Sa Majesté Jasmin
Qu’il soit faussement solinote ou travaillé de manière plus complexe, le jasmin est une fleur incontournable en parfumerie. En écrivant cet article, je n’ai absolument pas la prétention de dresser une revue exhaustive de tous les parfums qui en contiennent mais plutôt de revoir ceux qui m’ont plu et peut-être les classer en différentes catégories. Le jasmin (particulièrement celui de Grasse qui est très différent de celui cultivé en Inde par exemple) est une matière première qui vaut de l’or et qui permet un éventail de compositions diverses et variées.
Le plus mythique est sans doute « Joy », créé par Henri Almeras pour le couturier Jean Patou en 1930. On le disait « le parfum le plus cher du monde » et ce bouquet floral dominé par le jasmin de Grasse a été porté par nombre de stars. Dans ses mémoires, « Marlene D par Marlene Dietrich », l’actrice hollywoodienne mythique l’évoque d’ailleurs à plusieurs reprises en le qualifiant de vêtement à part entière.Parlons également de ceux qui m’ont plu par leur apparente simplicité et l’impression de pureté qu’ils dégagent. Le premier, je l’ai souvent dit, est « Madagascan Jasmine », créé par Michel Roudnitska pour la marque australienne Grandiflora. Je l’ai aimé dès que je l’ai senti. Dès les premières vaporisation, s’associe au côté très floral auquel on s’attend une note verte tout à fait formidable et addictive. De plus, sa tenue est absolument incroyable puisque je le sens encore sur mes écharpes deux ou trois jours après que je l’ai porté. Ensuite, j’ai eu un coup de coeur l’an dernier pour « Jasmin de Pays » créé par Jean-Claude Ellena pour Perris Monte Carlo que je trouve vraiment très « fleurs coupées » avec, tout de même des notes qui, sur moi, sont amandées. J’ai eu l’occasion de l’essayer à plusieurs reprises et mon impression s’est confirmée, j’aime beaucoup la qualité de sa création et également, et c’est évident lorsque l’on se sent, celle des matières premières utilisées.
Je peux citer aussi deux autres créations que j'aime. Tout d'abord "la Reine Margot" chez Nicolas de Barry, très fleuri, qui s'inspire de ce qu'on sait que pouvait porter Marguerite de Valois. Nicolas de Barry s'est fort d'interpréter comme une partition sa vision de ce parfum. Également très intéressant et très délicat, "Jasmin de Nuit" créé par Celine Ellena Nezen pour The Different Company et qui est, pour moi, un exemple de subtilité et d'élégance qui porte très bien son nom. Il est, pour moi, un parfum de soirée idéal, plein de chic et d'une fausse simplicité que j'aime par-dessus tout.
Ensuite, il y a ceux qui mettent le jasmin au coeur d’une composition opulente, préférant le jasmin sambac, plus rond, et en l’associant à d’autres fleurs reines de la parfumerie pour créer un sillage réconfortant, enveloppant mais tout de même élégant. C’est le cas de « Jasmin Yang » créé par Thomas Fontaine pour Anima Vinci. Le jasmin est ici développé avec un « binôme » qui est l’ylang ylang pour créer un parfum doux qui nous enveloppe de bien-être. C’est un peu le même principe qu’ont appliqué Céline Roux et Mathilde Bijaoui pour « Jasmine Sambac & Marigold » de Jo Malone London qui se distingue aussi par ses notes de soucis en tête.
Pour finir, il y a les « excentriques ». Je pense à deux parfums en particulier. Tout d’abord le très floral « À la Nuit » de Serge Lutens, très facetté et qui oscille entre jasmin franc, lilas blanc et d’autres fleurs que je n’identifierai pas tant la marque communique peu sur les notes. Pour ma part, je l’ai toujours trouvé à mi-chemin entre originalité et classicisme forcené presque « à l’ancienne ». Enfin, il fallait bien citer « Jasmin et Cigarette » créé par Antoine Maisondieu pour État Libre d’Orange que je trouve absolument hors norme. Comment le décrire sinon en disant qu’il associe un jasmin très pur avec la fumée d’une cigarette. Le story telling était un hommage à Marlene Dietrich (encore elle) ou Greta Garbo et à ces femmes libres des années trente qui, même si elles aimaient s’entourer d’odeurs de fleurs, étaient assez indépendantes pour fumer des cigarettes américaines. Je l’ai senti à nouveau il y a quelques temps et je trouve qu’il a, outre une excentricité évidente, un petit côté agréable.
Il y a de nombreux autres parfums « jasmin » mais je pense que si je continue un peu trop, vous allez décrocher. J’espère que j’aurais un peu excité votre curiosité et que vous aurez envie de découvrir quelques interprétations de cette fleur mythique.
Lavandes lavandes lavandes
"Ah ben la r'voilà la lavande !" Désuète pour les uns, franchement démodée pour les autres, faussement masculine et vraiment aromatique, dominante ou cachée, elle se promène, depuis des décennies dans nombre de parfums et c'est tant mieux.
