Exquise trouvaille : "Hippie Rose"
« Un air de liberté… Ce parfum à la rose de Bulgarie invite au rêve d’un voyage entre l’Orient et l’Occident. Elle exalte la spiritualité d’un temple himalayen et évoque la sensation d’un vent doux traversant le désert californien. Révélant une sensualité inattendue, ‘Hippie Rose’ célèbre la frénésie de la liberté et de l’amour ». Dans la série des exquises trouvailles, j’ai eu un vrai coup de coeur pour « Hippie Rose » créé par James Heeley et sorti en 2011. J’aime beaucoup les parfum de cette maison toute en délicatesse et en élégance mais, allez savoir pourquoi, j’étais complètement passé à côté de la douceur de ce duo de rose et de patchouli avant-gardiste et qui tendra sans doute à devenir un classique.
Le départ est très fugace et on n’a pas trop le temps de s’attacher à la très belle bergamote d’Italie et aux baies roses pour arriver sur ce superbe coeur de rose bulgare et de patchouli soutenu par un fond musqué de vétiver d’Haïti et d’encens (que je ne sens pas vraiment) mais qui doit soutenir la fragrance. Peace & love cette rose ? Je ne sais pas mais je trouve qu’elle marie avec délice le chic à l’anglaise un peu désuet et la modernité d’une marque de niche française pour laquelle la faute de goût n’existe pas. Plus je découvre les créations de James Heeley, plus elles me plaisent.
J’ai senti ce parfum et j’ai tout de suite eu envie de l’essayer. Il se trouve que j’avais une micro dose d’essai et que j’ai pu le porter quand même durant quelques heures. Ce parfum me transporte, c’est un peu vrai, dans ces festivals d’été où nous avons tellement envie de retourner et dans lesquels la musique est prétexte à ressentir des émotions et à faire de belles rencontres humaines. C’est un univers que je connais bien et c’est vrai que cette rose un peu atypique me fait penser à ça. Il y a quelque chose d’évident lorsque je le sens et pourtant j’étais passé à côté. J’ai un peu de mal avec les roses solinotes mais celle-ci est un duo, et quel duo !
Les Essences de Roja
C’est grâce à Jessica, lectrice de ce blog depuis quasiment les débuts que j’ai pu continuer l’exploration des Cologne de la marque anglaise crée par Roja Dove. La collection Essence de Parfum est le pendant féminin de la première série dont je vous ai parlé. Je les ai tous sentis très consciencieusement. Je dois dire que, si le packaging et surtout le flaconnage me ravit, je suis un peu plus mitigé en ce qui concerne les jus. J’aurais voulu être plus emballé mais finalement, je les ai trouvés très consensuels et ils manquent, pour moi, un peu d’originalité. Je retrouve le style absolument impeccable et extrêmement maîtrisé des masculins mais, malheureusement, je n’ai pas vraiment eu de coup de coeur. J’ai quand même une très nette préférence mais je vais vous en parler. Cette collection est sortie au début de l’année et elle est donc toute nouvelle.
« Un parfum créé pour incarner la luxe ultime selon Roja Dove. 51, dépeint une beauté florale exotique qu'il est impossible de ne pas aimer. Une note de framboise apporte une douceur juteuse sublimé par la gourmandise du benjoin et de la douce Vanille, atténuant quelque peu les effets acidulés, pour une fragrance parfaitement équilibrée. Des notes épicées d'anis, de cannelle et de girofle apportent une chaleur vivifiante qui dynamise cet accord oriental. Un cœur floral de rose jasmin et lys apporte de la luminosité. Les notes boisées et luxueuses de Cashmere et de bois de santal caressent la peau, tandis qu'une touche d’iris poudré murmure en fond de cette création raffinée ». Le parfumeur présente d’une manière extrêmement précise « 51 » qui est, un oriental fruité très classique avec tout de même un petit twist. Après une envolée de bergamote, le coeur est une dualité entre notes florales (fleur d’oranger, gardénia, jasmin, lys, muguet) et fruitées avec une framboise bien présente et qui va perdurer en se posant sur un fond patchouli, clou de girofle et feuille de violette qui lui donne un côté poudré. Malheureusement, je ne sens que l’anis étoilé et je ne suis pas très amateur de cette note. C’est un parfum que je pourrais qualifier de translucide car il n’est pas vraiment aérien mais il est tout de même plus pep’s que les orientaux que je connais. Il est extrêmement bien réalisé mais il ne correspond pas forcément à mes goûts. Je le trouve un rien trop classique mais ça n’engage que moi.
Plus complexe à mon sens mais tournant toujours autour des mêmes notes, « Danger » est le plus poudré de la collection et je le trouve plus complexe. C’est à nouveau un oriental et il est cette fois complètement classique avec un départ d’agrumes classique. Personnellement, je n’ai pas senti le côté doux de la bergamote mais plutôt une certaine amertume qui lui est conféré par le pamplemousse. Le coeur est un duo de fleurs blanches et de pêche avec des notes poudrées de rose et de violette. La marque évoque l’ylang-ylang mais je n’ai pas senti la note au coeur de cette composition. Le fond est doux et poudré avec des notes d’iris, de patchouli et de bois de santal et il est surtout arrondi par la fève tonka et la vanille. La marque le décrit ainsi : « Plutôt que d'avertir ceux qui le sentent de rester à l'écart, Danger est le type d'odeur qui les invite à se rapprocher. Le mariage de quatre agrumes piquants se fond dans la douceur veloutée de la pêche et de la fève tonka, donnant à tous ceux qui le sentent une invitation subliminale à quelque chose qui en vaut vraiment la peine. Les notes aphrodisiaques de la vanille et du jasmin, chaudes et crémeuses, sont très présentes. Elles se fondent dans les notes d'ylang ylang et dans celles de la rose pour créer une un cœur floral séduisant. La sensualité et la profondeur du santal forment le lit sur lequel repose toute cette fragrance, tandis que l'impulsion animale du Musc appelle un flirt qui murmure viens plus près ». J’ai trouvé le parfum très finement travaillé, ciselé mais vraiment j’ai eu l’impression de l’avoir déjà senti. Il ne m’a pas surpris et c’est peut-être ce que j’attends le plus de la parfumerie de niche. Du coup, il ne m’a pas forcément séduit. Encore une fois, ce qui me vient est impeccable mais pas bouleversant.
« Elixir » est le parfum de la collection qui cède à la mode des floraux fruités dont le marché est un peu inondé dans le sélectif et qui, je dois dire, est un peu trop éloigné de ma zone de confort pour me plaire vraiment. Sophistiqué, avec une formule longue et surtout une abondance de note de fond il est décrit par ses mots : « Un riche bouquet de muguet, géranium, rose, jasmin, Ylang Ylang, Héliotrope, et Violette se pare d'accents fruités avec des touches de framboise et de pêche. Les Bois de cèdre, de santal et de cachemire, sont adoucis par la cannelle, la vanille et une touche d'Iris. L'ensemble repose sur un lit de feuilles de violette et de bergamote, où les chuchotements du Musc et de l'Ambrette ajoutent de la sensualité ». Le départ est une douce bergamote, le coeur oscille entre notes fruitées avec la framboise et la pêche, et florales un peu amandées avec l’héliotrope et la violette. Le fond est clairement. Un trio comprenant l’association iris et violette, la graine d’ambrette et le bois de cachemire. Je dois dire que la marque parle de cèdre et de vanille mais je ne les sens pas du tout. En revanche, j’ai trouvé quelque chose de très musqué lorsque j’ai re-senti la touche au bout de quelques minutes. Ce parfum m’a rappelé les créations très complexes de Sophia Grosman pour Lancôme ou Yves Saint-Laurent. Si c’est un univers que je trouve agréable à sentir, je lui préfèrerai des formules plus courtes et plus épurées car je trouve qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus habitués à sentir de telles compositions.
« Reckless s’ouvre sur un trio d'agrumes piquants, bergamote, mandarine et Orange. Une création florale lumineuse et énergique avec une touche revigorante de coriandre et de poivre rose. La douce élégance de la note centrale de Rose est rehaussée d'une note plus fraîche de géranium, tandis que les notes crémeuses de néroli et de jasmin apportent une sensualité supplémentaire. Le benjoin et la vanille rehaussent la douceur naturelle de la fragrance qui se termine en beauté sur des notes chaudes et crémeuses de Santal », tel est décrit « Reckless ». Je ne sais pas si « téméraire » est un bon nom pour ce parfum que j’ai trouvé résolument classique avec un départ d’agrumes doux, un coeur de géranium, de rose et de jasmin et un fond musqué, vanillé et overdosé en styrax. Pour moi, c’est une rose un peu cachée et un peu rehaussée d’autres notes florales sur un fond baumé et légèrement enveloppé d’épices chaudes. C’est une très belle réalisation avec un développement très agréable mais je ne peux m’empêcher de rester un peu sur ma faim. Il faudrait peut-être que je le réessaye un peu plus mais je ne suis pas tellement emballé par le résultat final. Au bout de quelqus minutes, sur la touche, je ne sentais plus que le styrax et le benjoin et il s’en dégageait quelque chose qui était, à mon nez, un peu médicinal. Ce n’est pas un avis mais juste un ressenti. Je pense qu’il trouvera son public.
Sur le papier, « Risqué » aurait du être mon préféré et c’est vrai que ce chypré très bien réalisé m’a assez plu notamment à l’ouverture avec des notes de bergamote travaillées à la Guerlain mais fugaces et un coeur floral et fruité avec la pêche, la rose et l’ylang ylang mais twistés par la camomille un peu amère et la jacinthe. Le fond est très classique entre patchouli bien évidemment, vétiver et mousse de chêne. La marque le décrit avec ces mots : « Un splash de fraicheur apporté par la Bergamote est adoucit par une note de pêche juteuse, qui apporte tout le dynamisme à cette création féminine plutôt boisée et terreuse. Les notes florales de jacinthe, d'ylang-ylang et de jasmin entourent un cœur de Rose, dont la douceur fraîche est nuancée par les accents fumés et herbacés de la camomille. Ce cœur floral se pare des notes vertes et terreuses de Patchouli et de Vétiver de mousse de chêne et de Cèdre. Les notes fumées de Camomille et de Labdanum cuiré, donnent une sensualité incomparable à la fragrance ». Il est joli, je pourrais tout à fait le porter et le conseiller mais il ne m’a pas surpris. Je trouve que son prix est vraiment trop élevé car on peut trouver, sur le marché des chypres tout aussi réussis et plus originaux. Bon, c’est, à mon sens, un très beau parfum mais peut-être un rien trop classique malgré l’amertume de la camomille qui est, c’est vrai, un peu originale.
« Enigma » ne m’a pas non plus complètement convaincu. C’est encore un oriental vanillé et c’est vrai que ce n’est pas ma famille de prédilection. On y retrouve toujours cet association en coeur, entre le géranium et la rose associée au jasmin et à la pêche. En revanche, je ne sens pas du tout les notes amandées de l’héliotrope et quant au fond, il est, pour moi, très bois de santal et vanille . Je n’ai pas trouvé la note d’ambre gris et encore moins celle de patchouli mais plutôt une abondance de muscs. La marque le décrit ainsi : « Parfum élégamment séduisant, Enigma a la capacité magique d'envelopper celle qui le porte dans son charme exotique et enchante tous ceux qui croisent sur son chemin. Les notes voluptueuses de la pêche et du santal, apportent une douceur veloutée à la profondeur des notes boisées qui imitent l’odeur de la peau. Une touche de bergamote aux côtés de l'héliotrope et du Le géranium apporte une fraîcheur légère qui est rendue riche par un cœur de rose et ylang-ylang, tandis que les notes intensément sensuelles de l'ambre gris et du musc s'attarder dans l'ombre pour donner un parfum qui ajoute à celle qui le porte un petit je ne sais quoi en plus ». Pour moi, « Enigma » est un oriental impeccablement classique comme j’en ai déjà senti beaucoup. Je n’arrive pas à trouver ce fameux petit truc en plus qui le fait sortir du lot.
