Passion Parfums

Je n’ai pas été vraiment client de la première collection de Spiritum, la marque inspirée de la numérologie fondée il y a peu par Jonathan Dufour. Je n’ai accroché ni sur les jus ni sur les flacons que je trouve lourds et inélégants. Attention, je ne remets absolument pas en doute la qualité du travail et des matières utilisées, je dis juste que cela ne me correspond pas bien. Mes avis n’ont jamais valeur de critique comme je le précise bien souvent. Je ne me suis donc pas précipité pour découvrir les trois créations qui viennent compléter l’offre. Comme toujours en parfumerie, j’ai eu une surprise et une bonne. Je vais vous expliquer tout cela dans une petite revue que j’ai, finalement, pris plaisir à préparer et à écrire.

Le premier parfum a pour nom « 11 Psychic Vibes » et, à l’instar des deux autres, il a été créé par Philippe Paparella-Paris. Jonathan Dufour en décrit ainsi l’inspiration : « Les gouttes de bergamote dansent avec les rayons dorés du soleil. L'oliban s'élève vers les cieux. La poire, révèle sa douceur enchanteresse. Le safran, telle une flamme ardente, invitant à l'introspection et à la transformation. Au cœur de cette symphonie éthérée, le jasmin déploie ses pétales précieux. Son parfum divin fusionne avec la chaleur envoûtante du gingembre, une danse mystique qui réveille la passion et l'énergie vitale. La réglisse, plante sacrée des anciens rites, enveloppe l'âme d'une étreinte bienveillante. Enfin, la mousse veloutée rappelle les forêts anciennes et invite à la contemplation de la nature éternelle. L'ambre, diffuse sa chaleur réconfortante, guidant l'âme dans l'obscurité des nuits intérieures. L'huile de vétiver, racine terrestre, offre une connexion profonde à la terre et aux mystères de la vie ». Il s’ouvre sur une envolée de bergamote et d’huile d’oliban rehaussé de notes de poire, de feuille de violette, de cardamome, d’élémi et de safran puis vient un coeur de jasmin, de bois de cèdre, de sauge (présente très souvent dans les parfums de la marque), de noix de muscade, de gingembre et de réglisse puis se pose sur un fond mousse, de patchouli, de vétiver, de santal, de cypriol, de cuir, de muscs vegan, de vanille et de sapin baumier. La construction est donc nettement chyprée et, sur le papier, ce parfum aurait du me plaire seulement voilà, sur ma peau, la note de safran est tellement présente de bout en bout du développement que je n’arrive absolument pas à supporter ce parfum qui devient, sur moi (et j’insiste), très monolitique épicé et surtout safrané. Sachant que c’est une note avec laquelle j’ai du mal, je ne pourrais pas du tout le porter même si j’en reconnais la richesse et la sophistication. Il s’avèrera très clivant et il convient de l’essayer avant de tenter de se l’approprier.

« En tête, l'absinthe s'épanouit comme un éclat de lune dans la nuit sombre. La rose bulgare, telle une rose mystique des temps anciens, exhale son parfum divin. Le freesia, messager d'une pureté céleste, s'élève telle une prière douce et embaumée, tandis que le poivre Sichuan, éveille les sens. Au cœur de cette symphonie olfactive, la cannelle déploie sa chaleur ardente. Le géranium, danse en harmonie avec la fleur d'oranger, créant ainsi une alchimie envoûtante. Le musc, souffle subtil et immuable, incarne la présence éthérée des anges qui veillent sur les âmes perdues. L'ambre, tisse une trame de protection autour de celui qui le porte. Enfin, la vanille, délice sucré et apaisant, célèbre l'union des âmes dans un élan d'amour universel ». « 22 Universal Mind » est le second parfum voulu par Jonathan Dufour et réalisé par Philippe Paparella-Paris et là, je dois dire que je suis emballé. Le départ est assez joli avec des notes d’absinthe pas trop marquées, d’essence d’oliban, de freesia, de rose de Bulgarie, de poivre de sichuan et de gingembre, mais c’est le coeur que je trouve vraiment magnifique avec des notes de jasmin, de cèdre, de cannelle, de géranium et de fleur d’oranger. Ce bouquet, qui peut sembler incongru sur le papier, prend toute sa cohérence sur ma peau et, vraiment je le trouve d’une rare beauté avec un petit côté inédit qui, vraiment, m’impressionne. Le fond, musqué, ambré, vanillé, s’exprime avec des versants ambrette et vétiver de toute beauté. Philippe Paparella-Paris a su me capter avec un parfum floral, ambré, tout en nuances et en sophistication, original et vraiment très abouti. Sur ma peau, chaque étape de l’évolution est une réussite et j’ai pris un plaisir fou à le porter pour écrire mon article. Il est bien probable qu’il se retrouve dans mon top 20 au mois de décembre.

 

 

 

Avec un départ de mandarine, de feuille de violette (qui est un peu le leitmotiv, de bergamote, de poivre noir, de sauge blanche et de cyprès, le troisième parfum « 33 Cosmo Guide » m’a dérouté à la vaporisation. Je pense même qu’il m’a un peu rebuté. Ceci dit, l’arrivée du coeur de jasmin, de beurre d’iris, de muguet, de cèdre, de géranium et de cannelle puis le fond constitué de muscs, d’ambre, de notes baumées, de fève tonka, de vétiver, de patchouli, de mousse, de labdanum, de cypriol, de rose bulgare, d’encens et de feuilles de violette m’a laissé un peu dubitatif. Je pense qu’il est un peu « costaud » pour l’essayer en cette saison. Je l’ai trouvé intéressant. « Le muguet, emblème de délicatesse, se mêle harmonieusement au jasmin, offrant un bouquet floral d'une sensualité envoûtante. L'iris, gardien des émotions profondes, ajoute à cette symphonie parfumée une touche de mystère. Aux accords de fond, l'ambre diffuse son aura chaleureuse. La fève tonka, insuffle une élégance raffinée. Enfin, la vanille, vient apporter une touche de gourmandise, soulignant votre présence avec subtilité ». Je suis peut-être un peu moins emballé au premier abord que par le précédent mais il faut que je redécouvre ce parfum lorsque les premiers froids de l’hiver viendra. Je l’ai trouvé d’une étonnante complexité. Le thème est, effectivement le côté un peu amer et poudré de la feuille de violette et il me semble totalement virtuose. Le côté épicé se fond avec des notes baumées et d’autres franchement florales. C’est un parfum dense, intéressant, voire même intrigant. Là encore, Philippe Paparella-Paris a vraiment bien joué avec une création tout à fait inédite et segmentante. Vraiment, il faut que j’y revienne. Je pense que je vous en reparlerai plus tard dans l’année.

 

 

 

Globalement, j’ai trouvé ces trois parfums intéressants. En tout cas, ils ont plus retenu mon attention que les premiers. J’avais déjà un peu revu ma copie l’an dernier avec la sortie de « Shamanism » qui m’avait assez plu. Je ne suis pas très attiré par la numérologie et je trouve l’univers de la marque un peu nébuleux pour moi. Je n’aime décidément pas les flacons et, très bêtement, j’avoue que ça me bloque un peu pour m’attacher à la marque qui recèle quand même de très beaux parfums. En tout cas, je suis content finalement de les avoir découverts.