Il semblerait qu'en 2019, les marques du sélectif et les autres, plus confidentielles, aient eu envie de la remettre à l'honneur et ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre ! Elle est, pour moi, comme une petite madeleine, très rassurante, incontournable... J'en veux pour preuve "Pour un Homme" de Caron que chaque mec devrait avoir dans son dressing à parfums pour les jours où on a envie de retrouver quelque chose d'agréable et de familier. Pour ma part, je possède la version "l'Impact", un extrait qui a été, hélas, arrêté par la marque il y a quelques années.
Certes, à chacun sa lavande, Yardley a ressorti la version originale de sa belle "English Lavender" qui ne tient pas mais est idéale comme sortie de douche. Il faut dire que les marques britanniques la mettent sur le devant de la scène. Il y en a de belles chez Penhaligon's ou évidemment Floris London qui, vraiment n'a pas son pareil pour la travailler notamment dans le "Numéro 89" que j'aime tellement.
Je peux encore citer "Aberdeen Lavender" de Creed qui est une très très belle réinterprétation de "Royal Scottish Lavender" en plus doux peut-être, que j'ai porté et re-porté jusqu'à épuisement ainsi que la très aromatique "Lavandula" de Penhaligon's ainsi, évidemment que "Amber and Lavender", très élégante et profonde chez Jo Malone. Les français ne sont pas en reste. Je citerai évidemment, celle, très boisée de Serge Lutens, "Gris Clair" que j'ai toujours bien aimée.
On dit la lavande masculine mais je crois, les filles, que vous pourriez vous y mettre. D'ailleurs, dans les marques du sélectifs, les "décideurs" commencent à s'en rendre compte.
Séquence Nostalgie : "Narcisse Noir" de Caron
Je ne suis pas toujours très moderne et je suis sous le charme de la maison Caron. Que ce soit le flacon précieux d'extrait de parfum ou l'eau de toilette, "Narcisse noir" est la première fragrance créée par la maison Caron après la première guerre mondiale.
Pourquoi ? Simplement parce que ce n'est pas qu'un parfum fleuri, une explosions de fleurs blanches, c'est aussi une construction complexe et le reflet d'une époque qui va de la fin des année 10 à nos jours. Même si aujourd'hui, l'envoutante création peut paraitre un peu surprenante, elle reste l'une des plus belles réussites de la parfumerie française (mais ce n'est que mon ressenti).
Je l'ai senti porté, je l'ai essayé et je dois dire que je suis complètement séduit. La légende veut que la star du cinéma muet, Gloria Swanson, qui portait se parfum en faisait vaporiser les couloirs du studio Paramount avant son arrivée.
Un parfum incontournable pour moi. La reformulation, depuis le rachat de la marque, est, pour moi, une bien triste nouvelle. De ce parfum facetté, plein de caractère, le parfumeur de la maison et la directon ont fait une fleur d'oranger bien terne. Quel dommage !
Les parfums chyprés
« Le chypre ou cypre, est une base de parfum dont l'une des composantes traditionnelles était extraite d'un lichen qui pousse sur le chêne (Evernia prunastri), nommée « mousse de chêne ». En raison de son fort potentiel allergène, la teneur maximale en extrait de mousse de chêne fut limitée par l'UE à 0,01% dans le produit final1. En conséquence, l'extrait de mousse de chêne est aujourd’hui presque entièrement remplacé par les composés chimiques Evernyl et Orcinyl 3, aussi dans les chypres. Cette préparation, appelée aux XVIe et XVIIe siècles « poudre de Chypre »2, servit de base au parfum Chypre créé par Guerlain en 1840 puis au parfum du même nom créé par François Coty en 1917.(…) Le succès de « Chypre » en a fait le chef de file d'une grande famille qui regroupe des parfums basés principalement sur des accords de mousse de chêne, de ciste-labdanum, de patchouli, de bergamote, de rose, etc. Cette famille est subdivisée en chypre fleuri, chypre fleuri aldéhydé, chypre fruité, chypre vert, chypre aromatique, chypre cuir. » Source : internet
Cet hiver, j’ai porté plusieurs parfums chyprés et ainsi renoué avec une famille olfactive que j’avais un peu laissé de côté depuis un an ou deux. Sans vouloir trop développer les diverses fragrances qui contiennent cet accord, j’avais envie de vous emmener avec moi dans une promenade olfactive qui me réjouit toujours. Modernes, classiques « à l’ancienne » je trouve, en effet, la diversité et la complexité des accords qui composent les chypres si étendue que je pense qu’il y en a pour tous les goûts. Il est difficile pour moi d’évoquer ce type de fragrances sans évoquer « Mitsouko » de Guerlain même s’il n’est, à mon sens, aujourd’hui, plus que l’ombre de lui-même. Je l’ai beaucoup aimé, et je trouve qu’il était l’exemple même de l’accord chypré associé à des facettes fleuries et fruitées avec une note de pêche si particulière. Je l’avais découvert dans les années 90 complètement par hasard et, bien qu’il soit estampillé comme un féminin, je l’ai porté durant une courte période avec infiniment de plaisir.