J’ai gardé mon préféré pour la fin et c’est « Scandal ». C’est un très beau fleuri je le reconnais volontiers. Une formule courte, épurée pour inventer un beau bouquet construit autour du gardénia et du frésia. Le départ de bergamote nous emmène sur ces fleurs délicates et intensifiées par la présence d’une tubéreuse travaillée avec beaucoup de goût et d’élégance puis, le fond poudré entre muscs blancs et iris, est arrondi par le bois de santal. La marque le décrit ainsi : « Une note vive et fraîche de bergamote ouvre Scandal comme un éclat de le soleil, dont la chaleur se reflète sur une belle fleur de jardin. La douce fraîcheur du lys, de la rose, de la fleur d'oranger et du freesia vient sublimer un accord en cœur de Tubéreuse, Gardénia et Jasmin, dont les pétales blanches crémeuses poussent une sensualité veloutée. Comme la peau réchauffée par le soleil, le santal tient cet accord floral d'iris poudré, qui donne une impression de légèreté et d'effervescence. Scandal est un parfum lumineux et sensuel ». C’est vrai que le lys est travaillé, en coeur, d’une manière un peu aquatique et associé aux autres fleurs, il rend super bien. Je l’ai senti et re-senti et je dois dire que je l’ai bien aimé. Aucune fausse note à mon nez, un parfait équilibre, il est quand même un petit coup de coeur dans cette collection.
Pour résumer, je dirais que j’ai le même ressenti que pour les masculins. C’est un beau travail, lisse, plein de consensus et je dois dire que ce n’est pas ce que j’attends d’une marque aussi onéreuse. Ce n’est que mon point de vue mais je trouve que 270 euros pour 100 ml, c’est une somme conséquente qui, en règle général, dépasse ma limite et qu’il me faudrait vraiment faire une découverte qui me projette par terre pour que je franchisse le cap. Pardonnez-moi cette expression un peu imagée mais c’est ainsi que je vois les choses. Certes la collection est hyper luxueuse et le packaging est sublime mais les jus sont sages, peut-être trop sages pour mon goût. Je radote mais pour moi, le mot dominant est impeccable. Je pense que, du moins à ce prix-là, je pourrais avoir envie d’autre chose.
Quatre nouveautés
J’ai continué l’exploration des nouveautés parues en ce second trimestre et je vais tenter de vous donner mon avis sur quatre autres parfums que j’ai pu découvrir. Parfums de niche, du sélectif ou entre les deux, j’ai fait des découvertes intéressantes et particulièrement bien vues. Aurai-je eu un coup de coeur ? Aurai-je trouvé un parfum ou deux à intégrer dans mon top 2021 en fin d’année ? Je n’éventerai pas le secret mais il est bien possible que je donne quelques pistes. Je me suis donc rapproché des parfumeries et je dois dire que j’ai un plaisir immense à le faire à nouveau. En tout cas, retrouver le lien humain avec les responsables de boutiques me fait vraiment plaisir et me conforte dans mon refus global d’acheter sur internet pour vraiment avoir le plaisir d’aller chercher un nouveau parfum et d’échanger en même temps. Du même coup, j’espère, à mon tout petit niveau, contribuer à ce que nos centres villes soient agréables, avec de beaux endroits, de bonnes adresses à découvrir et à retrouver.
Le premier parfum que j’ai senti est le tout nouveau Juliette Has a Gun qui est, je trouve, une marque de niche qui aurait tout à fait sa place dans le sélectif. Dans un très joli flacon bleu vert, ce fruité aquatique créé en 2021 ne m’a guère convaincu. Je trouve que, s’il est facile à porter et à s’approprier, il manque quand même un peu d’identité. La marque le décrit ainsi : « Pear Inc., c'est ce parfum d'impertinence qui déclenche inévitablement un sourire sitôt qu'on s'en approche. Un parfum élaboré autour d'une Poire verte posée sur un coeur de Musc laiteux, et d'une touche d'Ambroxan pour la modernité. Un parfum qui évoque le bonheur, les jours ensoleillés et la positive attitude ! ». Bon, c’est une jolie petite poire acidulée et musquée avec un côté très synthétique et je ne l’ai pas trouvé désagréable mais de là à parler d’impertinence… je trouve le terme un peu excessif. C’est un petit parfum sans prétention comme sait les sortir Romano Ricci et c’est vrai que sa marque, si elle est distribuée dans les parfumeries indépendantes parfois, est quand même l’une des plus mainstream de la parfumerie de niche ce qui n’est pas vraiment un mal car elle permet de partir visiter un peu d’autres horizons sans sortir d’une certaine zone de confort lorsque l’on veut aller vers des créations plus hors norme. « Pear Inc » est un parfait exemple de ça. Je le trouve un peu « gentillet » mais il va plaire et tant mieux !
J’ai découvert très récemment « Ça Boum », créé en 2021 par Patrice Revillard pour Teo Cabanel et cette nouvelle collection que j’avais un peu boudé, il faut le dire lors des premières sorties qui m’avaient très moyennement convaincu. Je dois dire que, j’adhère beaucoup plus à « Ça Boum ». La marque décrit ainsi la fragrance : « Un accord original de vanille solaire relevée de notes iodées et de fleurs blanches. Un contraste sucré-salé audacieux et hypnotisant, inspiré de l’envoûtant lis des sables. Véritable rencontre entre mer, plage et asphalte brûlant au soleil. Un parfum urbain et vibrant pour un effet « boum-boum » sur votre peau ». Dès le départ, je suis séduit par le lys associé au sel de mer et le coeur de rose et de jasmin qui vient s’envelopper de vanille et d’immortelle (ceci explique peut-être cela) et je pense que j’ai une mine réjouie lorsque je remets mon nez dessus. C’est le parfum de vacances par excellence. Je suis bien content de le sentir sur ma peau au fur et à mesure que j’écris cet article car il me met de fort bonne humeur. Je ne connais pas les autres nouveautés de la collection Les Expressions Parfumées mais celle-ci est vraiment très agréable à sentir et à porter, solaire, salée et réjouissante.
Je n’avais pas tellement adhéré à l’eau de parfum « B683 » créé par Quentin Bisch pour le couturier Marc-Antoine Barrois. On passe parfois à côté de certaines créations où, tout simplement, elle ne sont pas à notre goût ce qui ne diminue en rien la qualité du travail du parfumeur. J’ai donc un peu tardé à sentir la version extrait qui est sortie il y a quelques semaines. La marque le décrit avec ces mots : « B683 est sublimé pour devenir un véritable cuir de patchouli, accompagné des notes épicées de cumin, piment et pomme verte. Une sensualité poussée à l'extrême exprimée par les feuilles de violette et de safran des Indes. L'extrait est contrasté par la douceur de la vanille caressante et la chaleur du cuir, oud, patchouli d'Indonésie et santal d’Australie ». Boisé, cuiré, épicé, je l’ai trouvé d’une grande complexité et je trouve qu’il est facile d’identifier, lorsque la concentration est telle, la qualité des matières premières. Le départ est vraiment très cumin et moi, je ne sens pas trop le piment et la pomme verte et il évolue vers quelque chose de très étonnant avec une dualité entre la facette poudrée de la feuille de violette et de safran indien qui est un peu différent de celui que je connais en parfumerie. Le fond de santal, de vanille, de patchouli repose sur un un accord cuir et est rendu un peu animal par la présente d’un oud très profond mais finement ciselé. Ce n’est résolument pas un parfum pour moi car il est trop dense, trop profond, trop imposant mais je le préfère largement à l’eau de parfum qui m’avait parue plus anodine. J’ai retrouvé un peu plus d’audace et la qualité du jus est indéniable.
Je n’attendais pas grand-chose de « Compliment », le nouveau parfum créé par Nathalie Lorson pour la collection héritage de Maison Violet mais j’ai été très heureux de le découvrir en avant-première car c’est sans doute le parfum de la gamme que je préfère à ce jour. Réactualisation d’un parfum iconique de la maison ou réelle recréation, je ne sais pas mais j’ai vraiment adhéré. La marque décrit la nouveauté ainsi : « Comme lorsque l’on reçoit ou que l’on se fait un compliment sincère, nous avons voulu un parfum qui retranscrive cette euphorie scintillante. Pour se faire, le maître parfumeur Nathalie Lorson a opté pour un départ frais et fusant composé de matière premières détonantes comme le palmarosa, l’eucalyptus ou encore la feuille de violette. Le coeur et le fond du parfum se structurent autours d’un véritable soleil de fleurs blanches. De la tubéreuse à l’ylang ylang en passant par le jasmin sambac et le jasmin grandiflorum, cet astre solaire rayonne d’une pureté enivrante. S’y mêle savamment la fleur d’oranger, l’iris, le benjoin, la vanille, la graine de lin ou encore un extrait de foin ». Pour moi, on retrouve, dans cette création très fine, très élégante et parfaitement solaire, un véritable héritage de la belle parfumerie à la française dont la disparition semble de plus en plus actée avec la fin des parfums Jean Patou, la suppression de la presque totalité du catalogue ancien chez Caron ou encore les reformulations sauvages et terribles des bests de Guerlain. Certes, il nous reste quelques ancestraux Christian Dior et les Chanel mais si la suite de la belle parfumerie traditionnelle était plutôt une jolie lecture dans laquelle Nathalie Lorson excelle ? En tout cas compliments pour « Compliment », c’est une très belle nouveauté
Et voilà pour aujourd’hui, petit à petit, nous accédons aux nouveautés de second trimestre qui a été un peu tronqué et c’est tant mieux. Je souhaite vraiment que l’année soit aussi riche en belles choses que l’a été, malgré le contexte, l’an dernier car faire de belles découvertes, c’est le sel de notre activité de blogueurs. Mon souhait, c’est que nous puissions encore nous enthousiasmer, aimer, rêver et nous parfumer avec de nouvelles et belles fragrances.
Découvertes après la réouverture des parfumeries
La réouverture des parfumeries a été l’occasion pour moi de découvrir quelques nouveautés dans des marques du circuit sélectif, tout comme dans certaines collections privées et dans des maisons plus confidentielles. Alors, tops, flops, comment s’y retrouver ? Je ne sais pas. Je ne peux, une fois encore, que vous donner mon ressenti subjectif et un brin arbitraire. J’ai aimé certains jus, j’en ai laissé d’autres de côté et je vais essayer d’être le plus précis possible pour décrire mes impressions même si je dois dire que je n’aborde pas ce deuxième trimestre de 2021 un peu tronqué avec des coups de coeur comme j’avais pu en avoir en début d’année. J’espère que je serai plus séduit par la suite car, pour le moment, si j’ai senti des choses intéressantes, je ne me suis pas fait d’envies (vous me direz que j’en ai peut-être assez comme ça) mais je vais tout de même tenter de vous emmener au pays des nouveautés.
Il était sorti en 2010 mais j’étais un peu passé à côté de « Iris & White Musk » créé par Christine Nagel pour Jo Malone London. Il avait été discontinué et il faut aujourd’hui son retour dans la collection Colognes Intenses. J’ai donc pu le découvrir. La parfumeuse le décrit ainsi : « Une rencontre élégante de notes contrastées et de textures. Le charisme de la précieuse racine d'Iris poudrée danse avec le Musc blanc crémeux. Une note enivrante de Lys de Casablanca intensifie ce majestueux parfum floral ». Élégant, sophistiqué, un rien féminin, c’est un grand poudré il faut bien le dire. C’est une overdose de l’association violette et iris enveloppé d’une note lys très présente et envoûtante. S’il est super chic et vraiment ultra poudré, je l’ai aussi trouvé très vintage avec des accents un peu cosmétiques comme de la poudre de riz. J’ai trouvé qu’il avait un petit côté désuet. Objectivement, c’est une très belle création qui m’a rappelé un peu le maquillage d’antan comme l’affectionnait sans doute les femmes élégantes d’une autre époque. De mes découvertes, il est mon préféré mais je n’ai pas vraiment un coup de foudre. C’est un très beau parfum relativement mixte mais je ne m’imagine pas trop le porter. Le côté muscs blancs et caramel du fond n’est pas exactement ce que je recherche en parfumerie. J’aurais préféré un peu plus de légèreté. Il n’en demeure pas moins que c’est une très jolie réussite et que j’ai éprouvé du plaisir à le découvrir.
