Passion Parfums

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Nicolas Mamounas et Rochas, une histoire de passion

 

Nicolas Mamounas

 

C’est en 1970 que Nicolas Mamounas rejoint la maison Rochas et il va, durant plus de deux décennies, apporter son talent en s’inscrivant dans une belle tradition de parfumerie à la française avec six créations dont certaines, hélas, n’existent plus. Je dis « hélas » car, vraiment l’une d’entre-elles a été un des grands parfums de ma vie. Il s’agit évidemment de « Macassar » dont je n’ai eu l’opportunité de ne porter qu’un flacon mais que j’ai aimé énormément. Je pense qu’il a été l’un des grands masculins de la parfumerie et je regrette énormément qu’il n’ait pas, contrairement à d’autres parfums mythiques de la marque, été réédité. Mais Nicolas Mamounas c’est aussi « Eau  de Rochas » et « Eau pour Homme ». J’ai donc décidé de retracer son parcours au sein de la marque en me penchant sur trois parfums car, hélas, je n’ai connu ni « Mystère » ni « Lumière Original ».

 

On ne peut pas évoquer cette collaboration sans se plonger dans l’univers hespéridé de « Eau de Rochas» sorti en 1970 et qui s’inscrit d’emblée dans la longue et fructueuse lignée des « esprit cologne ». Cette eau de toilette, complexe a un départ très pétillant d’agrumes en tout genre dominés par la délicieuse amertume d’un pamplemousse dense et le côté pétillant d’un citron très présent. Les notes de verveine, de patchouli, de ciste et de jasmin sont surtout là pour soutenir l’ensemble et mettre en valeur la fraicheur intense de la création qui repose sur le versant très « propre » des muscs blancs, la douceur du bois de santal et surtout un vétiver très élégant et intemporel. « Eau de Rochas » a toujours eu ses adeptes et son secret tient sans doute dans sa transparence car elle est, encore aujourd’hui, comme une évidence, dans cette famille olfactive. Son succès conduira Rochas à demander, en 1993, à Nicolas Mamounas de créer une version pour homme (bien que je trouve que l’original est tout à fait mixte) et ainsi naîtra « Eau pour Homme » que j’aime bien également et qui a un côté peut-être un peu moins agrumes et plus aromatique mais toujours avec cette belle note de vétiver en fond.

Eau de Rochas Rochas parfum - un parfum pour femme 1970

 

 

 

C’est donc en 1980 que va sortir « Macassar » que Nicolas Mamounas va créer avec Roger Pellegrino et qui est un chypré cuiré absolument magnifique dans la lignée de « Bandit », inventé pour Robert Piguet après la seconde guerre mondiale par Germaine Cellier et dont j’ai déjà beaucoup parlé. Le départ de bergamote et d’armoise un peu âpre se réchauffe tout de suite au coeur avec des notes de cèdre, de vétiver et de jasmin. Le fond de patchouli et mousse de chêne est également construit autour d’un accord cuir de Russie puisqu’on identifie très facilement le côté un peu sombre de la sève de bouleau. Une note sèche d’ambre vient compléter ce tableau pointilliste. Le parfum était supposé recréer l’odeur du très exotique bois de macassar qui est une précieuse variété d’ébène. J’aimais vraiment beaucoup la profondeur de ce parfum chic et brut. Pour moi, une telle création manque vraiment aujourd’hui dans le sélectif.

Macassar Rochas Cologne - un parfum pour homme 1980

 

 

 

 

 

 

C’est lors d’un séjour dans la très jolie ville de Dijon que j’ai découvert, au coin d’un rayon des Galeries Lafayette, un parfum qui m’a énormément plu. Il s’agit de « Byzance » que Nicolas Mamounas a créé en 1987 avec Alberto Morillas. Celui-ci, c’est vraiment une pépite. L’ouverture piquant de l’oeillet et du citron passe très vite et on entre dans un coeur complètement atypique, avec des notes de rose, de tubéreuse, d’iris et d’ylang ylang avec des accents épicés et un fond de cèdre, d’ambre, d’héliotrope et de vanille. « Byzance » est, pour moi, vraiment le plus beau des parfums Rochas disponibles aujourd’hui. S’il est estampillé féminin, je pourrais le porter sans aucun soucis. Il est chic comme tout et il soutient tout à fait la comparaison avec des parfums que l’on peut trouver dans des marques plus exclusives. Vraiment il faut le découvrir ou le redécouvrir. Moi, en tout cas, je suis emballé.

 

Byzance (2019) Rochas parfum - un parfum pour femme 2019

 

 

 

 

Voilà pour ce petit tour d’horizon des trésors de Rochas, passé ou présents, disparus ou retrouvés. En tout cas, je trouve qu’il ne faut pas se laisser influencer par le côté désuet du packaging et des différents flacons. Ils méritent vraiment d’être retrouvés et Nicolas Mamounas a vraiment effectué un superbe travail de création. J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ses parfums et, leur prix étant raisonnable, ils sont une bonne alternative pour se parfumer avec des jus un peu hors normes sans se ruiner.

 


14/05/2020
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Une folie !

Je me suis fait mon cadeau d'anniversaire avec presque deux mois de retard. J'avais envie de "Roaring Radcliff" de Penhaligon's depuis longtemps et je ne regrette pas d'avoir franchi le pas.

 

 

 

 

Roaring Radcliff Penhaligon's Cologne - un parfum pour homme 2016

 

 

 

 


14/05/2020
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Cuirs tops ou flops

Au début de l’hiver 2019 j’avais envie d’un nouveau parfum « cuir ». J’en ai donc essayé plusieurs et, finalement, je n’ai pas réussi à me décider mais j’ai fait quelques belles découvertes. En cette période d’enfermement, j’ai remis mon nez dans les doses d’essai que je possédais. J’en ai porté quelques-unes et j’ai fait de jolies découvertes. J’ai décidé d’en faire une petite revue afin de les garder en mémoire pour l’hiver prochain. La famille des cuirs est très étendue. De l’accord cuir de Russie (bouleau/mousse de chêne) à des compositions plus modernes, des interprétations très « maroquinerie » ou plus orientales, il y a plein de propositions possibles qui pourrait nous constituer une bibliothèque olfactive intéressante. Nous en avons exploré pas mal depuis le début de ce blog et je vous propose, à travers ces quelques lignes, de continuer. Je voulais préciser que, si j’ai eu quelques coups de coeur pour certaines fragrances dont je vais parler, je n’ai encore pas franchi le pas.

 

 

La première fragrance dont j’avais envie de parler est « Dans la Peau » créé en 2016 par Jacques Cavallier pour Louis Vuitton et curieusement classé dans les féminins. J’avoue que je n’ai pas vraiment compris pourquoi car je le trouve vraiment mixte. Il est l’une des premières créations dans laquelle on utilise une véritable infusion de cuir en fond afin, apparemment, de retrouver l’esprit de la maroquinerie de luxe à la française. Si le départ est assez rond avec des notes d’abricot et de plantes marines, le coeur est fondamentalement florale avec du jasmin, du magnolia qui vient renforcer le côté aquatique un peu original dans cette famille olfactive et un narcisse finalement très cuiré. La note de fond, je l’ai dit, est une infusion de cuir associée à des muscs blancs. J’ai vraiment beaucoup aimé le départ et une partie de l’évolution qui m’a parue hors norme. En revanche, j’ai été un peu déçu par le parfum une fois arrivé sur les notes de fond. Je l’ai trouvé finalement très classique et ne sortant pas des sentiers battus. La tenue est relativement courte en dépit de l’intensité apparente lors de la vaporisation. J’ai donc passé mon tour. Je reconnais que c’est une assez belle création mais moins surprenante que prévue.

 

Dans la Peau Louis Vuitton parfum - un parfum pour femme 2016

 

 

 

 

Présenté par la marque comme un « cuir narcotique », « Adjatay », créé par Alexandra Monet a été lancé en 2016 pour The Different Company. J’avoue qu’au début, ce parfum m’a un peu dérouté et que, si je m’étais laissé influencer par mon impression sur la touche, je ne l’aurais pas remarqué. En fait, autour de moi je l’aime beaucoup. Le départ d’ylang ylang et de mandarine très subtile est un peu déroutant mais dès qu’on arrive au coeur, La tubéreuse qui se conjugue très bien avec le jasmin et la facette poudrée de l’héliotrope. Et le cuir me direz vous ? J’y arrive. Les notes de fond sont cuirées par une fève tonka très sèche et la présence du styrax très présent. J’ai essayé ce parfum et je me suis senti parfaitement séduit par son originalité. C’est un cuir oui mais complètement aux antipodes de ce à qui je m’attendais. Il est un peu, passez moi l’expression, « fantômatique » et d’une modernité absolue. Je trouve que, pour « Adjatay », The different Company renoue complètement avec son esprit de singularité qui, dans certaines créations de ces dernières années, m’avait un peu paru être abandonné. J’ai été emballé par ce parfum et nul doute qu’après l’été, je vais le réessayer et, pourquoi pas, le porter.

 

Adjatay The Different Company parfum - un parfum pour homme et femme 2016

 

 

 

En 2019, dans la collection des orientaux, Thierry Wasser a sorti, pour Guerlain, un parfum qui m’a fait envie un temps et dont le nom est tout simplement « Cuir Intense ». Le départ est un peu « whaou » ! Des notes d’osmanthus dans sa facette très cuir et d’ylang ylang m’a énormément plu et j’avoue que j’ai immédiatement eu envie de l’essayer. Le coeur est constitué d’un accord cuiré et de muscs blancs et le fond, de bois de santal, de cèdre et de tabac. Lorsque je l’ai eu sur moi, je me suis retrouvé propulsé dans un univers que je connais bien, celui des cavaliers et des chevaux. J’avais l’impression de sentir l’odeur qui flotterait dans une sellerie où l’on prend soin des cuirs, des selles et de la briderie avec le côté peau mais aussi savon glycériné. Ayant été moi-même très présent dans le milieu de l’équitation pendant mon enfance et mon adolescence, j’ai trouvé cette fragrance très régressive et elle m’a plu énormément. En revanche, une fois encore, j’ai été déçu par l’évolution et je trouve que, lorsqu’on arrive sur les notes de fond, le parfum se fait plus boisé que cuiré. De plus, l’énorme sillage et la tenue presque « redoutable » me l’ont rendu un peu too much et j’ai décidé de renoncer. Ceci dit, « Cuir Intense » a des qualités et il n’en demeure pas moins que c’est l’une des créations de Thierry Wasser que je préfère.

