de boutiques et de stands que je ne remercierai jamais assez. Je ne le dis pas assez mais sans cette collaboration sympathiquement incessante, je ne pourrais pas aussi facilement alimenter mon blog. C’est vraiment un partage et ça fait très bien.
Un départ un peu muguet et lilas, une vraie richesse dans son évolution avec un coeur rond, profond et passionnant et un fond boisé et musqué telle est « L’Eau Guillerette », la nouveauté inventée par Anatole Lebreton pour sa marque éponyme. Je dois dire que ce parfumeur ne cesse de me surprendre, fragrance après fragrance. Je trouve que la singularité de chaque parfum est typiquement ce que j’attends d’une maison de niche. Derrière ce nom délicieusement désuet se cache un vrai beau parfum, doté d’une personnalité à part. Je sens un départ franchement floral vert, un coeur rond et un peu aromatique. « L’Eau Guillerette » est inclassable. Ce n’est pas un floral, ce n’est pas une fougère ou un parfum boisé, il est tout ça à la fois. Pour moi, c’est la première trouvaille de cette sélection et je suis particulièrement content de cette découverte réjouissante.
Globalement j’ai bien aimé les premiers parfums composés par Caroline Dumur pour Bastille et j’attendais beaucoup de « Rayon Vert », la nouveauté de ce printemps que j’ai eu l’occasion de découvrir. Il faut dire que la présentation de la marque mettait quelque peu, si j’ose dire, l’eau à la bouche : « Rayon Vert évoque un printemps sauvage, une explosion de vie ensoleillée. Les agrumes s'y mêlent aux notes vertes inattendues de basilic, graine d'anis et fenouil. C'est le vent de liberté que vous attendiez depuis 2020 ! ». Je l’ai découvert et je dois dire que, sans être déçu, il n’est pas forcément conforme à mes goûts. Il faut dire que je ne suis pas forcément un amateur des notes anisées et que le l’envolée de graine d’anis, de basilic, de bourgeon de cassis et de néroli associé à un coeur d’angélique, de carvi, de fenouil et de camomille, puis à un fond d’immortelle, de bois de santal et de cèdre, c’est peut-être un peu trop pour moi. L’envolée ne m’a pas complètement accroché et il m’a fallu attendre la toute fin de l’évolution pour que le côté plus doux de l’immortelle me fasse un peu plus adhérer. En fin de compte, je le trouve consensuel, facile à porter mais il est un peu trop éloigné de mes goûts pour que je sois complètement séduit.
Il y avait un certain temps que Creed n’avait pas sorti un nouveau féminin et j’attendais beaucoup de « Wind Flowers » créé par Olivier Creed et vraiment, c’est la plus grosse déception de ce début d’année. Ces fleurs du vent sont tellement convenues que je pense les avoir senties sur les rayons féminins du circuit sélectif des dizaines de fois voire plus. Un départ de jasmin, de pêche et de fleur d’oranger, un coeur de jasmin sambac, de rose et de tubéreuse et un fond de fleur d’orange, d’iris, de praline synthétique (et on le sent bien) et de santal c’est senti, re-senti. Certes, le storytelling est prometteur : « Plonger dans un air frais aux effluves de pêche et de fleur d'oranger où le temps est comme coupé. Le vent se lève et anime la robe de la danseuse qui bascule au cœur d'un jardin botanique où se côtoient jasmin et tubéreuse. Le parfum délicat de la rose se révèle en cœur, sur le rythme du jeu de mains de la ballerine qui conjugue légèreté et finesse. À ses derniers pas se mêle le bois de santal et le musc, offrant un équilibre parfait sur fond enveloppant à cette orchesographie : Wind flowers » et le parfum n’est pas désagréable mais 240 euros les 75 ml (avant une nouvelle augmentation à venir) n’est-ce pas quelque peu excessif ? Certes, la marque a été rachetée par un groupe américain qui souhaite aligner les prix français sur l’international mais alors là vraiment, on passe les bornes. Il est assez rare que je sois en colère et que je pousse un coup de gueule mais vraiment, de qui se moque Creed ? « Wind Flowers » est ordinaire, très ordinaire. Pour un prix beaucoup plus raisonnable, peut-être vaut-il mieux se tourner vers un « J’Adore » de Dior ou l’une de ses déclinaison. En plus, la tenue on en parle ? Non, il ne vaut mieux pas. Oui vraiment c’est une énorme déception. Vous aurez peut-être un avis différent mais vraiment moi je passe et je n’y reviendrai pas.