Jérôme Épinette a encore créé un nouveau parfum pour Byredo. « Open Sky » est un éphémère sorti en très peu d’exemplaires. Cette série limitée m’a assez plu. Le départ de poivre noir et de pomelo est plus que surprenant. J’ai beaucoup aimé cette association et je le sentais très bien parti pour me plaire dès l’envolée. Le coeur de cannabis est un peu difficile pour moi mais je le trouve relativement fugace. Le fond de vétiver et de palo santo est très réussi. Je dois dire que je sens surtout une belle qualité de vétiver. Je reproche souvent le côté un peu trop synthétique voire chimique aux parfums Byredo et là, j’ai trouvé qu’il y avait un peu plus de naturalisme. Je ne sens pas vraiment le palo santo mais je trouve que l’association poivre, pomelo, cannabis et vétiver est très intéressante. Présenté comme un épicé boisé par la marque, je lui trouve presque un côté chypré et fumé. L’association des notes crée quelque chose de très surprenant. Je pense qu’il se veut un peu subversif mais je dois bien admettre que son évolution m’a paru sage. La marque le décrit ainsi : « Open Sky présente un hommage métaphysique à l'expérience du voyage: une distillation du voyage lui-même, chargé d'anticipation - explorant le vide entre le départ et la destination. Grâce à un pomelo vibrant voilé de feuilles de chanvre, l'électricité de l'attente est à nouveau élevée. Un courant sous-jacent séduisant - l'épice du poivre noir, la romance boisée du palo santo, l'allure capiteuse du vétiver - offre une dimensionnalité transcendante au royaume rafraîchissant des agrumes. Un mélange illimité en édition limitée créé pour évoquer des possibilités illimitées ». Peut-être que l’explication de la marque est un peu tarabiscotée mais je trouve qu’elle décrit assez bien l’impression que j’ai eue. C’est un beau parfum mais je crois que, dans le style, je préfère « VI and Armis » de Beaufort London un peu plus liquoreux. Quitte à y aller, autant y aller à fond.
Créé par Anne Flipo (dont j’attends avec impatience le résultat de la collaboration qu’elle a eu avec Frédéric Malle), « Girl » de Rochas m’a été conseillé par Manon de la chaîne YouTube Ma Note de Coeur et je l’en remercie car je ne serais pas forcément allé le sentir. Il est le dernier né de Rochas et, s’il est tout de même très consensuel, force m’est de constater qu’il est très agréable de l’envolée aux notes de fond. Le départ de fleur d’oranger, de poivre rose et de cassis donne le ton car les notes vont perdurer au cours d’une évolution très linéaire qui s’enrichira de jasmin et d’orchidée au coeur et de cèdre, de bois de santal et de vanille au fond. C’est un parfum pour les filles (et je n’aime pas trop dire ça), à la fois girly et impeccable, sans trop d’aspérité mais avec l’élégance discrète des « jeunes filles en fleurs » comme l’a écrit Proust. J’ai l’image d’un jardin de printemps et de silhouettes en blanc un peu romantiques et surannées. « Girl » n’est pas du tout révolutionnaire mais je lui reconnais un joli naturalisme et une évolution agréable. Il est à mille lieux des gourmands sucrés que l’on peut trouver dans les nouveautés du circuit sélectif. Je ne sais pas ce que sera son succès mais c’est un parfum facile d’accès, qui met tout le monde d’accord et qui plaira à un grand nombre. Je l’ai bien aimé et je suis très content de l’avoir découvert même si je ne peux m’empêcher de penser qu’il est quand même un peu trop sage. Un petit bémol toutefois, sa tenue est très limitée (du moins il m’a semblé) et je trouve que c’est dommage de ne pas faire durer le petit plaisir.
« J’ai composé Eden-Roc en m’imaginant une arrivée par la mer. Le sel, le soleil, la roche claire, la végétation luxuriante… Son sillage est une image olfactive de ce cap à la situation exceptionnelle. Les accords s’y expriment pour raconter la Méditerranée : les odeurs marines, les fleurs et les agrumes, les senteurs aromatiques et l'image des pins du sud de la France… L’Hôtel du Cap-Eden-Roc est un mythe de luxe et d’oxygène, d’extrême raffinement comme de simplicité exquise. Un parfum est vivant s’il est porté. Un lieu s’il est habité. Alors, souhaitons encore une très longue vie à l’Hôtel du Cap-Eden-Roc ! » tels sont les mots de François Demachy pour expliquer sa démarche créative pour inventer « Eden Roc », le tout dernier opus de la collection privée de Christian Dior et je dois dire que j’en attendais beaucoup surtout après mon coup de coeur pour « Tobacolor » qui m’avait un peu réconcilié avec cette collection qui ne m’attire pas spécialement. En fait, c’est une déception. Le départ agrumes un peu minéral, le coeur de jasmin et de mimosa (ou de quelque chose qui y ressemble) et le fond de pin, de ciste et de muscs blancs m’a laissé complètement sur ma faim. Je ne connais pas la pyramide olfactive exacte mais il m’a semblé détecter ces notes lorsque je l’ai senti. Très franchement, ce parfum aurait tout à fait sa place sur le rayon féminin du linéaire des parfumeries du circuit sélectif. Il n’a rien de très notable et son développement ne m’a pas plus convaincu que son envolée. Il est rare que j’exprime un avis aussi négatif car, en principe, je préfère passer sous silence ce que je n’ai pas aimé mais j’ai trouvé honnête de le faire cette fois. « Eden Roc » est une déception et c’est dommage.
La Marmalade Dreams Collection de Jo Malone London, un vrai coup de coeur
Chaque année j’attends avec impatience la sortie des deux collections éphémères lancées par Jo Malone London. Je vous ai déjà parlé des Blossoms qui sont sortis en mars et je brûlait de découvrir la Marmalade Dreams Collection que nous venons d’avoir à Lyon et je dois dire que je ne suis pas déçu. Cinq créations rappelant l’une des traditions les plus typiques de la culture britannique. La marque présente ainsi les jus qui m’ont vraiment ravi : « Imaginez la scène où le soleil brille lors de la fête du village britannique local. Les familles se rassemblent, des banderoles aux couleurs vives flottent doucement dans la brise et des pots de confitures et de marmelades maison reposent fièrement sur les dessus de table en vichy. C’est ce cadre idyllique et tout le plaisir de la foire qui ont inspiré notre dernière collection: cinq parfums délectables inspirés de scènes nostalgiques et de rêves de marmelade. Un rêve d'été en bouteille, avec une touche de science et de développement de parfums d'experts inclus, rendant notre Brit Collection 2021 vraiment spéciale et inattendue ». Je dois dire que je suis vraiment client de ce genre de parfums à la fois simples et raffinés et que pour moi, cette année, c’est carton plein et je trouve que Céline Roux qui a dirigé la collection, , Marie Salamagne, Nicolas Bonneville et Fabrice Pellegrin, à qui l’on doit ces créations, ont fait un travail délicieusement remarquable. Je vais tenter de vous mettre l’eau à la bouche… pardon, de vous donner envie de les découvrir.
Revisiter « Blackberry & Bay » n’était pas chose aisée car c’est un classique de la marque particulièrement apprécié et je trouve que Fabrice Pellegrin a su lui donner quelque chose de plus avec cette géniale ouverture cassis qui vient donner un côté presque « croquant » à la fragrance. Il vient délicatement rendre le côté peut-être un peu trop tendre de la mûre associée au laurier et au cèdre beaucoup plus punchy. J’ai redécouvert autrement cette fragrance et, alors que je ne suis pas très fan de l’original, j’ai complètement adhéré à cette déclinaison. Je ne l’ai pas essayée sur ma peau mais je sais que je pourrais la porter très facilement. Il y a un côté garden party du mois de juillet sous un soleil un peu chaud qu’elle rafraichirait bien facilement. « Blackberry & Bay » m’a bien séduit et je pense qu’il en sera de même pour les amateurs de la note de cassis travaillée de manière très naturaliste. En tout cas, c’est une belle réussite.
Je ne suis pas du tout attiré par l’odeur, pas plus que par le goût de la fleur de sureau et pourtant je trouve que le mariage entre la groseille à maquereau (appelée aussi ballon) donne une facette acidulée à cette fleur ultra poudrée et contrebalance vraiment très bien le côté peut-être un peu trop suave qu’elle pourrait dégager. J’y suis allé un peu en marche arrière car je n’étais pas certain que j’allais aimer et pourtant, j’ai été séduit par ce cocon poudré et sophistiqué. Je trouve que l’élégance très anglaise, entre fausse simplicité et délicatesse, de ce parfum lui donne un charme tout particulier. J’ai adoré. Je ne pense pas que ce soit mon préféré mais pourquoi pas. Il a quelque chose de charmant et de réconfortant. Pour moi, on continue la garden party avec un verre de limonade délicate que l’on déguste assis dans un jardin un peu baroque et terriblement britannique en feuilletant un roman de Daphne du Maurier ou, de Dorothy Sayers. C’est un parfum plein de charme et de délicatesse à découvrir.
Je pensais bien que « Orange Peel », créé par Marie Salamagne serait mon préféré et je ne m’étais pas trompé. Son ouverture d’orange amère et de bigarade est particulièrement évocatrice d’une marmelade d’orange en train de cuire et qui embaume toute la maison. Je parle en connaissance de cause car j’en cuisine chaque année. C’est ma confiture de prédilection depuis la plus petite enfance aussi ai-je été séduit par le côté à la fois amer et adouci par une sucre discret qui va et vient au fur et à mesure que le parfum évolue pour s’enrichir de son fond enveloppant et réconfortant de cashmeran. Bien évidemment, on peut comparer « Orange Peel » à « Orange Bitters » mais je le trouve encore plus réussi dans le sens où il est moins boisé et plus délicat (et pourtant c’est une deds créations de Jo Malone que je préfère) et je trouve son côté à la fois régressif et so british absolument addictif. J’ai adoré et je n’en suis pas surpris. C’est un gros coup de coeur et je pense le porter sans aucun soucis. Je pense qu’il pourrait m’accompagner une partie de l’été.
« Nous avons beaucoup travaillé sur la texture de Rose Blush, essayant vraiment de démêler cet effet de gelée transparente. C'était assez difficile, car avec la plupart des extraits de rose, vous obtenez quelque chose d'un peu miellé et même un peu épicé, ce qui peut se traduire par un peu démodé. Nous avons travaillé dur pour rendre nos pétales de rose frais et avons ajouté un soupçon de feuille de basilic dans les notes de tête pour un twist vert et herbacé ». Tels sont les mot de Nicolas Bonneville pour expliquer un peu sa démarche. Je dois dire que je ne trouve pas évident le travail oriental de la rose de Damas. C’est souvent trop boisé, trop ambré, trop vanillé pour moi et là l’équilibre m’a semblé parfait d’autant que j’ai pu le sentir sur la peau d’une amie à la toute fin de son évolution. C’est une très belle rose avec une ouverture un peu aromatique de basilic et un fond discret et un peu acidulé de cèdre. Le tout est délicat et profond à la fois. Ce n’est peut-être pas une rose pour moi mais je ne peux qu’admirer le très joli travail effectué, tout en finesse et en élégance. J’ai beaucoup aimé.