 

 

Cuir Intense Guerlain parfum - un parfum pour homme et femme 2019

 

 

 

C’est François Demachy qui a, en 2014, créé pour Acqua di Parma, un « Leather » que je n’ai découvert qu’il y a quelques mois. J’ai tout de suite accroché à sa construction classique. Le départ de mandarine et de citron vert a déjà, allez savoir pourquoi, un côté sec et cuiré. Les notes de coeur de petit grain du Paraguay et de rose arrondissent un peu l’ensemble mais le fond est basé sur un accord cuir, du bois de gaïac et de cèdre. C’est un très joli parfum je trouve. Il est simple, classique dans cette famille olfactive et j’ai pris beaucoup de plaisir à l’essayer. La tenue est très correcte et l’évolution très agréable. S’il n’est pas nécessairement très original, je trouve que c’est un cuiré très « confortable », très classique et plutôt bien réalisé. Il se porte facilement, il a un bon sillage, une bonne tenue. L’adjectif qui me vient lorsque je l’essayer est « impeccable ». Seulement voilà, je recherche toujours des odeurs un peu différentes lorsque je choisis un parfum et il est peut-être trop « valeur sûre » pour moi. Cela n’enlève aucune de ses qualités. Il est tout de même très beau et agréable quoiqu’un peu onéreux je trouve.

 

Leather Eau de Parfum Acqua di Parma parfum - un parfum pour homme et femme  2019

 

 

 

2019 était décidément l’année du cuir ! J’ai eu un coup de coeur pour « Bronze Wood & Leather » sorti chez Jo Malone et j’ai beaucoup tourné autour. C’est un cuir sec, très profond et il m’a beaucoup plu immédiatement. Les notes de tête de pamplemousse lui donnent, d’emblée, un côté un peu amer « à la britannique » et le coeur de bois de genévrier est très original. Il a même un côté très fumé qui me plait beaucoup. Le fond repose sur un accord cuiré mais éclairci par un vétiver très végétal. Je trouve que ce parfum porte bien son nom. Il a un côté « confort de fin d’automne » que je trouve particulièrement séduisant. Et, même si je le trouve un peu classique en apparence, il a quelque chose de très séduisant et finalement (c’est moi qui dit ça !) de très masculin. Je ne sais plus qui a dit que c’était un parfum de biker mais j’ai trouvé ça assez bien vu. En tout cas, c’est un un beau cuir moderne travaillé avec toute la subtilité anglaise et je l’aime beaucoup. Il pourrait être une option sérieuse pour l’hiver prochain.

 

 

Bronze Wood & Leather Jo Malone London parfum - un nouveau parfum  pour homme et femme 2019

 

 

 

Devenu difficile à trouver, « Cuir Cannage », sorti en 2014 et créé par François Demachy pour la collection privée Christian Dior. Il est très classique à la manière des anciens cuirs de Russie avec des notes de tête fleur d’oranger, ylang ylang et bergamote et une overdose de cuir, de tabac, de jasmin et d’iris du coeur au fond. Le bois de bouleau lui donne un côté très dark qui m’a énormément donné envie de l’essayer. Je l’ai fait souvent mais la tenue n’est pas très longue et, finalement, j’ai choisi de ne pas le porter uniquement pour cette raison car, au niveau de la création, je trouve qu’il n’y a rien à dire. Il est impeccable.

 

Cuir Cannage Dior parfum - un parfum pour homme et femme 2014

 

 

Je vais terminer avec le plus connu. Il s’agit de « Ombré Leather » sorti en 2018 chez Tom Ford et trouvable dans toutes les parfumeries. C’est un cuir épicé avec des notes de cardamome et de jasmin. L’accord cuiré de synthèse est particulièrement réussi et soutient le parfum de bout en bout et il est encore asséché par des notes de patchouli, de mousse de chêne et d’ambre. C’est un parfum plein de caractère et de modernité avec vraiment la signature des créations pour la marque Tom Ford. Je l’ai essayé plusieurs fois et, finalement, je l’a trouvé assez classique dans le genre. Il est beau, encore une fois je dirai impeccable. Il a une certaine animalité et un beau sillage tout au moins dans les premières heures car je ne peux pas dire que, sur moi, sa tenue soit très longue. « Ombré Leather » est un beau cuir mais je l’ai vite écarté car je trouve qu’il est un peu trop classique pour moi. Ceci dit, je pense qu’il serait parfait pour quelqu’un qui veut débuter dans cette famille olfactive et ne désire pas prendre de risque.

 

Ombré Leather (2018) Tom Ford parfum - un parfum pour homme et femme 2018

 

 

Voilà encore quelques exemples de parfums que j’aime dans une famille olfactive que j’ai beaucoup porté. Je pense que je vais m’en trouver un nouveau pour l’hiver prochain et, honnêtement, ceux qui me plaisent le plus sont « Adjatay », « Bronze Wood & Leather » mais aussi « Cuir Velours » dont j’ai parlé dans ma revue sur Naomi Goodsir il y a quelques temps. Je trouve la famille des cuirs très riche. On y trouve des univers très variés et il y en a vraiment pour tous les goûts. Il faut explorer, essayer et découvrir… comme toujours.

 

 

 

 


14/05/2020
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"Opium" d'Yves Saint-Laurent, l'histoire d'un succès

 

Opium (1977) Yves Saint Laurent parfum - un parfum pour femme 1977

 

 

Créé en 1977 par Jean Amic, Jean-Louis Sieuzac et Raymond Chaillan, « Opium » d’Yves Saint-Laurent a été inspiré par les « inrôs », des petites boites japonaises dans lesquelles les samouraïs gardaient précieusement leur opium et autres substances. Yves Saint-Laurent a voulu un parfum qui se voulait subversif et représenterai l’odeur rêvée de cette drogue très prisée dans l’ancien Extrême-Orient en lançant un parfum complexe, oriental et capiteux. Son credo était de rendre les femmes dépendantes de leur parfum. J’ai toujours trouvé l’idée très jolie. Il est vrai que Saint-Laurent aimait créer l’évènement comme nous le savons, j’en veux pour preuve le lancement de « Champagne » qui deviendra, après un procès intenté par les producteurs de la région qui ont obtenu un label pour leur nom, « Yvresse ». Avec « Opium », il s’attaque à une drogue mythique qui alimente le fantasme d’une Asie disparue et un Japon mystérieux et énigmatique.

 

 

 

Le parfum :

 

J’ai re-senti « Opium » il y a peu et c’est vrai que je l’ai trouvé vraiment complexe et étonnant. Avec une envolée très étonnante de prune, de bergamote, de poivre noir, de coriandre et de jasmin, un coeur de cannelle, de patchouli, d’oeillet et d’ylang ylang posées sur une rose très présente et des notes de pêche. Le fond, vanillé, overdosé en ciste et en ambre est tout aussi surprenant. J’ai comparé eau de toilette et eau de parfum et j’ai préféré la création sur la première version que je trouve plus subtile et moins « grosse machine ». Aujourd’hui « Opium » peut avoir un côté un peu daté et il est peut-être un peu différent de ce qu’il était à l’origine mais je suis incapable de m’en souvenir. Officiellement, il a été reformulé uniquement en 2003 et le « Nouvel Opium » se voulait encore plus oriental et on y avait ajouté des notes de néroli en tête. J’avoue que j’aurais bien aimé comparer les deux. En tout cas, le packaging a changé et sans doute que le parfum a été modernisé.

 

 

 

Les déclinaisons :

 

La maison Saint-Laurent a, depuis, lancé nombre de déclinaisons. Je ne sais pas si je les connais toutes mais je peux citer les principales en commençant par « Opium Orchidée de Chine » lancé en 2007 pour les trente ans de la fragrance et que je n’ai pas vraiment connu mais je suppose que l’écriture en était simplifiée et enrichie de notes d’orchidée tout en gardant un fond très ambré.

 

En 1995 Jacques Cavallier a créé un « Opium pour Homme » qui est complètement différent du féminin avec des notes de tête de cassis, de badiane et de chrysanthème, un coeur de poivre de Sichuan et de galanga qui est une racine comparable au rhizome d’iris et un fond de cèdre, de résines, de baume de Tolu et de vanille. J’avais un très bon ami qui portait « Opium pour Homme » mais, personnellement, je ne l’aimais pas trop. Je lui trouvait un peu l’odeur du thé aux Chrysanthème que l’on peut boire dans les restaurants japonais mais en version vanillée.

 

 

En 2010, c’est à Alberto Morillas et Honorine Blanc qu’il échoit de créer « Belle d’Opium » qui est un parfum complètement différent de « Opium » mais surfe sur la vague des orientaux avec des notes de tête de mandarine, de jasmin, de lys et de cyclamen, un coeur de tabac, de poivre, de rose et de pêce et un fond toujours ambré mais relevé par des notes de patchouli et lacté par du bois de santal. Je ne me rappelle que très vaguement de la fragrance mais j’ai en tête la très belle communication faite avec l’actrice Mélanie Thierry comme quoi on oublie…

 

En 2014, la marque lance « Black Opium » créé par Nathalie Lorson, Marie Salamagne, Olivier Cresp et Honorine Blanc qui comporte des notes de poire et de café mais avec lequel j’ai vraiment du mal il faut le dire. Il est sans doute too much pour moi et il m’écoeure énormément. Je sais, en revanche, qu’il a beaucoup de succès et que la marque a lancé plusieurs déclinaisons que je ne connais pas du tout.

 

 

 

Le procès :

 

En 2016, la maison E. Coudray sort une version parfum de « Nohiba » qui existait depuis les années trente sous forme d’huile parfumée et le groupe LVMH qui dirige désormais Saint-Laurent intentera une action en justice pour plagiat considérant que ce parfum est une copie au prix inférieur de « Opium ». Après plus d’un an de procédure et une bataille d’experts, ils seront déboutés car le tribunal, aux vues des conclusions des dits-experts, considéreront que c’est E.Coudray qui était propriétaire de la formule. L’histoire ne dit pas si LVMH a été contraint de verser des dommages et intérêts à E. Coudray mais il s’avère que tout ce qui a trait à ce procès dont on pouvait retrouver un résumé des minutes, a disparu d’internet. Je trouve que c’est assez édifiant. À l’époque j’ai découvert « Nohiba » que j’ai d’ailleurs trouvé très joli mais, si des similitudes m’ont frappées, il m’a semblé qu’il s’agissait de deux parfums tout de même différents.

 

Pour résumer, je dirai que j’ai bien aimé redécouvrir « Opium » l’eau de toilette et que je trouve qu’il s’agit d’une belle réussite, relativement intemporelle et je comprends sa success story. Il y a quelque chose de très original et très élégant dans ce parfum qui, je le rappelle, lors de sa sortie en 1977 avait fait un petit scandale tant par son nom que par son jus. Il est devenu un classique de la parfumerie française. Il est assez éloigné de mes goûts mais je reconnais que c’est une création intéressante et qu’il est devenu un parfum mythique.