Mais passons aux choses sérieuses. J’ai renoué avec cette famille olfactive il y a déjà sept ou huit ans en découvrant « George Sand », créé par Nicolas de Barry et qui fait la part belle à un patchouli travaillé de manière à la fois classique et subversive comme pouvaient l’être ceux des écrivains du XIXème siècle. Celui-ci nous emmène très facilement dans l’appartement du quai Malaquais, sur la rive gauche de la Seine qu’occupait la romancière avec ses enfants à l’époque où, tels les enfants du siècles, elle entretenait une liaison tumultueuse avec le jeune Alfred de Musset. J’imagine tout à fait, en sentant ce parfum, la passion de deux esprits rivalisant de créativité et débordant de sentiments contrastés. Si la note dominante de « George Sand » est le patchouli, il oscille entre chypré classique et oriental boisé. Sa complexité le rend parfaitement envoutant et je dois dire que j’ai toujours pas mal de compliments lorsque je le porte.
Cette année, j’ai également pas mal porté « Eau Suave » créé par Marc-Antoine Corticchiato pour sa marque Parfum d’Empire. On y retrouve à la base toujours le même accord mais c’est la facette fleurie qui est mise en évidence avec un travail autour de la rose… une rose cachée, exotique, fascinante et d’une élégance presque explosive. J’aime beaucoup ce parfum car il est complètement portable toute l’année et il prend des accents différents selon les peaux et les saisons. S’il est un peu méconnu dans la marque, je trouve qu’il est l’un des plus réussis. Son côté baroque m’a séduit d’emblée et je l’ai énormément porté depuis deux ans. On retrouve aussi ce type de construction dans la marque avec le très réussi « Le Cri de la Lumière » qu’il m’arrive de porter également.
Pour finir, je citerai « The Afternoon of a Faun » créé par Ralf Schweiger pour la très provocatrice marque État Libre d’Orange et qui se présente comme un hommage aux chyprés classiques tout en étant résolument moderne. Si on retrouve l’accord bergamote, patchouli, mousse et rose, il est également et délicatement épicé et se développe vraiment très longtemps sur la peau. Attention, à l’instar de tous les parfums de la marque, il évolue énormément et sa tenue autant que son sillage sont assez impressionnants. Il semble classique lorsque les notes de tête se répandent mais il ne l’est finalement pas du tout. Il faut vraiment l’essayer avant de franchir le cap car il réserve nombre de surprises olfactives. Je suis souvent dérouté par les fragrances d’État Libre d’Orange mais j’avoue qu’il y en a un ou deux qui me plaisent beaucoup. « The Afternoon of a Faun » en fait partie.
Il y a nombre d’autres parfums chyprés que j’aime mais je ne voulais pas être trop exhaustif. Ceci dit, je pense qu’il y en a au moins un ou deux pour chacune et chacun d’entre-nous, le tout est de les dénicher donc la curiosité doit être le maître mot.
Nouveautés premier trimestre 2020
Ce premier trimestre 2020 est marqué par la sortie, comme toujours, de nouveautés. Il y en a beaucoup que ce soit dans le sélectif et dans des marques plus exclusives. J’en ai retenu quatre qui sont très faciles à trouver et qui m’ont finalement bien plu :
C’est dans la collection des Colognes Intenses que Jo Malone a décidé de sortir son premier parfum de l’année. « Vétiver and Golden Vanilla » a donc été lancé. Personnellement, je ne suis pas un fan de vanille (surtout lorsqu’elle est gourmande) mais là, je dois admettre que j’ai bien aimé. L’équilibre entre les notes boisées et un peu « racine » du vétiver et de la vanille de Madagascar est vraiment bien vu. Il y a, dans cette création, une vraie originalité mais surtout une élégance qui m’a plu. Je l’ai essayé sur une journée et, franchement, la tenue est très bien. Notes de tête et notes de coeur sont particulièrement séduisantes. Je suis un peu plus réservé en ce qui concerne le fond qui me plait un peu moins car, je trouve qu’on retrouve ce côté « parfum qui sent le propre » qui est assez à la mode en ce moment. Ce n’est pas désagréable mais c’est un peu moins surprenant hélas.
La vanille est aussi à l’honneur chez l’Artisan Parfumeur. De mémoire, je n’ai pas souvenir que cette note comme dominante ait été mise en avant dans la marque depuis de très très nombreuses années. Je crois même que je n’ai pas connu de belles vanilles depuis que je m’intéresse à la parfumerie. C’est à Aliénor Massenet dont j’aime beaucoup le travail pour Memo qu’a été confié ce travail. Elle a choisi d’inventer une vanille salée qui aurait voyagé par mer depuis Madagascar jusqu’à nos côtes. Parfum de pirates ? Fragrances pour les cours européennes, il a comme quelque chose de suranné d’un côté et d’ultra moderne de l’autre. Je l’ai essayé et, très franchement j’ai bien aimé. Il en ressort quelque chose d’une vanille naturelle, sans artifice, presque pure au départ puis le côté salé, iodé, vient renforcer la singularité de la création. J’ai beaucoup aimé « Couleur Vanille ».