Nicolas Bonneville a aussi créé « Tangy Rhubarb » et je dois dire que c’est mon second coup de coeur même si j’ai, objectivement, aimé toute la collection. La très belle qualité de rhubarbe utilisée se conjugue avec beaucoup de charme à l’orange et on a une vraie dualité entre les deux notes. Tantôt l’une, tantôt l’autre prennent le dessus. C’est un jus raffiné et élégant avec des notes de sauge sclarée et un fond de cèdre délicat. J’aime beaucoup le côté très double de ce jus élégant et tout à fait rafraîchissant. Pour moi, c’est une promenade entre les tartes à la rhubarbe et la marmelade d’orange dans cette garden party où nous prenons plaisir à voir joueurs de golf et femmes élégantes se promener. C’est l’essence même d’une campagne anglaise rêvée. J’aime beaucoup le côté chic de ce parfum et je suis séduit par son côté changeant. Je ne l’ai pas essayé sur la peau mais je pense le faire car je pense que son développement doit être encore plus agréable que sur la touche. En tout cas, je suis très séduit par cette jolie composition. Je pourrais tout à fait me l’approprier.
J’ai été un peu dérouté par le côté un peu médicinal du flacon opaque et je dois dire que ça aurait pu me rebuter mais je suis finalement emballé par cette collection absolument réjouissante. Je voudrais vraiment remercier Christine de la boutique Jo Malone London de Lyon pour nous avoir fait découvrir ces nouveautés avec toujours le même professionnalisme et la même bienveillance. Chaque visite à la boutique est plus qu’une exploration de parfums, c’est un plaisir et découvrir de jolies choses dans de telles conditions est, ma foi, bien agréable.
Iconic Synthetics par Aether
J’ai eu l’opportunité de tester trois parfums de la collection Iconic Synthétics de la marque totalement synthétique Aether dont j’ai déjà un peu parlé ça et là. Je vais essayer de vous en parler de mon mieux car ce sont, je crois, les bests de la marque et en tout cas de cette série. J’avoue que j’ai été un peu dérouté par ces fragrances originales et linéaires. Je ne sais pas si c’est vraiment mon truc mais bon essayons de n’avoir pas d’à-priori et de nous plonger dans l’univers moléculaire et synthétique de cette maison née en 2016.
Le tout premier parfum que j’ai essayé est « Hypaer » lancé en 2018. Présenté par la marque comme un ambré vert et boisé, ce parfum m’a un peu dérouté car il ne ressemble à rien qui figure dans ma palette olfactive. Je vais toutefois essayer de vous en faire une description fidèle à mon impression. Je le qualifierai de boisé musqué car je ne sens pas tellement le côté vert. Pour moi, les muscs blancs prennent beaucoup de place et viennent envelopper les molécules boisées et ambrées en donnant un côté très propre à la fragrance. Sur ma peau, le tenue est assez bonne et le sillage plutôt discret. Je dois dire que je ne suis pas forcément séduit. Je trouve qu’il y a quelque chose de très agressif dans le départ et ensuite, le parfum malgré tout se calme et devient plus consensuel. Il est original, ne ressemble à rien de ce que je connais mais je ne crois pas que je pourrais l’adopter car il a un côté un peu métallique qui me dérange pas mal. Ensuite, je pense qu’il faut avoir la personnalité pour le porter. Ce ne sera pas mon cas mais l’idée est à creuser.
Créé par Berveley Bayne, « Ultrae » est un parfum que j’avais déjà senti et qui m’a donc moins surpris. Le côté métallique et musqué est ici poudré par les muscs blancs et une présence très nette d’aldéhydes. Ce parfum, lancé également en 2018 est abstrait et, si je le trouve plutôt original également, il me serait plus facile à porter pour une occasion spéciale ou simplement pour me sentir différent. Je le trouve assez intéressant. Sur ma peau, le côté très ambré et aldéhydé ressort beaucoup plus que les notes métalliques et boisées. Je lui trouve même un peu des accents irisés et un côté moderne mais sans trop être extravagant. Bien sûr, il peut surprendre surtout si l’on n’a pas le côté « odeur de fer à repasser » des aldéhydes en tête. En revanche, il n’est pas âcre et je le trouve plutôt harmonieux. Il a quelque chose d’accessible et de facile à porter. Il me semble même assez élégant. Je pense qu’il faut le look qui va avec mais sinon il est intéressant. Je reconnais le talent un peu « à l’anglaise » de Beverley Bayne et c’est peut-être pour ça que je le trouve plus facile à sentir et à porter.
Il est poudré à mort « Xtraem » qui est sorti également en 2018 ! Outre l’abondance de muscs blanc, la molécule se rapprochant du bois utilisée donne aussi cette impression. Je ne sais pas quelle a été l’inspiration mais il y a presque une note poudre de riz et rose bulgare lorsque le parfum est depuis un certain temps sur ma peau. Je trouve le résultat très surprenant, à la fois confortable et régressif. Je ne déteste pas le côté très poudré mais là, c’est presque trop pour moi. J’ai l’impression d’un parfum tout musc blanc et ce n’est pas une note qui me plait tant que ça. C’est un cocon agréable, enveloppant, sans la moindre agressivité. Je ne suis pas franchement séduit ni franchement rebuté. Je trouve que c’est un parfum facile à porter et à la fois assez indéfinissable. Il m’est d’ailleurs assez difficile d’en parler en étant parfaitement cohérent. Le but recherché est peut-être atteint.
Pour finir, je dirai que ces marques (Aether, Excentric Molecules et d’autres) qui proposent des jus totalement synthétiques constituent pour le parfumeur un exercice de style mais c’est aussi le cas pour ceux qui ont découvert la marque. J’avoue que c’est un univers dont je ne suis pas très proche mais je trouvais intéressant d’essayer (sans toujours y parvenir) de me tourner aussi vers cette modernité-là.
Découvertes et redécouvertes
Je profite de ces derniers jours de repos forcé pour me replonger dans mes doses d’essai et redécouvrir trois parfums que j’avais déjà essayé et en approcher un quatrième. Je dois dire que j’ai eu quelques surprises. Il est toujours très étonnant de voir que l’on ne ressens pas toujours les fragrances de la même manière suivant le moment où l’on les a sous le nez. Certains nous avaient laissés indifférents et maintenant nous les remarquons, d’autres nous avaient emballés et finalement on y est moins sensibles. Enfin, la redécouverte est parfois aussi agréable et passionnante que la découverte.
J’ai toujours une attirance pour les parfums, surtout les anciens, de Maître Parfumeur et Gantier et j’ai eu envie de redécouvrir et surtout de vraiment essayer « Bois de Turquie » qui est un des bests de la maison et qui a été créé en 2008 par Jean-Paul Millet-Lage. La marque donne envie en le décrivant : « Une eau de parfum tel un tableau flamboyant de minarets dorés par les reflets du couchant, de voiles gonflées par la brise du Bosphore et des ruines antiques à l’émotion puissante. Un bouquet de laurier noble aux accents aromatiques uniques, associés aux notes orientales de la myrrhe et de l’encens ». Après une envolée de mandarine, fleur d’oranger bergamote, on arrive sur un coeur de laurier, d’iris, et de jasmin vraiment très original qui s’enrichit d’un fond bois de santal, de myrrhe, d’encens et de patchouli. Je l’avais déjà essayé. Je crois même que j’avais un peu tourné autour et je comprends pourquoi. On y retrouve vraiment la signature de Jean-Paul Millet-Lage que j’aime tant dans « Cuir Fétiche ». Ce parfum absolument étonnant, à la fois aromatique, poudré et cuiré me séduit totalement. Vraiment il est magnifique. Le développement est incroyable sur ma peau. Léger et en même temps vraiment présent, il est plein d’élégance, de subtilité et de délicatesse.
C’est à Noëlle de la Parfumerie Zola à Lyon de m’être arrêté à sa sortie sur « Chant de Camarque » lancé en 2019 et créé par Alberto Morillas. C’est une fragrance très originale et j’ai été content de la réessayer. « Cajolée entre les bras du Rhône et la mer Méditerranée, la Camargue affirme un caractère rustique en cultivant ses odeurs, celles des rizières infinies, des marais aux eaux bronze et des salines à fleur de nuages ; celles aussi des chevaux sauvages et de bétail. Cette terre de sel et d’élevage, balayée par le Mistral et parée de légendes gitanes, respire la nature à plein nez ; le maître-parfumeur Alberto Morillas n’a eu qu’à y piocher, ici des effluves lactés de riz, là un souffle frais et iodé de bergamote, pour dessiner petit à petit son tableau, sorte d’utopie olfactive où la nature aurait rempli tout l’espace, au-delà de l’homme et du temps ». Pour moi, c’est cette note de riz très agréable, finement poudrée et presque saline qui prédomine dans ce parfum frais et inédit. Sur moi, il a quelque chose de vraiment très « vacances ». Je pourrais tout à fait me l’approprier lors d’un séjour au bord de la mer. Je l’imagine très bien porté à la terrasse d’un restaurant sur un port de la Méditerranée ou de l’océan Atlantique. C’est un parfum à vraiment découvrir et redécouvrir.
« Vétyver » reformulé par Thomas Fontaine pour le Galion d’après la formule originale de Paul Vacher et lancé en 2015 est un des parfums Le Galion que j’aime beaucoup. « Sur la Piste de l’homme, Paul Vacher crée en 1968 dans un contexte de révolution des moeurs son iconique Vétyver. Vétyver ou « les Fleurs du Mâle », comme l’aime à rappeler la campagne de communication crée à l’occasion du lancement de la fragrance : « Ces Fleurs, Le Galion est allé les cueillir aux Indes : Elles s’appellent Vétyver. Un Parfum musqué et musclé. Frais, sec, racé. Un parfum mâle ! » Le Galion réédite aujourd’hui Vétyver à partir de sa formule originale, une fragrance aromatique et typée s’ouvrant sur des notes hespéridées de épicées de Bergamote, Mandarine d’Italie, de Noix de Muscade et de Coriandre, développant un coeur aromatique autour de la Sauge Sclarée, la Lavande, le Petit grain, l’Estragon et la Verveine, pour laisser sur la peau un sillage intense de Vétiver, Santal, Fève Tonka, et Muscs ». Sophistiqué, très masculin c’est vrai, avec presque un côté lotion de barber shop, il a une vraie élégance et une vraie profondeur. Je l’avais envisagé très sérieusement lorsque je cherchais un parfum dans lequel la note de vétiver était travaillée en majeur. Je l’ai beaucoup essayé et réessayé et encore une fois pour cet article. Il n’est pas tout à fait pour moi mais c’est un très beau parfum élégant comme sait si bien les recréer Thomas Fontaine qui excelle vraiment dans cet exercice.
Départ mandarine et kumquat, coeur muscade, graine de carotte et carvi, fond patchouli. Créé par Vincent Grandjon pour la maison Pont des Arts en 2017, « On s’ Était Dit » avait tout pour me plaire sur le papier. La marque le décrit ainsi : « Nous avons donné vie au parfum On s’était dit par l’audace du choix des ingrédients pour jouer la sophistication et l’élégance. Les notes hespéridées et aromatiques apportent la fraîcheur et la proximité. Les notes de carvi et de cardamome apportent l’assurance et l’authenticité. Les bois et les épices apportent le caractère et une sensualité pleine d’éclat. Le poivre et les semences de carotte sont des matières exceptionnelles avec de nombreuses facettes extrêmement dynamisantes, riches et voluptueuses, qui vont donner de la pétillance et une véritable identité olfactive à ce parfum. On s’était dit est une audacieuse et incomparable fragrance sensuelle et raffinée. On s’était dit est un parfum audacieux plein de contrastes, c’est un vrai parti pris, avec une vraie signature, un vrai sillage, un réel rendez-vous olfactif ». Hélas, je dois bien dire que « On s’Était Dit » me laisse un peu sur ma faim. Je ne retrouve ni les notes de noix de muscade que j’aime beaucoup ni le fond de patchouli. Je le trouve très hespéridé finalement sur ma peau. C’est un joli classique mais peut-être un peu trop pour moi. C’est donc un petit flop même si j’en reconnais la qualité. Je dirai plutôt qu’il n’est pas forcément dans mes goûts.
