Xerjoff, une marque italienne à succès
Si l’on est présent sur les réseaux sociaux, il est difficile de passer à côté de la marque de parfums italienne Xerjoff qui a été fondée en 2007 et compte à ce jour 165 parfums créés par Chris Maurice, Jacques Flori, Miroslav Petkov, Angeline Poubeau Leporini, Christian Carbonnel, Laura Santander et Mathieu Nardin entre-autres. J’ai un peu tendance, lorsque j’entends tant et tant parler d’une marque, à ne pas m’y intéresser et c’est sans doute un tort. J’avais senti plusieurs parfums de la maison chez Jovoy à Paris un peu avant de démarrer ce blog et, très franchement, je n’avais pas du tout été séduit. J’ai quand même demandé à Jessica, qui possède nombre d’échantillons, de me les faire découvrir. Elle suit ce blog depuis le début et c’est grâce à elle que je peux vous offrir plusieurs revues en ce moment. Je voulais commencer par la remercier. Mais revenons à Xerjoff. J’ai senti voire essayé douze parfums, ce qui n’est déjà pas si mal et j’en ai retenu quatre que j’ai trouvé particulièrement significatifs de l’esprit maison si l’on peut dire.
Tout le monde parle, il faut bien le dire, de « Naxos » lancé en 2015 par la marque et j’ai voulu commencer par là car je voulais avoir une idée de l’esprit de la marque et je pense qu’il est l’un des bests. « Naxos lève les drapeaux de la Sicile où la douceur des agrumes et les châteaux de pierre imprenables par le paysage méditerranéen azur sont les monuments d'une culture unique et ancienne ». Comme ça, sur le papier, avec en tête la pyramide olfactive, je n’avais aucune idée préconçue sur cette création devenue iconique. Après une envolée de citron, de bergamote et de lavande, le parfum se fait profond et cocon avec un coeur de jasmin pas trop animal mais miellé, des accents de cannelle et un côté aussi bois de cachemire puis il se pose sur un fond de tabac blond, de vanille et de fève tonka. À l’envolée, j’ai eu un peu tendance à me dire « encore ! » car j’avais une impression de déjà senti et re-senti puis je l’ai quand même posé sur ma peau et je me suis rendu-compte que le développement était très joli. La composition est facettée et complexe voire même très originale. Le nom du parfum m’a évoqué immédiatement l’opéra de Richard Strauss « Ariane à Naxos » évidemment et c’est vrai, qu’en le sentant sur ma peau, il a quelque chose de tout aussi intemporel et de tout aussi universel. En résumé, je dirais que, pour moi et uniquement pour moi, cela n’a pas valeur de critique, « Naxos » est un parfum réussi, bien réalisé, facile à porter quoi que légèrement original mais qu’il n’est pas un coup de coeur car le fond est peut-être un peu rond sur ma peau et il aurait tendance à m’entêter. En revanche, je suis très content de l’avoir découvert.
Je n’ai pas réellement eu de coup de coeur dans la marque mais peut-être que « Muse » est l’une des compositions qui m’a le plus impressionné par sa singularité et la qualité des matières premières utilisées. Après une envolée très étonnante de prune, de cuir et de fleurs blanche, le coeur se fait tout aussi atypique avec un jasmin très profond, cuiré par le labdanum tout en restant floral grâce au davana. Ceci dit, je ne pourrais pas le porter car je n’adhère pas à ce fond résineux d’ambre et de benjoin poudré par une framboise très synthétique et un patchouli un peu « fantôme » que je ne sens pas nécessairement. « Le parfait accord entre la délicatesse des fleurs blanches et la puissance du cuir ». Je reconnais que le parfum est extrêmement bien construit et, à plusieurs étapes de son développement sur ma peau, il aurait pu me plaire. Il revêt des côtés chics, androgynes et un peu « à l’ancienne » avec ce sillage qui promet d’être énorme. Quand je l’ai vaporisé, j’ai du faire une pause car je le trouvais vraiment hyper envahissant. Comme souvent dans ce que j’ai découvert de la marque, je ne suis pas complètement séduit. Le parfum pourrait me plaire seulement voilà, les notes de fond sont importantes lorsqu’on le porte et ce côté résineux et framboise tend à me déranger. Donc je dirai que, même si je reconnais l’intérêt de ce parfum, sa qualité et sa très belle construction, je ne pourrais pas le porter.
Une envolée fruitée et un peu florale avec des notes de fruits exotiques, de bergamote, de litchi et de freesia, un coeur de rose de jasmin et d’osmanthus adouci par un accord de lait et un fond de patchouli de oud et de cuir, tel est « Soprano » lancé en 2019. « La note la plus haute que la voix puisse atteindre dans l'opéra classique. L'eau de Parfum Soprano de Sospiro porte la tradition ancestrale de la Haute Parfumerie. Des accords riches et fruités se mêlent à des notes lactées et de jasmin, de freesia et de litchi oriental dans un bouquet charismatique de rose et d’osmanthus ». J’avais pas mal entendu parler de ce parfum par deux d’entre-vous et je voulais le découvrir absolument. J’avais même noté de le choisir dans ma prochaine promenade parisienne. Je dois dire que je suis un peu dérouté. Je comprends l’engouement car il est super original et complètement ancré dans une certaine vision complètement actuelle de la parfumerie de niche. En effet, il doit ravir les amateurs de sillage à briser les vitres et de tenue interminable. Pour ma part, je n’y arrive pas. C’est too much. Trop d’informations, trop de complexité, trop de puissance. « Soprano » me ferait plutôt penser à un ténor qui veut forcer la note qu’à la délicatesse de la voix de Maria Callas. C’est ce que je pourrais appeler une « grosse machine ». Je comprends tout à fait qu’il plaise mais, pour moi, il manque un peu de finesse.
Sergio Momo, le directeur artistique de la marque décrit ainsi « Uden », lancé en 2009 dans la collection Shooting Stars : « Marine fougère. Uden commence comme une vague déferlante. La note d'embruns laisse rapidement place à une brise marine lumineuse ». Avec un départ de citron et de pamplemousse, le parfum s’ouvre sur une envolée assez fraîche et facile à aborder puis le coeur, construit autour d’un accord de rhum se pare de bois de gaïac et de santal légèrement gourmands soutenus par une rose discrète avant de se poser sur un fond de vanille, de musc et de café. Bizarrement, la description, « fougère marine » me parle plus que la pyramide olfactive. En effet, le parfumeur a revisité ce style de parfum en associant une note un peu saline que je ne retrouve pas dans la fragrance lorsqu’elle se développe. Pour moi, « Uden » est une fougère classique avec un twist un peu aquatique.
Pour résumer, je dirai que Xerjoff, ce n’est pas du tout mon histoire et que je n’arrive pas à entrer dans l’univers de la marque. Certes, elle bénéficie d’une large couverture, certes, les flacons sont très impressionnants, certes il doit y avoir un côté qualitatif mais j’ai du mal à le percevoir tant je suis hermétique aux créations que j’ai pu découvrir. Ce sont des choses qui arrivent. Je suis content de m’y être penché mais, à part « Naxos » effectivement, je n’ai pas vraiment apprécié les créations. L’univers est trop éloigné de mes goûts et je ne me vois porter aucun parfum que j’ai pu essayer. Peut-être que, quelque part dans l’avenir, mes goûts évoluerons. Il ne faut jamais dire jamais en parfumerie.
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