 

 


13/05/2020
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Les classiques de Jean Patou revus et corrigés par Thomas Fontaine

Ah il en a créé des parfums formidables Thomas Fontaine ! Il y a ceux dont j’ai déjà parlé comme « Jasmine Yang » d’Anima Vinci, « Coeur d’Ylang » ou « Rhum & Tabac » de Comptoir Sud Pacifique, « Condottiere », « Galaor » et « Kismet » pour Lubin entre-autres mais il y a aussi ceux qu’il a fait renaitre dans la collection Héritage de Jean Patou et c’est de ceux-ci que j’avais envie de parler aujourd’hui. Outre « Joy Forever » qu’il a signé pour la collection classique en 2013, il a reformulé avec talent toute une série de parfums qui avaient disparu. Je trouve qu’il a adapté, avec talent, tout l’univers de ce couturier mythique des années trente qui a habillé tant d’élégantes et de stars. J’ai déjà évoqué « Vacances » dans mon article sur le lilas mais ce n’est qu’un exemple car, il y a quelques années, je me suis régalé, en découvrant les autres créations de cette collection lancées en 2013 et 2014. Elles sont au nombre de neuf et j’ai décidé d’en retenir six parmi mes préférées afin que ce soit lisible.

 

 


Thomas Fontaine

 

 

Créé par Henri Almeras et lancé en 1938, « Colony » est un parfum cuiré typiquement « années trente ». La version de Thomas Fontaine est sortie en 2014 et, s’il appartient toujours à la famille des cuirs, je pense qu’il est plus moderne. L’envolée de mandarine et de bergamote est classique mais on retrouve, au coeur, un jasmin assez opulent, une rose légère que l’on sent en filigrane et des épices telles le clou de girofle et la noix de muscade. Le fond est absolument classique avec un patchouli très boisé, un accord cuir moins « dark » que ceux qui étaient à la mode dans les années trente ainsi que des notes d’ambre et de vétiver. À mi-chemin entre cuiré et oriental, « Colony » est un parfum idéal pour les amateurs de beaux classiques pas trop « dadame » que ce soit des hommes ou des femmes car je le trouve vraiment androgyne. Personnellement, si je reste toujours un amoureux de « Vacances », il est l’une des créations de la collection que je préfère.

 

 

 
 
Nez Henri AlmerasHenri Almeras
 
 

 

Toujours créé par Henri Almeras, « L’Heure Attendue » est sorti juste après-guerre en 1946 et je pense qu’il était également un beau classique aldéhydé. Toujours en 2014, Thomas Fontaine l’a remis au goût du jour avec un départ d’orange et de jasmin, un coeur fleuri avec également des notes de pêche et toujours le même fond d’ambre et de patchouli rehaussé de notes d’oppoponax et adouci par un bois de santal très lacté. Pour moi, « L’Heure Attendue » à la sauce Thomas Fontaine est vraiment une réinterprétation presque à l’identique de l’original même s’il est sans doute moins saturé d’aldéhydes. Féminin, élégant, voire très chic, je pense qu’il plaira énormément à tout une population de jeunes femmes à l’allure vive qui aiment les « florientaux » épicés avec un peu de « nerfs ». Lorsque je lai senti pour la première fois je me suis dit que c’était ça la parfumerie traditionnelle à la française.
 

 

En 1927, Jean Patou confie à son parfumeur fétiche, Henri Almeras le soin de créer un merveilleux floral du nom de « Chaldée ». Dans la formule originale, le lilas, fleur emblématique de Jean Patou était travaillé avec des notes de ciste et de vanille. La version de Thomas Fontaine, lancée en 2013 est très différente. Après un départ de fleur d’oranger et de bergamote, on retrouve effectivement l’omniprésence du ciste mais travaillé avec des notes de rose et de jasmin un peu plus vert. Le fond, certes vanillé prend plus de profondeur avec la fève tonka. L’édition moderne de « Chaldée » est un parfum en transparence, en légèreté qui doit contraster avec la fragrance d’origine. Je trouve qu’il est très élégant et qu’il serait idéal pour les amateurs d’orientaux qui veulent quand même porter leur parfum sous le soleil chaud de l’été.

 

Toujours créé par Henri Almeras et lancé en 1925, « Que Sais-Je ?» est sans doute le parfum le plus original que la maison ait eu dans sa collection au départ avec un côté noisette et miel. Thomas Fontaine, en 2014, a voulu un parfum plus complexe. Le départ d’abricot, de fleur d’oranger et de bergamote est très frais mais le parfum prend corps avec un coeur de rose et de géranium et un fond de miel, d’ambre et de patchouli. Je le décrirai comme un chypré sans mousse de chêne et je pense qu’il est vraiment très réussi. Il a presque des accents d’un ancien Guerlain. Je trouve que Thomas Fontaine a vraiment su se replonger dans l’univers des Années Folles et qu’il l’a fait avec délice. « Que Sais-Je ? » a un petit côté « charleston », envoûtant et délicieux.

 

Collection Heritage Que Sais-Je? Jean Patou parfum - un parfum pour femme  2014

 

 

Toujours créé par Henri Almeras en 1925, « Adieu Sagesse » est un floral très typique de l’époque. Le départ de bergamotte, de ciste et de cassis est un peu fruité mais très vite, la tubéreuse, le jasmin et l’oeillet prennent le relai pour se poser sur un fond de vétiver. Je pense qu’il pourrait être un peu « passé de mode » aujourd’hui aussi Thomas Fontaine l’a vraiment réactualisé en 2014. En en faisant un tout autre parfum au départ de pamplemousse très amer et de rhubarbe. Les notes de coeur de lait de cooc, de jasmin et de gardénia est très joli je trouve et le fond, musqué, boisé et épicé lui donne un côté très atypique. J’ai beaucoup aimé la version moderne (celle que je connais) de « Adieu Sagesse ». Je trouve qu’il porte bien son nom car il est très étonnant. Il est sans doute le parfum le plus original de la collection.

 

 

C’est de nombreuses années plus tard, à l’époque de la mode des hespéridés pour homme, en 1976 que la maison Jean Patou fait créer à Jean Kerleo « l’Eau de Patou ». C’était un hespéridé avec un fond musqué et ambré. En 2013, Thomas Fontaine en a transformé la formule pour faire la part belle aux agrumes certes, avec un départ de citron, de citron vert, d’orange et de bergamote mais les notes de coeur et de fond sont plutôt fleuries. On y retrouve le chèvrefeuille, la rose et le jasmin sur un fond de muscs blancs et de ciste. J’avoue que j’ai un peu oublié ce parfum. Il faudrait que je le re-sente mais, dans mon souvenir, il était le plus consensuel de la collection. Je l’avais bien aimé mais j’avais quand même conscience qu’il n’était pas pour moi.

 

 

the in-house perfumer of Jean Patou, the founder of the Osmothèque Jean  Kerleo

 

Jean Kerleo

 

 

 

Je passerai mon tour sur « Patou pour Homme » dont l’original était sorti en 1980 et dont je n’ai pas accroché la version de 2013 que j’ai trouvé un peu trop classique et j’ai déjà évoqué largement « Vacances » dont l’original remontait à 1936 ressemble, du moins sur le papier à celle imaginée en 2014 par Thomas Fontaine. Quant à « Deux Amours », il m’a moins interpellé. Ceci dit, vraiment, comme à son habitude, Thomas Fontaine a fait mouche avec son interprétations de classiques disparus de la parfumerie. Ces créations m’ont amené à me promener effectivement dans l’héritage d’une maison aujourd’hui très éloignée de son esprit d’origine. Je trouve que les parfums de cette collection sont vraiment de beaux et élégants classiques à découvrir ou redécouvrir.

 

 

 


13/05/2020
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Et si cet été on choisissait un Parfum d'Empire ?

J’ai déjà consacré un article à mes coups de coeur de la marque Parfum d’Empire. J’ai également parlé, au fil des pages, de parfums atypiques, modernes, baroques créés par Marc-Antoine Corticchiato mais je n’avais pas vraiment évoqué les plus légers, ceux qui évoquent la belle saison. Les rayons de soleil que je peux apercevoir de ma fenêtre me donnent envie d’aller me promener parmi les parfums plus légers, plus frais, de cette si belle marque. J’en ai dénombré cinq si l’on excepte « Acqua di Scandola » dont j’ai déjà abondamment parlé. Aromatiques ou hespéridés, parfois la frontière est ténue et il y en aura pour tous les goûts.

 

C’est avec « Eau de Gloire » créé en pensant au très corse Napoléon Bonaparte, que Marc-Antoine Corticchiato a inauguré sa marque, Parfum d’Empire en 2003. C’est un parfum hespéridé et aromatique qui commence comme une cologne avec des notes de bergamote, de citron et de tangerine mêlés de notes aromatiques de lavande, de romarin et de myrte. Le coeur de badiane, de thé, de réglisse et d’immortelle (une note très chère au créateur) est plus surprenant et nous conduit vers un fond qui donne tout son « corps » au parfum avec des notes de ciste, de cuir, de tabac, de résine oliban et de mousse de chêne. « Eau de Gloire » est assez baroque dans sa composition mais il n’est pas, je trouve, le parfum le plus aboutit de Marc-Antoine Corticchiato. Si j’aime bien certaines de ses facettes, je n’arrive pas à accrocher totalement. C’est une création qui a ses adeptes, voire ses inconditionnels… il faudrait que je le réessaye.

Eau de Gloire Parfum d'Empire pour homme et femme

 

 

 

Promis je ne dirai plus que je n'aime pas les parfums à base d'agrumes ! Aujourd'hui, j'ai porté pour la première fois "Iskander" créé en 2006 pour "Parfums d’Empire ». J’ai possédé une miniature et je brûlais de l’ essayer. Je ne le regrette pas. C'est une petite merveille de subtilité et de fraicheur. Le cédrat se mêle aux autres agrumes tout en restant dominante, il a presque un côté ambré par moment et un peu "fleur d'oranger" à d'autres. J'ai l'impression de me balader au milieu d'une foret d'arbres fruitiers qui regorgent d'agrumes. Par ce temps chaud et la fatigue qu'il engendre, c'est un véritable réconfort et une petite oasis de fraicheur et de subtilité à la fois. Quelle belle découverte que de vivre avec toute la journée ! Une petite merveille très éloignée de ce que je porte d'habitude. J'ai pris beaucoup de plaisir à l'essayer durant le temps que la miniature m’a permis de l’essayer.

 

Iskander Parfum d'Empire parfum - un parfum pour homme et femme  2006

 

 

Il n'y a pas à tergiverser, c'est un beau parfum ! De quoi je parle... d'"Azemour les Orangers" lancé en 2011. C'est une création toute en nuances que nous propose Marc-Antoine Corticchiato. On y retrouve l’orange dans tous ses états. De la fleur à l’agrume et même à son zeste. Le départ est une explosion d’agrumes et de poivres roses et noir soutenu par une note de carvi et de bourgeon de cassis. Le coeur de maté et de fleur d’oranger renforce l’impression très tonique et le fond, boisé, avec des notes de mousse de chêne, de cyprès et de foin est très original. « Azémour les Orangers » est une promenade dans un verger d’agrumes où les effluves de fleurs et de fruits se mêlent à celle du bois très présent. Beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, je l’ai trouvé vraiment très beau à porter. J’étais content qu’il m’accompagne quelques mois.

