Passion Parfums

 

 

 

Depuis déjà longtemps, plusieurs d’entre-vous me parlent de Thomas de Monaco, une marque très confidentielle distribué en France entre-autres par la parfumerie parisienne Jovoy. À sa création, en 2020, elle ne comportait qu’une eau de parfum, « Raw Gold ». Depuis, la marque se cherche en proposant tout d’abord deux autres créations dans même concentration, « Eau Coeur » «(2022) et « Grand Beau » (2023) qui sont désormais passée dans une série limitée puis, toujours en 2023, elle sort trois extraits de parfums. C’est cette collection, onéreuse et luxueuse (275 euros les 50 ml) que j’ai eu l’occasion de découvrir. Les parfums de Thomas de Monaco ont étés composés par deux parfumeurs Maurus Bachmann et Fredrik Dalman. Ce dernier ayant pris le relai de Mona di Orio pour les nouvelles créations de sa marque aujourd’hui en standby ou totalement arrêtée, je ne le sais pas. Après de nombreux tests, je me suis décidé à parler de cette maison bien que les créations qu’elles propose soient, je le précise, vraiment très onéreuses. Je me suis fait tirer l’oreille mais j’ai quand même décidé d’en parler. Alors Thomas de Monaco marque exceptionnelle ou maison surcôtée ? Vous le saurez dans la conclusion de cette courte revue.

Le premier parfum que j’ai essayé est « Sol Salgado » créé par le parfumeur Maurus Bachmann dont je n’avais pas entendu parler auparavant bien qu’il ait créé déjà des parfums pour d’autres marques. Il est sorti en 2023 comme les deux autres extraits. « Sol Salgado, c'est le sel sur une peau qui a pris le soleil, le parfum capturé juste avant que la chaleur s'envole, dans cette douce lumière de l'heure magique... la pure séduction d'un été sans fin ». C’est un solaire, très floral qui s’ouvre avec des notes de tilleul, de mimosa et de fleur de coton. Très franchement, il faut un peu d’imagination pour les reconnaitre. Pour moi, il aurait presque un côté lilas et ylang-ylang mais ce n’est pas listé par la marque. Le coeur de sel et d’ambre gris est vraiment très réjouissant et évoque, c’est vrai, le côté un peu marin très élégant et pourtant un peu brut d’un parfum de vacances et cela se concrétise avec un fond très doux de muscs blancs, de vanille et de bois de santal. J’aime beaucoup ce parfum et il est mon préféré des trois. Je le trouve vraiment très agréable à porter, très tenace et doté d’un sillage suffisant. C’est une très jolie création mais j’ai tout de même un petit bémol : il me semble avoir déjà senti des parfum s’en approchant même si la qualité finale n’est peut-être pas tout à fait la même. Il reste tout de même la composition qui m’a le mieux convenu dans la marque.

 

 

« Raw Gold, un hymne à la jeunesse éternelle, audacieuse, excitante et séduisante, déchirée entre l'innocence et la culpabilité, quand la luxure et l'amour règnent en maîtres ». Interprétation d’un parfum sorti en 2020 par Fredrik Dalman reformulé en 2023 en extrait par Maurus Bachamann, « Raw Gold » est un très beau patchouli cuiré travaillé comme un oriental. Il s’avère assez classique avec un magnifique départ de davana, d’iris et de cèdre, un coeur de patchouli arrondi par un bois de gaïac à la limite du gourmand puis un fond de oud très occidentalisé et adouci par la vanille et le benjoin. Là encore, je trouve qu’il s’agit d’un parfum très qualitatif, très élégant et parfaitement bien réalisé. La concentration extrait lui convient très bien et le parfum se fait beau, profond, très réussi avec une tenue et un sillage impeccables. Cependant, une fois encore, je l’ai trouvé un peu « déjà senti ». C’est une déception car, après une envolée très prometteuse, il se pose comme un cuir patchouli oud un peu classique. Il ne m’a pas complètement convaincu.

 

 

Toujours créé par Maurus Bachmann en 2023, « Fuego Futuro » ne m’a pas séduit non pas parce que ce n’est pas un beau parfum mais parce qu’il ne correspond en rien à mes goûts. « Fuego Futuro, un voyage méditatif inspiré par la nature sauvage infinie et les rituels chamaniques, reliant les puissants éléments de la Terre et du Feu : le parfum d'un nomade ». L’envolée de maté, d’élémi très résineux et de poivre noir me plait mais je suis très frustré par ce coeur dominé par l’encens qui « dévore » les notes de foin et de sauge qui auraient pu être son originalité. Le fond de santal et de cèdre ne semble être là que pour le faire tenir car je ne le sens absolument pas. Pour moi, c’est un encens tantôt chaud, tantôt froid, très épuré et même pas forcément agréable pour moi. Je lui trouve un côté insaisissable qui ne m’a pas forcément donné envie de le garder sur ma peau. Franchement, je passe mon tour pour ce qui est de « Fuego Futuro ».

 

 

J’ai donc eu entre les mains les trois extraits de parfum de Thomas de Monaco et je dois dire que je n’ai que modérément adhéré. À part « Sol Salgado » qui est parfaitement « dans mes goûts », je n’ai pas vraiment accroché. Je n’ai pas, non plus, trouvé vraiment la démarche olfactive très originale. Les parfums sont beaux, bien travaillés, construits avec de belles matières mais il leur manque, pour moi, un peu d’une identité forte. Je suis un peu resté sur ma faim. La marque est belle, qualitative, mais je trouve les créations un peu « déjà senties ». C’est dommage. Ce n’est pas une déception car j’ai bien compris les qualités des jus mais je ne suis pas vraiment sous le charme.