Passion Parfums

Comme chaque année, le mois d’août n’est pas vraiment propice aux lancements et je n’ai pu sentir qu’un seul parfum, sorti il y a déjà quelques semaines mais dont je n’avais pas encore croisé la route. Il s’agit de « Villa Néroli » créé par Alexandra Carlin pour BDK Parfums. La parfumeure en décrit l’inspiration avec ces mots : « J’ai imaginé un jardin de bigaradiers à Capri, un jardin d’abondance surplombant les Faraglioni, ces rochers millénaires érodés par le vent, la pluie et la mer. Quand le soleil est à peine couché, ce jardin se charge d’un air d’une suavité miellée. Ce qui m’intéressait c’était de révéler toute la sensualité assumée de la fleur d’oranger. La fraîcheur acidulée et l’impression d’agrumes en tête sont essentiellement dus à l’essence de néroli associée à la Nerolione, une molécule très puissante à l’odeur de propre. Le néroli est ensuite très vite relayé par l’absolu de fleur d’oranger. Ses facettes miellée et paillée font écho à l’absolu de rose bulgare en cœur. Vient ensuite une impression réconfortante de baumes et de résines, grâce à l’absolu de vanille de Madagascar et de ciste labdanum, à laquelle s’ajoute un trio d’amboxan, mousse et cashmeran pour retranscrire la minéralité salée des Faraglioni ». Je dois dire que l’influence italienne ne m’avait pas échappé. Je ne sais pas si j’ai pensé à Capri mais surtout, plus généralement au versant adriatique de la « botte ». Mon impression est que cette ode à la fleur d’oranger a été vraiment pensée comme une promenade dans une nature un peu rêvée. Le sentir m’a ramené non seulement aux côtes italiennes mais aussi à celles de Californie au début de l’été. L’odeur de la fleur d’oranger quand elle éclot est partout souvent sur les littoraux ensoleillés et je trouve que ce parfum est sorti à point nommé surtout avec la période de chaleurs intenses que nous subissons. Il a un côté rafraîchissant et agréable même si j’ai une impression de « déjà senti » qui ne me quitte pas vraiment.

David Benedek, fondateur de la marque explique : « La célébration de la joie, façon dolce vita. La lumière du soleil couchant sur l’île de Capri se perd à l’horizon, Les bougies éclairent doucement les bigaradiers du jardin de la villa. L’été est arrivé, le jour de tous les possibles, Où la nuit s’éternise et promet de murmurer "pour la vie ». Lorsque j’ai découvert Capri pour la première fois, j’ai eu la sensation étrange et fascinante à la fois que le temps s’était arrêté. En me promenant sur les hauteurs de l’île, sous la lumière du soleil couchant, j’ai pu apercevoir de somptueuses villas. Dans leurs allées, des bigaradiers dégagent leurs effluves parfumés. C’est pour moi comme une joie solaire, entre optimisme et sérénité. Cette nouvelle création de la Collection Azur est une invitation à vivre la dolce vita ». Le parfum s’ouvre sur des notes de néroli, de petit-grain et de citron résolument fraîches et presque botaniques. Le coeur est duel, il s’articule autour de la fleur d’oranger et de la rose et le fond de patchouli n’est là que pour soutenir la fragrance avec des notes de labdanum, de vanille et de vétiver. Je dois dire que j’ai trouvé « Villa Néroli » assez plaisant mais je ne suis pas un amateur de fleur d’oranger et, de toute manière, j’en ai senti de plus originales. Alexandra Carlin signe un grand classique du genre mais je trouve qu’il y en a presque trop cette année. Je suis un peu perdu en sentant tous ces nérolis qui « fleurissent » (sans jeu de mots) dans toutes les marques. « Villa Néroli » ravira les amateurs car il est très bien réalisé mais, pour ma part, je l’ai trouvé agréable mais ce n’est pas un coup de coeur.