C’est la maison Hermès qui marque la troisième nouveauté. Il s’agit d’une déclinaison de « l’Eau des Merveilles » appelée « l’Ombre des Merveilles ». Ne connais ni le parfum original ni les autres dérivés, j’avais un nez tout à fait neuf pour découvrir cette création. C’est évidemment Christine Nagel qui a inventé cette variation autour du thé noir et d’un encens discret et d’une fève tonka un peu cuirée et presque épicée. J’ai eu l’occasion, non seulement de le sentir mais aussi de l’essayer et, bien qu’il soit estampillé par la marque comme féminin, je me suis dis que je le porterai très facilement. Le départ est frais, agréable, printanier puis le thé noir vient lui donner des notes enveloppantes et fort agréable renforcé par une fève tonka absolument pas gourmande qui m’a bien plu. Un seul bémol toutefois, j’ai trouve que la tenue est assez limitée mais je ne l’ai essayé que très brièvement. Je connais très mal les parfums Hermès mais celui-ci est séduisant c’est indéniable.
Je terminerai par la nouvelle Eau de Politesse de Serge Lutens dont le nom est assez surprenant. J’ai nommé « Des Clous pour une Pelure »… Lorsque j’ai lu ça, je suis resté dubitatif puis j’ai compris ce sont des clous de girofle et une pelure d’orange. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Comme toujours, la marque ne communique que très peu sur la création et la composition mais j’imagine que c’est, comme toujours, Christopher Sheldrake qui a signé ce parfum. Le départ est une explosion fraîche d’orange avec un petit côté « revenez-y » qui m’a séduit d’entrée puis, très vite, le côté épicé du clou de girofle et d’autres épices viennent donner à « Des Clous pour une Pelure » son originalité. J’avoue que c’est celui qui m’a le plus surpris pour plusieurs raisons. La première est la franche utilisation d’un agrume qui est vraiment nouvelle chez Serge Lutens. Vous m’objecterez qu’il y a déjà eu « Fleurs d’Oranger » ou « Fleurs de Citronnier » mais je répondrai que ce sont plutôt des fleuris. La seconde est le fait qu’il n’est pas linéaire comme la plupart des parfums de la marque. Là, il y a une réelle note de tête et, même si l’évolution est rapide, elle est réelle. J’ai beaucoup aimé mais j’ai quelques doutes sur la tenue. À essayer !
Cinq questions (plus une) à Céline Ellena Nezen
Depuis déjà longtemps, Céline Ellena commente nos posts sur mon groupe Facebook avec bienveillance et participe à la vie du groupe « le Parfum du Jour ». Je connais plusieurs de ses créations et j’aime beaucoup. De ce fait, j’ai eu l’idée de lui proposer de répondre, pour vous, à cinq questions plus qu’une sur son parcours, son travail et son inspiration. Très gentiment elle a accepté. Voici donc cet entretien qui vous plaira, je l’espère, autant qu’à moi :
Votre père est un parfumeur connu et reconnu. Êtes-vous tombée dedans quand vous étiez petite comme dans la potion magique ou l’envie d’inventer des fragrances vous est-il venu plus tard ?
Très tard en fait.
Au cours de mes études en psychologie et linguistique. Je me suis rendus compte que tous mes travaux de recherche étaient dédiés au rapport à l’odeur ou au vocabulaire olfactif !
Ensuite j’ai fait un stage chez Givaudan pour gagner un peu d’argent pendant l’été et j’ai eu un déclic : je me suis rendue compte que le parfum raconte un histoire, or j’ai toujours aimé écrire (mais bon les profs m’ont toujours dis que j’étais nulle, alors j’ai laissé tombé une carrière d’écrivain ?).
Je suis devenue parfumeur pour écrire des histoires éphémères, évanescentes et abstraites, mais qui tissent des souvenirs intemporels...
Quelle sont les matières premières que vous préférez travailler et pourquoi ?
J’aime toutes les matières premières, naturelles et synthétiques, à partir du moment où elles sont utiles à la formule. Je choisis mes matières comme un écrivain ses mots...tout dépend de l’histoire que je souhaite conter.
Vous avez déjà créé pas mal de parfums pour différentes maisons notamment évidemment pour The Different Company. J’en retiendrai deux que j’aime particulièrement. Quelle a été votre inspiration pour « De Bachmakov » et pour « Sel de Vétiver » ?
Sel de Vétiver : une amie très chère est rentrée d’un long séjour en Afrique. M’invite à dîner chez elle et je découvre dans une grande carafe d’eau belle et ventrue, de fines lianes roulées en fuseaux. Intriguée je déguste l’eau et je découvre une saveur fraîche, amère et boisée, légèrement sablée, douce et finalement...très sexy! Mon amie, sourire en coin, me demande de deviner ce que c’est. Évidemment je sèche ! Du vétiver!! Me réponds elle sourire banane. Trop fière du piège tendue à un nez ! Le goût si différent de l’odeur...c’était le début de l’histoire et le sel pour
pimenter le propos.