Voilà, cette petite expérience se termine. Alors, me serais-je fait des envies ? Non pas forcément même si les deux premiers m’ont énormément plu. On ne peut hélas pas tout porter. Ceci dit, c’était fort agréable. J’ai bien aimé, comme à chaque fois, écrire cet article et remettre mon nez dans ces jolies choses…
Les colognes de Roja Dove
Né Roger Bird en 1956, Roja Dove est un parfumeur britannique dont les créations sont vendues dans les grands magasins du monde entier. Né et élevé dans le Sussex, au sud-est de l’Angleterre, il a débuté sa carrière en parfumerie en 1981 lorsqu’il a été recruté par Jean-Paul Guerlain au contact duquel il a appris la composition de fragrances. Il a travaillé pour la mythique maison française durant vingt ans, tout d’abord comme chargé de relations publiques puis comme ambassadeur de la marque dans le monde entier (il avait été surnommé « professeur de parfum ») avant de repartir au Royaume Unis pour fonder ses propres sociétés RDPR puis Roja Parfums. (Source internet). À ce jour, la maison Roja Parfums a lancé 143 parfums. Je dois dire que je ne m’étais pas vraiment penché sur la marque pour plusieurs raisons. La première est qu’elle représente un budget vraiment important. La seconde est que l’univers que j’imaginais avant de sentir quelques fragrances était très oriental et que ce n’est pas ce qui me touche le plus. Enfin, la diffusion de la marque en France est assez confidentielle même si je l’ai vue plusieurs fois en parfumerie mais c’est chez Harrod’s à Londres que je l’avais remarquée pour la première fois. J’ai eu l’occasion de découvrir quelques créations et je me suis dit que c’était le moment de vous en faire une revue. J’ai donc eu l’opportunité de tester cinq parfums de la collection Parfums Cologne et je vais essayer de vous donner mes impressions au plus prêt.
Le premier que j’ai essayé est « Enigma » que Roja Dove a créé en 2019. La marque le décrit ainsi : « Bergamote, géranium, et néroli sont associés à du poivre, du gingembre et de la cardamome, pour créer un contraste lumineux et frais à la sensualité opulente. Le fond de patchouli, de bois de santal, de vanille, de benjoin et d’ambre gris, est relevé par un accord très particulier de tabac et cognac, souligné par le coté fleuri de la rose, du jasmin et de l’héliotrope ». Je dois dire que je suis séduit par celui-ci qui est, sans doute, le plus avant-gardiste que j’ai peu essayer. Après une envolée assez classique de bergamote, citron et mandarine, le coeur, construit autour du géranium est vraiment poudré et amandé par la fleur d’héliotrope et je sens aussi une note de jasmin puis le parfum s’enrichit d’un fond de patchouli épicé. La marque parle de cardamome, de gingembre et de poivre noir. Il en résulte une fragrance très atypique pour un masculin, avec des accents androgynes et une facette seconde peau qui se fond dans la nôtre qui me plait beaucoup. Je dois dire que, si je devais en porter un, ce pourrait être celui-ci car il correspond assez à mes goûts et particulièrement à mes aspirations du moment entre fleurs et épices. De plus, il garde, durant son développement, un côté très amandé qui a tout pour me séduire.
« Une amie à moi, m’a un jour dit qu’elle se jetterait sur quiconque porterait ce parfum. J’étais ravi car j’avais créé l’effet désiré, preuve à l’appui. » (Roja Dove). Lancé également en 2019, « Scandal pour Homme » appartient déjà moins à ma zone de confort. Je le trouve quand même vraiment classique. C’est un aromatique et sans doute que cette famille olfactive correspond moins à mes goûts ces dernières années. L’envolée est celle d’un « classique masculin » sans hésiter avec un départ de basilic, de bergamote, de citron et de petit grain, un coeur de lavande, de jasmin, de muguet et de rose et un fond de mousse et de rhubarbe épicé de cardamome, de noix de muscade et de clou de girofle. Pour être honnête, sur ma peau, je ne sens que la dualité entre la lavande et le jasmin et j’ai vraiment une impression de déjà senti qui ne me convainc pas vraiment. C’est un classique impeccable il faut le dire mais je ne suis pas complètement sous le charme. Il n’y a aucune fausse note et il est parfaitement réalisé mais il va moins me séduire. C’est ainsi. Je pense qu’il n’entre pas nécessairement dans ma palette actuelle. Dans quelques mois, mon avis sera peut-être complètement différent mais pour l’instant, je dirai qu’il ne me correspond pas vraiment.
Je connaissais la version classique de « Elysium » en concentration extrait aussi étais-je impatient de découvrir cette réinterprétation plus cologne en eau de parfum lancée en 2017. Les mots de la marque pour le décrire : « Un mélange d’agrumes ultra-frais, de citron, de bergamote, pamplemousse et citron vert est ravivé par des notes de thym, d’artémise, et de feuilles de galbanum, tandis qu’une douce harmonie de muguet, rose et jasmin aux accents de pomme et de cassis réchauffés par des notes de poivre rose, cypriol, vétiver de bois de cèdre et de baies de genévrier vient surprendre avant de se loger au coeur d’une base enveloppante de benjoin et vanille, et sensuel grâce au labdanum cuiré, au cuir et à l’ambre gris. ». Très facettée, un peu à l’image de celui que j’avais déjà essayé, cette interprétation plus fraîche reste extrêmement complexe puisque, après une envolée d’agrumes et de muscs, on arrive sur un coeur de cassis et de pomme rouge associé à des fleurs blanches à une rose légèrement poudrée. Après de longues minutes, le fond très complexe dans lequel j’identifie le labdanum et l’ambre gris prend tour à tour des accents de galbanum et de muscs blancs avec même un petit côté vétiver. C’est indéniable, je comprends pourquoi « Elysium » dans ses deux concentrations, est un best car il est indéfinissable et très bien pensé. Il me séduit, me déroute, se transforme, se fond avec la peau. Oui, c’est une belle réussite c’est indéniable, en tout cas de mon point de vue. Il n’est pas un parfum pour moi mais je reconnais qu’il est très intéressant, contemporain et original. C’est un masculin classique très revisité.
C’est le chypré de la collection ! « Danger » a été lancé en 2019 et Roja Dove le décrit ainsi : « Extrêmement aphrodisiaque. Cette création ne présente aucun danger pour l’homme qui la porte mais pour la femme qui la respire. Le galbanum verdoyant et la rhubarbe sont sublimés par la lavande, l'estragon, la bergamote et le citron, avec des touches de jasmin, violette, et de muguet. Cela apporte de la fraîcheur à la base riche et sensuelle d’ambre gris, de vanille, de musc, de cuir, et de fève tonka. Le côté chaud est souligné par des notes boisées de cèdre et de mousse de chêne et par du vétiver, du clou de girofle et du cumin ». L’envolée de bergamote est rehaussée de notes d’estragon et de lavande avant de nous conduire sur un coeur de jasmin et de violette puis le font de patchouli prend des accents vanillés, ambrés et cuirés. Là, je suis parfaitement dans les clous car, sur le papier, ce parfum a tout pour me plaire mais, et c’est l’effet pervers, il a tout aussi pour ne pas me surprendre et, si je le trouve beau, je ne suis pas complètement conquis car il ressemble furieusement à d’autres créations que j’ai déjà porté. De plus, il oscille entre chypre et aromatique donc il ne correspond pas complètement à mes goûts. J’aurais préféré sentir le fond patchouli et épices mais, pour moi, l’ambre prend le dessus et ce n’est pas ce que je préfère. C’est un beau parfum, je pourrais le porter mais je pense que je lui en préfèrerai sans doute d’autres dans la même famille. Ce n’est que subjectivité de ma part mais je vous donne mon ressenti.
« Vétiver est inspiré de l’empreinte de l’odeur d’un amant laissée sur votre propre peau lorsque vous le quittez – J’ai créé ce parfum pour être la référence de l’odeur que doit avoir un homme. » Roja Dove. Lancé en 2019, ce parfum est « encore » un vétiver travaillé en majeur. La note est présente d’ailleurs dès l’ouverture et persiste jusqu’à la toute fin de l’évolution. Le départ est très frais et très agrumes et je ne pas à distinguer le coeur floral entre ciste qui doit donner un côté cuiré et rose. Par contre, le fond de vétiver et de résines est une évidence pour moi. Tout au long de son développement sur la peau, il demeure frais et tout à fait agréable. Il n’a pas le côté solinote de certains parfums dans lesquels la note de vétiver absorbe tout le reste. Il est assez facetté. En revanche, je le trouve très classique et je trouve qu’il ne sort pas vraiment des sentiers battus. De ce fait, et en dépit des matières premières dont je sais reconnaitre la qualité, je ne suis pas complètement convaincu car son prix est tout de même vraiment élevé. Je trouve qu’il est joli et très agréable mais je connais des vétivers tout aussi bien réalisés et dont le prix est mois haut. Il me faut être honnête jusqu’au bout. Le côté très frais m’a un peu lassé au fur et à mesure qu’il prenait sa place sur moi. Je crois que mes goûts ont évolué car, il y a quelques années, il m’aurait emballé.
Si je veux résumer cette découverte (et je remercie Florence de la boutique Arcane Majeur à Vichy pour m’avoir aidé à essayer cette collection), je dirai que, globalement, je trouve les parfums jolis et réussis, que le sillage et la tenue sont tout à fait corrects mais… oui il y a un mais. Donc mais, pour mon goût, les prix (270 euros pour 100 ml) ne sont pas pas forcément justifiés. Je l’ai déjà dit mais le mot qui me vient à l’esprit est « impeccable ». Je trouve (et encore une fois, ce n’est que mon avis et je ne parle qu’en mon nom), que c’est une belle collection de classiques masculins mais je ne suis pas prêt à franchir le pas pour un prix aussi élevé. Je ne suis ni assez séduit ni assez convaincu pour m’être fait une envie même si j’ai beaucoup aimé « Enigma ». Je passerai mon tour en ce qui concerne cette collection ce qui n’enlève rien à la beauté des jus que je trouve vraiment très bien pensés et réalisés. C’est juste que je n’ai pas de coup de coeur. Ça arrive parfois et heureusement.
Une collection féminine complémentaire est également sortie dans la marque. Voici l'un des flacons.
J.F. Schwarzlose, renaissance d'une maison venue d'outre-rhin
Avant de découvrir la marque à la boutique Arcane Majeur à Vichy, je ne connaissais absolument pas J.F. Schwarzlose Berlin. recréée en 2012, est une marque qui s’est illustrée au début du XXème siècle. Elle compte aujourd’hui 12 créations composées par la parfumeuse Véronique Nyberg. Elle a revisité les familles olfactives pour créer un univers parfumé entre classicisme et singularité. Je dois dire que je n’ai pas adhéré tout de suite car la plupart des parfums que j’ai pu sentir ou essayer ont une évolution assez longue et que j’ai commencé à apprécier l’un d’entre-eux, « Leder 6 » en retrouvant une touche à sentir dans l’une de mes poches. Je me suis dit qu’il était particulièrement beau. Je vous en ai d’ailleurs déjà parlé dans un article récent. J’ai décidé de re-sentir trois autres créations et de les essayer afin de pouvoir les décrire de mon mieux.
