Passion Parfums

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Trois extraits de parfum chez Chapel Factory

 

En matière de création, Anaïs Biguine ne s’interdit rien. Que ce soit pour Jardins d’Écrivains, Les Cocottes de Paris  ou encore Chapel Factory, elle ose des associations de notes auxquelles nous n’avons pas forcément l’habitude. Avec trois extraits de parfum sur le thème de l’encens pour, justement, cette dernière maison, elle explore avec beaucoup d’audace cette matière première qui, pour moi, est très clivante. En effet, si j’aime l’odeur des encens de toutes provenance dans l’air, comme « en ambiance », je n’arrive pas forcément à porter des créations dans lesquelles cette note est travaillée en majeur. Il m’est donc plus difficile de les aborder que si elles mettaient en avant d’autres matières premières. Je suis allé tout de même découvrir cette nouvelle collection et je remercie vraiment Benoit et Nicolas la parfumerie lyonnaise Odorem pour leur collaboration toujours parfaite mais aussi pour nous emmener vers des parfums qui cassent nos habitudes et nous font élargir nos goûts en matière de créativité. Mais trêve de digression, entrons, si je peux dire, dans le vif du sujet.

 

J’ai donc découvert « Candor », qui s’ouvre sur des notes très élégantes de néroli et d’amande, pour nous emmener sur un coeur de fleur d’oranger mais aussi de jasmin et de rose portées par un ois d’encens soutenu, en fond par les muscs et le cèdre. « Candor est un état de grâce, où l’élixir floral rencontre l’amande amère. Un parfum lumineux, contrasté par la profondeur de l’encens ». Floral, doux, très nuancé, ce parfum a été, je dois le dire, mon premier des trois. Je trouve que c’est un exemple d’équilibre. En revanche, il faut l’attendre car la concentration extrait lui confère, comme aux deux autres d’ailleurs, une évolution longue, une tenue très importante et un sillage que je ne peux pas encore bien mesurer. J’ai trouvé qu’à chaque stade de l’évolution, le parfum se renouvelle, joue avec un encens qui demeure assez discret, parfois même un peu « fantômatique » et qui attire, réconforte tout en s’enveloppant d’un versant floral tout à fait inédit. Anaïs Biguine réinvente cette matière première avec les notes suaves de l’amande et vraiment très florales du néroli, de la fleur d’oranger et du jasmin poudré par la rose. C’est, à mon sens, une très belle création, entre originalité et « confort » car je le trouve relativement facile à porter. C’est donc vers « Candor » que va ma préférence.

 

Nez Anais Biguine

Anaïs Biguine

 

« Chapel Factory ne résiste pas à l’interprétation du plus délicieux des péchés. Idolatry séduit par ses notes gourmandes, où la vanille noire se fond aux volutes mystiques de l’encens ». Beaucoup plus segmentant, « Idolatry » revêt, pour moi, quelque de plus « torréfié » et gourmand au travers de notes rondes. C’est un parfum que je trouve plus « contemporain ». Le départ de pistache, de praline et d’encens est très rond et peut parfois rebuter un peu celles et ceux qui, comme moi, ont un peu de mal avec le gourmand en parfumerie mais, une fois encore il faut l’attendre. Le coeur de labdanum et de vanille est encore arrondi par la note de noisette mais, lorsqu’il est posé depuis un certain temps, le côté cuir du labdanum prend de la force avec le patchouli et le benjoin enveloppés d’une « fumée d’encens » qui m’emmène un peu dans les bâtonnets que je faisais brûler lorsque j’étais adolescent. Attention, l’évolution est très longue et le parfum n’est plus du tout le même à l’arrivée qu’au départ, ce qui est parfois un peu déstabilisant. Je dois dire que j’ai eu un peu de mal avec les notes de tête mais, ensuite, l’a création est vraiment originale et bien faite.

 

Plus fumé, plus tranché, plus « minéral » et boisé à la fois, « Scapular » est sans doute le parfum le plus dédiés aux amateurs d’encens car il s’avère sans aucune concession avec un départ très résineux de galbanum et de styrax puis un coeur d’ambrox, de cèdre et de bois de hô que je ne suis pas capable d’identifier. Plus froid et « spirituel » au sens mystique du terme, le fond d’encens et de mousse est davantage étonnant et segmentant. « Scapular s’ouvre sur un sous-bois sacré au pied du Mont Carmel. Racines, résines et écorces sombres libèrent une force tellurique, tandis que l’encens se dépose sur la peau, formant un scapulaire olfactif ». Vous l’aurez compris, « Scapular » n’est pas du tout un parfum pour moi et la densité, presque épaisse du jus, m’effraye un peu mais, une fois encore, ce ne sont que mes goûts. Les amateurs d’encens vont se l’approprier facilement tant il est bien imaginé, original et qualitatif. Je n’ai pas vraiment envie de le mettre sur peau car il est très éloigné de mes goûts mais je reconnais que c’est une réussite.

 

Une fois encore, Anaïs Biguine arrive à me « cueillir » alors que ce n’était vraiment pas gagné du départ. Il faut dire que l’encens m’éloigne de mes goûts originaux. Seulement voilà, je suis vraiment très client de la singularité de son travail et cela ne date pas d’hier. J’ai toujours aimé son style (je devrais dire « ses styles ») et je m’intéresse de très près à chacune de ses créations. Pour moi, elle reste très inventive, très inspirées et son imagination me surprend toujours et c’est ce que j’aime en parfumerie. Je ne sais pas si vous croiserez facilement ces trois extraits de parfums mais si c’est le cas, il faut impérativement aller les découvrir. Qui sait, vous pourriez peut-être trouver le vôtre.

 



14/04/2025
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