 

Azemour Les Orangers Parfum d'Empire parfum - un parfum pour homme  et femme 2011

 

 

 

Ah il inspire les parfumeurs ce petit agrume japonais qu’est le yuzu ! En 2008, Marc-Antoine Corticchiato a créé un parfum aromatique et hespéridé autour de son côté acidulé. Ainsi est né « Yuzu Fou ». Autour de cette note déjà présente en tête, il a construit un univers de bigarade, de kumquat très exotique et de menthe. Le coeur de cèdre, de verveine et de bambou est très étonnant et vient se poser sur un néroli délicat et des muscs blancs qui « sentent le propre » et viennent poudrer un peu l’ensemble. Transparent, léger, très original et baroque, « Yuzu Fou » est sans doute le parfum le plus exotiques de hespéridés et aromatiques de Parfum d’Empire. Si je le trouve très joli et élégant, la durée de sa tenue est un peu frustrante pour moi et je ne l’ai jamais vraiment envisagé, en revanche, j’adore le sentir.

 

Yuzu Fou Parfum d'Empire parfum - un parfum pour homme et femme  2008

 

 

 

Plus aromatique qu’hespéridé, « Corsica Furiosa » créé en 2014 est sans doute le parfum de ma sélection que j’ai préféré. J’aime beaucoup son côté hors norme. Les notes de tête de bergamote, d’herbe coupée, de miel et de foin sont particulièrement originales et Marc-Antoine-Corticchiato a construit le départ de sa création avec ces notes autour d’une matière première que je ne connaissais pas et a pour nom lentisque et qui, apparemment est tiré de l’huile essentielle du pistachier. Au coeur, on retrouve du poivre et de la menthe très « peps » et qui nous conduit vers un fond de ciste, de mousse et de feuille de tomate. « Corsica Furiosa » est un parfum complexe, inspiré et très baroque. Outre sa fraîcheur, je lui trouve quelque chose de très addictif. Il a beaucoup plu puisque, en 2015, il a obtenu le FIFI Award du meilleur parfum de niche d’une marque indépendante. Je l’ai essayé mais jamais vraiment porté. C’est à l’étude.

 

Eau de Gloire Parfum d'Empire pour homme et femme

 

 

Il est vrai que Parfum d’Empire est l’une de mes marques de prédilection et j’aime explorer les créations de Marc-Antoine Corticchiato. Je les trouves toutes plus réussies les unes que les autres même si je ne pourrais en porter que certaines. Je trouvais intéressant de faire un tour parmi celles qui sont plus fraîches car nous abordons la seconde partie du printemps et je me préoccupe déjà de ce que nous pourrons porter cet été, au soleil, s’il fait beau et si nous avons envie de fraîcheur.

 

 

 

 


12/05/2020
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Téo Cabanel, un héritage parfumé

 

L’histoire de Teo Cabanel est celle d’un héritage qui a conduit à une renaissance. Si je connaissais les parfums, j’ignorais les détails de l’histoire de cette marque. Quoi de plus juste que d’aller sur le site de sa créatrice pour retrouver la genèse de ce beau projet qui est né en 2005 sous l’impulsion de Caroline Ilacqua qui hérite de la marque et va vouloir connaitre l’histoire de la famille Cabanel. Elle se plonge dans les 150 formules des parfums disparus de la maison et lui vient une idée, faire renaître Teo Cabanel à travers de nouvelles créations empreintes d’histoire, de beauté et, pourquoi pas d’une certaine modernité. Elle a également retrouvé nombre de photos d’archives, de témoignages de clientes et son envie devient irrésistible. C’est un paris risqué, ambitieux et il lui faut donc se rendre à Grasse et tenter de trouver le parfumeur avec lequel elle va inventer un nouveau partenariat pour que Teo Cabanel soit réinventé. C’est suite à une rencontre avec Jean-François Latty à qui nous devons de nombreux parfums mythiques tels Jazz d’Yves Saint-Laurent ou des classiques de Givenchy aujourd’hui disparus que le projet va prendre forme et que vont naître cinq parfums dont certains comme « Julia » et « Oha » sont inspirés des formules originales découvertes par Caroline dans les archives de la maison. Sur son site, elle rappelle l’histoire de cette famille et la naissance de la marque :

 

« L’héritage de notre maison remonte à la fin du XIXème siècle. C’est en 1893 que Théodore Cabanel alors médecin chimiste, se met à composer de précieuses Eaux de Cologne et Quintessences pour Mouchoirs. Il créé, avec l’aide de sa femme Méloé, des centaines de formules. Ils ouvrent ensuite une boutique à Paris et parfument les femmes les plus élégantes de la capitale. C’est ainsi que commence l’histoire de notre maison de parfum. »

 

 

La Créatrice, Caroline Ilacqua | Les Carnets de Téo Cabanel

 

Caroline Ilacqua

 

 

 

Je ne connais pas très bien tous les parfums de Teo Cabanel mais j’en ai sélectionné cinq qui sont très significatifs de la marque, en tout cas pour moi. Le premier est évidemment « Julia », lancé en 2005 et qui tend à retrouver l’esprit de la maison. Jean-François Latty a décidé de créer un féminin mais je pense qu’un homme audacieux qui aime les fleuris peut parfaitement le porter. Les notes de tête sont la mandarine, la rhubarbe et la cassis qui impriment une impression de parfum très fruité et facile à porter mais il est beaucoup plus que cela. Lorsqu’il évolue, il vient s’enrichir de notes délicates de jasmin et de jacinthe poudrées par une violette bien présente. Le fond de bois de santal, de muscs blancs et de ciste prend des accents d’encens et de framboise discrète. En 2005, les parfum fleuris et fruités n’avaient pas encore le succès qu’ils ont rencontré depuis et « Julia » était très novateur. De plus, on y retrouve la signature de Jean-François Latty et je trouve qu’il a tout pour être un beau classique.

 

 

Jean-François Latty – Yakymour

Jean-François Latty

 

Le second parfum créé en 2005 est un floral épicé. Jean-François Latty a créé « Oha » je pense, en voulant réinventer le style. L’ouverture de bergamote et de thé noir est absolument magnifique et le coeur de rose, de jasmin et de cardamome le rend vraiment très original. Caroline Ilacqua le décrit plutôt comme un parfum du soir. Le fond poudré d’iris, de bois précieux, de fève tonka et de muscs blancs lui confèrent quelque chose d’ultra-chic. Plus moderne que « Julia », il s’affranchit des codes et va tout à fait plaire à différentes personnalités. Quand je l’ai senti, complètement par hasard, la première fois, j’ai été tout à fait séduit pas le départ et complètement surpris par l’évolution. « Oha » est, sans nul doute l’une des plus belles réussites de la marque car il allie une tradition du parfum floral à la française et une incroyable modernité qui. Le rend tout à fait intemporel. Pour moi, et même si je ne pourrais sans doute pas le porter car il est un peu loin de moi, « Oha » est vraiment une complète réussite.

 

Lancé en 2007, « Alahine » est le parfum oriental de la maison. Dans la plus pure tradition de cette famille olfactive, il coche toutes les cases : une envolée de bergamote et d’ylang ylang au départ, créant une dualité entre notes hespéridées et fleuries, un coeur de rose, de jasmin de fleur d’oranger et de poivre noir, et un fond d’iris, de ciste, de benjoin de patchouli, de bois de santal et évidemment d’une vanille omniprésente et en grande quantité. « Alahine » a aussi une facette un peu poudrée. Jean-François Latty s’est éclaté, c’est le moins que l’on puisse dire, en retrouvant tout ce qui avait fait son succès lorsqu’il a créé pour les grandes maisons de couture d’antan. Personnellement « Alahine » n’est pas la création que je préfère chez Teo Cabanel mais je reconnais qu’il est super beau et que c’est un classique incontournable de la parfumerie alternative.

 

Créé en 2013 toujours par Jean-François Latty, « Barkhane » est le premier parfum officiellement masculin de la maison Teo Cabanel. C’est un oriental épicé avec un fond de oud. Le départ de bergamote, le coeur de cumin, de géranium et de kaloupilé qui est une plante que je ne connaissais pas, est très original et, à un moment de son évolution, j’ai été vraiment attiré lorsque je l’ai essayé. Le fond, est plus classique et donc construit autour du oud avec des notes de ciste, de myrrhe, de vétiver, de fève tonka, de patchouli, de muscs blancs et de vanille. J’avoue que, vers la fin de son évolution, je ne l’ai pas trouvé pour moi. Il est trop « costaud » si l’on peut dire. Son sillage est incroyable et sa tenue très longue. Je ne regrette pas de l’avoir essayé car, c’est vrai qu’il aurait pu me plaire mais je ne suis sans doute pas encore assez audacieux pour ce genre de parfum.

 

 

Barkhane Teo Cabanel parfum - un parfum pour homme et femme 2013

 

 

 

Pour le cinquième parfum j’ai hésité entre un autre masculin « Jaspé » que j’ai trouvé très beau et dont je parlerai sans doute dans un prochain article et « Lace Garden » sorti en 2015 que j’ai vraiment adoré et qui est, je pense, celui que je préfère dans la maison. J’ai donc opté pour celui-ci. Le départ de citron et d’ylang ylang va être révélateur du côté multi-facettes que va être le parfum. Les notes de coeur sont constituées d’un bouquet de fleurs blanches parfois antinomiques telles la tubéreuse, le jasmin, la fleur d’oranger et le magnolia et elles oscillent entre une opulence manifeste et un versant presque aquatique et vert. Ce que j’aime c’est le fond de poudre de riz, de bois précieux et de benjoin. Je trouve que c’est un mariage de notes particulièrement bien dosé et inspiré. Si l’on traduit littéralement « Lace Garden », c’est un jardin de dentelle et je trouve que cela résume parfaitement la construction ciselée, délicate et pleine de nuances de cette fragrance que je trouve plus que séduisante.
Lace Garden Teo Cabanel parfum - un parfum pour femme 2015

 

 

 

 

Jean-François Latty nous a, hélas, quitté en janvier 2019 mais Caroline Ilacqua continue l’aventure. Un parfum est sorti il y a quelques mois. Il s’agit de « Café Cabanel », créé par Cécile Zarokian. Je l’ai découvert à l’époque en avant-première et, si j’ai trouvé le packaging absolument magnifique, je n’ai pas été très séduit par le jus. Ce n’est pas mon style de parfum que je trouve très en rupture avec l’univers de la marque. Ceci dit, il représente un vent de jeunesse qui déferle sur Teo Cabanel et il est assez réussi dans son genre « café opulent ». Je pense qu’il va rencontrer très facilement son public. Pour terminer, je dirai que le pari de Caroline Ilacqua est gagné et qu’elle a su recréer une belle marque, un peu à part dans la parfumerie, entre classicisme et modernité, et que les créations de la maison sont vraiment à découvrir.
 