« Le parfum est une nouvelle interprétation du Chic, le parfum emblématique de Schwarzlose des années 1920, qui faisait sensation il y a 100 ans avec son fin mélange de patchouli et de douceur veloutée. La formule originale de Chic a été déterminée dans un processus élaboré à partir de flacons originaux archivés des années 1920 et interprétée de manière moderne par la parfumeuse Véronique Nyberg. La tradition inspire la créativité lorsque 1920 rencontre 2020 - à Berlin, le lieu où tout est permis ». Lancé en 2019, c’est un oriental créé par Véronique Nyberg. S’il est présenté par la marque comme un parfum mixte, je dirai qu’il m’a plutôt évoqué un grand féminin à la manière de ceux qui ont fait les beaux jours des parfumeurs des années 20. Construit autour d’un magnifique absolu de géranium, il s’ouvre sur des notes de bergamote et de poivre rose avant de nous conduire sur un coeur dans lequel cette note est associée à une très belle essence de rose. Le fond, de poivre noir, de patchouli et de bois d’ambre lui donne ce côté oriental. Je dois dire que le mot qui me vient lorsque je sens ce parfum est « chic ». Je dois dire qu’il est le seul que j’ai aimé dès l’envolée. Tout au long de l’évolution, il demeure harmonieux. Ce n’est pas un parfum facile, loin de là. Il a du caractère mais je trouve qu’il est particulièrement équilibré. Une création pour amateurs, entre tradition du parfum et modernité qui m’a énormément séduit. Je ne sais pas si je le porterai car, à l’instar de tous les parfums de la maison, le sillage est un peu important pour moi mais j’ai adoré le découvrir.
Après avoir été lancé en eau de toilette, en 2015, en eau de parfum, « Altruist », créé par Véronique Nyberg devient une eau de parfum en 2017. Je n’ai senti que cette version et je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce parfum. La marque le décrit ainsi : « Un chant du cygne de Jacques Lacan, Miley Cyrus et des acouphènes sur le désir, la luxure et le néant. Altruist l'Eau de Parfum est basée sur la composition de l'Eau de Toilette Altruist, qui a été créée en collaboration avec l'artiste berlinois Paul DeFlorian en tant qu'Art Edition. La composition est caractérisée par l'inspiration de Paul DeFlorian. L'atmosphère et les couleurs de sa peinture sont représentées dans le parfum. Suite aux commentaires positifs de l'Eau de Toilette limitée, nous ajouterons la formule d'Eau de Parfum à la gamme de produits de JF Schwarzlose Berlin au printemps 2017. En raison de la concentration plus élevée des huiles, le caractère moderne du parfum se déploie même plus et se développe magnifiquement ». Ce chypre sans mousse de chêne s’ouvre sur une bergamote et un citrons relevés par une note de gingembre. Le coeur de rose et de fleur d’oranger est épicé de de poivre noir et de noix de muscade et il avait donc tout pour me séduire. Son fond, construit autour du patchouli et du vétiver est, somme tout assez classique. Je le trouve plus transparent qu’un chypré classique. Je ne sais pas ce qu’il en est de la version eau de toilette mais j’ai beaucoup aimé l’eau de parfum car je l’ai trouvé très original dans son développement après une envolée classique. Des parfums de la maison que j’ai senti, il est sans doute le plus singulier. Je pense qu’il doit rencontrer un certain succès car il a été édité en deux concentrations. Je pourrais le porter facilement. Il fait quasiment partie de ma zone de confort.
Littéralement traduisible par « intoxication », « Rausch » a été créé en 2012 par Véronique Nyberg et il est indéniablement le désormais traditionnelt oud de la maison même si aujourd’hui on retrouve cette note dans beaucoup de marques et de collections privées. Ce parfum est construit autour d’un oud très animal et inutile de vous dire que ce n’est pas mon truc mais je reconnais qu’il est bien imaginé. La marque le décrit avec ces mots : « Rausch est un parfum passionnant et sensuel de J.F. Schwarzlose Berlin, qui dépeint la vie nocturne légendaire de la capitale allemande. Avec des accords épicés et un soupçon de noble oud, la nouvelle composition incarne la scène sombre et mystérieuse des clubs de Berlin. La parfumeuse Véronique Nyberg a insisté pour chercher l'inspiration lors d'une longue soirée au célèbre Club Berghain de Berlin. Le résultat est vraiment enivrant: le Cypriol, le patchouli et l'huile de parfum de la gousse de vanille donnent le cœur chaud et boisé de Rausch, stimulé par le poivron rouge en note de tête. La base parfumée d'ambre et de oud complète parfaitement les autres ingrédients de Rausch. Mais cette création olfactive de J.F. Schwarzlose Berlin ne décrit pas seulement la scène nocturne actuelle de la capitale - les festivités et célébrations légendaires des années 1920 ont dû être tout aussi enivrantes dans la ville cosmopolite de Berlin ». C’est une variation autour de thème du oud l’associe au poivre noir très piquant et profond, au bois de santal, au coeur de patchouli, à la vanille, à l’ambre et à l’huile essentielle de cypriol. C’est un parfum très prenant et je n’ai pas eu le goût de l’essayer sur la peau car, une pression sur une touche à sentir et il envahit toute la pièce. J’ai souvent des petits mots de plusieurs d’entre-vous qui me reprochent gentiment de passer un peu vite sur la note de oud. Il est vrai que ce n’est pas forcément mon truc mais là, je me suis astreint à découvrir celui-ci car il remporte apparemment un certain succès. Pour moi, il est trop profond, trop animal et trop capiteux mais je reconnais que la création est belle. Je ne le porterai pas mais je suis assez conscient du talent qu’il a fallu pour le réaliser.
Voilà, je remercie Florence de Arcane Majeur de m’avoir initié à cette maison que je ne connaissais pas du tout et qui mérite qu’on s’y arrête. Il est vrai qu’en France, nous sommes plutôt attirés par notre propre parfumerie, celle d’Italie ou du Royaume Unis mais nous connaissons mal les marques germaniques. Celles que j’ai pu découvrir, passées où présentes, recèlent des merveilles et je trouvais intéressant de m’y pencher. J’avoue que « .F. Schwarzloze » est un univers que je suis content de découvrir même s’il n’est pas nécessairement fait pour moi. J’ai fait de belles trouvailles dont « Leder 6 » et « Altruist » que j’ai beaucoup aimé.
Osez Joséphine
Elle a, pour beaucoup d’entre-nous, le mystère exotique de sa naissance en Martinique, Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais (1763-1814) devenue impératrice des français en épousant Napoléon Bonaparte a inspiré les parfumeurs. Je connais au moins deux créations très différentes l’une de l’autres qui ont été imaginées dans deux marques différentes et qui se veulent être le parfum de cette impératrice aux multiples visages. Séductrices, ambitieuse, volontiers comédienne, attachante ou exaspérante selon les historiens, Joséphine semble avoir été nimbée de mystère et d’une élégance particulière. De la rose aux plus exotiques des fleurs, j’ai essayé d’imaginer quel avait pu être son parfum. J’avoue avoir un peu renoncé. J’ai donc laissé Jeanne Sandra Rancé et Marc-Antoine Corticchiato réinventer ce qu’auraient pu être les parfums de l’impératrice. Allez, je vous emmène sur ses traces.
« L'allure sensuelle et intemporelle de Joséphine, la femme la plus aimée par Napoléon, est l'âme de ces notes chaudes, mystérieuses et passionnées, que François Rancé lui a consacrées. L'intensité des fleurs de printemps, la séduction de notes exotiques, l'accord pénétrant des fruits et des bois, tout cela crée une composition qui est une invitation à la sensualité, dans une atmosphère de luxe et d’élégance. François Rancé a dédié ce parfum à la femme que Napoléon aima plus que tout. Aujourd’hui, Joséphine renaît dans une fragrance fleur orientale, intime et mystérieuse. En ouverture, la douceur enveloppante de la rose de Bulgarie se marie avec la violette dans un bouquet sophistiqué de fleurs fraîches, avec des accents de groseille. Dans le cœur, la fleur de vanille, chaude et enveloppante, se mêle à l’opoponax et au poivre rose, dans un mélange épicé à la saveur légèrement terreuse. Le fond de mousses, modulé comme un velours, est réchauffé par les tonalités boisées et résineuses de l’encens de l’Oman. Joséphine: tout le charme d’une femme brillante, joyeuse et sensuelle » tels sont les mots utilisés sur le site de la maison Rancé 1795 pour définir « Joséphine » dédié à l’impératrice et recréé en 2005 par Jeanne Sandra Rancé. Je l’ai découvert il y a peu et je dois dire que je l’ai trouvé un peu classique et peut-être un peu sage pour ce personnage historique un peu sulfureux même s’il est fort agréable. C’est ce qu’on appellerait aujourd’hui un floriental avec un départ d’aubépine, de groseille, de rose de Bulgarie et de violette, un coeur de vanille, de poivre rose et d’oppoponax et un fond ambré et construit autour de l’encens et des muscs blancs. Rond, agréable, très floral, il est, pour moi, celui qui se détache dans les quelques féminins de la maison que j’ai découvert. Je remercie au passage Florence de la boutique Arcane Majeur à Vichy de me l’avoir fait découvrir. Il a un petit côté suranné et une élégance un rien consensuelle. Avec cette création, la parfumeuse a inventé une valeur sure. J’ai bien aimé le côté très rassurant de ce fleuri un peu ambré et relevé d’une note de violette très présente. J’avais emporté la touche avec moi et je l’ai re-sentie plusieurs heures après la vaporisation donc j’ai constaté que, l’évolution était très plaisante. Je ne sais pas trop comment est le parfum sur la peau mais comme ça, il fait envie. Je n’aime pas genrer les parfums mais il a tout de la quintessence du féminin typique et je ne pourrais sans doute pas le porter quoi qu’il ne faille jamais dire jamais.
Parenté corse ou non, Marc-Antoine Corticchiato a créé la première fragrance de sa marque Parfum d’Empire en pensant à Napoléon Bonaparte, il l’a appelée « Eau de Gloire ». Il était donc assez logique qu’il pense à inventer son pendant qui lui serait inspiré par Joséphine. Ainsi est né « Eau Suave », l’une des plus belles roses chyprées qu’il m’ait été donné de sentir et aussi de porter car je l’ai faite mienne pendant plusieurs années. La marque en décrit l’inspiration ainsi : « C’est lors d’une visite au château de la Malmaison que Marc-Antoine Corticchiato trouve l’inspiration de son Eau Suave. Car c’est là que l’impératrice Joséphine, passionnée de botanique, a fait de la rose une fleur française en développant une collection extraordinaire dans ses serres, dont trois variétés créées expressément pour elle : la Rose Joséphine, la Rose Pourpre et la Rose de Vénus. C’est à cette collection aujourd’hui disparue que le créateur a voulu rendre hommage. Mais aussi, à la fleur la plus emblématique de la parfumerie, symbole de féminité, également prisée par les hommes au Moyen-Orient… Des variétés particulièrement incisives ont été sélectionnées pour cette fragrance à la fois moderne et intemporelle qui dévoile des aspects inédits de la rose. Les roses fruitées qui donnent à Eau Suave ses étonnants accents de pêche, framboise et abricot. Les notes sensuelles des roses épicées développent dans la fragrance leurs facettes coriandre, safran et poivre. Enfin, des notes de rose thé apportent leur légèreté. Ces pétales veloutés sont soutenus par une structure chyprée : mousse de chêne et patchouli pour la profondeur boisée, vanille Bourbon pour ses effluves des îles et musc blanc charnel pour la caresse… ». En opposition avec son inspiration, « Eau Suave est un chypre très moderne qui exploite des facettes surprenantes d’une rose fruitée et d’une rose thé musquée sur un fond de patchouli. Dès l’envolée, on se plonge dans une rose épicée de safran et de safran qui nous conduit sur une autre rose, hybride de thé, poivrée et fruitée par de délicates notes de pèche et de framboise pour se terminer sur un fond de mousse de chêne et de patchouli poudré par les muscs blancs. J’ai adoré ce parfum et je l’ai énormément porté. Je trouve qu’on est assez loin de l’exotisme qui, dans mon imaginaire, enveloppait l’impératrice mais je trouve que c’est une merveille et sans doute l’un des parfums de la marque que je préfère.
