Un parfum, une couleur : le violet
Le violet couleur de l’améthyste, des yeux d’Elizabeth Taylor, de la spiritualité, des fleurs de mauve entre pourpre et bleu, m’a pas mal inspiré pour cette série dans laquelle je peux l’associer à un parfum. Bien évidemment, j’aurais pu la rapprocher d’un nom, d’un flacon au verre opaque et précieux mais j’ai préféré penser à ce que m’évoquerait l’ambiance d’une création. Alors lilas, violette, iris ? Les trois ? Et bien je dirai sans doute que je ne serai pas original si c’était à l’association des deux derniers que cette teinte me fait penser. Un duo poudré qui, à coup sûr, fonctionnerait à mes narines mais me ferait tomber dans une certaine facilité. J’ai beaucoup hésité et tergiversé avant de me décider car il est plusieurs fragrances qui me font penser à cette couleur que j’aime beaucoup. Je crois que je retrouve toutes les nuances, du presque rouge au presque bleu, que je retrouve dans « L’Eau de Circé 05 » créé par Pierre Guillaume et sorti en 2005 dans sa marque qui s’appelait alors Parfumerie Générale. J’ai découvert cette création il y a quelques mois total a été le coup de foudre. L’inspiration en serait : « Un parfum des années 30, oublié, jamais ouvert, pour être redécouvert, parfaitement intact, rehaussé par un charme hollywoodien et la nostalgie du rouge à lèvres rouge » mais pour moi, c’est surtout un héritage, celui de la belle parfumerie à la française. Le parfumeur a réuni des notes de prune violettes comme les quetsches, de lilas des trois couleurs, tout en y associant des notes d’ylang-ylang, de pêche blanche et d’osmanthus après un départ de bergamote et pour aboutir sur un lit de patchouli. Le violet serait-il chypré ?
La fleur de mauve
Pierre Guillaume le décrit ainsi : « L’Eau de Circé est un “philtre magique”, captivant et magnétique il puise son mystère dans un précieux accord floral d’absolu de Rose de Damas, de Jasmin, d’Osmenthus, Orchidée, Ylang-ylang, feuilles de Pêches Blanches et Mandarine. Sensuel et captivant de Patchouli, de Bois et d’Ambre, le Baume de Miel caressant et chaleureux apporte lumière et douceur gourmande à la fragrance ». Ce parfum pourrait être un grand féminin mais, pour moi, il a la beauté androgyne d’une toge grecque colorée grâce à l’encre des coquillages de la Méditerranée appelés violets et je le porte avec un désir sans cesse renouvelé à chaque fois que j’ai le flacon en main. Les fleurs sont comme répandus sur un lac à la tombée de la nuit et la couleur violette me vient encore une fois à l’esprit. Je trouve qu’elle peut avoir tant de nuances qu’il fallait la rapprocher d’un parfum aux facettes multiples et aux utilisateurs aussi divers et variés que celles et ceux qui ont un goût pour les chypres « à la Edmond Roudnitska » revus et modernisés par l’inventivité de Pierre Guillaume, solidement ancrée dans son époque… dans notre époque. Le côté à la fois floral et fruité que je goûte peu d’habitude est travaillé d’une manière si fine et si facettée que je suis complètement tombé sous le charme et qu’il a terminé sa course sur mon écharpe en soie… violette et noire !
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