C’est un peu par hasard que j’ai eu entre les mains et sous le nez un échantillon de « Ambre Blanc », la nouveauté de Maison Rebatchi, « Ambre Blanc », réalisé par Nathalie Feisthauer et décrit ainsi par la marque : « Résolument moderniste, aussi aérien que texturé, Ambre blanc subjugue par la joie transparente et lumineuse qu’il diffuse autour de lui ». Un départ de bergamote et d’hédione donne le ton et nous conduit sur un coeur de racine d’iris, d’ambrette, d’ambre, de labdanum pour la facette cuirée, de cèdre, de benjoin, de fève tonka, de vanille, de cashmeran et de différents muscs. Le fond de oud, de safran, de chêne, de mousse d’arbre et de cèdre à nouveau pose la fragrance. Sophistiqué, très facetté, c’est un parfum un peu hors-norme. En quelques mots, Nathalie Feisthauer et la marque décrivent la création de ce parfum : « Le mot impossible ne fait pas partie de son vocabulaire. L’art de la parfumerie ? Elle le pratique en libre penseuse. Pour Nathalie Feisthauer, seule compte l’allégresse de créer et de concentrer le temps autour d’un instant créateur pour une belle Maison de parfumerie. C’est ainsi qu’est né Ambre Blanc, une fragrance résolument libre de tout préjugés olfactifs, où sous l’écriture blanche et épurée rougoient les feux ambrés de l’Ambre Millénaire ». J’ai bien aimé cette création assez spirituelle et très riche mais je dois dire que ce n’est peut-être pas le parfum de la maison que j’aimerais porter. Il n’en demeure pas moins vraiment bien réussi et je ne doute pas qu’il rencontrera son public.
C’est un coup de coeur ! « L’Eau d’Issey Eau & Magnolia », la nouveauté féminine d’Issey Miyake m’a beaucoup plu et, lorsque je l’ai fait des recherches, j’ai découvert qu’il avait été créé par Daphné Bugey dont j’aime beaucoup le travail. « L’Eau de Toilette Intense L’Eau d’Issey Eau & Magnolia dévoile une fragrance radieuse et délicate. La douceur veloutée de pétales de magnolia sublimée par la fraîcheur de l’eau, dans une infusion de lumière rayonnant de notes florales. À l’origine, l’eau, source de vie, élément originel, matière première, infini des possibles. Son voyage nous transporte aujourd’hui jusqu’à sa rencontre avec la fleur de magnolia, aérienne et délicate. Un flacon minimaliste, comme un retour à l’essentiel, rehaussé d’une touche de beige et coiffé d’un capot en bois, en écho à la nature brute et immaculée dont il s’inspire ». Le maître parfumeur est un trio de notes dominantes : une envolée de bergamote, un coeur de magnolia très aquatique et tout en transparence sur un fond socle de bois de santal délicat. J’ai adoré ce parfum sur ma peau ! Il est vraiment formidablement réussi et tout en délicatesse. Décidément, depuis « A Drop of Issey », me revoilà plongé dans cet univers délicieusement aquatique, floral et transparent. Je trouve que la marque propose, chaque année, de très jolies nouveautés. « L’Eau d’Issey Eau et Magnolia » me plait beaucoup… Beaucoup !