De Baschmakoff: c’est tout simplement le récit de ses racines, d’une famille Russe. Des espaces infini. Le vent glacial qui use le sol et draine des parfums de roches et d’herbes aromatiques. Le soleil blanc et la douceur du foyer comme un refuge.
En 2017, vous avez inventé deux parfums que j’aime vraiment beaucoup pour Fragonard, « Mon Lys » et « Mon Poivre ». Comment l’idée de mettre en valeur ses deux matières premières au sein d’une composition vous est-elle venue ?
Tout simplement de la rencontre avec les sœurs Costa qui dirigent la maison Fragonard.
J’ai découvert le projet de la collection Tout ce que J’aime comme un grand livre ouvert sur une famille grassoise et plusieurs générations de souvenirs, de livres, d’objets et de gravures accumulés. Littéralement, sur une table étaient présentés des objets totalement hétéroclites et j’ai choisi une gravure représentant des femmes élégantes dans leurs robes drapées pour évoquer Mon Lys et le livre Shantaram pour évoquer Mon Poivre.
L’an dernier, vous avez signé un parfum qui m’a beaucoup dérouté pour l’Artisan Parfumeur qui s’appelle « Bana Banana ». Je trouve les premières notes assez étonnantes puis il évolue vers un mélange fleuri fruité très très élégant. D’où cette idée vraiment originale vous est-elle venue ?
Au départ c’est un hommage au créateur de la marque : Jean Laporte qui avait créé il y a des années un parfum a la banane pour un bal costumé.
J’ai ensuite étudié la banane sous toutes ses coutures : botaniques et cuisine. J’ai cuisiné et mangé une tonne de bananes toutes variétés confondues ! Mais ma préféré c’est le Banana Bread !
Par ailleurs : le jasmin sent la banane
Donc j’ai créé un parfum comme un clin d’œil à nos gourmandises, bonbons, gâteaux et banane écrasée au yogourt et j’ai bâti le tout sur un très beau floral ambré jasmin ...
Question bonus :
Quelle sera votre actualité dans les prochains mois et existe-t’il quelques projets que vous acceptez de dévoiler ?
Le Magnolia pour Fragonard depuis le début 2020
Un mimosa chez ... c’est encore un peu tôt
Une ligne cosmetique pour Homme en Corée
Et d’autres encore pour... 2021
Hélas, je ne peux rien dire tant que le parfum n’est pas sur les étagères des boutiques !
De « Windsor » à « Royal Mayfair »
C’est un travail autour de la tubéreuse absolument inédit ! À sa création, il s’appelait « Windsor » et avait été composé pour le duc du même nom et, en 2015, Olivier Creed décida de le rééditer et de l’intégrer à la collection des masculins sous le nom de « Royal Mayfair » afin qu’il puisse être porté par un plus grand nombre d’amateurs mais attention, ce n’est en aucun cas le parfum de tout le monde !
Le départ est résolument frais, et s’ouvre sur deux notes, l’une verte indéfinissable, l’autre parfaitement fruitée. Citron, gin… difficile à déterminer mais l’ensemble est bien agréable. Très vite, l’évolution se fait pour arriver à une tubéreuse à la fois fleurie et aromatique avec, en accord avec les notes florales de l’ylang-ylang de la rose et du jasmin, de l’ambre, et une facette boisée avec le cèdre et, plus rarement utilisé en parfumerie, de l’eucalyptus.
La composition est complexe et le parfum se développe avec une élégance à mi-chemin entre l’élégance à l’anglaise et une véritable modernité. Il m’évoque plein de choses et je m’imagine le porter pour un tea time « so chic » chez Harrod’s au milieu des porcelaines et des chariots de dundee cakes, de cream scones, de marmelade d’oranges ou encore de carrot cake à l’anglaise. Il me semble qu’il aurait aussi sa place dans les cabines d’essayage d’un tailleur travaillant les plus beaux tweeds pour une aristocratie toute britannique. Cependant, « Royal Mayfair » pourrait aussi se porter dans un pub de Piccadilly ou dans les boutiques atypiques de Soho. Je dirai qu’il est vraiment l’un des parfums de la maison Creed a avoir su retrouver une identité vraiment anglaise avec tous ses paradoxes. Son apparent classicisme cache quelque chose de tout à fait impertinent et je dois dire que ce n’est pas pour me déplaire.
J’ai essayé « Royal Mayfair » à plusieurs reprises et, si on ne peut pas tout porter, il faut bien admettre qu’il demeure dans un coin de ma tête et que je pense qu’un jour j’y viendrai avec un plaisir tout à fait évident. Je trouve qu’il renoue avec l’esprit de certains parfums de la marque qui ont, hélas, aujourd’hui, été discontinués.
Pour finir, je le trouve aussi atypique qu’il est réjouissant et si, au détour d’une recherche de parfum, vous croisez sa route, n’hésitez pas à l’essayer. Vous le détesterez peut-être mais il ne vous laissera pas indifférent. Si vous êtes comme moi, vous l’aimerez sûrement et aurez envie de le connaitre mieux. « Royal Mayfair » est unique, original et ne vous fiez pas à son packaging « à l’ancienne », il est multi-facettes et mérite d’être découvert.
