Passion Parfums

Passion Parfums

Trois rééditions de parfums historiques créés par François Coty

Je n’y croyais pas et pourtant c’était vrai. L’association François Coty, La Cité des Parfums a demandé à la très talentueuse Daphné Bugey et à Firmenich de se pencher sur les formules originales de trois parfums disparus de la maison afin d’en assurer la réédition. C’est ainsi que vont renaître « La Rose Jacqueminot », « L’Origan » et « Jasmin de Corse » dans une série très limitée puisque seront vendus 300 flacons d’un coffret comprenant les trois créations et 100 de chaque parfum en 50 ml à l’unité. En règle générale, je ne parle pas de parfums que je n’ai pas si ce n’est essayés, au moins sentis mais j’ai trouvé l’aventure tellement excitante que cela valait bien un article afin de d’essayer de décrypter ce qu’étaient ces trois créations mythiques à l’époque de leur succès. Daphné Bugey a interprété les formules originales au plus près afin de vraiment recréer une impression. Les flacons, magnifiques s’il en est, ont été réalisés par la maison Pochet de Courval et l’intégralité des ventes sera reversée à l’Association François Coty afin de financer ses actions, conférences et expositions.

 

Nez Daphne Bugey

Daphné Bugey

 

 

 

Crée en 1904 par François Coty, « La Rose Jacqueminot » a été l’un des premiers parfums à remporter un succès immense et commercial, assurant à la maison de parfum une notoriété indéniable. D’après les informations que j’ai pu glaner, c’est un solinote basé sur des absolues de plusieurs roses (rose de Damas et centifolia) rehaussé de plusieurs molécules de synthèses qui lui donneraient son identité. Lorsque j’ai fait des recherches sur ce parfum, j’ai trouvé plusieurs articles concédant qu’il était la quintessence de la féminité telle qu’on l’imaginait à la Belle Époque. Cette rose, je l’imagine opulente, veloutée, presque truffée mais avec des accents plus frais. Daphné Bugey a souvent travaillé cette matière première que ce soit pour Le Labo ou pour Penhaligon’s par exemple et elle en exploité nombre de facettes. Je ne doute pas de la délicatesse de son travail de recréation de ce parfum mythique. Je ne sais pas s’il serait le parfum que je préfèrerais dans ce trio mais je serai vraiment très curieux de le découvrir.

 

La Rose Jacqueminot Coty pour femme

 

J’ai toujours imaginé « L’Origan » comme un épicé très atypique voire même intemporel. François Coty l’a lancé en 1905 et j’ai toujours lu qu’il était une révolution pour l’époque. Il a, également, rencontré un très grand succès commercial et je crois qu’il était extrêmement complexe et construit autour du jasmin et de la violette après un départ de bergamote, de poivre et de coriandre et qu’il venait se poser sur un fond ambre, préfigurant, à l’instar de « L’Émeraude », la grande vague d’ambrés fleuris qui allaient devenir très populaire une dizaine d’année plus tard. Dans l’un des articles que j’ai trouvé, il est dit qu’il a inspiré Jacques Guerlain pour la création de « L’Heure Bleue ». Connaissant et appréciant énormément le travail de Daphné Bugey, je pense que la réinterprétation de ce parfum doit être à la fois d’une grande richesse, voire même d’une grande sophistication tout en gardant un côté très délicat et vraiment élégant. Je brûle de le découvrir car je suis certain, d’après ce que j’apprends, que je pourrais bien être sous le charme.

 

L'Origan Coty pour femme

 

C’est en 1906 que François Coty a voulu recréer l’odeur naturelle du jasmin de son jardin corse et ainsi est né, « Jasmin de Corse » basé sur l’utilisation d’absolus de plusieurs variétés de jasmin. Pour moi, qui suis complètement attiré par cette matière première en solinote, la curiosité est immense. Elle l’est d’autant plus que j’ai lu qu’il était l’un des parfums de prédilection de Colette qui est, encore aujourd’hui, l’une des écrivaines que je préfère et qui personnifie, pour moi, la liberté du début du XXème siècle avec brio. Je n’ai aucun doute sur le fait que Daphné Bugey, qui a su travailler le soliflore merveilleusement (je me souviens de « Lys 41 » pour Le Labo que j’adore) ait pu interpréter la formule originale au plus près de ce qu’elle était. J’imagine « Jasmin de Corse » comme opulent, un peu vert, très profond et construit dans un soucis de naturalité. Nul doute que j’aimerai également le sentir, voire même l’essayer.

 

Conseils Lecture #1 : Colette – Lire par Elora

Colette

 

 

 

Il n’est pas facile d’écrire sur un sujet que l’on ne connait pas encore mais, une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de rêver et de vous en faire profiter. En tout cas, je trouve que l’initiative de l’association François Coty et de sa descendante Véronique, est vraiment formidable. Aimant beaucoup le travail de Daphné Bugey, je ne peux pas être objectif mais je suis heureux qu’elle ait été choisie pour relever ce défi et je suis d’autant plus curieux de découvrir ces trois pépites historiques de la parfumerie française.

 

L'excellent article de Jeanne Doré pour Au Parfum sur ces rééditions



11/01/2021
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