Passion Parfums

Il y a quelques parfums qui m’ont vraiment impressionné dès que je les ai découverts. C’est ce que j’appelle « l’effet whaou ». J’en ai retenu trois dont j’avais envie de parler et que je considère vraiment comme des joyaux de la parfumerie. Attention, il en est que je porte et d’autres que préfère sentir. L’idée est de faire découvrir des créations que je trouve maintenant incontournable et que j’ai aimées dès que je les ai senties. J’espère que vous aurez envie de les découvrir également. Je vous emmène donc sur le chemin de compositions que je considère comme réellement exceptionnelles et originales.

Le premier parfum que je voudrais évoquer m’a vraiment fait énormément d’effet dès que je l’ai découvert à sa sortie en 2015. Il s’agit de « Tabac Tabou », un extrait de parfum sorti tout d’abord comme un one shot dans la marque Parfum d’Empire et composé bien sûr par Marc-Antoine Corticchiato. J’en ai parlé souvent et je dois dire que, maintenant, je le considère comme l’un des joyaux de la parfumerie d’auteurs et je suis content qu’il n’ait pas été éphémère mais qu’il ait depuis intégré la collection permanente de cette maison pionnière de la parfumerie de niche. « Volutes fauves entre la terre et le ciel. Embrasé par l’immortelle, le tabac déroule ses volutes fauves autour d’une fougueuse brassée de narcisses. Miel, herbes folles, peau brûlante, … Un sillage de savane, en hommage à cette essence jadis sacrée pour tous les peuples indiens d’Amérique. Chamanique et pénétrant ». Il s’ouvre sur une note cuirée de narcisse associée au côté vert du foin puis le coeur de feuille de tabac prend toute sa place et se repose sur un magnifique fond d’immortelle et de miel. Pour moi, il allie l’élégance et une certaine rudesse. La signature très baroque de Marc-Antoine Corticchiato est présente tout au long de son évolution. Pour moi, ce parfum est symbolique de ce que j’appelle « l’effet whaou ».

 

 

 

Il y a beaucoup de parfums bluffants aux Éditions de Parfums Frédéric Malle. Il y en a trois qui me viennent à l’esprit et que j’ai porté mais, si je veux vraiment choisir celui qui m’a le plus impressionné dès que je l’ai découvert, je dirais que c’est indéniablement « Le Parfum de Thérèse » créé par Edmond Roudnitska dans les années 60 et qui est finalement sorti en 1999. Pour moi, c’est un chypre prune idéal car très original, étonnant et particulièrement clivant. Pour moi, c’est un chef d’oeuvre. Dès que je l’ai senti, je l’ai adoré. Je ne me suis pas forcément projeté dans l’idée de le porter car peut-être que le marketing autour le présentait exclusivement comme un féminin. Ceci dit, j’ai franchi le pas et j’en ai plein de compliments. « Un parfum secret, la déclaration d’amour d’Edmond Roudnitska à sa femme Thérèse. Un monument de la parfumerie du XXème siècle porté par une seule femme durant près d’un demi-siècle. Un accord de prune teinté de melon et de concombre d’une modernité prophétique. Une touche de classicisme apportée par la rose et le jasmin. Alors qu’une base de cuir clair vient parfaire ce trésor ». Après un départ de melon, de concombre et de poivre noir très intense, le coeur de prune, de rose, de jasmin et de violette très élégant vient prendre toute sa place et le parfum se pose sur un fond de patchouli et de mousse de chêne avec un versant vétiver. Sophistiqué, profond, étonnant, intemporel, ce parfum est dans la lignée des « prunes » d’Edmond Roudnitska comme « Femme » pour Rochas ou encore « Diorama » pour Christian Dior mais dans une version complètement moderne et atypique. Pour moi, « Le Parfum des Thérèse » est l’une des plus belles créations de la parfumerie.

 

 

Le quatrième parfum est une création d’Annick Goutal et Isabelle Doyen pour ce qui est devenu Goutal Paris. Il y a beaucoup de parfums d’Isabelle Doyen qui me provoquent un « effet whaou » mais il faut bien choisir. J’ai donc opté pour « Passion » qu’elles ont imaginé en 1983 et qui est encore un chypre, plus classique certes mais totalement addictif. J’ai d’ailleurs ressenti ce côté envoûtant dès que je l’ai vaporisé. Là encore, il s’agit d’abord d’un grand féminin que je me suis approprié sans le moindre problème. Je le porte et je l’aime tellement que je pense que j’aurais du mal à m’en passer. « Il ne suffit pas de se rappeler qu'il faut jouir de la vie et des petits plaisirs les plus simples, Passion le clame haut et fort. Lumineux et solaire, comme les fleurs blanches qui le composent et se révèlent sur une trame de mousse de chêne et de vanille. Il est le parfum d'une amoureuse de la vie. Premier parfum qu'Annick Goutal ait créé pour elle et à son image ». Ce parfum, il a tout ce que j’aime, une envolée de tubéreuse et de citron d’Italie, un coeur de jasmin égyptien et d’ylang-ylang et un fond de mousse de chêne, de patchouli rehaussé d’une vanille très naturaliste. J’ai adore le poser sur ma peau et son évolution m’évoque l’élégance absolue. « Passion » n’en finit pas de m’impressionner. Plus je le sens, plus je le porte, plus « l’effet whaou » se confirme et ne me lasse jamais. Il y a beaucoup de parfums d’Annick ou Camille Goutal et d’Isabelle Doyen que j’aime à la fois sentir et porter mais peut-être que si je devais en conserver un, ce serait passion.

 

 

Il y a plein d’autres parfums qui me provoquent cet « effet whaou » mais j’ai choisi ceux auxquels je pense systématiquement lorsqu’on me demande ceux qui m’ont le plus impressionné d’emblée. En tout cas, je pense que beaucoup de chefs-d’oeuvres de la parfumerie peuvent impressionner et méritent d’être découverts. Pour moi, c’est aussi le sel de cette passion (sans jeu de mot) qui m’occupe beaucoup.