Mon amie la Rose ?
Qu’elle soit toute en fraicheur à Grasse, fine et élégante en Bulgarie ou opulente et « truffée » au Moyen Orient, la rose est la reine incontestée des fleurs en parfumerie et est utilisée très largement soit comme note dominante soit, un peu cachée, pour soutenir une composition florale, boisée, chyprée ou même cuirée. Il serait absurde de vouloir dresser une liste exhaustive des créations qui la mettent à l’honneur car j’oublierai forcément des fragrances essentielles, célèbres ou aimées d’un grand nombre d’entre-vous. J’ai donc décidé d’en choisir quatre très différentes qui m’ont surprise ou séduit pour tenter de les décrire de mon mieux.
Je commencerai par « Rose de Mai » créé par Jean-Claude Ellena par Perris Monte Carlo qui est sorti l’an dernier en 2019. C’est un parfum tout en transparence faisant la part belle à la rose centifolia cultivée en pays grassois sur un sol méditerranéen parfois aride, au milieu des autres plantes à parfums de la région. La fragrance est toute en légèreté, en pureté, très « aquarelle » en apparence mais attention, ne vous y fiez pas, j’ai une amie qui la porte beaucoup et je trouve qu’elle est la fois élégante et persistante. L’idée de Gian Luca Perris d’avoir confié à Jean-Claude Ellena la paternité de ce parfum est tout à fait bien vue. Il a complètement su mettre en valeur une matière première riche et précieuse comme la maison le fait à chaque création. « Rose de Mai » est une belle réussite, pleine de facettes et d’énergie.
Le second parfum que j’ai retenu est britannique, il est sorti en 2018 et c’est un faux solisenteur. Il s’agit de « Elisabethan Rose » de Penhaligon’s. Inspiré par la guerre des deux roses (la blanche et la rouge), c’est avec énormément de délicatesse qu’elles sont travaillées. Opulent, réellement floral après un départ d’agrumes fugace, il prend doute sa force sur la peau. Ce n’est pas un parfum pour moi je le sais mais, curieux comme je suis, je l’ai tout de même essayé sur mon poignet et j’ai eu comme un petit plaisir régressif à le sentir durant les heures qui ont suivi tant son côté classique et richement floral m’ont séduit, rassuré et conforté dans l’idée que si l’on veut une rose presque soliflore, c’est vers celle-ci qu’il faut se tourner. Je trouve que son côté « rose anglaise à l’ancienne » peut sembler à certain un peu démodé mais c’est justement ce qui lui donne un charme particulier, très « campagne anglais », un rien « Miss Marple » qui, personnellement, me séduit tout à fait.
J’ai eu envie de parler de « Odora di Femina », créé par Stéphanie Poulage pour sa marque « Poulage Parfumeur » et lancé en 2015. Si, pour moi et en général, les parfums n’ont ni genre ni âge, je dérogerai à ma règle pour admettre bien volontiers que ce parfum est à la fois la quintessence de la féminité. « Odora di Femina » est comme une interprétation de la rose opulente, qui m’évoque un soir de juin, une soirée dans le jardin d’une luxueuse maison et presque une rencontre avec les femmes de Fiztgerald dans « Gatsby le Magnifique ». J’imagine assez bien les personnages du films qui en a été tiré et je vois bien Mia Farrow, Karen Black ou Loïs Chiles porter ce parfum. Attention, je ne prétends pas que ce parfum ne peut-être porté qu’en soirée, mais aujourd’hui, à l’heure où je redécouvre la dose d’essai en ma possession, ce sont les images qui me viennent. C’est une très belle rose, complexe et tendre.
Il est bien difficile de faire un choix entre toutes les différentes et magnifiques roses existant en parfumerie mais j’avais dit quatre et ce sera seulement quatre parfum. La dernière est donc une interprétation complètement différente et je parlerai de « Manrose » de Etro créé par Mathieu Nardin et sorti en 2017. La marque italienne a, au contraire, joué la carte de la masculinité pour une fragrance complètement unisexe mais dans laquelle la reine des fleurs est associée à de l’ambre, du bois et de l’encens qui effacent totalement le côté floral pour vraiment lui donner des accents contemporains et, curieusement, à la fois légers et enveloppants. « Manrose » est un parfum qui m’avait interpellé lorsque je l’ai découvert un peu après son lancement et je dois dire que, si je ne me vois pas trop le porter, j’ai une certaine tendance à le sentir dès que j’en ai l’occasion. Il m’emmène bien à New York, dans les clubs de musique de Greenwich Village par exemple, là où on fait la fête, ou l’on écoute du live et où on se sent bien. J’aime beaucoup « Manrose » et, comme souvent avec les parfums italien de Etro, je trouve que c’est une réussite complète.
Voilà, de rose en rose, j’espère vous avoir donné envie d’aller découvrir quelques uns des parfums qui mettent cette fleur à l’honneur car il y a mille manières de la travailler et toutes ont leur intérêt.