 
 

 


12/05/2020
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Un article sur Jacques Guerlain - Cosmopolitan

Jacques Guerlain, nez de la maison Guerlain

 

 

Par L'équipe Cosmopolitan.fr
 
 
Jacques Guerlain parfumeur
 
 
Jacques Guerlain, né en 1874, est le petit fils de Pierre-François-Pascal Guerlain, fondateur de la maison Guerlain. Grand parfumeur, il a créé de nombreux parfums pour la marque Guerlain, dont "Shalimar".

 

 

Jacques Guerlain : héritier de la marque Guerlain

Jacques Guerlain était à la fois un grand amateur de peinture et un fin parfumeur. Cet esprit artistique lui a d'ailleurs inspiré de nombreuses fragrances et lui a permis d'innover dans le domaine de la parfumerie.

Son talent de parfumeur, il le doit entre autres à son oncle Aimé, auprès de qui il a appris l'art du parfum. Il lui succède d'ailleurs en 1912. 

Lors de ses débuts pour la maison Guerlain, il honore surtout des commandes personnelles notamment pour l'impératrice d'Autriche, Sissi. Tout en s'occupant de ces commandes, Jacques Guerlain s'adonne en parallèle à la composition de nouvelles fragrances.

 

Ainsi, en 1895, il compose son tout premier parfum, "Jardin de mon curé". Parfum qui sera suivi cinq ans plus tard de "Voilà pourquoi j'aimais Rosine". Pour la composition de ses parfums, Jacques Guerlain s'inspire notamment d'événements du quotidien et/ou de la littérature. 

 

 

De plus, il n'est pas seulement parfumeur, il crée également du maquillage. Ainsi, parmi ses créations, on retrouve par exemple le khôl "Lynx" ou encore le rouge à lèvres "Rouge d'Enfer" qui avait la réputation d'avoir une tenue indélébile. 

Fort de son succès, après avoir ouvert une boutique sur les Champs-Élysées en 1912, il décide en 1935 d'en ouvrir une autre place Vendôme.

 

Au cours des années 1930, la maison Guerlain élargit sa gamme de produits. En plus du parfum, des produits de soins et du maquillage sont désormais proposés. En 1955, Jacques Guerlain compose son dernier parfum, "Ode", avec l'aide de son petit-fils Jean-Paul. 

 

 

Jacques Guerlain : quelques-unes de ses créations pour Guerlain

 

  • "L'Heure bleue" (1912) 

 

l'heure bleue | Guerlain, histoire(s) de parfums

 

Ce parfum a été inspiré à Jacques Guerlain alors qu'il se promenait avec son fils, sur les bords de la Seine, par une fin d'après-midi d'été. Il a d'ailleurs déclaré à ce sujet : "Je ressentais quelque chose de si intense, que je pus seulement l'exprimer dans un parfum." Ce parfum sentimental, au nom poétique, est un de ses grands succès.

 

 

  • "Shalimar" (1921)

 

 

Guerlain, parfumeurs pour dames | Parfum, Affiche, Flacons de parfum

 

Jacques Guerlain crée "Shalimar" en 1921 afin de rendre hommage à Mumtaz Mahal, princesse hindoue, dont l'époux fit bâtir le Taj Mahal en son honneur. "Shalimar" est sorti en 1925 à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes au Grand Palais, à Paris.

 

 

  • "Vol de nuit" (1933) 

 

 

Guerlain ad, 1938 | Vol de nuit, Vol de nuit guerlain, Nuit

 

 

 

Ami avec Saint-Exupéry, il s'inspire à la fois de ses péripéties aériennes et de son œuvre pour composer "Vol de nuit". De plus, Jacques Guerlain décide de baptiser sa création du même nom que le roman de Saint Exupéry. Ce parfum montre ainsi à la fois son goût pour l'aventure et la littérature.

 

 

L'article original


11/05/2020
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L'imagination de Bertrand Duchaufour

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Que dire de Bertrand Duchaufour sinon qu’il est un parfumeur très talentueux, qu’il est sans doute l’un des plus prolifiques de sa génération et qu’il a composé parmi les plus belles fragrances de plusieurs marques telles que l’Artisan Parfumeur et Penhaligon’s. Il compte à ce jour plus de deux cent créations parfumées de toutes sortes. J’ai eu beaucoup de mal à n’en sélectionner que cinq parmi celles que je connais car il en est beaucoup que j’aime même si je ne les porte pas, notamment chez Penhaligon’s, une marque dans laquelle, je trouve, il s’est particulièrement illustré. Il m’a fallu tout de même choisir, arbitrairement, avec la même adresse qui serait nécessaire à un jeu de mikado afin de montrer quelques unes des différentes facettes de son talent. J’espère que, si vos goûts vous emmènent vers d’autres parfums, vous m’en ferez part.

 

Parmi toutes les très belles créations pour l’Artisan Parfumeur, j’ai un faible pour « Piment Brûlant »  lancé en 2002 dans un triptyque pour lequel il avait aussi inventé « Poivre Piquant ». C’est un oriental épicé très singulier et on retrouve le piment rouge à tous les étages de la pyramide olfactive mais il est surtout construit autour de la fève de cacao, de la vanille et du clou de girofle. Attention, il n’est nullement un parfum gourmand malgré des notes d’ambre. Il est plutôt sec, très original et je trouve qu’il s’adresse à un public de personnes pleines de vies et d’audace. Je trouve que ce parfum a quelque chose d’une « expérience olfactive » inédite tout à fait dans l’esprit de ce qu’a voulu faire Jean Laporte en créant sa marque. C’est un peu un « objet parfumé non identifié » et, en même temps, le porter a quelque chose de tout à fait jubilatoire car, outre le fait, que c’est une réelle création artistique, je trouve que c’est une création très énergisante et agréable à porter.

 

Piment Brulant L'Artisan Parfumeur parfum - un parfum pour homme  et femme 2002

 

 

 

C’est donc lors de notre dernier passage au Bon Marché à Paris que nous avons découvert, il y a quelques mois, « Dance Among the Lace », littéralement « Danse parmi la dentelle », le tout dernier opus de la marque britannique Miller Harris et je dois dire que je l’ai trouvé bien plaisant. Ce travail  rond mais frais autour du géranium, de l’angélique et du bourgeon de cassis est absolument surprenant. Les notes de menthe et de verveine nous donnent l’impression de nous promener dans un jardin anglais à la végétation luxuriante, intense, un peu déroutante. J’ai beaucoup aimé ce parfum et, vu que je connais assez mal la marque, il a été, je trouve, une excellente entrée en matière pour moi même si j’ai eu l’impression de commencer à découvrir par la fin puisqu’il date de 2019 et qu’il venait de sortir. Bertrand Duchaufour, une fois de plus, m’a surpris, emmené sur des chemins olfactifs que je ne connaissais pas et j’ai été séduit. Je n’ai pas essayé assez bien « Dance Among the Lace » mais, dès que j’en aurai l’occasion, je vais remédier à cela soyons-en certains.

 

 

Dance Among The Lace Miller Harris parfum - un parfum pour homme et femme  2019

 

 

Lorsque j’ai découvert  la marque australienne Grandiflora, j’ai donc eu un coup de coeur immédiat  pour « Queen of the Night », créé en 2016. J’en ai déjà parlé plusieurs fois mais dans ma vie, j’ai eu rarement envie d’un parfum aussi vite. C’est un très beaux fleuri construit autour de la fleur de syringua et du jasmin. À la fois profond, légèrement aldéhydé et très ambré fleuri, il dépoussière complètement le style et ne ressemble à absolument rien d’autre. Je trouve que ce parfum aux accents très « Commonwealth » est comme l’odeur d’une fleur rêvée capiteuse, inédite et absolument envoûtante. Je le porte depuis son arrivée en France et je l’adore. Il est aussi facile à s’approprier au coeur d’un hiver froid que durant un printemps ou un automne ensoleillé. « Queen of the Night » n’est pas un air d’opéra pyrotechnique comme dans la Flûte Enchantée de Mozart mais plutôt une symphonie dans laquelle chaque note est à sa place et dont le violon solo est particulièrement virtuose. C’est un parfum confidentiel mais je le porterai autant que je pourrai car vraiment je l’aime beaucoup. J’ai aussi trouvé que « Boronia », le second parfum qu’il a créé pour la marque en 2017 était une belle réussite mais c’est une autre histoire.

 

 

Queen of The Night Grandiflora parfum - un parfum pour femme 2016

 

 

Des trois parfums que Bertrand Duchaufour a créé pour Olibere,  « Balinesque » lancé en 2015 est mon préféré. Je trouve qu’il est tout en douceur, en rondeur, en élégance tout en restant résolument exotique et en nous emmenant dans un voyage au bout du monde. Je trouve que l’association du bambou, des épices (gingembre, cardamome, cumin et cannelle) se marie admirablement avec le coeur fleuri (jasmin, orchidée, rose, géranium, héliotrope) et marin et le fond de vétiver et de bois de santal. Réconfortant, dépaysant, c’est une jolie réussite. J’adore son petit côté faussement désuet car, finalement, « Balinesque » est vraiment très moderne et particulièrement réussi. Je crois que, parmi les doses d’essai que j’ai essayé depuis un mois et demi, il est l’un de mes vingt préférés. Enveloppant, il a un petit côté « vacances », je ne vous dit que ça ! (vidéo en annexe).Balinesque Olibere Parfums parfum - un parfum pour homme et femme 2015

Lancé par Penhaligon’s  en 2014, « Lothair » est un aromatique fougère très « à l’anglaise » et nul doute que l’exercice de style a du être, pour Bertrand Duchaufour, passionnant à réaliser. L’envolée de pamplemousse, bergamote et feuille de figuier a presque un côté « fruits routes » et les notes de coeur de lavande, géranium, magnolia et thé noir sont vraiment originales. Le parfum est soutenu par des notes de fond de muscs blancs et de cèdre d’une grande élégance. Je me souviens avoir senti « Lothair » lorsqu’il est sorti et en avoir eu très envie. Je l’ai essayé souvent et finalement, j’ai opté pour un autre parfum de la marque mais j’y suis revenu souvent. Je l’ai re-senti au début du printemps et je me suis dit qu’il me plaisait toujours autant. C’est un parfum de gentleman britannique faussement classique. Facile à porter, un peu « savonneux », je trouve qu’il est vraiment très élégant. Il est probable qu’un jour, c’est une création que je porterai.

