Verveine citron ou verveine fleurs ?
Très souvent associée au citron avec laquelle elle partage quelques accents, la verveine a toujours été très utilisée par les parfumeurs dans des créations plutôt hespéridées. Pour ma part c’est avec celle, éponyme, de Fragonard que j’ai découvert cette note. Je trouve qu’elle a quelque chose d’à la fois rafraîchissant et un peu étonnant. La « Verveine » de Fragonard a disparu pour mieux réapparaitre sous une nouvelle formule et cette plante aux multiples facettes est bien présente dans de nombreuses créations. J’ai eu envie de développer mes impressions sur certaines d’entre-elles dans un articles afin, si le coeur vous en dit, de faire du mois de septembre un moment un peu ensoleillé.
L’actuelle formulation de « Verveine » de Fragonard a été créée en 2018 par Céline Ellena Nezen et je dois dire qu’elle est radicalement différente de l’ancienne dans laquelle elle était associée au citron de la côte d’Amalfi, au benjoin, à la camomille et au petit grain. L’actuelle « Verveine » s’ouvre sur des notes de verveine odorante qui perdure tout au long de l’évolution, de pamplemousse et de litsea cubeba, une huile essentielle aux accents citronnés particulièrement intenses. Le coeur de jasmin et d’ylang ylang lui donne un côté floral inédit dans ce genre de création et le fond, boisé, élégant, profond pose la fragrance. J’ai eu l’occasion d’essayer « Verveine » sur la peau et j’ai adoré. Je trouve cette version moins estivale et beaucoup plus intemporelle car très moderne et facile à porter de la précédente. Le côté floral ressort beaucoup sur moi et j’aime énormément.
Quand je pense à la note de verveine, « Eau de Rochas » créé en 1970 par Nicolas Mamounas me vient immédiatement à l’esprit. Après une envolée d’agrumes, bergamote, citron vert, mandarine, citron jaune et pamplemousse, l’association verveine et basilic devient tout à fait évidente. Les notes de coeur de coriandre, d’oeillet, de patchouli et de jasmin se font plus profondes associées au narcisse et le fond de muscs blancs et de mousse de chêne viennent compléter ce tableau olfactif. Ceci dit, je trouve que la note de verveine se fait omniprésente tout au long de l’évolution de la version féminine de la fragrance. Elle reste relativement inchangée aujourd’hui et je dois dire que j’ai toujours le même plaisir à la sentir et à la re-sentir. Je pense que je la porterai plus facilement qua sa variante masculine.
Inspirée de la cologne portée par le prince impérial Eugène Bonaparte, « Verveine d’Eugène » de James Heeley, créé pour sa marque est une petite merveille. La marque décrit la fragrance de la manière suivante : « Ce parfum frais et léger est construit autour de la verveine citronnée avec un accord de Bergamote d'Italie. Les notes fraîches et vertes de boutons de cassis s’entremêlent de notes florales transparentes de jasmin, adoucies par une touche de musc blanc ». Fraîche, vivifiante, très transparente, cette interprétation « à l’ancienne » de la note de verveine est particulièrement réussie de mon point de vue. Autour de cette plante aromatique, on retrouve un départ de bergamote italienne, de citron vert, un coeur de jasmin et de cardamome et un fond de muscs blancs poudrés et presque savonneux. J’ai adoré ce parfum dès que je l’ai découvert. Je lui trouve quelque chose d’unique et de vraiment rafraîchissant. Il est bien probable que je me tourne vers cette fragrance l’été prochain.
Lancé en 2003, « Verveine » est l’un des fleurons parmi les eaux de toilette de L’Occitane en Provence. Je l’ai découvert il y a un an ou deux. C’est une approche plus aromatique de cette note malgré la présence, au coeur de rose et de géranium. Le fond de feuilles de citronnier s’harmonise particulièrement bien avec la verveine et les notes florales. Je trouve que ce parfum très frais est une vraie réussite et qu’il pourrait accompagner très facilement celui ou celle qui le porte durant printemps et été. Il y a quelque chose de très élégant qui se dégage de son sillage. Je ne l’ai pas vraiment porté mais j’ai toujours aimé ce jus ensoleillé. La verveine y est particulièrement bien travaillée. Je trouve que c’est l’une des plus belles eaux de toilettes de la marque. J’ai été séduit par cette fragrance et je retournerai bien la sentir.
Il semble que la verveine s’associe très bien avec le vétiver. Il me semble que les deux notes s’harmonisent particulièrement bien. Lors d’une visite dans le petit musée olfactif de cette marque, j’ai pu découvrir « Verveine d’Été » créé par Yuri Gutsatz et rééditée par son fils Michel. Je possède d’ailleurs une dose d’essai. L’envolée de verveine odorante est particulièrement belle et son association avec la bergamote, le citron et les accents aromatiques d’eucalyptus et de basilic sont particulièrement bien vues et modernes. Le fond de mousse de chêne et de vétiver font de ce parfum un mélange entre aromatique et Chypré et je trouve l’idée particulièrement intéressante. Yuri Gutsatz avait vraiment joué la dualité entre le côté herbacé de la verveine et les notes d’agrumes et de vétiver. La mousse de chêne soutenant surtout l’ensemble. C’est l’un des plus beaux parfums de la marque je trouve. En tout cas, c’est l’un de ceux qui m’ont marqué.
Qu’elle soit associée aux notes héspéridées et particulièrement au citron ou à d’autres boisées ou florale, la verveine offre de multiples possibilités. Pour moi, cette note est irrémédiablement associée à l’été et aux vacances dans le sud de la France de mon enfance. Si je n’aime pas tellement les infusions que l’on boit pour se réchauffer, j’ai un faible pour la note utilisée en parfumerie et je suis complètement séduit par nombre de parfums qui sont composés autour de cette matière première. Si je n’en n’ai encore jamais vraiment porté c’est purement le fruit de hasard. Qui sait, dans l’avenir…
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