Passion Parfums

 

Il ne m’était pas venu à l’idée, même si j’ai beaucoup aimé « Aberdeen Lavender », de me pencher sur la collection Acqua Originale de Creed et puis, complètement par hasard, j’ai découvert les trois derniers, sortis en 2020 et je me suis dit que, malgré un prix sans cesse croissant, c’était une belle alternative pour passer un été très chaud comme nous en connaissons depuis quelques années. En effet, je les trouve particulièrement rafraîchissants et je trouve que les créations sont d’une grande délicatesse avec, je trouve, une certaine originalité par rapport aux hespéridés que je connais voire même que je porte. Il faut dire que c’est une famille olfactive qui est assez nouvelle pour moi car je connaissais les parfums à base d’agrumes du sélectif et que je n’accrochais pas. De ce fait, j’ai mis très longtemps à refaire une tentative dans des marques plus exclusives et j’ai fait, finalement, il y a un an ou deux, de belles découvertes notamment chez Jo Malone London et chez Perris Monte Carlo. Ces hespéridés sont au nombre de trois et je vais essayer de faire de mon mieux pour vous donner mes impressions. La première est visuelle, les flacons sont vraiment élégants et très jolis et la seconde sera bien évidemment olfactive. Allez, allons nous rafraîchir, ça ne nous fera pas de mal.

Le premier est également mon coup de coeur. Il s’agit de « Zeste Mandarine » qui pourrait être une réédition de « Zeste Mandarine Pamplemousse » sorti en 1975 et que je n’ai pas connu. Le départ est, pour moi, vraiment une peau d’agrumes fraîche et pétillante et vraiment je reconnais l’amertume de l’orange mais aussi celle du pamplemousse rehaussée de petit grain. La marque ne communiquant pas sur la pyramide olfactive, je ne peux que vous dire ce que je ressens en le laissant évoluer sur ma peau. Je trouve que le coeur est indéniablement une mandarine très fraîche et plus douce car l’amertume des notes de tête s’enrichit d’autres notes hespéridées. Je pense que le fond doit être un mélange de bois et de patchouli mais j’ai un peu de mal à l’identifier. La marque fait une description assez brève de cette fragrance: « Des citrons vibrants et des extraits de petit grain sont combinés à de délicats tourbillons de fleurs de patchouli tandis que des notes de fleur d'oranger créent un mélange vif et exaltant pour ce parfum ». Je ne sens pas du tout le citron et la fleur d’oranger mais pour le reste, je trouve que c’est un cocktail pétillant et vraiment très rafraîchissant. En outre, j’ai été très séduit par sa tenue que je trouve longue pour un parfum hespéridé.

« Green Neroli » apporte une dualité entre les notes fleuries de la fleur d’oranger et intense de la menthe. Il nous emmène dans un univers rêvé où les herbes aromatiques, les épices et les agrumes viennent envelopper les fleurs. La marque le décrit ainsi : « Une note intense de menthe poivrée prend le devant de la scène alors que l'estragon croquant est associé à l'orange miellée pour un parfum doux mais énergisant. Le citron piquant est juxtaposé à la menthe glacée pour une sensation de fraîcheur qui fait écho à son arôme frais tout au long de la journée ». Dans l’idée, c’est sans doute la création qui aurait du me plaire le plus car les agrumes mêlés à la menthe et à la facette aromatique de l’estragon me faisait envie mais je dois dire que j’ai été un peu déçu par son évolution ou plutôt son manque d’évolution sur ma peau et surtout par sa tenue qui est, pour le coup, un peu limitée. « Green Neroli » est typiquement un parfum dont on salue l’originalité mais dont on doit faire suivre le flacon pour faire plusieurs retouches au cours de la journée. C’est assez dommage car il est le plus singulier des trois et je lui ai trouvé vraiment beaucoup de fraîcheur et d’élégance. Encore une fois, je ne peux parler que de ce que j’ai ressenti. Il peut être beaucoup plus tenace que je ne le pense sur d’autres personnes.

 

J’ai un peu moins aimé « Citrus Bigarade » décrit ainsi par la marque : « Des citrons piquants et des mandarines juteuses sont superposés à des extraits de poivre blanc, tandis qu'un soupçon de menthe poivrée fraîche persiste dans les notes de fond. Le vétiver et le gingembre fusionnent pour créer un mélange rafraîchissant qui persiste sur la peau délicate ». J’ai trouvé que le côté citron et petit grain était moins original et je ne sens ni les notes de menthe ni de poivre blanc. Peut-être que la composition me crée une petite anosmie, je ne sais pas. Bien évidemment il y a la note de gingembre en fond qui crée une jolie dualité avec le vétiver mais je dois dire que je ne le trouve pas tellement original. C’est une jolie création classique dans cette famille olfactive mais je ne suis pas forcément attiré. Peut-être que « Citrus Bigarade » est un peu plus éloigné de ma zone de confort. Il a quand même vraiment les qualités des deux autres, je veux parler de ces accents rafraîchissants qui commencent à me plaire au plus chaud de l’été et je peux dire qu’il est très agréable mais ce n’est pas forcément vers celui-ci que je me tournerai. Les goûts et les couleurs… enfin vous connaissez la suite.

 

Voilà, il existe deux autres créations dans la collection mais je ne les connais pas. Peut-être reviendrais-je vous en parler lorsque je les aurais découvertes. En tout cas, je dois le dire, j’ai beaucoup aimé ces trois-là mais je suis un peu réticent à parler de la marque car la hausse exponentielle des prix depuis cette année chez Creed me dérange beaucoup. Je ne vois pas comment on peut la justifier. La plupart des parfums tendent à devenir inabordable et, je parle cette fois de ceux que je connais le mieux, les millésimes masculins, il faut bien dire que la tenue est très limitée pour la plupart des fragrances. Je suis rarement négatif mais c’est un aspect de la question, lorsque l’on fait le choix d’un nouveau parfum qui a un certain coût, qu’il faut prendre en considération. Reste que Creed prouve, une fois encore avec ces trois créations, la délicatesse d’un travail de composition qui me plait beaucoup.