 

Lothair Penhaligon's parfum - un parfum pour homme et femme 2014

 

 

J’ai découvert « Ostara », créé pour Penhaligon’s en 2015 à la fin de l’hiver et j’ai trouvé qu’il avait un côté fleuri et vert comme l’idée que je pourrais me faire du crocus ou de la jonquille. Je trouve que Bertrand Duchaufour a inventé un parfum de sortie d’hiver avec un bouquet fleuri entre narcisse, ylang ylang, cyclament et aubépine posés sur un fond résineux de styrax et de benjoin. Très « vieille Angleterre », « Ostara » est une promenade dans un jardin encore frais, à peine sorti de l’hiver avec les premiers bourgeons et les premières fleurs. Reconstituer l’odeur d’une jonquille rêvée était un challenge tout à fait hors norme et le parfum est une véritable réussite. Je le trouve absolument magnifique. Pour moi, il fait partie des très beaux floraux de la collection des eaux de parfum de la marque et j’aime beaucoup son petit côté frais et amer à la fois.

Ostara Penhaligon's parfum - un parfum pour femme 2015

 

 

Ce ne sont que quelques exemples du travail colossal entrepris par Bertrand Duchaufour car il a créé des parfums pour de nombreuses marques. Vous avez croisé certaines de ses créations au fil des pages de ce blog. Je pense à « Vaara »toujours pour Penhaligon’s ou encore « Or du Sérail » pour Naomi Goodsir par exemple mais de nombreuses autres pépites ont retenu mon attention depuis que je m’intéresse à la parfumerie. Je vous en parlerai sans doute à nouveau et souvent.

 

 

 


11/05/2020
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Bien se parfumer avec un petit budget

Certains jours on a envie de se doucher avec un parfum pas cher et quand même bien réalisé et agréable. Il y a des tas de manières de se parfumer pour un petit prix et, si on cherche un peu, on peut découvrir de petites pépites à emporter partout, à essayer quand il fait chaud et que rien ne tient. J’ai décidé de vous faire un petit top cinq d’eaux de toilettes pour moins de cinquante euros les 100 ml. J’en avait déjà évoqué quelques uns sur lesquels je suis revenir. Un petit merci à Clotilde de la chaine YouTube Iris Factice qui m’a donné l’idée de chercher de jolies choses « économiques » et des flacons avec lesquels on peut avoir la main un peu lourde sans crainte pour son budget. Afin de ne pas trop me disperser, j’ai sélectionné cinq fragrances très différentes les unes des autres pour qu’il y en ait pour tous les goûts.

 

En été, on peut avoir envie simplement d'une petite cologne toute simple, seulement pour se sentir bien après la douche. Dans le genre pas cher et chic, “English Lavender Original” de “Yardley” créé en 1913, peut être un petit achat compulsif qui fait plaisir et qui n'engage à rien. De la lavande, des agrumes à la britannique et un parfum qui semble sortir tour droit des armoires à linges dans une campagne anglaise rêvée. Si la reformulation effectuée il y a quelques années était un peu décevante, je me félicite que l’on puisse trouver à nouveau la version originale de cette si jolie eau de toilette qui est, pour moi, un incontournable après la douche. En plus, il faut le dire « English Lavender Original » tient relativement bien compte-tenu de son prix et je pense que les matières premières utilisées sont de bonne qualité.

 

English Lavender Yardley parfum - un parfum pour femme 1801

 

 

 

Je l’ai évoqué dans ma revue des parfums LT Piver qui sont, il faut le dire, le top pour se parfumer avec de belles créations classiques ou originales pour un prix défiant toute concurrence. Certes, la gamme « homme » dépasse un peu les cinquante euros pour cent ml mais, dans les eaux de toilettes, on peut déjà trouver de belles fragrances. Je ne vais pas revenir sur « Héliotrope Blanc » dont j’ai beaucoup parlé déjà mais plutôt sur l’oriental de la maison, j’ai nommé « Pompeïa » créé en 1907 que j’ai redécouvert il y a quelques mois. C’est un oriental certes, très musqué, fleuri et vanillé qui, je trouve, se confond avec l’odeur naturelle de la peau. Je trouve que c’est un parfum particulièrement sensuel et un peu subversif, un rien demi-mondaine du XIXème siècle. Si j’aime les autres créations de la marque et particulièrement celles qui ont traversé près de deux siècles, je dois dire que mettre en avant « Pompeïa » qui est, c’est vrai, un peu oublié, me fait bien plaisir.

 

Pompeia L.T. Piver parfum - un parfum pour femme 1907

 

 

 

 

Évidemment, lorsque l’on parle de belles créations économiques, je pense à la maison grassoise Fragonard à laquelle je suis assez attaché peut-être parce que j’ai beaucoup aimé visiter l’usine et le musée mais aussi parce que, dans l’immense gamme qui existe parmi toutes les collections de la maison, on ne peut que trouver son bonheur. J’ai eu du mal à faire un choix mais j’ai décidé d’en retenir deux. Le premier est un masculin que j’aime beaucoup malgré un classicisme qui aurait pu me rebuter. Il s’agit de « Eau de Hongrie » qui est un des bests de cette collection depuis 1979. C’est un oriental fougère très bergamote, lavande, jasmin et cèdre mais avec également des notes de melon qui le rendent tout à fait original. De plus, je connais quelqu’un qui l’a beaucoup porté et qui s’enthousiasmait de sa tenue.

 

Eau de Hongrie Fragonard Cologne - un parfum pour homme 1979

 

 

 

Pour les féminins, j’avais le choix. J’aurais pu aller vers la délicieuse collection Les Jardins de Fragonard mais j’ai finalement opté pour l’une des plus jolies créations, à mon sens parmi les classiques et il s’agit de « Diamant » qui est un fleuri absolument délicieux qui date de 2006 et qui m’a conquis tout à fait. Il coche toutes les cases, un départ d’orange et de poivre, un coeur de jasmin et de prune et un fond de patchouli. Envoûtant, délicat, nuancé, c’est réellement une belle création et il soutient tout à fait la comparaison avec des parfums plus luxueux. Dans mon souvenir, il existe dans les trois concentrations (eau de toilette, eau de parfum et extrait) et son prix défie toute

concurrence pour une fragrance de cette qualité.

 

Diamant Eau de Parfum Fragonard parfum - un parfum pour femme 2019

 

 

 

Pour terminer, j’ai eu envie de parler de « Thé des Vignes » de Caudalie que je n’ai pas encore senti mais dont la description dans la vidéo de Clotilde sur la marque, m’a donné vraiment envie de le découvrir. Créé par Jacques Cavallier en 2011, c’est un parfum vraiment complexe construit autour du thé et du raisin et je pense qu’il ne ressemble à rien d’autres avec un coeur de gingembre et un fond de miel, de bois et de muscs blancs. L’originalité de la création ne fait aucun doute. Je vais me précipiter pour le découvrir car je suis certain que je vais accrocher et il avait tout à fait sa place dans ce top cinq. Je le crois assez opulent et d’une originalité tout à fait singulière.

 

Thé Des Vignes Caudalie parfum - un parfum pour femme 2011

 

 

Voilà un tout petit tour d’horizon de quelques jolies créations pour petits budget mais, volontairement, je n’ai pas voulu être exhaustif. Peut-être que je ferai un second top dans un prochain article car plein d’autres parfums me viennent en tête. Je trouve qu’on peut se parfumer, et se parfumer bien, pour un prix plus que raisonnable sans pour autant aller dans les rayons du sélectif.

 


10/05/2020
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Les multiples facettes de l'osmanthus

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La fleur d’osmanthus est une matière première intéressante en parfumerie car elle présente des facettes différentes. En effet, elle peut avoir un côté abricoté et fruité ou encore être vraiment fleurie mais ce que je trouve plus étonnant est son côté cuiré qui est très souvent exploité. Souvent utilisée pour compléter une construction complexe, elle peut aussi être utilisée (et c’est de plus en plus le cas dans la parfumerie confidentielle) comme note dominante, voire même soliflore. Je trouve que les notes contrastées qu’elle peut exprimer sont très intéressante et j’ai décidé d’explorer quelques parfums qui la mettent particulièrement en valeur afin de me mieux la connaitre et être capable de l’identifier plus facilement.

 

Il était logique de commencer cette sélection par « Absolu d’Osmanthe » lancé en 2016 par Perris Monte Carlo en concentration eau de parfum mais aussi extrait. On y retrouve l’absolu d’osmanthus à tous les étages de la pyramide olfactive et, ce qui pourrait apparaitre comme un parfum simple se révèle très complexe. L’envolée l’associe à des baies roses et à de la prune très dense, le coeur est un jasmin de sambac opulent et du baume de tolu et le parfum se pose sur des notes de labdanum, de vanille, de bois précieux et de santal. À la fois doux et dense « Absolu d’Osmanthe » est un parfum très enveloppant et extrêmement particulier. Dans cette composition, la fleur n’a pas tellement d’accent abricot mais je le trouve vraiment très cuiré. Il ne ressemble absolument à rien d’autre et je pense que, soit on l’aime démesurément, soit on accroche pas du tout. Pour ma part, je pense que ce n’est pas un parfum pour moi mais je sais en reconnaitre la qualité à la fois des matières premières et de la création spécialement dans sa concentration extrait que je trouve d’une grande délicatesse. Je l’ai re-senti pour écrire cet article et je me dis qu’il faudra tout de même que je l’essaye autour de moi.

 

Absolue d'Osmanthe Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour homme et  femme 2016

 

 

J’ai senti, il y a longtemps déjà « Osmanthus » créé en 2000 par Jean-Claude Ellena pour The Different Compagny et je ne l’ai jamais oublié. Dans cette création, c’est l’aspect floral et presque vert qui est exploité avec, en tête, des notes de bergamote et de mandarine. On retrouve la fleur d’osmanthus au coeur collé à deux versants, le premier est un jasmin peu opulent et très tonique et le second un géranium sec. Le fond de musc blanc et de rose pose une fragrance très atypique. Même si l’on retrouve le petit côté abricoté de la matière première principale, je trouve que les notes fleuries et contrastées se détachent lorsque le parfum a évolué. Sur mon poignet, j’ai souvenir de quelque chose de très « aquarelle », très délicat et élégant sans trop d’extravagance. S’il est considéré comme un parfum mixte, je pense qu’il doit être très différent sur un homme et sur une femme. Je l’imagine très « costume-cravate » pour l’un et plutôt jean et tee shirt pour l’autre. Comme quoi l’olfaction peut créer des choses très surprenantes. « Osmanthus » m’a énormément marqué et je trouve qu’il fait partie des très belles fragrances dans l’immense oeuvre de Jean-Claude Ellena.