Le temps du lilas
« Il a foutu le camp, le temps du lilas… » chantait Barbara et je me dis qu’avec l’arrivée d’avril, cette fleur que j’affectionne particulièrement va apparaitre petit à petit dans les jardins. J’ai toujours recherché cette note en parfumerie mais rares sont les créations dans laquelle elle est la dominante. Ceci dit, le lilas est parfois employé au coeur d’une construction olfactive, parfois même recréé par une composition d’autres fleurs. Je vais commencer cet article avec des parfums où la note est identifiable immédiatement pour continuer avec d’autres où elle est présente mais non omniprésente.
Il était normal de commencer cette revue par « Vacances », créé en 1936 par Henri Almeras pour Jean Patou puis reformulé en 2014 pour sa réédition dans la collection héritage par Thomas Fontaine. Je n’ai pas connu la première version mais je pense qu’elle doit être assez proche de celle que j’ai essayé bien souvent. « Vacances » de la collection héritage est résolument frais. C’est une promenade dans un jardin et le lilas, en note de coeur comme en note de fond se mêle à des d’autres qui sont plus végétales, comme de l’herbe coupée. Il y a quelque chose de très rafraichissant et de délicat dans cette re-création que je trouve particulièrement élégante. C’est un dimanche à la campagne au milieu du printemps. Je l’aime beaucoup mais il y a un bémol : Je trouve que, en dépit de la qualité indéniable des matières premières utilisées, il ne tient pas très longtemps. Il faut donc faire suivre son flacon pour se parfumer à nouveau dans la journée.
Dans sa marque éponyme, Aerin, la petite fille d’Estée Lauder a également sorti en 2013 un lilas « à l’américaine ». C’est presque un solinote si ce n’est que « Lilac Path » comporte également des notes boisées et quelque chose, en fond, qui me fait penser au chèvrefeuille. C’est un fleuri relativement intense. Il est profond, laisse un sillage important sans jamais être entêtant. Je n’ai pas réellement accroché avec les autres parfums de la marque même si je reconnais que c’est un travail interessant, notamment les fleuris, mais « Lilac Path » m’a toujours bien plu. Je le trouve à la fois facile à porter, élégant et d’un excellent rapport qualité-prix. Très souvent, je l’ai essayé en passant sur le stand et je n’ai jamais été déçu. Je trouve qu’il est un très bon compromis pour les amateurs de cette fleur printanière qui voudraient un parfum solisenteur bien réussi. De plus, il tient remarquablement bien donc il remplit plusieurs conditions pour me plaire.
C’est aux éditions Frédéric Malle qu’Olivia Giacobetti a sorti « En Passant », en 2000. Tout en fraîcheur et en légèreté, c’est un lilas aux accents aquatiques avec un départ de concombre et des notes de petit grain. Plus complexe que le précédent, il est également à la fois frais et complètement enveloppant. Je l’aime beaucoup. À l’instar de « Vacances », il me fait penser à un matin frais dans un jardin à la campagne et je trouve que c’est un parfum de printemps idéal. Subtil et élégant, profond et atypique, il réunit toutes les qualités que je recherche dans un parfum. Sa tenue est impeccable et son sillage juste comme j’aime, il ne dérangera pas l’entourage mais se mêlera à la peau avec beaucoup de subtilité. J’ai été séduit d’emblée par « En Passant ». Il est l’un des parfums sortis aux éditions Frédéric Malle que je préfère. Je le trouve à la fois chic et réconfortant. Serait-il le lilas idéal ? Je ne sais pas mais je le trouve très réussi.
En 2017, avec la renaissance des parfums Jacques Fath, sort « Lilas Exquis », créé par Luca Maffei. J’ai eu envie de le découvrir dès sa sortie mais j’ai un peu tardé à l’essayer finalement. Ce fut chose faite durant un séjour à Paris. J’ai trouvé qu’il avait un départ peu naturel et, au début, il ne m’a pas vraiment séduit mais son évolution est assez jolie sur ma peau. C’est un lilas plus musqué, avec des notes de lys qui lui confèrent un côté un peu plus animal. Je le trouve particulièrement surprenant. Peu opulent, il est très facile à porter et finalement assez consensuel. À l’instar de celui d’Aérin, je le trouve agréable et réussi.
Outre son travail pour sa marque, Parfum d’Empire, dont j’ai déjà abondamment parlé, Marc-Antoine Corticchiato a créé quelques parfums pour d’autres maisons. En 2013, sort pour la Parfumerie Moderne, un lilas cuiré dans la lignée des associations fleur et cuir. Son nom est « Désarmant » et je dois dire que, lorsque je l’ai senti pour la première fois, j’ai immédiatement trouvé qu’il se démarquait des autres parfums de la marque que je trouve plus classiques. C’est l’élégance de la fragrance qui m’a tout de suite plu. Entre un cuir de Russie classique et profond et un fleuri intense, il est vraiment original et oscille entre modernité et classicisme. Son faux côté suranné me plait beaucoup. Son chic presque à l’anglaise ne pouvait que me séduire tout à fait. Je l’ai essayé en automne et il m’a semblé tout à fait adapté à cette saison. C’est un parfum qui a de la classe !