Lorsque j’ai cherché des parfums à découvrir pour écrire cet article, je pensais qu’il y aurait une Joséphine de Beauharnais dans la collection des parfums historiques de Nicolas de Barry mais je n’en n’ai pas trouvé. Ensuite, j’ai pensé à la rose qui porte le nom de l’énigmatique impératrice et que j’avais vue à la télévision mais dont je ne connais pas le parfum. Pour ma part, j’imaginais un ylang-ylang, une fleur de frangipanier ou de datura mais je crois que j’avais trop de clichés en tête. En tout cas, j’ai adoré mettre et remettre mon nez dans ces deux parfums un peu confidentiels et je dois dire qu’ils sont vraiment agréables pour moi. C’est donc un double plaisir d’avoir eu l’idée de cet article. Merci donc à Katharine qui vient très régulièrement sur ce blog, qui se reconnaitra, sur et qui, avec son petit humour tout britannique, m’a mis au défi de le publier.
Le rosier Joséphine de Beauharnais
Exquise trouvaille : "Secrète Datura"
J’aime beaucoup Maître Parfumeur et Gantier, la maison crée par Jean Laporte après qu’il eut vendu L’Artisan Parfumeur. Je trouve que c’est une marque qui a su conserver, malgré le fait qu’elle a changé souvent de mains, une belle identité olfactive et, en dépit d’un packaging que je trouve parfois un peu surprenant, elle recèle de nombreuses merveilles. Je vous en ai déjà parlé mais, récemment, j’ai réessayé « Secrète Datura » créé en 1998 et je dois dire que je l’aime énormément. Je pourrais le porter très facilement. La marque le décrit ainsi : « Une interprétation unique et gracieuse de l’énigmatique fleur du datura appelée « fleur divine ». La chaleur et l’élégance d’un cachemire porté lors d’une journée d’hiver. Le parfum mystérieux, captivant et insaisissable du datura, enveloppé d’un nuage de néroli et nimbé d’une effluve de girofle ». Le départ vert et aldéhydé enrobé d’un citron acidulé et d’une fleur d’héliotrope poudrée et amandée nous conduit sur un coeur construit autour de la fleur de datura, du néroli, du jasmin et d’une jacinthe un peu amère pour se poser sur un fond très musqué et vétiver. Je suis complètement séduit par son développement sur ma peau.
Je trouve que c’est un parfum dont l’évolution est longue et il ne faut pas s’arrêter sur un top note un peu déroutant. Vraiment c’est l’un des plus beaux fleuris de la maison. Cosmétique et complètement déroutant, « Secrète Datura » est probablement une traduction de l’univers impénétrable de la fleur de datura, vénéneuse et mystérieuse. On a dit qu’en Inde, certaines femmes l’avaient utilisée en décoction pour rendre leurs maris fous et les empoisonner. Je trouve qu’en parfumerie, cette fleur aux accents à la fois exotiques et solaires n’est pas souvent utilisée et l’interprétation qu’en a fait Jean Laporte est tout à fait envoûtante. Je ne dirai pas que c’est un parfum élégant mais plutôt un concentré de séduction et d’exotisme étrange. Le côté très musc que je n’aime pas toujours, se conjugue avec une facette florale et poudrée qui ne peut que me séduire. J’ai eu l’occasion d’essayer souvent ce parfum et je tourne autour depuis longtemps. Il est très capiteux et ça m’arrête un peu. Peut-être investirais-je dans un format voyage afin de pouvoir, au coeur de l’hiver, profiter de ce cocon floral et poudré. Quand la marque décrit ce parfum comme insaisissable, je dirai que le mot est bien choisi mais c’est aussi pour ça qu’on aime le parfum, c’est une oeuvre d’art impalpable.
Pour résumer, je dirai que « Secrète Datura » est non seulement une « exquise trouvaille » mais également et toujours, une « exquise redécouverte » et que, peut-être un jour, il figurera dans mes parfums préférés. En tout cas, à chaque fois que je tombe sur une dose d’essai, je la porte avec le même plaisir. Je suis complètement sous son charme vénéneux et intemporel.
Poudre de riz, de la houppette au flacon
Pour beaucoup de gens une odeur régressive est plutôt gourmande car ils sont attirés par les effluves de pâtisserie ou de bonbons de leur enfance pour moi c'est plutôt un côté cosmétique qui va me rappeler la poudre de riz de mes grand-mères qui était un parfum que j'aimais beaucoup et que j'ai toujours eu envie de retrouver. Toutes les deux de se maquillaient peu (un peu de rouge à lèvres tout en plus) mais couvraient leur visage de cette poudre de riz mythique compacte ou libre contenue dans un poudrier ouvragé souvent et plutôt joli. Elles l'appliquaient avec une houppette et je trouvais le geste à la fois extrêmement élégant et est tout à fait d'une autre époque. C'était l'ultime trace d'un glamour suranné et qui s'est vite démodé au fur et à mesure que j'ai grandi.
Il me faut vous décrire cette pour moi c'est un mélange de rose et de violette avec un côté très musqué et un peu irisé. C'est du moins le souvenir que j'en ai peut-être qu'il n'est pas du tout conforme à la réalité je ne sais pas mais je trouve qu'on pouvez sentir aussi cette odeur dans les anciens bâton de rouge à lèvres. J'ai senti l'état de parfum inspiré de ce maquillage d'antan et certains se sont plus rapprochée que d'autres de mes souvenirs. Bien sûr le premier auquel j'ai pensé c'est "Lipstick Rose" chez Frédéric Malle mais ce n'est pas tout à fait ça. Ce n'est qu'une facette.
J'en trouve une autre dans "Musc" de Mona di Orio première version qui a été un énorme coup de cœur pour moi quand je l'ai découvert d'ailleurs je le porte même si je ne le fais pas souvent car il est extrêmement capiteux et il faut l'humeur. Je peux retrouver aussi cette esprit dans des parfums un peu ancien comme "Ombre Rose" de Jean-Charles Brosseau. Il est un petit peu dans l'esprit à la vaporisation mais finalement lorsqu'il se développe je ne le trouve pas si cosmétique que ça.
J'ai continué d'explorer les gens j'ai aussi retrouvé une facette dans le très beau parfum de Lorenzo Villoresi, "Teint de Neige" avec un côté plus ambré. Je pense aussi à une très belle découverte que j'ai faite chez Jovoy grâce à Clotilde de la chaîne YouTube Iris Factice. Il s'agit de "Jardin de Giverny" de la maison Arte Profumi. Plus récemment j'ai aussi découvert "Poudre de Riz" créée pour sa collection noire par Pierre Guillaume. Celui-ci je l'ai beaucoup aimé j'ai trouvé qu'il se rapprocher de ce que je cherchais mais dans son évolution il a un côté presque trop rose et pas assez violette est peut-être pas encore assez poudré à mon goût. J'ai aussi bien accroché avec "1889 Moulin Rouge" de Histoires de Parfums.
J'avais bien pensé évidemment lorsque j'ai découvert la marque, à "Putain des Palaces" de Etat Libre d'Orange mais si le départ est complètement conforme à ce que je cherchais l'évolution de l'est pas du tout. Je m'explique. Le départ est vraiment poudre de riz est extrêmement proche de ses odeurs d'antan que je cherche depuis longtemps mais quand il évolue il devient plus épicé et plus cuiré et il s'éloigne de mes goût. Ce n'est que très récemment, lors d'un passage chez Blitzz à Lyon, que j'ai pu essayer "True Lust" auquel j'ai consacré un article il y a quelques semaines et qui est à ce jour probablement le parfum qui se rapproche le plus de cette odeur de l'enfance que j'ai envie de retrouver et peut-être même de porter.
Et vous ? Connaissez-vous une création qui pourrait se rapprocher de cette odeur extrêmement poudrée et à la fois fleurie et musquée. Peut-être vous aussi ceux de ma génération vous souviendrez-vous de la poudre de riz de vos grand-mère les aurait vous vos quelques idées à me transmettre. C'est vrai que quand on est passionné on cherche toujours un peu le mouton à cinq pattes mais vraiment si vous avez des idées je suis preneur et j'irai sentir en parfumerie ces merveilles poudrées.
Orange Extraordinaire, une collection à part
En vous présentant « Soul of my Soul » il y a quelques jours, je me suis rendu compte que je n’avais jamais vraiment essayé les autres parfums de la collection Orange Extraordinaire lancée par État Libre d’Orange en 2019. J’avais des doses d’essai et je me suis lancé. Je n’avais pas vraiment accroché lorsque je les ai découverts et il m’a semblé qu’un essai plus approfondi serait une bonne idée. Les créations sont donc au nombre de trois plus une mais je ne vais pas revenir à « Soul of my Soul » car je ne veux pas radoter. Je vous renvoie à mon article paru récemment si vous voulez avoir mon ressenti plus que mon avis. Je trouve, qu’avec cette collection, Étienne de Swardt est allé explorer un univers différent de ce qu’il avait fait jusque-là en poussant encore peu plus l’utilisation de matières premières mises en valeur, notamment la rose, et développées en majeur. Nous ne sommes pas dans les compositions complexes et un peu dingues de la collection classique mais plutôt dans l’idée de sublimer une matière ou une idée. Il s’est assuré le concours de parfumeurs de talent et je pense que les briefs devaient leur laisser pas mal de libertés. Le prix des parfums de cette collection est plus élevé et le packaging se veut un peu plus design. Si je trouve un peu que l’on sort de l’esprit de la maison, je leur ai trouvé un intérêt et je vais vous en parler.
J’ai commencé par « 500 Years » qui était, si je ne m’abuse, le premier que j’ai senti à sa sortie. Étienne de Swardt, sur le site de la marque, en décrit l’inspiration : « Notre Maison accueille le genre humain sous toutes ses formes pour peu qu’elles tentent de contribuer à la Perspective, celle de la Renaissance initiée il y a 500 ans par les marchands contre les deux ordres établis celui du”Rouge et du Noir” ouvrant cette troisième voie nettoyée de tous les diktats pour le foisonnement des arts et celui du parfum. Etat Libre d’Orange célèbre les fils et filles de la renaissance et de vivre sur la peau un sillage de clairvoyance et de fraternité, des parfums porteurs de lumière, “lux” et “ferre” aux racines latines, ils sont tous à la fois Etoiles du matin et Vénus ». Je dois dire que je trouve le départ vraiment très joli. La bergamote, présente dans un très haut pourcentage de créations, y est associée à des épices, le safran et la cardamome et nous emmène sur un fond très classique articulé autour d’un oud profond et d’un très bel absolu de rose de Turquie avec un twist un peu mentholé de géranium bourbon. Le fond est un duo de bois d’ambre très dark et de patchouli arrondi par un accord daim. Ce qui m’a dérouté avec ce parfum c’est indéniablement son côté ultra tendance car les rose et oud, il y en a beaucoup sur le marché, que ce soit dans les collections privées des marques classiques ou dans des maisons plus confidentielles et je dois dire que, si le travail est très bien fait, ce n’est pas ce que je préfère et je comprends pourquoi je n’ai pas accroché plus que ça. En revanche, sur la peau (en tout cas sur la mienne), l’évolution n’est jamais plombante ni trop animale. C’est un parfum qui reste très facile à aborder. Curieusement, je le trouve plus « tranquille » que beaucoup d’autres jus de la marque.