 

 

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Dans « Inlé », créé en 2007 pour Memo par Aliénor Massenet, la note d’osmanthus est résolument abricotée. Je trouve qu’elle amène un côté très fruité à une composition à la fois aromatique et florale. Les notes de tête sont la bergamote, la menthe et l’armoise. Au coeur, construit autour de l’osmanthus, qui perdurera sur le fond, est associé à des notes de bois précieux, de jasmin et contrebalancé par l’amertume du maté. Le parfum se repose sur une note de cèdre discrète, mais surtout de muscs blancs et d’iris qui lui donnent une facette poudrée et qui lui confèrent vraiment son identité. Des compositions que j’ai choisi de développer ici, « Inlé » est, sans nul doute, la plus complexe. Je trouve qu’il a une empreinte très forte. J’aime beaucoup mais je ne le porterai pas. Je le trouve un peu trop fruité pour moi. Ceci dit, il est vraiment délicieusement réussi et je trouve qu’on retrouve bien, lorsqu’on le sent, la signature très originale d’Aliénor Massenet dont j’aime, décidément, beaucoup le travail.

 

Inlé Memo Paris parfum - un parfum pour femme 2007

 

 

 

Le parfum que j’ai préféré dans cette sélection est l’excellent « Osmanthus Interdite », créé par Marc-Antoine Corticchiato pour sa marque « Parfum d’Empire ». Il est, pour moi, le plus original et  je trouve que chaque matière première utilisée est mise en valeur de manière remarquable. Le départ, abricot, osmanthus et thé noir est particulièrement addictif et se marie merveilleusement avec les notes fruitées, et jasminées autour d’une rose opulente du coeur. Le fond est constitué uniquement de molécules de synthèse telles les muscs blanc et le daim ce qui donne au parfum un côté complètement inédit. Je l’ai essayé plusieurs fois et je l’ai énormément apprécié. Il m’évoque quelque chose comme la cérémonie du thé en extrême-orient, de l’autre côté du globe. Je le trouve indéniablement propice à la rêverie de voyage. Je n’ai pas achegé, pour l’instant, « Osmanthus Interdite » parce que nous ne pouvons pas tout porter mais aussi parce que, sur moi (enfin quand je l’ai essayé), il ne tient pas très longtemps. Il faudra que je le réessaye. Le re-sentir m’a fait envie de remettre mon nez dedans.

 

Osmanthus Interdite Parfum d'Empire parfum - un parfum pour femme

 

 

Il existe sans doute d’autres créations dans lesquelles cette petite fleur est mise à l’honneur mais il fallait faire un choix. J’avais la chance d’avoir, sous la main, une dose d’essai de chaque (sauf celui de The Different Company ) et j’ai été heureux d’y replonger mon nez pour écrire cet article.

 


10/05/2020
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À la recherche des Caron perdus

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Il y a un peu plus d’un an, le groupe Alès, propriétaire de la très belle maison Caron a du la revendre à Ariane de Rotschild. Une page est donc tournée et nous allons continuer de feuilleter le livre avec un nez neuf. Un nouveau parfumeur maison, Jean Jacques, dont j’avais déjà apprécié certaines créations chez  Isabey (j’en avais d’ailleurs parlé) a été engagé. La nouvelle direction artistique a donc voulu lancer de nouvelles fragrances (je vous engage à remonter un peu les pages de ce blog afin de découvrir mon avis sur les deux premières « Tubéreuse Merveilleuse » et « Rose Ébène ») mais également, et je ne peux m’empêcher de le regretter, de supprimer de nombreuses références dans chaque collection (Fontaines, Eaux de Toilettes Homme par exemple). J’ai décidé de remonter un peu le temps pour évoquer ces parfums que j’ai aimé et qui, hélas, aujourd’hui, ont disparu.

 

 

 

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Créé en 1922 pour la maison Caron par Ernest Daltroff, “Nuit de Noël” était, je trouve, à la fois témoin de son époque et résolument indémodable tout comme sans doute l'esprit “art déco” de ces années folles où tout était permis. Je le connaissais évidemment mais je ne l'avais jamais vraiment essayé et j'ai passé toute la première partie de la journée d'hier en sa compagnie. Capiteux (et je n'ai essayé que l'eau de toilette), profond, épicé et tout à fait à sa place dans la laine des écharpes et des pulls d'hiver, tel est ce que j'ai ressenti en le portant. J'aime bien, en général, la plupart des créations anciennes pour Caron car je trouve que les reformulations absolument incontournables qui ont été effectuées au cours des décennies ont été, en général, respectueuse de l'esprit original (ce n'est que mon point de vue et je ne veux en aucun cas déclencher de polémique) en tout cas, lorsque je les découvre et redécouvre, je ne suis pas choqué par des cotés “cheap” que je peux reprocher à certaines créations d'autres maison. En ce qui concerne “Nuit de Noël”, j'ai vraiment pris du plaisir à le porter et à le laisser vivre autour de moi hier matin. Il est toujours difficile de décrire, par des adjectifs, un parfum mais, si je devais franchir ce pas, je dirais qu'il est “originalement chic” mais surtout qu'il constitue un délicieux cocon enveloppant et réconfortant bien agréables avec ces températures froides. Pour résumer, on ne peut certes pas tout porter mais j'aimais beaucoup “Nuit de Noël” et je suis vraiment content de l'avoir essayé totalement.

 

C'est en 1923, soit douze ans après la création de “Narcisse Noir” (que je porte), qu'Ernest Daltroff décida de réinterpréter son parfum et de le moderniser et c'est ainsi qu'il inventa “Narcisse Blanc”. Je ne m'y étais jamais vraiment intéressé pourtant, À un moment, j'ai eu une envie terrible de l'essayer et elle m'a proposé de vivre avec durant tout le samedi. Je dois dire que je ne le regrette pas. Cet extrait de parfum est une véritable merveille. Si j'ai retrouvé le narcisse et la fleur d'oranger du “noir”, j'ai découvert d'autres notes, plus sèches, plus cuirées, très profondes et très envoutantes. Au premier abord, lors de la vaporisation, j'ai trouvé “Narcisse Blanc” presque désagréable mais après quelques secondes et tout au long de la journée, il n'a cessé d'évoluer et de m'envelopper d'un parfum à la fois très classique, doté de la signature Caron de manière très nette mais aussi très original. Bien évidemment, le parfum a du être modifié au cours des décennies mais je pense qu'à l'époque, il était résolument moderne. En tout cas, je le dis, “Narcisse Blanc” était merveilleux en extrait et j'ai eu un plaisir indicible à le porter en cette froide journée d'hiver. J'ai adoré !

 

Parmi les merveilles désormais disparues de la maison Caron, il y a “French Cancan”, un parfum fleuri, élégant, initialement créé pour une clientèle américaine. C'est en 1936 qu'Ernest Daltroff l'imagine. Son succès sera tel qu'il sera très vite distribué également en Europe. J'ai eu l'occasion de le découvrir en extrait et j'avoue que j'ai été immédiatement conquis par sa subtilité et son élégance à l'ancienne et à la fois son côté un peu baroque. J'aime beaucoup “French Cancan"Pour moi, l'un des plus beaux "parfum fontaine” de la maison Caron. Fleuri, opulent, typique dans son élégance « années trente », ce parfum est sans doute, l’un de ceux que je regretterai le plus tant il a marqué mon parcours olfactif. Je pense qu’il n’est plus dans l’air du temps mais je trouve vraiment dommage que les nouveaux propriétaires de la marque aient décidé de le supprimer du catalogue. À l’instar de « Narcisse. Blanc », il était l’un des fleurons de la collection des fontaines.

 

C'est en 1947 que la maison Caron confie au nez Michel Morsetti le soin de créer un nouveau parfum floral. Ce sera “Farnesiana”. J’ai, il y a un an ou deux redécouvert ce parfum à la boutique Caron du Faubourg Saint-Honoré. Il m'a donc semblé judicieux de vous faire part de mes impressions. Floral, poudré, un peu original mais tout de même “très Caron”, Farnesiana est une merveille. Opulent sans trop l'être, il est avec “Poivre” qui est très différent, sans doute l'un des parfums-fontaine que j’ai préféré finalement tant il est subtil. Quelle chance quand même d'avoir, à Lyon, à notre portée, la chance d'avoir accès à ce nec plus ultra de la parfumerie française et d'avoir quelqu'un qui sait les conseiller ! Pour l'instant, je n'ai pas franchi le pas de l'extrait de parfum Caron mais “Farnesiana” pourrait être une possibilité tant il est… comment dire ? Addictif est peut-être le bon mot. J’ai eu l’occasion de le porter le temps d’une saison et j’ai adoré. Je le regretterai.

 

Les parfums fontaine, je l’ai dit,  sont et ont toujours été un must de la maison “Caron”. Je les ai tous aimé sans exception. Pour vous donner une explication dans le texte, ce sont des extraits de parfums vendus avec des flacons rechargeables que l'on vient faire remplir à volonté. “Poivre” est l'un d'eux et fait partie de mes préférés. Créé en 1954, par Michel Morestti, il était l'un des plus originaux de la maison. Je ne sais pas vraiment comment le définir. Je l'ai essayé et même un peu porté. Je trouve que c'était l'un des parfums les plus élégant qui existe et à la fois, son côté poivré et épicé le rend intemporel et presque plus moderne que des créations plus contemporaines. Il m’a transporté dans le Saint Germain des Prés des cabarets, à l'Écluse ou l'Échelle de Jacob. Les artistes chantent le soir et se retrouvent aux Deux Magots ou au Flore la journée. C'était un parfum qui flottait dans l'air comme s'il enveloppait tout un quartier à fort potentiel artistique. J'ai adoré le porter. Je trouve qu’il va manquer également. Il y a quelques mois j'ai eu un coup de coeur pour un parfum qui n'existe plus, il s'agit de “Coup de Fouet”, une version eau de toilette plus sèche et moins opulente de “Poivre”. Je suis bien content de l'avoir senti car il a disparu aussi.

 

Le dernier parfum dont je regretterai l’arrêt n’appartient pas à la collection des fontaines. Il y a bien des années, j'ai porté “l'Anarchiste” de “Caron” complètement par hasard. Nous avions offert un flacon de ce parfum à mon père et il traînait sur l'étagère sans qu'il l'utilise. Quand j'allais le voir, je lui en volait quelque pressions jusqu'à ce qu'il me dise de l’emporter. Créé en 2000 par Richard Fraysse, épicé, boisé, profond mais frais, c'est encore une petite merveille qui nous entraine un soir d'été dans un jardin ou un sous-bois frais. L'hiver, les épices prennent le relai et nous réchauffent. J’ai eu l’opportunité de le porter à nouveau il y a quelques mois et j’ai adoré. Je trouve que son côté clou de girofle était très original et que sa tenue n’avait rien à envier aux autres créations de la ligne masculine. J’ai adoré « l’Anarchiste » et son flacon faussement métallique en forme de flasque de whisky. Je trouve que c’est encore un beau parfum qui s’en va.