Certains parfumeurs utilisent également le lilas au centre d’une construction olfactive plus complexe dans laquelle il est plus où moins caché. Ce fut le cas, en 1941, d’Ernest Daltroff lorsqu’il lança « Royal Bain » pour la maison Caron. Je l’ai toujours aimé. Il a des notes qui rappellent le champagne, la fête, c’est un bouquet de leurs posé sur une corbeille de fruits mûrs. Je trouve qu’il a une belle élégance et qu’il apporte une sensation de bien être très agréable lorsqu’on le porte. « Royal Bain » est un lilas « à la sauce Caron », le fond de rose est bien présent et il a un petit côté parfum à l’ancienne qui est très réconfortant. Il peut sembler un peu passé de mode aujourd’hui mais la maison, qui a supprimé dernièrement (hélas) nombre de références, continue de le produire. Je suppose qu’il continue à avoir des adeptes et j’en suis très content.
Pour en terminer avec les parfums où l’on découvre une note de lilas, j’ai hésité. J’aurais pu citer « la Tulipe » de Byredo bien sûr, avec ses notes de cire d’abeille mais j’ai plutôt eu envie de revenir sur l’un de mes plus gros coups de coeur. Il s’agit évidemment de « Fathom V » de Beaufort London dont j’ai déjà parlé dans mon article sur la marque. Il est rarissime que j’accroche autant et aussi immédiatement sur un parfum mais là, ça a été le cas. Entre fleuri et marin, ce parfum créé par deux britanniques, Julie Marlowe et Julie Dunkley, il nous plonge dans l’univers glacé d’une mère d nord un peu sombre. Subversif autant qu’élégant, il est tellement particulier qu’il n’y a pas de commune mesure. Soit il séduit soit il fait fuir lorsqu’on le vaporise mais, et force m’est de le constater, une fois porté, il plait, il intrigue et attire les compliments. « Fathom V » a une autre qualité, il est complètement portable toute au long de l’année. Il est très agréable dans les écharpes et les pull d’hiver et sera, sans doute aucun, tout à fait rafraichissant l’été. Pour moi, c’est une des très belles réussites de la parfumerie britannique.
« Lilas, lilas… es-tu là ? Tu te caches au coeur de beaux parfums… » Voilà une note peu convenue et qui plaira ou pas. Personnellement, j’aime tous les parfums de cette revue même s’ils ne sont pas tous pour moi. Je suis content de les avoir découvert.
Un petit cadeau d'anniversaire
Arrivé à un certain âge, la seule chose qui me réjouit dans mes anniversaire c’est que mes proches pensent à m’offrir quelque chose qui pourrait me faire plaisir. Aussi, ce matin, j’ai reçu mon premier parfum de la marque Diptyque. Première marque de parfumerie de niche née dans une boutique du 34 boulevard Saint-Germain à Paris, c’est un univers que je ne connais pas très bien même si, depuis quelques mois, je m’y penche avec intérêt, influencé sans doute par les vidéos des chaines des youtubeurs francophones et spécialisées en parfumerie qui sont unanimes pour vanter les qualités des créations de la marque. Aussi suis-je content que l’on ait pensé à m’offrir « Florabellio » sur lequel j’ai flashé immédiatement dès que je l’ai essayé et qui sera idéal pour la fin du printemps.
À mi-chemin entre fleuri et aromatique, cette création de Fabrice Pellegrin en concentration eau de toilette est une variation autour de la fleur de pommier et a été lancée en 2015. Les notes de têtes sont assez « salines » et ouvrent sur un coeur presque cuiré d’osmantus et de pomme pour terminer sur un fond de graines de sésame et de café. L’ensemble est d’une belle fraicheur, et le parfum, au cours de son évolution, garde toutes ses notes qui viennent s’ajouter les unes aux autres et se mélanger dans une composition tout à fait inédite et très très agréable à porter.
Si j’ai bien aimé certains parfums de Diptyques (plus volontiers en concentration eau de toilette d’ailleurs), je dois dire que « Florabellio » est vraiment la fragrance de la marque qui m’a le plus attiré et d’emblée. Je la trouve à la fois singulière et extrêmement facile à porter. Sa fraîcheur va me plaire du printemps en automne à n’en pas douter. La tenue est excellente et le sillage tout à fait suffisant pour moi.
Lorsque je l’ai essayé, « Florabellio » m’a d’abord surpris (ce que j’attends tout de même d’un nouveau parfum) puis je me suis senti enveloppé de quelque chose d’à la fois confortable et très naturel. Il est comme une seconde peau dont le grain serait allégé et je dois dire qu’il m’apporte un sentiment de détente absolu, ce qui ne sera pas du luxe dans les prochaines semaines.
Bref, je suis enchanté de ce cadeau et de posséder, dans ma collection de parfums, une fragrance de Diptyque qui est, en outre, de celles que je connais, de loin ma favorite. Je vais lui faire honneur et le porter très régulièrement j’en suis sûr.