Créé par Quentin Bisch, « Experimentum Crucis » est le second que j’ai pu essayer et je dois dire qu’il n’est pas non plus tout près de ma zone de confort. Boisé, aromatique, un peu fruité, il est extrêmement facetté et je dois dire qu’il est peut-être, au final, celui des trois que j’ai préféré. La marque le décrit ainsi : « La légende veut que Newton ait reçu une pomme sur la tête : et se développe la théorie de l’attraction universelle… Nous nous sommes plus à imaginer que l’homme se soit endormi sous un rosier. Et si en guise de pomme, Newton avait reçu sur sa tête une rose ? L’attraction universelle serait autre à coup sûr ! Une énorme rose, charnue, pleine. L’aurait-il sentie, les yeux fermés, plongeant son visage au coeur de la fleur ? ». Le départ est très étonnant avec la note un peu rosée du lychee associée à une pomme rouge et croquante et épicé par le côté un peu animal du cumin. Le coeur est construit autour d’un absolu de jasmin et de rose avec des notes miellées « à la Lutens » et le fond de bois d’akigala que j’avais déjà trouvé il me semble dans une composition d’État Libre d’Orange (à vérifier), de patchouli est poudré par les muscs blancs. Pour le coup, je le trouve vraiment très animal. Il a quelque chose de très sensuel et, en même temps d’un peu déroutant. Beaucoup plus audacieux que le précédent, il a sur m’intriguer suffisamment pour que je le porte sur toute une journée. Je ne sais pas si j’arriverai à me l’approprier mais je ne le trouve pas mal du tout. Il doit faire partie de ces parfums que j’aime sentir mais pas porter. Ceci dit, je le trouve vraiment super original et très bien vu, bien senti… enfin vous me comprenez !
« Un parfum universel. Par l'épice je demeure. Les matériaux choisis sont universels, intenses et rares. Il y a la perspective d'un sillage avant l'éternité entre le oud et les épices qui servent la rose. Avec cette fleur, tout commence et se termine, comme la renaissance et la poésie. "mignonne allons voir si la rose " a écrit le poète Pierre de Ronsard en 1545. Pour nous sauver par la rose. Ni plus, ni moins ». « Spice Must Flow » est la troisième interprétation de la rose que j’ai pu essayer et, sur le papier, il avait tout pour me plaire or, les choses ne sont jamais telles qu’elles semblent être et je n’ai pas du tout accroché à ce parfum épicé. Le départ de cardamome, de poivre et de pain d’épices était prometteur, le coeur d’absolu de rose de Turquie, de safran et de cannelle demeurait dans ma zone de confort seulement voilà, j’ai été dérangé par le fond d’encens malgré les notes de sapin balsamique et de patchouli. Un oud sans oud ou un oud avec oud je ne sais pas mais c’est la note qui se détache lorsque je sens ce parfum et sur ma peau c’est encore pire car cette facette se développe sans que je ne puisse l’arrêter. Je reconnais que la construction de ce parfum est très intéressante, que c’est un oeuvre créative mais, décidément, il n’est pas pour moi il me faut l’admettre et je le fais volontiers. Je passe donc mon tour sur ce parfum mais je suis certain qu’il ravira les amateurs car il est extrêmement bien construit.
J’ai été ravi d’écrire cet article et de découvrir vraiment cette collection même si ma première impression s’est confirmée. Je suis beaucoup plus attiré par « Soul of my Soul » que par les autres parfums de Orange Extraordinaire. Il répond beaucoup mieux à mes goûts et je le trouve plus finement travaillé, plus poétique et plus délicat que les trois autres. Ceci dit, je pense que ce sont de beaux parfums qui méritent qu’on s’y arrête et qui sont complètement différents de ce que je considère comme l’esprit de la marque. Peut-être que ça m’a un peu manqué ce petit grain de dinguerie que j’aime chez État Libre d’Orange.
La douceur de la poire
Quand je pense à la note de poire c'est instantanément "Petite Chérie" créé par Annick Goutal pour les 20 ans de sa fille Camille avec le concours de l'excellente Isabelle Doyen. En discutant avec mes lecteurs et en regardant des vidéos sur YouTube je me suis dit que c'était une matière première qui me plaisait beaucoup et j'ai décidé de mettre mon nez dans des parfums ou la poire est utilisé en majeur. Tu as parfois ou encore acidulée elle offre un éventail de senteurs absolument riche est différent de ce que je pensais. Oui la poire est une note intéressante. Comme je ne voulais pas revenir une fois encore sur "Petite Chérie" qui demeure quand même ma référence en la matière j'ai décidé d'en sélectionner quatre que j'aime particulièrement parfois je suis un peu anosmique de cette note donc vous me pardonnerez si mes descriptions sont surtout globales. Par goût je n'aime pas tellement les parfums fruité mais je dois dire que la poire tout comme la prune revêt des facettes que je trouve intéressantes. J'ai choisi des compositions extrêmement différente et surtout j'ai puiser dans ce que je connaissais car il y a beaucoup de parfum comportant la note de poire en majeur que je ne connais pas je ne me suis pas risquer à spéculer donc je ne me suis fié qu'à mon nez.
"English Pear & Freesia" crée en 2010 par Christine Nagel pour Jo Malone London est la première fragrance qui me vient à l'esprit lorsque je pense à la note de poire. Pour moi c'est l'archétype de l'élégance automnale à l'anglaise version contemporaine. La poire est ici utilisée en note de tête et elle est associé aux au melon que je reconnais tout de suite lorsque je sens le parfum ce que je suis en train de faire en écrivant. Curieusement j'ai un peu de mal à sentir la poire dans ce départ plutôt frais et en même temps très original. Le cœur est résolument floral avec une association entre le frésia comme note dominante et une rose poudrée à l'anglaise est vraiment très élégante. Je trouve que le côté fruité en tout cas sur ma peau disparaît un peu au profit de ce cœur floral tellement délicat. Comme souvent dans la marque le fond est musqué est un côté très propre et dans cette fragrance il est enrichi de notes de rhubarbe et d'ombre le tout est soutenu par un patchouli extrêmement bien travaillé. "English Pear & Freesia" et pour moi vraiment un parfum qui porte la signature olfactive de Christine Nagel et qui préfigure le travail qu'elle va faire pour Hermès quelques années plus tard et notamment pour la collection des jardins. Je ne l'avais pas senti depuis très longtemps et je remercie Jessica qui est une fidèle lectrice encore de m'avoir donné envie de remettre mon est dans ce parfum absolument ravissante et réjouissant. Je pourrais porter ce parfum très facilement j'en possède une miniature et d'ailleurs je fais un clin d'œil à Christine et Pénélope de la boutique de Lyon qui m'ont souvent permis de vraiment essayer les parfums en tout confort en offrant ses petits conditionnement. Je dis toujours mais l'accueil est parfait, chaleureux et c'est toujours un bon moment d'aller dans la presqu'île à la boutique.
Puisque je parlais des jardins d'Hermès il me semble tout indiqué et de remettre mon nez dans "Un Jardin sur le Toit" crée non pas par Christine Nagel mais par Jean-Claude Helena en 2011 et que j'aime beaucoup. Je n'ai pas vraiment cherché quel était l'inspiration du parfumeur pour cette création mais j'ai essayé de penser à ce qu'il m'évoquait à moi. Je le trouve atypique et en même temps extrêmement facile à porter ce qui est souvent le cas des parfums créés par Jean-Claude Helena. Sa signature très transparente et aquarelle me ravit. Le départ d'herbe coupée est assez vert est toujours extrêmement délicat ensuite on évolue sur cette note de poire qui est omniprésente et qui donne un côté très fruité et en même temps suave à la fragrance je trouve que l'association avec le gardénia est parfaitement original et c'est vrai que porter cette création qui ne m'avait pas attiré au départ me plaît énormément, son développement sur ma peau est absolument magnifique. Pour moi, c'est comme se promener dans un verger ou dans un jardin après la pluie, toutes les odeurs ressortent y compris celle de l'herbe y compris celle de la terre et évidemment celle des fleurs et des fruits qui bordent les allées. Il faut bien le dire la tenue est plutôt moyenne mais franchement quoi de mieux que de se re parfumer avec un parfum aussi délicat et bien réalisé plusieurs fois dans la journée. Dans cette création la note de poire est particulièrement mise en valeur puisqu'elle est porté par les fleurs et par les molécules de synthèse qui constitue cette note verte absolument rafraîchissante avec lequel elle s'ouvre.
Je suis plus réservé quant à "La Vierge de Fer" créé par Christopher Sheldrake pour Serge Lutens. Lancé en 2013 ce parfum est tout à fait surprenant tout autant que son nom qui évoque vous l'aurez compris un instrument de torture médiéval. Christopher Sheldrake a associé dans ce parfum le côté est à la fois envoûtant du lys, la facette suave de la poire avec des notes métalliques extrêmement froides et toujours de l'encens. Certes c'est une composition très original est tout à fait dans l'esprit de la maison mais je dois dire que le côté vraiment froid du parfum me dérange un peu bien sûr il est contrebalancée par la douceur de la poire mais ça ne me suffit pas j'ai beaucoup de mal à le supporter. Je l'ai essayé plusieurs fois. Je crois qu'aujourd'hui il n'existe plus qu'en flacon de table mais l'échantillon que j'ai doit dater de l'époque où il existait dans une collection plus courante. J'ai beaucoup aimé l'idée de la dualité entre douceur et froideur mais finalement sur ma peau le parfum ne se développe pas bien il devient uniquement métallique et franchement je n'aime pas du tout. Il n'en demeure pas moins que c'est une création extrêmement original et qui exprime toute la créativité du parfumeur et évidemment du directeur artistique de la marque. Une fois de plus Serge Lutens sors des sentiers battus. Et je l'ai réessayé pour écrire mais j'ai toujours cette espèce d'impression de "j'aime j'aime pas" et une chose est sûre il n'est pas pour moi et je ne pourrai pas le porter. En revanche je vous engage à aller le découvrir car il est quand même tout à fait singulier.
C’est lors d’un séjour à Paris en octobre 2020 que nous avons pu découvrir « Angelys Pear » créé par Patricia de Nicolaï pour sa maison qui venait de sortir et je dois dire que le re-sentir aujourd’hui est plutôt une bonne idée car j’étais un peu passé à côté à l’époque et c’était dommage. Il faut dire que nous avions pratiquement découvert l’intégralité des collections et qu’il y a quand même pas mal de références. Sur ma peau, « Angelys Pear » est complètement surprenant car, je ne m’y attendais pas, c’est un chypré fruité avec un départ de bergamote associée au cédrat et à un bourgeon de cassis qui retient immédiatement l’attention. Le départ est presque un solinote poire même si le côté suave est un peu contrebalancé par une note de rose et le fond reprend le traditionnel mélange mousse et patchouli. Patricia de Nicolaï a créé un chypré avec une structure classique mais je trouve que le twist de poire lui donne toute son identité. Bien évidemment, il n’est pas un parfum révolutionnaire mais vraiment, je l’aime bien sur moi. Il a un côté très réconfortant et printanier en même temps. Je pense qu’il pourrait vraiment être idéal en cette saison où un soleil un peu plus chaud pointe son nez. En tout cas, il me plait beaucoup plus que la première fois. Je le trouve très élégant et un peu addictif. Je pourrais facilement le porter.
Voilà, j’ai fait le tour des parfums que je connaissais et qui me plaisaient quand même. J’ai également fait l’impasse sur « Scandal à Paris » de Gaultier que j’aime bien car je préférais me concentrer sur des parfums moins connus plutôt que sur un best seller. Je me rends compte que j’aime beaucoup la note de poire. Je remercie tous ceux qui m’ont demandé ce sujet car c’était très intéressant de sortir de ma zone de confort pour explorer des univers si différents les uns des autres.