 


09/05/2020
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Grandiflora, un bouquet venu du bout du monde

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Il y a quelques années, j’ai découvert  les créations d'une marque qui était alors tout à fait nouvelle, “Grandiflora”, lancée par une australienne, Saskia Havekes, elle-même fleuriste dont le postulat était d'utiliser les fleurs blanches et particulièrement la fleur de magnolia. Elle a confié ce soin à  la regrettée Sandrine Videault (« Magnolia Sandrine »), ainsi qu’à Michel Roudnitska (« Magnolia Mitchel » et « Madagascan Jasmine ») et Bertrand Duchaufour (« Queen of the Night » et « Boronia ») , des créateurs talentueux pour quatre parfums exceptionnels. Mon coup de coeur personnel et immédiat est “Queen of the Night » qui fut mon premier dans la marque. Il comme un symphonie fleurie et originale inventée par Bertrand Duchaufour à la fois compositeur et chef d'orchestre. Je l’avais essayé plusieurs fois et j'avoue que j'avais été conquis tout de suite même si les autres créations sont toutes exceptionnelles.

 

 

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Saskia Havekes entourée de Bertrand Duchaufour et Michel Roudnitska

 

 

 

C’est en discutant avec Manon de la chaine YouTube Ma note de Coeur que j’ai eu envie de revenir sur cette marque qui avait été pour moi un véritable coup de foudre avant même que je puisse porter  deux des parfums. Je trouve que l’initiative de Saskia Hayekes est tout à fait inédite et que retranscrire dans une gamme de fragrances, les notes des fleurs qu’elle aime d’une manière très naturelle et parfois même un peu épurée est tout à fait inédite. Je pense qu’elle a eu raison de se tourner vers des créateurs français qui ont utilisé, entre-autres, le patrimoine des plantes à parfum de Grasse pour les composer.

 

Il y avait une éternité que je n'avais pas senti "Queen of the Night” (avec un titre nom pareil il ne pouvait que m'intriguer moi qui aime “la Flûte Enchantée de Mozart) créé par Bertrand Duchaufour pour la marque australienne Grandiflora que j'ai énormément porté il y a quelques mois et je me suis rendu-compte que je l'aimais toujours autant.  Cette variation autour d'un jasmin opulent,  de cette fleur étonnante qui s’appelle vraiment reine de la nuit, envoutant mais aussi d'une grande délicatesse est bien difficile à décrire à ceux qui ne l'ont jamais senti. Je pense que c'est à la fois sa complexité et son originalité qui m'avaient séduit tout de suite lorsque je l'ai découvert en avant-première il y a déjà quelques temps et vraiment je suis content d'avoir la possibilité de le porter.  Il y a quelque chose de "jamais senti” dans cette explosion de fleurs blanches (et autres d'ailleurs) et, s'il ne faut pas avoir la main trop lourde lors du parfumage, car le sillage autant que la tenue sont vraiment au rendez-vous, il est, pour moi, un compagnon de route tout à fait agréable et réconfortant. Je l'ai ressorti et je serai content de le porter cette semaine.

 

 

Queen of The Night Grandiflora parfum - un parfum pour femme 2016

 

 

 

 

 

Découvert avec le reste de la collection, créé en 2017 par Bertrand Duchaufour, j’ai adoré « Boronia » qui ne ressemble à rien d’autre et que j’ai réessayé il y a quelques jours. Il est difficile  à décrire tant il est atypique et détonne un peu dans cette si belle collection florale. La boronia est une fleur poussant sur un arbuste dans le sud qui a des accents de réglisse. Bertrand Duchaufour en donne un lecture entre parfum boisé et fleuri très original avec des notes de thé, de maté, de cognac et de tabac mais également de benjoin et de caramel et construit autour de notes de fleurs blanches.  Il est vraiment à découvrir, à sentir, à essayer. Je pense que c'est un parfum qui mérite que l'on vive vraiment avec pour se rendre compte de son évolution. Je l'ai redécouvert samedi dernier et, s'il me plait beaucoup, je ne saurais dire pourquoi tant je le trouve déroutant. Son originalité va séduire, j'en suis persuadé, autant que sa qualité.

 

Boronia Grandiflora parfum - un parfum pour homme et femme 2017

 

 

Mon autre parfum de la marque est « Madagascan Jasmine » créé par Michel Roudnitska. J’avais beaucoup hésité lorsque j’ai acheté mon premier Grandiflora car j’aimais les deux. Depuis, il m’a été offert et je l’ai beaucoup porté. Je l’avais redécouvert une première fois lors d’une soirée conférence avec son créateur et vraiment, je trouve cette note de jasmin et de jacinthe, légèrement verte et amère très très envoutante. Opulent mais toujours discret, « Madagascan Jasmine » est, pour moi, une véritable interprétation non pas d’une fleur des îles mais réellement de celle, plus verte, qui pousse sur les hauteurs de Grasse. Avec le retour du printemps et des sorties, même restreintes, je vais être content de le retrouver. J’aime beaucoup, je l’ai dit souvent, les créations de Michel Roudnitska et « Madagascan Jasmine » ne fait pas exception à la règle. C’est un de mes parfums de prédilection. Je pense que c’est l’un de mes parfums, avec « Jasmin de Pays » de Perris Monte Carlo préférés avec cette note dominante.

 

Madagascan Jasmine Grandiflora parfum - un parfum pour homme et femme 2015

 

 

 

Re-sentir ces deux merveilles cet après-midi m’a donné envie de refaire un article sur les deux formidables coups de coeur que j’ai eu dans la marque et que je porte encore aujourd’hui. C’est aussi une manière de faire un coup de chapeau tout à fait mérité à Saskia Havekes pour cette si belle initiative.

 


09/05/2020
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Promenade dans mes doses d'essai

Il y a quelques temps que je n’avais pas fait de revue des doses d’essai que j’ai peu essayer. J’attendais d’en avoir retenu quatre dont je puisse parler de manière assez précise. J’ai testé plein de choses pendant cette période et je crois vous en avoir fait une revue assez proche de mon ressenti. Je sais que ça vous a plus donc j’écrirai ce genre d’article de temps à autre même si, maintenant, je vais plutôt porter mes parfums que me hasarder à tenter des fragrances que je ne connais pas et avec lesquelles je n’oserais peut-être pas sortir.

 

J'ai fait une nouvelle découverte et il s’agit  "Intense Scent Red Edition" lancé en 2018 par la marque Costume National que je connais assez peu. Je l’ai essayé et j'ai pu vivre toute la journée avec un oriental très intense et en même temps plein de transparence et de légèreté. Très honnêtement, j'ai bien aimé. C'est vrai qu'on ne peut pas tout porter mais c'est une très très jolie création qui ravira évidemment tous les amateurs d'orientaux un peu épurés, classiques mais avec un petit quelque chose de différent. Le départ est d’emblée ambré et fleuri avec des notes d’ylang ylang, de tubéreuse et de rose. Le coeur de jasmin est relevé par une note de safran et le fond de patchouli en fait un parfum très singulier.  Je ne sais pas trop comment le décrire mais j'ai senti tout de même l'élégance et la subtilité de ce parfum qui est une version plus intense de “Scent” tout en étant un peu autre chose. “Intense Scent Red Edition” est tout à fait réussi et demande à être découvert. Une bien belle nouveauté. Une bien belle création.

 

Scent Intense Parfum Red Edition CoSTUME NATIONAL parfum - un parfum pour  homme et femme 2018

Sacreste est né de l’étude d’un autre parfum que je cherchais à réaliser depuis 8 ans. Il y a deux ans, j’ai reçu un échantillon de Luca Maffei, avec une note d’encens que j’ai beaucoup aimée. Nous avons donc travaillé sur cette note, nous l’avons affinée et rendue plus sensuelle. Nous avons créé plus de volume jusqu’à obtenir le projet final que nous aimons particulièrement”. C’est ainsi que Roberto Drago, créateur de la marque Laboratorio Olfattivo décrit ce parfum que j’ai pu essayer hier. C’est un parfum sorti en 2018 et je le trouve assez simple puisqu’il me paraît être un encens assez pure avec un fond ambré et boisé reposant sur des notes poudrées de muscs blancs. Pour ma part, j’ai découvert une fragrance assez linaire et clairement destinée aux amateurs d’encens. Sa tenue est très bonne et j’avoue que je n’ai pas vraiment apprécié mais il est vrai que ce n’est pas vraiment ma famille de parfum de prédilection.

 

Sacreste Laboratorio Olfattivo parfum - un parfum pour homme et femme 2018

 

 

 

Pour un petit plaisir pas cher, j'ai eu une idée. J'aime bien cette collection de Fragonard et l'une des créations que j’ai réessayé est « Mon Lys » créé en 2017 par Céline Ellena Nezen. Je trouve que c'est une belle interprétation de la fleur, ni trop légère ni entêtante. Au départ on est un peu surpris par les notes de safran, de poivre et de mandarine mais très vite on se retrouve avec un lys presque frais, voire un peu aquatique avec des notes de jasmin et d’ylang ylang. Le fond est musqué et très « propre ». Certes je le vois plutôt pour accompagner les mois d'été mais je l'ai redécouvert hier et vraiment j'aime bien car je lui trouve beaucoup d’élégance. Malgré un prix très raisonnable, il est, à l’image des créations de cette collection, très bien travaillé et jamais cheap. Une fois de plus, Céline Ellena a créé un parfum très bien construit et très chic. Je trouve qu’il a, également, un côté bien être que j’ai adoré. Vraiment, « Mon Lys » est une belle création.

Mon Lys Fragonard parfum - un parfum pour femme 2017

 

 

Cette semaine j'ai vraiment eu envie de fouiner dans les doses d'essai que j'avais pour essayer un nouveau parfum. J'ai choisi “Gomma” d’Etro créé en 1989 et dont je vous ai déjà un peu parlé. Un peu cuiré avec presque des accents de « Cuir Mauresque » de Sergle Lutens, un peu plus frais, il a une très belle évolution sur ma peau. Je le trouve très agréable et assez original. Il m'évoque un matin de novembre mais avec un temps de mars, quelques rayons de soleil, un peu frais mais clair, un jour qui donne envie de sortir et de se balader dans la ville. Élégant mais pas vraiment sophistiqué, facile à porter, original mais pas excentrique, je suis séduit par cette jolie création qui m'entraine dans une Italie un peu mode, un peu moderne, à Milan par exemple ou à Turin ou élégance et simplicité vont nous donner envie de nous parfumer… et pourquoi pas avec « Gomma"…

 

Gomma Etro parfum - un parfum pour homme et femme 1989

 

 

Cette sélection est très éclectique. Elle regroupe des parfums très différents dont certains que j’ai redécouvert. En cette période étonnante, j’ai dix mille envies à la minutes et autant que j’oublie tout de suite. Du coup, je teste, j’essaye, je découvre ou je retrouve plein de parfums différents. Je vous accorde que ça part parfois dans tous les sens mais je vais me recentrer… promis… ou pas.

 


09/05/2020
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