Passion Parfums

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"Voilà pourquoi j'aimais Rosine" Sarah Bernhardt vue par Jacques Guerlain

 

C’est suite à une idée d'un ami que j’ai décidé de me pencher sur un parfum historique. Il s’agit de « Voilà pourquoi j’aimais Rosine » créé par Jacques Guerlain en 1900 en hommage à la plus célèbre des tragédienne de l’époque, Sarah Bernhardt.

 

 

 

Notes biographiques :

 

« La Voix d’Or » pour les uns, « la Divine », Sarah Bernhardt a été sans aucun doute l’une des comédiennes les plus célèbres au monde au début du XXème siècle. Elle est née à Paris entre le 22 et le 25 octobre 1844 et est morte le 26 mars 1923 à Paris. Sa mère était une célèbre demi-mondaine de l’époque et quid de son père ? On ne sait pas mais nombres de théories même les plus fumeuses, ont été avancée.

Elle grandit au milieu avec sa soeur Jeanne-Rosine dont nous allons parler dans ce sujet, dans une absence de père et une mère peut attachée à elle. L’enfance est assez terrible.

 

Elle entre en 1859 au Conservatoire d’Art Dramatique de Paris puis entre à la Comédie Française en 1862 mais elle sera renvoyée en 1866 pour avoir giflé une sociétaire qui a marché sur sa traîne.

Elle débute au théâtre de l’Odéon dans le XIème arrondissement de Paris et va alors arpenter les scènes de France et du monde et devenir célèbre sur les cinq continents. Sarah Bernhardt interprète des rôles d’hommes et de femmes.

 

Cocteau inventa pour elle le terme « Monstre Sacré ».

 

Elle fera même un peu de cinéma et tournera plusieurs films muets dont deux qui sont autobiographiques.

Elle reçoit des mains du ministre René Viviani la croix de chevalier de la Légion d’Honneur en 1914.

Le jeu de Sarah Bernhardt est très grandiloquent et inspirera nombre de comédiennes et surtout de tragédiennes telles Greta Garbo par exemple. Sa voix aigüe trouble au départ puis séduit pour, finalement devenir célèbre dans le monde entier.

Elle meurt le 26 mars 1923 d’une insuffisance rénale et ses obsèques nationales sont célébrées. Elle repose au cimetière du Père-Lachaise.

 

Guerlain et Sarah

 

« Le vase où meurt cette verveine, d’un coup d’éventail fut fêlé »… Il n’en fallut pas moins pour séduire Jacques Guerlain, ami de la tragédienne et l’un des nez les plus prolifiques et les plus inventifs de ce tout début du XXème siècle et, en 1900 à l’occasion de l’exposition universelle, il va avoir envie de créer un parfum en pensant à Sarah Bernhardt. C’est ainsi qu’il crée un floral épicé appelé « Voilà pourquoi j’aimais Rosine ». Et pourquoi Rosine ? Elle avait pris ce pseudonyme à la comédie française car c’était un prénom familial que portaient sa tante et sa jeune soeur.

 

J’ai retrouve quelques indices sur ce que pouvait bien sentir ce parfum :

 

« La fragrance exprime la force de la féminité avec un magnifique bouquet de fleurs articulé autour de la rose, du jasmin et de l’iris. La note de tête est illuminée par la bergamote et le citron tandis que la lavande ajoute sa pointe aromatique toute particulière qui, associée aux arômes de la marjolaine et de la cannelle, dévoile la délicieuse sensation d'un thé épicé. Le fond boisé associe le patchouli et la mousse de chêne sur lit de vanille. 

 

Voilà Pourquoi J’aimais Rosine est présenté dans un étonnant flacon qui met en scène la féminité. Sa forme figure un vase coiffé d’un imposant bouquet de fleurs en soie qui semble surgir de l’intérieur. Cousus à la main, les bouquets étaient proposés à part, chaque femme pouvant choisir la fleur de son choix : narcisse, bégonia ou encore rose, rendant ainsi chaque présentation unique. Le flacon est orné d’une étiquette médaillon figurant une vue de la rue de la Paix et de la place Vendôme. Ensemble d’une exquise féminité, son style s’intègre parfaitement dans le mouvement romantique de la Belle Epoque. »

 

Source : Parfumessence, le 12 avril 1970.

 

 

 

 

Le parfum fut créé en hommage et pour Sarah Bernhardt. Elle fut, apparemment, la seule à le porter. Il a été arrêté en 1920 mais, apparemment, la maison Guerlain a conservé quelques échantillons de son jus (voir « les Jupons de l’Histoire » consacré à la comédienne).

 

Comment j’imagine « Voilà pourquoi j’aimais Rosine »

Il m’est bien difficile d’imaginer un parfum que je n’ai jamais senti mais, aux vues de certains témoignages et des notes, je l’imagine entre chypré et cuiré, très opulent, oscillant entre notes fumées et florales. À l’instar des parfums de cette époque « Voilà pourquoi j’aimais Rosine » devait avoir une concentration extrait de parfum et un sillage assez intense. Cultivant, de part sa silhouette et sa haute taille, un côté androgyne, j’imagine que Sarah Bernardt avait du inspirer un parfum un peu troublant, unisexe, très singulier pour souligner une très forte personnalité.

 

C’est vrai que la rédaction de cet article m’a donné envie d’explorer les parfums aujourd’hui oubliés dont il ne reste que quelques gouttes. Ce ne sera sans doute pas possible mais j’avoue que je suis curieux.

 

Et Jacques Guerlain (1874-1963) alors ?

 

 

 

 

Héritier de son oncle qui n’avait pas d’enfant, Aimé, Jacques Guerlain hérita de la maison de parfum avec son frère Pierre. On lui doit évidemment la guerlinade, cette saturation de vanille commune à plusieurs de ses créations et, bien évidemment, de nombreuses pépites de la parfumerie qui sont, malgré nombre reformulations plus ou moins heureuses, arrivées jusqu’à nous aujourd’hui. Je citerai « Mouchoir de Monsieur » (1904) inspiré de « Jicky » créé par Aimé Guerlain, « Après l’Ondée » (1906), « L’Heure Bleue » (1912), « Mitsouko » (1919) que j’ai porté, « Eau de Fleurs de Cédrat » (1920), « Shalimar » (1925), « Liu » (1929), « Vol de Nuit » (1933) ou encore « Chant d’Arômes » (1962) créé avec Jean-Paul Guerlain.

 



26/07/2024
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