Passion Parfums

Après les roses, Tom Ford lance, dans la Private Blend, une collection de trois cerises en reprenant « Lost Cherry » créé en 2018 par Louise Turner et en en ajoutant deux autres. J’ai eu l’occasion de les découvrir et de les essayer un peu sur la peau. J’avais bien aimé le trio de roses et j’attendais pas mal de celui-ci. Je ne peux pas dire que je j’ai été aussi attiré que j’ai pu l’être par la précédente. L’idée est intéressante et les compositions (pour lesquelles la marque ne communique pas le nom du parfumeur) sont bien réalisées mais j’ai été quand même vraiment déçu par les tenues. Ce n’est pas un critère principal mais, au prix où sont vendus les parfums de la collection privée de Tom Ford, je m’attendais à un peu plus de matière. Enfin, je vais essayer de vous parler de mon mieux de ces créations et de vous donner mon ressenti.

J’ai commencé par remettre mon nom dans « Lost Cherry » que je connaissais déjà et dont j’ai parlé plusieurs fois depuis le début de ce blog. « L'innocence croise l'indulgence avec une ouverture qui capture la perfection classique du fruit exotique de la cerise - la chair mûre de la cerise noire dégoulinant de liqueur de cerise scintille avec une touche taquine d'amande amère. Le cœur éclate en vagues de cerises, sucrées et acidulées. Le Sirop de Griotte exprime la macération texturée de fruits voluptueux tandis que des fleurs à couper le souffle, la Rose Turque et le Jasmin Sambac, pénètrent les sens et l’âme. Le Baume du Pérou et la fève de Tonka grillée en fond de bouche suggèrent un nouveau portrait d'un symbole iconique. Lorsqu'ils sont mélangés à un mélange inattendu de bois de santal, de vétiver et de cèdre, la fragrance atteint des niveaux d'insatiabilité inspirant le fantasme ». Je dois dire que je suis un peu mitigé sur ce parfum depuis que je l’ai découvert il y a quelques années. J’aime bien l’idée et je trouve que réalisé un fruité floral avec des notes d’amandes et de cerise est une très bonne idée mais je goûte un peu moins l’évolution par trop légère et un peu liquoreuse. D’ailleurs, lorsque je parle de développement, je dois dire que je suis un peu à côté de la question car les notes de rose, d’amande amère, de cerise noire, de griotte, de baume du Pérou arrivent toutes en même temps. Ce n’est que le côté poudré et un peu vanillé de la fève tonka qui arrive sur ma peau sur le fond limitant tout de même le côté « sirop » du parfum. Je trouve que « Lost Cherry » est assez réussi mais il me laisse un peu sur ma faim. Je l’aurais souhaité plus complexe et probablement plus tenace.

 

 

« Electric Cherry : avec le parfum de la cerise griotte et la chaleur du musc qui se combine avec le jasmin sensuel, évoque un flirt taquin pétillant d'effervescence ludique. Electric Cherry est une eau de parfum qui associe la délicieuse acidité de la Cerise Griotte au Gingembre Enivrant et à l'opulent Jasmin Sambac, séduisant par ses arômes envoûtants. Tandis que l'ambrettolide libère un souffle chaleureux de musc, relevé par la vivacité du poivre rose. « Electric Cherry est à la fois effervescent et malicieux… Le parfum capture les prémisses palpitantes d'une nouvelle romance ». La première nouveauté est aussi la plus légère et la plus facile à porter. Il s’ouvre sur des notes de jasmin sambac très florales et je trouve le départ assez beau puis arrive un coeur de griotte acidulée et un peu épicée par une note de gingembre puis le parfum se pose sur un fond de musc blanc et d’ambre. Pour ma part, je trouve un peu synthétique ce parfum qui évolue fort peu. Il est assez joli pourtant. Je trouve qu’il a une certaine fraîcheur sur la peau mais, sur ma peau, il ne se développe pas du tout. Je le trouve trop acidulé et il y a une note sucrée qui me dérange un peu. De plus, à l’instar de « Lost Cherry », sa tenue est extrêmement limitée. J’ai vaporisé une quantité assez importante sur ma peau et j’ai trouvé que le parfum disparaissait très rapidement. Il est, je pense, le plus léger des trois.

Tom Ford décrit ainsi « Cherry Smoke » : « Cherry Smoke explore la facette sombre de la cerise – à la fois hédoniste et envoûtante ». Pour moi, ce troisième opus est le plus intéressante de la trilogie. Il est complexe et vraiment très joli. La marque en parle avec ces mots : « Hédoniste expérimenté, Cherry Smoke joue avec le feu, débordant d'odeurs de cerise noire, enflammées par l'osmanthus séduisant et les bois fumés et vibrants. Cherry Smoke s'ouvre sur le délicieux parfum de la Cerise Noire, rehaussé d'exotiques notes de safran.  Les fleurs blanches parfumées de l'osmanthus quant à elles, exhalent des facettes d'abricot, d'olive et de cuir, tandis qu'un accord vibrant de bois précieux et fumés captive par sa chaleur flamboyante ». Le parfum s’ouvre sur une envolée de cerise noire, sombre et légèrement gourmande puis le côté abricoté et cuiré de l’osmanthus arrive après assez peu de temps et vient vraiment nous envelopper d’une fragrance très élégante qui se pose, au bout d’une dizaine de minutes sur un lit à la fois vert et fumé de bois et de cypriol. J’aime beaucoup l’idée mais je trouve que ce parfum est un peu cher pour ce qu’il est. En effet, l’évolution est un peu rapide et je trouve qu’il garde un côté un peu trop synthétique pour mon goût. En effet, je lui préfère, dans un style assez proche, « Cherry Punk » de Room 1015. Les goûts et les cerises…

 

Globalement, j’ai trouvé la trilogie un peu décevante. Tout d’abord les tenues sont vraiment réduites. Vraiment j’aurais souhaité pouvoir en profiter plus longtemps. Ensuite, je trouve que les parfums manquent un peu de facettes. Ils sont légèrement simplistes et peu évolutifs. Ces trois créations s’adressent sans doute à des inconditionnels de la note de cerise. En tout cas, je ne suis que moyennement séduit et pourtant l’idée me plaisait. Je pense que ces trois parfums vont plaire car ils sont faciles à porter et peu envahissants.