« "Magnolia Bliss" est une composition florale de Magnolia, agrémentée d'une délicieuse note de Reine Claude et d'une rafraîchissante essence de Bergamote. Flower Power incarné dans une fragrance ! »… Décidément le magnolia a inspiré les parfumeurs ce printemps ! C’est aussi le cas de Romano Ricci pour sa marque Juliette Has a Gun. Il a opté plutôt pour le floral fruité pour, je pense cibler une clientèle jeune et un peu « in the mood ». L’envolée est indéniablement une bergamote douce qui nous conduit sur un coeur duel de magnolia et de prune (il parle de reine-claude donc plutôt fruit jaune) pour se poser sur des muscs blancs. Je dois dire que je n’ai pas tellement accroché. Le départ est très joli mais je trouve l’évolution sur ma peau un peu chimique, courte et limitée. De plus, je ne suis pas vraiment très attiré par le côté floral fruité très synthétique. J’ai un peu de mal à rentrer dans l’univers de Juliette Has a Gun dont le parti pris est de plutôt faire la part belle à la chimie, ce qui pourrait me plaire dans un autre contexte mais qui ne représente pas forcément ce que j’ai envie de porter. « Magnolia Bliss » est facile à porter, peu évolutif et assez agréable mais il est peut-être un peu onéreux par rapport au travail de création et aux matières premières. Je trouve, en outre que le côté aquatique que j’aime bien dans la note de magnolia est un peu absente. Il ne me conviendra pas vraiment.
Il y a quelques semaines, j’ai redécouvert la collection des Absolus d’Orient de Guerlain et je dois dire que j’ai bien aimé aussi attendais-je beaucoup de la nouveauté « Épices Exquises » créé par Thierry Wasser et je l’ai enfin découvert et essayé. « Épices Exquises est l'évocation d'un voyage sensoriel. Thierry Wasser a capturé l'essence d'un parfum irrésistiblement oriental : les effluves épicées du café à la cardamome. À la manière des volutes chaudes et grisantes de ce café, Epices Exquises mêle un fond chaud, corsé et sensuel, teinté de poivre noir et de notes boisées de oud, de patchouli et de santal, à des facettes rafraîchissantes subtilement surdosées de cardamome, de notes de baies roses et d'angélique verte et fraîche ». La marque présent ce parfum comme un chaud froid et je dois dire que je suis assez dérouté. Je m’explique, je n’aime pas trop l’envolée que je trouve assez plate et l’évolution sur touche est très différente de celle constatée sur peau (en tout cas sur la mienne) ce qui fait que j’ai un peu de mal à en parler d’une manière cohérente. Je pense que vous m’en excuserez. Tout d’abord j’ai bien aimé l’idée des épices. J’identifie surtout un poivre noir très piquant et une cardamome froide et douce à la fois. En revanche, je ne trouve pas tellement la note de café et heureusement car, curieusement, je n’aime pas trop ça en parfumerie. Sur la peau, la « phase » épicée constitue le coeur et le parfum fini par se faire extrêmement boisé. La marque ne communique pas sur la pyramide olfactive mais je sens un fond extrêmement boisé, peut-être entre cèdre et gaïac avec un peu de oud. En tout cas, je trouve que le « socle » est un peu moins original. Il me semble aussi que la tenue est un peu plus limitée que les autres. Reste un parfum frais, épicé, agréable et qui m’a plu. De là à dire que c’est mon préféré de la collection, je ne sais pas. Difficile de détrôner le patchouli.
Voilà, j’en ai fini pour cette nouvelle salve de nouveautés du deuxième trimestre 2022. J’espère que je vous aurai donné envie de les découvrir, de les aimer ou de les porter. Peut-être certaines vous rebuterons, d’autres vous séduiront, c’est aussi ça la parfumerie. Il faut être curieux, explorer, chercher. Avec le nombre de lancement de ce début d’année, nous sommes servis et c’est une bonne nouvelle car nous pourrions craquer de temps à autre.
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