Passion Parfums

« The House of Oud  est née de la collaboration entre un maître parfumeur italien et un fabricant d’Oud de Jakarta. Une histoire d’amitié entre deux virtuoses qui a donné naissance à des créations olfactives précieuses. Les fragrances signées The House of Oud sont originales et uniques, et touchent de manière sensible et particulière celui ou celle qui les porte ». Une fois encore, je vous emmène en Italie pour l’exploration d’une marque dont les flacons m’avaient vraiment impressionné lors d’une visite chez Jovoy en 2016. Il n’y avait encore que deux ou trois parfums et à ce jour The House of Oud en compte 36 composés, entre-autres par Cristian Calabro, Andrea (Thero) Casotti, Maurizio Cerizza, Douglas Morel et Carlo Ribero. J’en avais déjà senti quelques uns que j’avais bien aimé mais c’est grâce à Jessica qui vient sur ce blog depuis le début et avec qui j’échange beaucoup que j’ai pu faire un tour d’horizon plus large et plus approfondi. Je dois le dire, je trouve les créations réussies dans leur ensemble mais aurai-je un ou deux coups de coeur ? Vous le saurez en conclusion de cet article. J’ai sélectionné quatre parfums que j’ai trouvé significatifs de l’esprit de la marque mais attention, le oud n’est pas omniprésent contrairement à ce que l’on pourrait croire. The House of Oud explore toutes les familles olfactives.

Extrait de la collection Desert Day, « Breath of the Infinite » lancé en 2016 est le premier parfum que j’ai posé sur ma peau et que j’ai un peu laissé vivre avant d’écrire. Honnêtement, il est facile à porter, joli et très consensuel. « Un parfum qui raconte le moment magique de l’apparition du soleil, où les couleurs de la nature - hautes et très claires - se réveillent. Les températures de la nuit se révèlent au travers des roches finement fissurées, pendant que l’odorat continue de poursuivre en songe le parfum des fleurs d’une oasis ; résultat d’une nuit qui vient à peine de s’achever. Le nom du parfum est un hommage à une technique de respiration qui permet de se connecter à notre plus fort intérieur ». Je dirai qu’il s’agit-là d’un floral pèche très classique et parfaitement réalisé. Il s’ouvre de manière très « jardin » avec des notes de pivoine et de freesia puis l’accord pêche du coeur a presque aussi un versant « verger » et le fond, très doux, enveloppant et réconfortant de cashmeran, d’ambroxan et de muscs blancs vient confirmer cette impression. Sur ma peau, le parfum se fait tendre, translucide et vraiment overdosé en cashmeran ce qui le rend peut-être un peu plat mais il n’en reste pas moins vraiment agréable, facile à porter, sans élégance extrême mais avec un côté addictif qui fait que l’on y revient facilement. Il me plait bien et je pourrais le porter sans aucun problème.

 

« Un bouquet intense et vif qui englobe toute la puissance de la rencontre entre le soleil et le vent. Un mariage olfactif et chromatique qui célèbre la force et l'intensité de la nature grâce à des accords énergiques. L'air, d’apparence statique, s’oppose à la vitalité du vent qui est mouvement et dynamisme : la forme des roches et leurs fissures en sont le témoin. Les notes de ce parfum semblent également jouer avec les courants, créant une danse joyeuse et passionnante. Le nom du parfum rappelle une technique de méditation qui aide à ralentir le rythme, à trouver un certain enracinement et un recentrage sur soi et sur les détails de notre vie ». Toujours tiré de la collection Desert Day, « Wind Heat » m’a tout de suite plu. Tendre, épuré, élégant, c’est un parfum qui va droit au but et je trouve qu’il représente bien, non seulement l’esprit de la marque mais aussi celui de la collection. Après son envolée très agréable de poivre rose, le coeur de freesia, de rose et de pivoine prend toute sa place et s’enrichit d’un fond de muscs blancs un peu « corsé » mais sans trop par un accord daim. C’est un suède floral tout doux, facile et très réjouissant. « Wind Heat » est plaisant, pas révolutionnaire mais « il fait plaisir » ce qui est quand même une qualité pour un parfum.

 

Issu de la collection Klem Garden, « Grape Pearls » est également sorti en 2016 et il est sans doute le parfum le plus original de ma sélection d’aujourd’hui. C’est un oriental ambré, musqué et vanillé qui semble, sur le papier, n’avoir rien pour me plaire et pourtant, je ne peux m’empêcher de le sentir et le re-sentir autour de moi. « Quand le vent souffle, ouvrant les portes de l'automne et des feuilles séchées, l'odeur du raisin se laisse transporter au loin. Il ravit les sens avec son doux parfum et la perfection de ses perles ; il embrasse les lèvres de ceux qui goûtent à ses grappes. La joie vitale s’accroche aux pieds de vignes et se déploie en mille nuances de couleur, de l'or au violet à la couleur la plus intense du rire et de l’allégresse. Voici que s’expriment la félicité, la prospérité et la beauté de la vie ». Dès l’ouverture fleurie et mêlée de notes de myrtille, il me surprend et me plait. Le coeur de café, de raisin et de rose est du plus bel effet même si je m’étais imaginé que ces notes n’avaient rien à faire entre-elles. Comme quoi, en parfumerie, il faut éviter les idées préconçues. Le développement est très élégant et très agréable bien que dense et légèrement animal sur la toute fin. En tout cas, « Grape Pearls » est étonnant, c’est le moins que je puisse dire et, contrairement à ce que j’aurais cru, il matche très bien avec ma peau.

Mon dernier choix est « What About Pop » créé par Cristian Calabro pour la Thoo Collection en 2019 et, là encore, il réunit toutes les notes que je n’aime pas avec un départ de caramel, d’aubépine et de popcorn, un coeur de vanille et de fleurs blanches enrobées d’un accord de lait puis un fond de bois d’ébène, de vétiver et de benjoin très résineux. « La dernière création de Thoo révèle un croustillant pop corn salé entouré d'un délicieux Caramel.  La fleur de lune s'épanouie délicatement sur une crème de lait veloutée au doux parfums sensuel de vanille. La magie de cette rencontre opère et est sublimée par une signature boisée qui lui confère une longévité sans précédent ». D’accord, d’accord, il est beaucoup trop gourmand pour moi mais je le reconnais, il a un côté addictif qui me pousse à revenir le sentir encore et encore. Je n’ai pas osé le mettre sur ma peau. Il est trop éloigné de mes goûts mais je reconnais qu’il a quelque chose de très agréable car il est sans excès de notes sucrées. Parfois, je peux aussi être surpris par mes propres goûts. Il est évident que je ne le porterais pas mais je le trouve tout à fait intéressant.

Je m’étais laissé influencer par le nom de la marque qui m’effrayait peut-être un peu et je m’étais pas penché sur The House of Oud or, j’ai quand même bien aimé ce que j’ai découvert globalement. Je n’ai pas trouvé « le mien » et le vrai coup de coeur qui me conduirait à l’achat n’est pas arrivé mais il n’empêche que je vais suivre la marque, essayer de découvrir d’autres parfums peut-êtres plus conformes à mes goûts. Je trouve qu’il y a de très jolies créations, certes un peu consensuelles pour de la parfumerie d’auteurs mais bien faites et agréables.